Manuel Valls ne veut, vraisemblablement, pas faire de différence entre les intégristes catholiques et musulmans. Participant mercredi à une rencontre sur la laïcité, organisée par le groupe socialiste de l'Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur français a appelé la gauche à combattre les deux phénomènes avec «la même vigueur». Pour lui, tous les intégrismes religieux, y compris dans les banlieues, représentent une menace pour la laïcité.
Un débat «qui gêne»
«Il faut mener un combat parce qu'il y a danger», a déclaré le ministre lors de cette rencontre, rapporte l’AFP. Selon lui, la menace vient d’abord «des intégristes de l'ultra-droite catholique, rejoints par une partie de la droite», notamment lors des débats sur l'avortement ou sur le mariage homosexuel. Mais, «nous avons aussi un débat qui gêne plus la gauche, sur la montée des identités, des communautarismes», a ajouté Manuel Valls, faisant référence à l’extrémisme musulman dans les banlieues.
«Nous le rencontrons notamment dans les quartiers populaires où la misère, le chômage, la violence se rajoutent à une crise identitaire très forte», a-t-il précisé.
L’identité dans le religieux ?
Manuel Valls n’a pas manqué de se pencher sur des questions qui concernent directement les musulmans de France, comme «la progression du port du voile» ou encore «les revendications sur les menus des cantines». Pour le ministre, ces faits s’inscrivent dans une sorte de recherche d'identité «par le fait religieux».
Face «à des citoyens qui votent pour nous, qui appartiennent aux classes populaires, il y a la tentation à gauche de céder, de ne pas voir le problème», a-t-il estimé. «Comme on combat une droite extrême qui veut revenir sur l'IVG, avec la même vigueur, il faut s'opposer» aux revendications religieuses. Sinon, «notre modèle sera mis en danger», a-t-il ajouté. Pour que ce «combat» n'alimente pas le «sentiment d'humiliation» dans ces territoires, «il ne faut pas oublier le combat pour l'émancipation», «la lutte contre les discriminations» et pour l'égalité à l'école, a-t-il, toutefois, mis en garde.