Notre entreprise créée, suite à un changement de statut d’une SNC en SARL, après dépôt des nouveaux statuts auprès de notre banque, celle-ci par l’intermédiaire de son directeur d’agence a décidé de bloquer les fonds de l’entreprise sous prétexte que ce changement imposait une augmentation de capital de 60 000 DH (déjà sur le compte de l’entreprise) à 100 000 DH. Sauf que le directeur de cette agence de la Société Générale (SGMB) avait oublié (ou ne savait pas !) que la loi avait changé et que cette augmentation de capital n’était plus exigée depuis longtemps.
Malgré ça, la SGMB toujours par l’intermédiaire de son directeur d’agence est restée sur ses positions. Et devant l’entêtement du directeur d’agence nous avons décidé de nous adresser au siège de la dite banque, qui nous a renvoyé vers son service contentieux, qui, à son tour, nous a renvoyé vers les tribunaux.
Pris en otage par ma banque
En attendant 6 ans se sont écoulés, je vous épargne les tracas, les aller-retour vers les tribunaux, les dépenses d’avocats, les impôts payés durant ces années pour rien, le business perdu. Le pire de tout, sans ressources nous avons été contraints de suspendre notre activité (mais malheureusement pas les impôts). Bref ! la fin de l’histoire, un juge du tribunal de Casablanca nous a donné raison, mais à quel prix !
Le comble c’est que pendant toutes ces années la SGMB a continué à nous ponctionner des frais de gestion de compte ! Nous n’avons même pas pu récupérer la somme complète suite au jugement du tribunal. Et oui, quand nous demandions la moindre chose à la banque pendant cette période, on nous répondait que notre compte était bloqué à cause de la procédure en cours, par contre les frais de “non gestion” de compte eux n’étaient pas bloqués.
On a tué mon entreprise
Alors par le biais de ces quelques mots, je voudrais témoigner de cette expérience traumatisante que nous avons vécu. Car la SGMB a belle et bien tué notre entreprise. Nous avions fondé de grands espoirs dans cette aventure, on y avait mis toutes nos économies, on avait embauché une personne qu’on a dû licencier par la suite faute d’argent pour le payer et faire avancer nos projets.
Vous savez le pire dans cette histoire, ce n’est même pas les projets perdus ni l’argent, le pire c’est le sentiment de faiblesse que vous ressentez devant un acte d’injustice (vous savez le gros balaise qui passe devant vous et qui vous donne une claque sans raison, et vous n’avez même pas la force de réagir ! ). «L’hogra», il n‘ y a rien de pire dans la vie d’un homme.
Je crois que dans cette histoire, je vous ai tout dit, ce qu’on veut aujourd’hui, ce sont des décisions de justice exemplaires pour que ce genre de choses n’arrivent plus dans notre pays, que ce genre de choses n’arrivent plus à d’autres entrepreneurs qui n’ont qu’une seule envie, servir un peu leur pays en essayant de travailler et de faire avancer le schmilblick.
Mais restons positifs !
Sincèrement, je n’en veux même pas à cet homme (il y a des incompétents partout). Dans cette affaire c’est toute une institution bancaire (la SGMB) qui a failli. Il n’y avait personne dans ce “grand groupe” pour dire à cette homme de revenir à la raison, non ils ont préféré envoyer leur armada d’avocats pour une affaire (une non affaire, je dirais) qui était perdue d’avance. Une banque n’est-elle pas faite pour «aider» les entrepreneurs et pas les enfoncer. Et on ne demandait même pas à cette banque de nous prêter de l’argent ou de nous accorder un petit débit, même pas. Juste pouvoir disposer de «notre» bien à notre guise. Alors à quand un système bancaire au Maroc qui soutient “vraiment” les entrepreneurs ?
Je vais quand même terminer par une note positive. Après 6 ans de bataille, on n’y croyait plus, on avait perdu l’espoir de revoir notre argent. Heureusement un juge nous a réconcilié avec la justice marocaine. Et depuis que nous avons récupéré notre argent, nous avons ouvert un autre compte dans une autre banque et tout se passe très bien.
Alors avant de vous lancer dans une aventure de création d’entreprise au Maroc, choisissez bien votre banque.