Les footballeurs étrangers qui évoluent au Qatar seraient-ils victimes de mauvais traitement ? En tout cas cela semble être le constat de joueurs marocains. Après Abdessalam Ouaddou qui a demandé l’attribution de la Coupe du Monde 2022 à un autre pays, c’est au tour de Youssef Hadji de pointer du doigt les dirigeants qataris pour leur manque de respect aux contrats et aux joueurs étrangers. Dans un entretien accordé à LEquipe, le Lion de l’Atlas indique avoir été confronté à une «situation très difficile». Selon lui, les Qataris souffrent d’une mauvaise image, car il y a des personnes qui agissent de manière inadmissible.
Après avoir quitté Rennes à l’été 2012 pour rejoindre la formation d’Al Arabi, Hadji était loin de savoir ce qui allait lui arriver une fois les pieds au Qatar. Son contrat de deux ans a été bafoué. Fin septembre 2012, le club a changé d’entraineur au profit de l’Egyptien Hassan Sehata. Ce dernier a alors décidé de procéder à une nouvelle politique en voulant changer tous les joueurs. «Du jour au lendemain, j’ai été mis à l’écart de l’équipe, puis on ne m’a plus payé. Je suis allé demander des explications», indique Hadji qui n’arrivait pas à comprendre ce qui allait venir.
«Ils m’ont demandé de renoncer à mes droits»
Pire, l’ancien attaquant du Nancy Lorraine allait prendre son mal en patience car recevant des garanties que son cas allait s’arranger. Sauf que rien n’a été fait dans ce sens. «On m’a vite ignoré. Par contre, je n’avais pas intérêt à rater une séance d’entraînement, sinon, c’était une faute professionnelle», laisse-t-il entendre. «Mais eux ont le droit de ne plus respecter un contrat, une personne…», fulmine-t-il.
Des pressions, Hadji en a également subies. Pour preuve, les dirigeants l’ont menacé psychologiquement en voulait lui retirer tous ses droits. «Les dirigeants voulaient que je signe un papier où on me demandait de renoncer à mes droits, ce que je n’ai pas fait», explique-t-il. Les pressions se sont intensifiées lorsque le joueur a décidé, via son avocat, de déposer une requête à la FIFA. «Ils m’ont fait du chantage, en me disant que si je poursuivais mon action, je n’aurais pas mon visa de sortie pour quitter le Qatar», indique-t-il.
«Vraiment pas peur » de la FIFA
L’international marocain a été malmené sur tous les plans. Les dirigeants de son club lui faisaient croire qu’ils détenaient d’autres dossiers plus importants que les siens à la FIFA. «Ils n’ont pas l’air d’avoir vraiment peur», soutient-il à la même source. Même si l’attente a été longue, Hadji a réussi à rentrer en France. Sous les petits papiers du club turc de Elazigspor, il a décidé de déposer ses valises en Turquie. Un transfert que ses ex dirigeants ont voulu bloquer à tout prix. «Ils ont encore tenté de me faire du chantage à propos de ma lettre de sortie. Comme ils ont vu que je ne cédais pas, ils l’ont envoyée assez vite».
Aujourd’hui, le joueur semble très dépité par ce qu’il a vécu au Qatar et s’attend désormais à ce que la FIFA protège plus les footballeurs. Il veut également qu’Al Arabi respecte son contrat car le club lui doit vingt mois de salaire. Un calvaire que vivraient plusieurs joueurs non qataris selon l'ex international marocain. «Je peux vous garantir qu’il y a pas mal de joueurs étrangers qui ne sont plus payés. Mais ils préfèrent se taire…», souligne-t-il.