Après l’inquiétude suscitée par l’acquisition par le Maroc de deux satellites espions français, voilà que l’Espagne appréhende, de nouveau, la force de frappe des avions de chasse des Forces royales air.
L’expert en questions militaires, Josep Baqués, explique dans un article que le royaume poursuit la modernisation de sa flotte aérienne. L’universitaire catalan ayant le titre d’investigateur principal au sein de l’équipe du think-tank, le Groupe des études en sécurité internationale, souligne que le royaume compte aujourd’hui «75 avions de combat d’un niveau supérieur».
Le Maroc a équipé les F-16 en bombes guidées par GPS et Laser
D’emblée, Baqués précise que la version marocaine des 24 F-16 «est parmi les plus puissantes au monde». Une suprématie qu’elle doit, entre autres, à ses radars AN/APG-68, plus performants que ceux des F-18 et des AV-8B+ (également de fabrications américaine) en service en Espagne.
L’analyste assure que les F-16 ne remplissent pas uniquement des missions défensives. La hiérarchie militaire marocaine les a équipés de matériel de pointe afin de rendre leur force de frappe sur le sol dévastatrice. Premièrement par l’acquisition de 50 bombes guidées par GPS dont 20 sont des GBU-31, pesant une tonne chacune, considérées par Baqués comme «les meilleures de ce type» ; deuxièmement par l’achat de 70 unités de bombes guidées par laser de 900 kg ; et troisièmement par les 150 bombes de la même génération, pesant seulement 227 kg.
Les vieux Mirages F-1 subissent un lifting total chez Sagem-Thalès
Avant de laisser tomber, en été 2007, l’option d’acheter des Rafales français, le royaume comptait plusieurs Mirages F-1. Une acquisition faite entre 1978 et 1982. Des appareils qui comptent aux compteurs des milliers d’heures de vols, notamment à cause de la guerre contre le Polisario. En vue de moderniser 27 de ces avions, le Maroc a confié cette mission au consortium Sagem-Thalès. A l'issue de cette étape, les Mirages F-1 seront équipés de technologies des Mirages 2000. Le coût de l’opération est estimé à 400 millions euros.
Cet ambitieux programme de rénovation profite également aux 24 F-5, de fabrication américaine, que l’armée comptait depuis les années 70. Dans son analyse, l’universitaire catalan, Josep Baqués, a omis de mentionner les MIG soviétiques que possède l’armée de l’air. C’e sont, d’ailleurs, les premiers appareils acquits par le Maroc au lendemain de son indépendance. A l’époque Rabat et Moscou la communiste entretenaient de très bonnes relations. La Guerre des sables de 1963 et le soutien des Russes aux Algériens ont complétement chamboulé ce contexte, contraignant le royaume à se tourner vers la France et les Etats-Unis.
L’effort de modernisation se poursuit. Le spécialiste relève que le Maroc s’initie timidement aux drones. Comme nous l'avions déjà évoqué, il a acquis trois drones israéliens de type Heron TP. Josep Baqués avance, également, que le royaume serait en négociations pour l’achat de trois avions-ravitailleurs Stratotanker KC-135 de Boeing.