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Grand Angle

Maroc : Stabilité, le mot qu'il faut retenir du bilan de Abdelilah Benkirane au Parlement

Pour Benkirane, le bilan de son gouvernement ne peut être que positif. C'est le message qu'il a martelé, hier au Parlement. Son équipe a, selon ses dires, contribué à la stabilisation du pays. Le Pjdiste a promis de poursuivre la réforme progressive de la Caisse de compensation et des caisses de retraites. Ce qui devraient se traduire par l'adoption de mesures impopulaires. Détails.

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Abdelilah Benkirane a présenté son bilan de mi-parcours / DR
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A mi-mandat, Abdelilah Benkirane s’est sacrifié à la traditionnelle présentation du bilan de ses deux cabinets. Avant même qu’il n’ait à prendre la parole, mardi soir, vers 22h30, les caméras d’Al Oula, qui diffusait l’événement en direct, ont montré plusieurs chaises vides. Et pourtant, les deux Chambres du parlement étaient réunies pour entendre le chef du gouvernement. Une absence qui a gâché ce «moment de démocratie», comme il se plaisait à répéter durant son intervention.

Son équipe a favorisé la consolidation de la stabilité

Devant les députés et les conseillers, Benkirane a vanté les mérites de son gouvernement, mettant en exergue sa contribution dans la stabilisation du pays. «Une fois ce cabinet nommé, les manifestations de la rue se sont calmées», a-t-il renchéri.  

Un discours qui n’est pas nouveau. Une manière pour lui de rappeler, notamment à ses opposants, que son parti à jouer un rôle déterminant dans l’ «exception marocaine» dans une région agitée par des tensions politiques. Il fait allusion au refus du PJD de soutenir et prendre part aux marches du Mouvement du 20 février. Et d’enchainer par inviter les parlementaires à se féliciter de ce contexte.

Evasion fiscale : le message rassurant aux fraudeurs

Six mois après l’entrée en vigueur de la loi sur l’amnistie fiscale, d’une durée d'une année, le chef du gouvernement a encore une fois tendu la main aux détenteurs de biens et/ou de comptes bancaires à l’étranger.

«Ils n’ont qu’à payer la contribution libératoire de 5 à 10%», assurant cette catégorie de Marocains que toute l’opération s’effectue dans «la confidentialité» «Personne ne connaitra les montants que vous avez déposé dans les banques marocaines», a-t-il souligné. Et selon ses dires, jusqu’à présent «les choses sont sur la bonne voie» mais sans pour autant s’aventurer à donner de chiffres.

Pour mémoire, à l’occasion de la présentation de l’amendement sur cette amnistie, le ministre des Finances, Mohamed Boussaid a déclaré qu’il s’attendait à l’entrée de 5 milliards de dh des sommes sorties illégalement du royaume.

Des éloges à l’action du roi Mohammed VI et au peuple qui n’a pas manifesté

C’est, désormais, un rituel. Chaque passage de Benkirane au parlement doit impérativement comporter des remerciements à l’action du monarque. Le secrétaire général du PJD, parfaitement conscient des limites de son influence sur la scène internationale, -il n'a pas la stature de Abderrahman El Youssoufi-, a longuement remercié le roi Mohammed VI pour ses efforts pour défendre la marocanité du Sahara et le retour du Maroc sur la scène africaine. Une diplomatie royale qui, pour rappel, est à l’origine du maintien de la position du Conseil de sécurité à l’égard du conflit, en dépit des tentatives algérienne, sud-africaine et même américaine de la modifier.

Le peuple marocain a eu également droit à des remerciements partculiers de la part du PJDiste pour avoir accepté les hausses des prix sans manifester dans les rues. Une manière de le préparer aux prochaines mesures impopulaires semble-t-il. 

Des promesses de mesures impopulaires

En effet, l'intervention de Benkirane est terminée sur une note de promesses, entre autres, de poursuivre la «réforme progressive» de la caisse de compensation, ce qui devrait se traduire par de nouvelles hausses de prix.

Quant au soutien financier direct aux couches démunies qui sont affectées par les conséquences de cette politique, autrefois véritable slogan des islamistes sous Benkirane I, le PJDiste l’a juste survolé en le renvoyant à une date ultérieure.

Le chef du gouvernement a, également, exprimé le ferme engagement de son cabinet de «réformer» les caisses de retraites. Là aussi, la pilule concoctée par ses services risque d'être difficile à avaler pour les fonctionnaires.

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