Près de 5 ans après l’annonce de leur séparation, le groupe franco-algérien Gnawa Diffusion était, jeudi 30 mai 2013, de retour sur scène, au Maroc. Leur concert, le premier après la reformation du groupe, programmé à Rabat en marge du festival Mawazine, a été, toutefois, entaché par une affaire de drapeau. Le chanteur de la bande, l’Algérien Amazigh Kateb, a été accusé d’avoir refusé de porter le drapeau marocain à la fin du spectacle. L’accusation en question a été portée par le site d’actualité marocain Lakome, déclaration à l’appui.
Dans un article publié il y a quatre jours, qui a depuis été supprimé, le site affirme que le chanteur «a refusé de soulever un drapeau marocain donné par un spectateur», avant de se justifier : «Je ne peux pas porter le drapeau d'un pays qui refuse aux Amazighs de porter le leur», en référence à une présumée interdiction de drapeaux amazighs par les autorités de Salé, lors d’un concert d’Izenzaren. Mais selon le principal intéressé, «il y a manipulation, voire double ou triple manipulations manifestes». «On me prête des propos que je n'ai jamais tenus», a-t-il réagi à travers un long texte de riposte, publié mercredi 5 juin sur son compte Facebook.
«Pure invention»
«Toutes les interviews ont été données à la villa des arts l'après midi avant le concert, et toutes sans exception ont été filmées ou enregistrées. Aucun des journalistes présents n'a pris de notes. Je défie quiconque de produire un enregistrement ou une vidéo dans laquelle j'aurais dit, je cite : "Je ne peux pas porter le drapeau d'un pays qui refuse aux Amazighs de porter le leur" cette déclaration n'est que pure invention», a affirmé le chanteur. «On ne fabrique pas une citation seulement avec des guillemets ou alors on est soi même à mettre entre parenthèses», a-t-il souligné.
Et de poursuivre : «Sachez messieurs les plumitifs que si j'ai quelque chose à dire, je ne me gène pas, j'avais un micro et plus de 70 000 spectateurs en face. Je vis dans le rapport de force, je n'en ai pas peur, contrairement à certains eunuques des rédactions à la botte. Ensuite concernant le drapeau que j'aurais refusé de porter, il n'en est rien».
«Elle ne m'a tendu que les fleurs»
Amazigh Kateb assure, en effet, qu’à aucun moment, on ne lui a tendu le drapeau marocain. «À la fin du concert, une jeune fille du staff (et non un spectateur) m’a apporté des fleurs, elle avait sur elle un drapeau marocain certes, mais elle ne m'a tendu que les fleurs que j'ai aussitôt offert au public. A aucun moment elle ne m'a tendu le drapeau, à aucun moment je ne lui ai parlé. Vérifiez par vous même, les images sont disponibles sur le web et en excellente qualité», explique-t-il.
Pour l’interprète et musicien algérien, célèbre également pour être le fils de l’écrivain Yacine Kateb, il est «surprenant de voir comment on tue un événement culturel par un non-événement politique». «Voilà comment la majorité des médias traitent et colportent l’information, sans vérification, sans authentification, sans scrupule, sans éthique et sans conscience. Ce sont eux qui ne respectent ni le peuple, ni le drapeau marocain. Ce sont eux qui insultent notre intelligence chaque jour». Le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses sont à présent claires.
Gnawa Diffusion : Koubayara-Live à Mawazine (dernier titre du concert)
Amazigh Kateb et les médias- Chez Hit Radio