Le procès de Wafaâ Charaf, membre du Mouvement 20 février, poursuivie pour «allégations mensongères de torture et séquestration», est reporté au 4 août prochain. Le tribunal de première instance de Tanger, en a décidé ainsi.
La séance qui a débuté, hier après-midi, a connu une mobilisation des partisans du M20F, de l’AMDH et de la Voie démocratique (extrême gauche). Des structures dans lesquelles militait Charaf avant son arrestation. Par ailleurs, à l’appel de la jeunesse de la VD, un sit-in a été tenu, devant le même tribunal, environ deux heures avant le début du procès.
Pas de liberté de provisoire pour Wafaâ
La défense a fortement insisté pour que leur cliente bénéficie de la liberté provisoire, arguant qu’elle a été arrêtée pour ses opinions politiques. Une demande, immédiatement rejetée par la cour. Wafaâ Charaf devra donc attendre la reprise de son procès derrière les barreaux.
Elle est en détention depuis le 9 juillet, date de son interpellation à son domicile par la police de la capitale du Détroit suite à ses messages diffusés sur les réseaux sociaux avançant, qu’au lendemain de sa participation à une manifestation organisée, le 27 avril à Tanger, par le Mouvement 20 février, elle aurait été victime de «séquestration» et «torture» par de deux policiers. Les investigations ont conclu à l’absence de preuves suffisantes confirmant la version de Wafaâ Charaf.
Le ministre de l’Intérieur réagit, aujourd’hui, au parlement
La séance des questions orales qui se poursuit encore a connu une intervention de Mohammed Hassad sur ce sujet. Interpellé en premier lieu sur la menace terroriste qui guette le Maroc, le ministre a également choisi d'aborder les allégations de torture ou de détention arbitraire exprimées par plusieurs personnes.
Catégorique, le ministre a affirmé que ces messages sont fortement relayés par des associations des droits de l’Homme, qu'il a qualifié d’ «entités» travaillant selon des «agendas étrangers» et «très soutenues financièrement de l’étranger». Il a ajouté que ces accusations sont infondées et visent essentiellement à saper les efforts des différents corps des services de la sûreté. Une réaction qui ne devrait pas passer inaperçue pour les ONG qui se sentiront concernées par les propos de Hassad.