Le 1er août 2013, un sit-in s’était tenu, devant le parlement, contre la grâce royale accordée au pédophile espagnol Daniel Galvan. Une protestation marquée par une intervention musclée des éléments de la sûreté, causant des blessés dans les rangs des manifestants.
Un an plus tard et jour pour, des acteurs associatifs réunis sous la bannière de la Coalition marocaine des instances des droits de l’Homme, qui regroupe 22 ONG, comptent organiser ce vendredi vers 15h30, un sit-in devant le siège du ministère de la Justice à Rabat.
Où en est l’enquête promise par Ramid ?
Une initiative destinée essentiellement à interpeller les services de Mustapha Ramid sur l’issue de l’enquête promise, en son temps, par le PJDiste. Pour mémoire, le 5 août, soit cinq jours après la dispersion du sit-in, le ministre de la Justice annonçait lors d’une émission diffusée sur 2M, que son département "allait mener des investigations sur l’intervention des forces de l’ordre contre les manifestants du 1er août 2013".
Une année plus tard, les recherches sont toujours au point mort. Aucun responsable civil ou en uniforme n’a été présenté devant la Justice ou au moins appelé à donner son témoignage sur les circonstances qui ont émaillé l’action des corps de la sûreté.
Une justice à deux vitesses
Le plus grave dans cette affaire qui traine depuis une année, c’est que jusqu’à présent, et à part quelques privilégiés, personne n’est en mesure de déterminer la source de l'ordre autorisant la violence contre les opposants à la grâce royale accordée au pédophile espagnol, condamné pour le viol de onze enfants marocains. Pire encore, même l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, interpellé par le chef du gouvernement sur le sujet, aurait nié toute responsabilité dans la bavure.
Force est de constater que ce retard qu’accuse cette enquête tranche complétement avec le zèle et la rapidité avec lesquels sont menés les interrogatoires et les procès de membres du Mouvement du 20 février arrêtés et poursuivis pour «allégations mensongères de torture». Le 23 juillet, le tribunal de première instance de Casablanca condamnait, Oussama Hassani à trois ans de prison pour la même accusation, soit presque deux mois après l’interpellation du jeune homme.