Dans une boutique sise quartier Agdal de la capitale, un épicier marocain aurait tenté d’agresser un enfant algérien de 14 ans. Une fois la plainte déposée par le diplomate, la procédure (enquête, interrogatoire et passage devant le tribunal) a été bouclée en 17 jours. Un record pour une justice réputée pour sa lourdeur légendaire.
Des considérations hautement politiques sont à l’origine de cette vitesse verdict. Elles convergent avec l’affaire Islam Khoualed, du nom de ce jeune algérien, 15 ans, condamné, mi-mars, par le tribunal de première instance d’Agadir à un an de prison ferme pour une supposée agression sexuelle contre un Marocain de 12 ans. Ce coup d’accélérateur serait-il la réponse du Maroc aux médias algériens qui l’accusaient de vouloir politiser le cas Islam Khoualed. Une approche que partage même le ministre des Affaires étrangères, Morad Medelci. Début avril, il confiait à la presse de son pays que «les éléments d’informations dont nous disposons indiquent qu’il n’y a pas vraiment de quoi créer ni une situation de ce type pour les deux familles et encore moins d’en faire une question politique».
La presse locale boude l’information
Contrairement à Islam Khoualed, le cas du fils du vice-ambassadeur algérien dans la capitale n’a pas bénéficié d’une large médiatisation. Les grands supports de la presse écrite l’ont complètement boudé. Aucune mention dans El Khabar, El Watan, L’Expression ou encore Echourouk, seuls les sites d’actualité TSA et el-hourria.com évoquent la condamnation en citant le quotidien marocain Assabah mais sans le moindre commentaire ou de déclarations, comme il est coutume lorsqu’il s’agit du Maroc, du porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Dans les deux affaires, les «victimes» sont issues de familles riches. Dans le cas Khoualed, il s’agit du fils d’un haut gradé des FAR (forces armée royale) alors que dans l’affaire de l’épicier de Rabat, il est question de l’enfant du vice-ambassadeur algérien.