Menu

Tribune

Liberté pour Wafaa Charaf, emprisonnée pour avoir dénoncé les violences policières au Maroc

Il faut nous indigner de toutes nos forces : Wafaa Charaf est en prison pour avoir dénoncé la brutalité de la police marocaine. Je sais que c'est un euphémisme d'ajouter les mots "brutal" ou "violent" à "police marocaine", et je sais qu'on en rirait dans des circonstances normales. Mais là, la jeune Wafaa en est condamnée à UN AN DE PRISON FERME. C'est donc plutôt tragique. D'où cet appel qui fait suite à tant d'autres. 

Publié
Wafaa Charaf, militante du Mouvement du 20 février / DR
Temps de lecture: 3'

Wafaa est une militante syndicaliste et politique, elle est aussi vice-présidente de l'Association marocaine des Droits de l'homme (AMDH, section Tanger). Je ne connais pas personnellement cette jeune fille, mais de ce que j'ai pu lire et de ce que mes amis de confiance m'en ont dit, elle s'occupe en particulier de ces jeunes filles qui travaillent dans la fameuse «zone franche» de Tanger ; on devrait dire «jungle franche» tant les multinationales font trimer des petites mains en dehors de tout Etat de droit, un peu «à la chinoise» si je peux dire les choses ainsi. Il y a quelques temps, j’ai vu un film d’une talentueuse cinéaste marocaine, Leila Kilani. Le film s’intitule «sur la planche» et raconte les mésaventures de jeunes filles tangéroises. On y voit assez clairement la manière vorace de gérer toutes ces petites mains qui nous font de jolis habits peu chers, entre autres… 

L’affaire Wafaa a commencé par une manifestation de solidarité avec ces travailleuses. Wafaa en faisait partie, peut-être en était-elle un fer de lance. Qu’importe, disons que nous devrions plutôt nous réjouir de voir une si jeune fille s’activer pour que la société marocaine évolue dans le bon sens, dans celui des valeurs universelles et non vers une impasse au nom de lugubres valeurs dites religieuses. Non !

Arrestation ou enlèvement ?

Wafaa a été enlevée par des policiers en civil, dans une voiture banalisée (ça rappelle étrangement les années Hassan II, n’est-ce pas ?). S’en est suivi, comme la jeune fille l’a raconté publiquement et comme on ne pourrait que la croire, une tentative d’intimidation musclée, voire même une menace sur son intégrité morale et physique. Rien d’étonnant au pays où la police s’est toujours sentie souveraine, habituée à une totale impunité depuis de nombreuses décennies, au point qu’elle n’a pas eu, aux beaux temps de l’I.E.R. (Instance Equité et Réconciliation) et malgré le courage exceptionnel de feu Driss Benzekri, à rendre compte de ses lugubres agissements durant les années de plomb. Pourtant la police marocaine offrait, à l’époque, un excellent CV digne de n’importe quelle police dictatoriale : enlèvements, séquestrations, assassinats, etc.

Par la suite, Wafaa a porté plainte. Rien de plus légal, me diriez-vous. Eh non, il faut croire que la légalité formelle n’est pas toujours réellement légale, car c'est là que les déboires de cette jeune fille ont commencé. De plus en plus gravement. Faut-il le rappeler au risque d’alourdir ce texte, au Maroc, dénoncer la police reste encore de nos jours un vrai crime de lèse-majesté. Et du coup, pour protéger la police qui le protège, l’Etat réagit avec plus de brutalité encore : il mobilise toute son armada policière et judiciaire. L’accusation est on ne peut plus risible : Wafaa est traînée devant les tribunaux pour «accusation mensongère». Et au final, non pas un mois avec sursis, ou deux à la rigueur. Non, dans ce beau pays où l’on se targue de changements «profonds» alors que ni l’appareil policier ni l’appareil judiciare n’ont opéré la moindre évolution vers un Etat de droit, dans ce beau Maroc de 2014, la jeune Wafaa est condamnée, tenez-vous bien, à UN AN D’EMPRISONNEMENT FERME et à 50.000DH d’amende (5.000€ que nous nous ferons un bonheur de réunir).

Injustice et inpunité

Est-ce là un accident dans le lent mouvement vers un Maroc nouveau ? Non, hélas, ce pays semble glisser lentement vers un rétablissement de la situation autoritaire d’avant, une «restauration» devrions-nous dire pour être plus précis. En effet, si ce n’était cette inexorable marche vers l’arrière, la police ne se serait pas sentie autorisée à agir aussi grossièrement. Elle aurait pu choisir une accusation plus «raffinée» dirions-nous. Mais non, elle a préféré le «rentre-dedans» comme on dit familièrement. Par bêtise ? Que nenni ! Elle se comporte avec cette insolente vulgarité afin qu’il n’y ait aucune confusion quant à son message, ou plutôt au message que l’Etat nous délivre malgré les discours ronflants qui n’endorment plus personne en vérité. Le voici, ce message : la police du Maroc, non pas se donne, mais elle a depuis toujours le «droit» d’enlever le citoyen, de le frapper, de le torturer. Pour elle, ce «droit» ne peut souffrir aucune restriction, aucune limitation, à l’instar de ce que nous enseigne le dicton : «ce qui est acquis est acquis». 

D’autres en on déjà lourdement souffert, pour avoir voulu exercer les libertés auxquelles ils ont droit, liberté de la presse par exemple. Ces libertés qui sont pourtant inscrites dans la Constitution du Maroc, libertés que l’Etat a confirmé à maintes reprises en ratifiant des chartes internationales, notamment celles stipulant le nécessaire respect des Droits de l’homme, et celles sur la nécessaire égalité entre les hommes et les femmes. Vœux pieux, me dira-t-on. Peut-être. En tout cas, il faudrait bien soigner un jour ou l’autre cette schizophrénie qui est lourdement enracinée dans ce pays : le citoyen marocain dispose de tous les droits virtuels à la condition qu’il ne les prenne jamais à la lettre. C’était déjà ainsi quand j’étais jeune, il y a très longtemps. Et c’est toujours la même rengaine à l’âge de jeunesse de Wafaa Charaf. Et aucun changement ne semble se profiler, ni dans la réalité de tous les jours, ni dans les mentalités. A ce rythme, que lègueront les générations présentes aux générations à venir ?

Visiter le site de l'auteur: http://kharmoudi.mustapha.free.fr

Tribune

Mustapha Kharmoudi
Ecrivain
Sociologue, écrivain, poète, nouvelliste et romancier
Gare à l'appel aux mauvaises actions!
Auteur : Yakou
Date : le 02 novembre 2014 à 21h52
C'est quand même osé de dire qu'on est gouverné par des serpents....Tout est dit lahla yahrem les serpents. Celui qui fait un atome de bien Dieu lui rendra autant et celui qui fait un atome de mal Dieu lui rendre autant. C'est ça la Justice et à part ça c'est de la Foutaise, c'est la justice de serpents.
La loi du plus fort, la loi de la jungle et même pire, puisque les animaux sont satiables et mangent à leur faim; quant aux monstres humains ils ont toujours soifs du pouvoir et du sang de ceux qui osent dire les vérités qui dérangent...


La justice Divine dont j'ai parlée est justement différente de la Justice de Satan puisque "celui qui voit le mal et se tût est un diable muet". Donc gars aux mauvaises intentions, aux appels aux mauvaises actions...Nous seront TOUS jugés par le mal qu'on fait OU qu'on CONSENT! C'est clair!

Défendre les opprimés est un DEVOIR, Ne pas permettre à ce que l'Injustice e règne sur sur la Justice et la Vérité est un DEVOIR aussi, et ceux qui s 'en solidarisent le regretteront le jour du jugement.
D'ailleurs on paye actuellement les effets de ce silence et de ce consentement à faire vivre le mal; à nourrir les voyous insatiables de notre sang, à même leur lécher les bottes alors que sans nous, les citoyens lambdas, ils ne seront rien et absolument rien!

les droits de l'homme grosse blague
Auteur : morrocanboy
Date : le 02 novembre 2014 à 00h23
l'etre humain il comprend que les coups
Depuis qu'on nous martèle les droits de l'homme tout par en sucette.
L'auteur de l'article parle de hassan 2 mais a l'époque de hassan 2 allah y rahmo certes il n'y avait pas de droit de l'homme mais il y avait la sécurité les gens respectés les institutions.
Aujourd'hui ça agresse meme en pleine journée et personne me diras le contraire
casa fes etc
Comme la dis quelqu'un dans un commentaire met pas ta main dans le trou et le serpent te mordras pas
L'injustice existera toujours mais vaut mieux 10 innocents maltraités par la police que 10 voyous protégés par les droits de l'homme
Arretter s'il vous plais........
Auteur : nordinsam
Date : le 19 septembre 2014 à 20h21
Le sujet est toujours Wafaa charaf qui se trouve au prison!!!!
ENTRE DEUX MENTEURS...!!!
Auteur : Daït Aoua
Date : le 18 septembre 2014 à 20h53
Veuillez jeter un coup d'oeil sur le titre de ton message du 17/9/2014 à 20H14... ( TITRE : TOUJOURS DES MENSONGES )..... !!!!!!!!!! alors je replique, c'est normal et tout à fait légitime.... tu ne crois pas ?

Y a rien de bizarre, ni de contradictoire, à ce qu'on puisse parler, entre deux menteurs, hors cette feuille de choux...!

Je te renouvelle mon invitation, et je suis prêt et disponible, à me deplacer au fin fond du pays...

Pour ce qui est du clean, je le suis autant que toi, et je ne reponds que sur le même ton que mon interlocuteur utilise.... !!!
pourquoi parler avec une menteuse?
Auteur : Yakou
Date : le 18 septembre 2014 à 19h40
tu dis que je mens toujours, sans justifier comme d'hab, et tu me demandes de discuter avec toi en privée pour encore dissiper les malentendus, tu es vraiment bizarre et plein de contradictions.
Quant à ma manière de m'exprimer je suis gentille- comme le témoigne d'autres ici- avec ceux qui me respectent, et ceux qui m'agressent et m'insultent, et bien ma foi, je les traite avec autant de "respect" mais avec des mots "clean" quand même. Tu vois j'ai la conscience tranquille!
ciao!
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com