«Première ville du Maghreb et poumon économique du Maroc, Casablanca connait depuis des années une dégradation constante. En plus d'avoir l'un des airs les plus pollués du royaume, cause de troubles respiratoires de sa population, Casablanca peut se vanter d'être l'une des villes les plus sales du pays».
C’est en ses termes que l’auteur de la page Facebook «Sauvez Casablanca», créée en juillet dernier, décrit la capitale économique du Maroc. Son but n’est pas de refléter une mauvaise image de la ville, mais plutôt de la «sauver» en «dénonçant l'immobilisme des responsables», explique-t-il.
Faire bouger les choses
«Avec des trottoirs sur lesquels s’entassent des tas de détritus, ou des terrains vagues transformés en décharges à ciel ouvert, la Ville Blanche ne semble avoir de blanc plus que le nom. Indigné par la situation alarmante de la ville blanche, je me suis demandé sur la manière de changer les choses. Comment peut-on faire bouger les choses quand les élus se renvoient la responsabilité de la gestion désastreuse ?», s’interroge l’auteur avant de répondre : «Grace à internet ! En publiant les photos des dérives sur la ville, vous pouvez agir!».
Des déchets non-récoltés, qui s’accumulent en attendant sur les rails du tramway. (Ph : Sauvez Casablanca)
Pour rappel, Casablanca a fait l’objet d’un discours très critique de la part du roi Mohammed VI. Prononcé le 11 octobre dernier, en marge de l’ouverture de la nouvelle année parlementaire, le texte royal avait pointé du doigt «la gestion défectueuse» de la ville «de la part des instances élues».
«Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C'est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C'est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d'autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent la réputation», avait déploré le roi. Ces photos ne diront pas le contraire.