Six jours après le verdict du procès de Gdim Izik, les autorités algériennes réagissent enfin. C'est au porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, qu'est revenue la mission de donner un avis officiel dans un entretien accordé à la publication en ligne, TSA. Le diplomate, sur un ton très modéré, a évité de prendre une position officielle sur cette question. Il s’est contenté de reprendre à son compte les communiqués des associations internationales rendus publics au lendemain de l’annonce du jugement.
«Nous avons suivi avec attention ce procès dont le lourd verdict a suscité de nombreuses réactions, notamment de la part du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et de la plupart des ONG de défense des droits de l’homme», souligne Belani. Et d’ajouter, «comme vous le savez, ces réactions ont été unanimes à relever que le procès en question ne répond pas aux normes internationalement reconnues et qu’il n’a été ni équitable ni impartial.»
Alger évite d'irriter le Maroc
C’est la première fois qu’un haut responsable du gouvernement de Abdselmalek Sellal se prononce sur les condamnations, du samedi 16 février, par le tribunal militaire de Rabat, de vingt-quatre sahraouis à de lourdes peines pour leurs implication dans le meurtre de onze éléments des forces de l’ordre. Cette position est, quasiment, sur la même longueur d’onde que la grande majorité des titres de presse algériens.
Visiblement, Alger ne tient à ne pas à irriter son voisin de l’ouest sur une question aussi sensible que le Sahara. Un dossier sur lequel le Maroc subit la pression des associations des droits de l’homme, du parlement européen et même des Nations unies.
Les prochains jours, pourraient voir cette pression s’accentuer d'avantage avec l’éventuelle présentation du rapport intégral du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, après sa visite au Maroc, en septembre dernier, lors de la 22è réunion du Conseil des droits de l’homme qui se tiendra à Genève du 25 février au 22 mars. Le Conseil examinera, le 4 mars, les rapports présentés par les Rapporteurs spéciaux sur le droit à l'alimentation, sur le droit au logement, sur la torture et sur les défenseurs des droits de l'homme.