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Grand Angle  

Polémique offshoring Maroc-France : Le FN lance une pétition contre les 100 millions €

Après l’Association professionnelle des informaticiens, c’est le Front national qui s’insurge contre le soutien de la France à l'offshoring. Le groupe frontiste vient de lancer une pétition. Et ce n’est pas la seule formation politique à crier au scandale. 

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«Je refuse que nos impôts financent des délocalisations au Maroc». C’est l’intitulé de la pétition que vient de mettre en ligne le Front national [FN] sur son site internet, pour protester contre le prêt de 100 millions d’euros octroyé par le France à l’offshoring marocain.

«M. Ayrault et M. Montebourg vont signer au Maroc un prêt de 100 millions d'euros pour aider une plateforme marocaine qui recevra des services délocalisé depuis la France. […] Alors qu'il y a déjà 36.000 informaticiens en France au chômage, ces messieurs accélèrent la délocalisation», a dénoncé, Florian Phillippot, vice-président du Front national [FN], invité jeudi soir sur BFM TV.

Quelques heures plutôt, le conseiller République-laicité de Marine Le Pen, Bertrand Dutheil de La Rochère publiait un communiqué de presse. Pour lui, le gouvernement Ayrault devrait «d’abord créer l’emploi en France par réindustrialisation et par la relocalisation des services», avant de «lancer des coopérations» avec l’étranger. Jugeant cette décision «scandaleuse», le groupe frontiste entend «mettre place une politique de relocalisation».

L’UMP aussi s’en mêle

L’on assiste ainsi à une polémique très alimentée, puisqu’en dehors du FN, l’UMP aussi n’est pas restée indifférente. Dans une déclaration écrite adressée à l’AFP, l'ex-secrétaire d'Etat chargé de l'emploi Laurent Wauquiez considère que ce prêt est une «subvention à la délocalisation», rapporte Huffington Post. Pour lui, c’est «une nouvelle provocation inacceptable pour les salariés et les demandeurs d'emploi dans les secteurs de l'informatique et des centres d'appels».

La tentative d'apaisement de la tutelle, visiblement sans effet

Pourtant, juste après la médiatisation du communiqué de l’Association professionnelle des informaticiens [MUNCI], le ministère du Commerce extérieur a essayé de rassurer les Français. «On est très clairs sur la nature de ce prêt. Il ne sert pas à financer des centres d'appel au Maroc», a déclaré à l’AFP une source ministérielle, rapporte Huffington Post. «C'est un prêt pour aménager des zones industrielles qui permettront d'accueillir des activités. Et si possible, des activités diversifiées par rapport justement aux centres d'appel. Mais, il ne vise pas à développer des activités d'offshoring», a poursuivi la même source, précisant que l’argent n’ira pas «directement» à des entreprises, mais à un centre dont les activités ne sont pas exclusivement liées aux centres d’appel. Et d’ajouter : «l’objectif [est] d'aider au développement économique du Maroc».

@Allaoui38
Auteur : berhoc
Date : le 26 décembre 2012 à 14h18
Un salarié au Maroc fait gagner 1200 € à un centre d’appels français sans parler de l’exonération d’impôt ni de la législation du travail, un simple exemple, en France, on a du mal à faire travailler les français le week-end ! Alors ce que gagne un centre d’appel au Maroc est utilisé en partie pour accélérer l’embauche en France.

Parlons déjà de la délocalisation dans son sens global, ce mot suscite des peurs et des craintes irrationnelles, on médiatise trop et d’emblée les pertes d’emplois ! Je ne vois que des initiatives démagogiques et sans rationalité économique vis-à-vis de la délocalisation et on a même politisé à tors ce phénomène !

C’est mondialement connu que les délocalisations induisent en retour une baisse considérable des prix des services, cette baisse génère des économies et c’est une nouvelle richesse qui est réinjectée dans le circuit économique local. Ce cercle vertueux n’aura jamais été réalisé si on aurait laissé tous les calls centers en France.

Les États-Unis en tirent profit et constitue un cas d’école pour les analystes de l’Institut Français de Recherche Internationale (IFRI). Dans ce pays la baisse des coûts et des biens et services informatiques importés a stimulé la compétitivité des entreprises, chose qui a influencé sur la croissance économique de ce pays. Un autre exemple du Royaume-Uni, très connu pour ses délocalisations en Asie, ce pays a réussi une croissance de 20 % en terme d’emploi durant les 20 dernières années et vas comparer son taux de chômage avec la France en ce moment !

Les allemands ont négocié un plan gagnant/gagnant avec l’Europe de l’Est et la Turquie et malgré cela ils emploient 800 000 personnes dans leurs centres d’appels alors qu’en France on est à peine à 20 % d’off-shore et certains crient au scandale !

La délocalisation n’est jamais un problème sérieux pour les économies compétitives, elle n’est qu’un prétexte démagogique quand on n’a pas de solutions réelles en termes de lutte contre le chômage. Des exemples, les poulets Doux, les contreplaqués Plysorol, la société de gardiennage Neo Security, Technicolor d’Angers, Caddie, Surcouf,…et la liste est longue ont envisagé des plans sociaux en masse sans pour autant que soit en liaison avec la délocalisation, dans le même temps des centres d’appels continuent de recruter en masse malgré les coûts au Maghreb. Comment parler d’une hémorragie alors que les centres d’appels ont recruté 10 000 postes en 2009 en France malgré la crise et c’est 2 fois plus qu’au Maroc !

D’autres exemples, Intelcia et Outsourcia sont des centres d’appels 100 % marocains et qui sont en train de recruter en France !

Crois-moi, si on suit la logique de la relocalisation des 2 côtés, Dunlop doit quitter la France, Ferrero (Qui produit Nutella), l’américain Tupperware, …doivent partir aussi !


Ce qu’il faut retenir c’est qu’il y a 2 choses importantes, la concurrence est désormais mondialisée et l’existence des différentiels d’attractivité entre les différents pays est une réalité. Partant de ces 2 constats, la négociation s’impose et c’est ce que font le Maroc et la France actuellement, en plus, si la France est heureuse d’accueillir des investissements étrangers sur son territoire, elle doit accepter aussi que des entreprises françaises cherchant à s’implanter ailleurs. Ce gouvernement a compris les choses, le discours des frontistes n'est qu'un "oppositionnisme systématique" à mon sens !

Le « Made in … » n’a de sens pour moi qu’en vérifiant dans quelle mesure un pays est prêt à être compétitif.
Dernière modification le 26/12/2012 14:32
mais comment ?
Auteur : allaoui38
Date : le 24 décembre 2012 à 22h22
je ne vois pas comment des emplois francais delocalisés ailleurs peuvent creer d'autres en france ou pereniser ceux déja existant ; le model allemand je ne connais pas ...
ce que j'etend dire c'est que les centres d'appels en france liecencient par milliers à cause des delocalisations ... logique de gains oblige ....

@Allaoui38
Auteur : berhoc
Date : le 24 décembre 2012 à 15h42
Si on relocalise les premiers perdants seront les français et notamment les centres d'appels français, le modèle économique est déjà clair depuis plus d'une dizaine d'années, on pérennise l’activité en France grâce à l’offshore au Maghreb. Tout le monde est d'accord, les gouvernements, les centres d'appels français et marocains !

C'est grâce à leur forte profitabilité réalisées au Maroc que les centres d'appels français maintiennent voire renforce leurs postions en France !

Le fait que ce secteur ait été créateur net d'emplois en France ces dix dernières années, démontre que le développement de cette filière au Maroc ne s'est pas faite au détriment de l'emploi français.

Maintenant, tout monde est d'accord qu'il ne faut pas revenir en arrière sur la notion de la colocalisation. Comme a bien dit Youssef CHRAIBI, le président de l'AMRC : "Il faut dépassionner définitivement le débat sur la délocalisation qui opposaient systématiquement offshore et onshore"

Nous parlons d'un partage intelligent de la richesse et la France a compris qu'il faut qu'elle suive le modèle allemand que ce dernier a adopté vis-à-vis de la Turquie et des pays de l'Europe de l'Est . Il n'y aura plus de délocalisation ou relocalisation mais plutôt colocalisation intelligente.
Dernière modification le 24/12/2012 16:18
les seuls gagnants sont les marocains et le lobby de l'offshoring
Auteur : allaoui38
Date : le 24 décembre 2012 à 14h55
je ne crois pas que votre théorie de gageant/gagnant est valable dans ce genre d’échange ; les centres d'appel n'apporte rien à l’économie française ; sinon des pertes d'emplois par des milliers et si ça continue sur cette cadence ils seront peut être des millions ; cette hémorragie doit cesser le plutôt possible ; le gouvernement français actuel est complice ; en période de crise les relocalisation doivent être un moyen pour soulager l'emploi en France .
tout ça ne peux s'expliquer par une logique gageant/gagnant
c'est plutôt la logique d'un lobby en quête de plus d’économie ; et l'exemple des hommes riches qui veuillent quitter la France par peur des impôts explique aisément cette stratégie....
Mon avis
Auteur : berhoc
Date : le 24 décembre 2012 à 14h27
Ce qu’essaient de faire en ce moment les frontistes est exactement ce qu’a déjà essayé de faire M. Montebourg il n’y a même pas 6 mois de cela et nous voyons ce dernier s’apprêter à signer une coopération, sous forme de prêt, pour financer l’off-shore chez nous.

L’approche de l’off-shore au Maroc a toujours été abordée d’une manière paradoxale par les politiques français, dans un premier temps, un discours protectionniste est systématiquement au rendez-vous, à l’image de M. Borloo, M.Wauquiez et M. Montebourg,… mais une fois ces mêmes politiques sont confrontés à la réalité des choses, ils finissent par adopter l’approche qui s’impose. Je n’y vois pas une contradiction mais plutôt un apprentissage entre un moment où ces politiques avancent des choses sans connaissance de cause et un autre où ils sauront, en ayant confronté les professionnels surtout, qu’ils ne peuvent pas se passer de cette collaboration gageant/gagnant !

A travers le prêt de ces 100 millions d’€, M. Ayrault et M. Montebourg sont en train d’aider le secteur de l’off-shore au Maroc mais aussi leurs sociétés françaises (qui s’installent au Maroc) à recruter en France. C’est grâce, par exemple, à ce que dégage Web Help à Rabat en employant Mohamed et Farid qu’elle parvient à recruter Albert à Saint-Avold ! Donc, je vois plus un partenariat gagnant/gagnant qu’un conflit d’intérêt !

Aujourd'hui, il y a suffisamment de recul pour confirmer que l'off-shore ne favorise aucunement l'emploi au Maroc au détriment de la France ! Donc s'il s'avère que Mme Lepen se veut réellement être là pour défendre les causes humaines, elles doit être reconnaissante à la gauche pour cette démarche et surtout à M. Montebourg qui a eu le courage de changer de posture et il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis
Dernière modification le 24/12/2012 14:45
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