C’est une bonne initiative que vient d’entreprendre le gouvernement britannique au profit des étudiants musulmans. Celui-ci vient, en effet, d’annoncer la création de prêts étudiants conformes à la loi islamique, rapporte cette semaine Le Figaro, citant la presse du Royaume-Uni. L’objectif étant de pousser davantage d’étudiants de confession musulmane à s’inscrire à l’université, dont les frais avoisinent actuellement les 9000 livres l’année, soit plus de 11 000 euros.
Cette annonce intervient après que l’agence gouvernementale chargée d’octroyer des prêts spécifiques à destination des étudiants, pour les aider à financer leurs études, ait changé son fonctionnement. Avant 2012, celle-ci ne demandait aucun intérêt, «si ce n’est un taux correspondant à l’inflation», souligne-t-on. Mais à présent, avec la hausse des frais de scolarité dans le pays, l’agence réclame aux étudiants un taux de 3 %, en plus de l’inflation.
Une forte demande
A l’annonce de cette décision, les étudiants musulmans avaient accusé le gouvernement de discrimination. Pour eux, cette mesure, contraire à la loi islamique, les excluait de ce système de prêt étatique. Résultat : cette modification a beaucoup influencé sur l’accès des jeunes musulmans à l’université, à en croire l’agence gouvernementale en charge de l’innovation et du développement des compétences dans le monde des affaires.
Une de ses commissions vient de le confirmer. Selon cette dernière, «93 % des 20 000 acteurs du secteur consultés» disent ainsi avoir constaté «une diminution du nombre d’inscrits suite à cette modification du système», ainsi qu’une «demande claire» pour une alternative conforme à la charia.
Développé par des experts en la matière
Selon le Huffington Post, ce nouveau produit financier va être développé avec l’aide d’experts en finance islamique. Concrètement, il s’agira d’un fond spécifique, alimenté au début par des dons ou des prêts sans intérêts, qui servira à financer les prêts des étudiants musulmans. Une fois leurs études achevées, ces derniers devront rembourser ce fond «selon les mêmes modalités que les autres étudiants», à savoir «restituer l’équivalent de 9 % de leur revenu annuel chaque année», en y ajoutant un don.
La nouvelle ravit en tous cas la Fédération des associations étudiantes islamiques qui s'est félicitée de cette annonce. Celle-ci regrette toutefois, l’absence d’un calendrier précis concernant sa mise en application.