En attendant une hypothétique audience avec le roi Mohammed VI, le secrétaire général a trouvé la parade idoine pour noyer son impatience et donner aux médias un autre sujet de consommation. Accompagné des membres du comité exécutif de l’Istiqlal et de ses deux fils, qui ont des démêlés judiciaires, Hamid Chabat est en grande tournée au Sahara. Son programme est très chargé : il aura des meetings politiques dans les principales villes de la région afin d’expliquer les raisons de la décision du conseil national du PI de se retirer du gouvernement Benkirane. Une résolution non-encore effective. Chabat et les siens attendent, comme ils ont sollicité, un arbitrage royal conformément à l’article 42 de la constitution.
Chabat confiant en une rencontre avec le roi
Justement Mardi à Dakhla, le leader du parti de la Balance, habillé pour la circonstance en Draïyya (la tenue traditionnelle au Sahara) a lancé à l’assistance que la rencontre tant attendue avec le monarque est prévue la semaine prochaine. Chabat s’est refusé de donner le lieu ou la date précise de la future réunion.
Est-ce là une manière pour le SG du PI de forcer un arbitrage royal dans la crise qui l’oppose à Benkirane ? Sachant que, comme il a annoncé, juste quelques heures après la fameuse décision du parlement de l’Istiqlal de se retirer du gouvernement, il aurait reçu un appel du roi lui demandant de laisser ses ministres en attendant le retour de Mohammed VI de son congé. Les prochains jours devraient apporter des éléments de réponse. Voilà, en effet, plus de cinq semaines que les istiqlaliens -et avec eux l’ensemble de la classe politique- sont dans l’expectative d’une telle audience.
Chabat et Benkirane se disputent le Sahara
Autre élément important d'analyse dans l'affrontement Istiqlal/PJD, le Sahara est réputée pour être un bastion du PI. Les amis de Hamid Chabat y contrôlent les municipalités de Laâyoune, Assa et Boujdour. Ils ont également quatre députés à la Chambre des représentants. Une place de leadership que le PJD tente de concurrencer. Hier à Tarfaya, les frères de Benkirane ont organisé, quelques heures avant l’arrivée de Chabat, un meeting politique animé par une députée saharouie.
Les islamistes ont réussi, en l’espace de quelque années à s’implanter au Sahara et du coup réduire la distance qui les séparait des autres formations politiques. Là aussi, à l’instar des autres partis, le PJD s’appuie sur les grandes familles de la région pour gagner du terrain. Une recette qui a fait ses preuves. Les députés que le parti de la Lampe compte au parlement sont originaires de deux puissantes tribus : les Maâl Ainin et les Rguibates. Les prochaines élections communales, dont le découpage a été adopté, mardi, en commission à la 1er Chambre, verront un duel entre l’Istiqlal et le PJD au Sahara.