C’est une Ruby méconnaissable, une jeune femme aux allures sages et loin des clichés d’elle, habillée en bombe sexuelle, qui a donné rendez-vous hier à la presse italienne, sur les marches du tribunal milanais chargé de juger l’affaire Berlusconi. Son message était bien précis : crier haut et fort qu’elle est innocente, qu’elle a été instrumentalisée par les médias et qu’on l’a très vite jugée, rapporte l'AFP.
Ruby nie avoir eu des relations sexuelles avec Berlusconi
Les cheveux soigneusement attachés en arrière, maquillée légèrement, emmitouflée dans une doudoune noire et circulant avec des bottes plates, Ruby a déclaré en lisant une feuille de papier : «La faute en est à cette presse qui, pour frapper Silvio Berlusconi, m'a fait du mal. Je parle de ces journalistes qui m'ont fait violence en publiant les écoutes téléphoniques qui me concernaient». Elle tenait également à la main une affiche où était inscrit : «Je veux me défendre des mensonges et des préjugés». «Les mêmes personnes qui, en manipulant la vérité, ont fait de moi ce que je ne suis pas: une prostituée (…) Je veux que ma fille soit fière de sa mère», a-t-elle ajouté en sanglotant. Elle a tenu à dire également qu’elle n’a jamais eu de relations sexuelles tarifées avec Silvio Berlusconi et qu’à l’âge de 17 ans, elle ne savait même pas qui il était. Des déclarations difficiles à avaler car des témoins assurent qu’elles faisaient bien partie des jeunes femmes invitées aux célèbres soirées bunga-bunga de Berlusconi.
Son invitation à la presse devant le tribunal milanais est également symbolique car elle demande à être entendue par la justice italienne pour qu'elle entende ce qu’elle a à dire afin de laver son honneur et «se refaire une virginité». Ruby n’a à ce jour jamais été entendue par les juges. La première fois qu’elle avait été convoquée au tribunal, elle ne s’y était pas présentée. Au départ introuvable, ses avocats avaient ensuite affirmé qu’elle était en voyage au Mexique. Puis la seconde fois où elle a été rappelée à la barre, le 14 janvier dernier, la justice italienne a décidé que son témoignage était superflu, car elle possédait déjà les procès verbaux de ses déclarations.
Les Marocains d’Italie ont honte
En attendant que le tribunal prenne une décision dans l’affaire Berlusconi, chaque apparition télévisée de Ruby hérisse les poils de la communauté marocaine résidente en Italie. Cette dernière ne souhaite qu’une chose : ne plus entendre parler de cette affaire qui a sali l'image de la communauté. «C’est hchouma ! Haïb, pour nous les Marocains d’Italie de voir une Marocaine dans une telle affaire !», lance Taoufik membre d’une association marocaine dans la ville de Gênes. «Nous savons bien sur que certaines Marocaines d'Italie se prostituent mais arriver au niveau de Ruby, c’est vraiment dommage. On aurait tous aimé voir des Marocaines à la télévision qui ont réussi et qui ont un travail respectable. Si c’est ça l’intégration, vaut mieux rentrer au Maroc !», conclut-il.
La prochaine audience de l’affaire Berlusconi est prévue pour le 22 avril.
Ruby devant la presse italienne