Abouzaid El Mokrie El Idrissi vient de se mettre à dos une bonne partie des Marocains. En cause, une blague que le député du PJD, spécialiste de la littérature arabe et maitre-assistant à la Faculté des lettres de l'Université Hassan II de Casablanca, a sortie, il y a près d’un an, lors d’une conférence qu’il animait en Arabie saoudite. Celle-ci fait, toutefois, reparler d’elle depuis hier, mardi 24 décembre, sur les réseaux sociaux.
«Au Maroc, on a des commerçants réputés en quelque sorte pour leur avarice et ceux-là ont des origines bien spécifiques. Je ne vais pas les citer pour ne pas être accusé de racisme au Maroc», avait-t-il d’abord lancé à ses auditeurs.
«On dit que l’un d’eux, de peur qu’il ne se fasse voler par ses employés qui l’aident dans sa boutique, a placé un miroir au fond de sa caisse. De cette façon, il pouvait se regarder à chaque fois qu’il ouvrait sa caisse pour s’assurer que c’était bien lui et non quelqu’un d’autre qui en voulait à son argent qui était à la place», avait-il ajouté par la suite.
Bien qu’il ne les ait pas cités explicitement dans sa blague, tout le monde a compris qu’Abouzaid El Mokrie El Idrissi visait les Amazighs et en premier lieu les Soussis ou les Chleuhs du Maroc.
Pas nouveau
La date à la quelle cette vidéo (ci-dessus) a été filmée, reste, toutefois, inconnue. Des extraits de la même conférence, filmée par la chaine de télévision saoudienne «Alresalah», avaient été mis en ligne le 13 février dernier sur Youtube.
Ce n’est, en tous les cas, pas la première fois que le député pjdiste tient des propos controversés. Selon le journal en ligne Lakome, l’homme avait demandé, en février dernier, à ce que le ministère des Habbous et des Affaires islamiques «exerce un rôle de contrôle et de censure sur les films marocains en vue de protéger la société contre les valeurs de décadence morale». Intervenant alors dans une conférence de presse à Ouarzazate, dans le sud du Maroc, il avait estimé que les films programmés dans la dernière édition du Festival national du film de Tanger étaient «incompatibles avec les valeurs islamiques, puisqu'ils consacrent le vice et de la décadence morale».
Par la même occasion, Abouzaid El Mokrie El Idrissi s’en était pris également au film «Tinghir-Jérusalem, les Echos du Mellah» de Kamal Hachkar, jugeant qu’il était pour la normalisation avec Israël.
Un peu plus tôt, en novembre 2012, celui qui fait également partie du Conseil national du parti de la Lampe, avait interpelé, lors d’une séance de questions orales au parlement, le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi sur un point un peu étrange. Selon l’hebdomadaire marocain Telquel, il voulait que le département puisse punir «les journalistes qui publient des informations “portant atteinte à l’image du pays” et qui critiquent ouvertement le gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane».