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Breve

Le Polisario met fin à ses appels du pied en direction de la France

Publié
Brahim Ghali, chef du Polisario / DR
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Le Polisario a décidé de mettre fin à ses appels du pied en direction de la France, lancés il y a une année. Le communiqué du bureau du secrétariat général du Front, publié ce dimanche, a déterré le vieux discours hostile à l’égard de Paris. «Le Maroc, avec le soutien et l'approbation de la France, continue d'agir en toute impunité et poursuit ses pratiques coloniales et ses tentatives d'imposer la politique du fait accompli par la force au Sahara occidental occupé», note la même source.

C’est à la veille de la visite du président français en Algérie, fin août 2022, que le Polisario a commencé à couvrir d’éloges la politique de la France dans la région. Le secrétariat général du Front avait alors mis en exergue «le rôle que certaines forces influentes au niveau du conseil [de sécurité, ndlr], comme la France, doivent jouer, afin d'établir une paix juste et définitive, qui consacre la légitimité internationale, en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination».

La même invitation a été adressée, en octobre 2022, par Brahim Ghali au moment où Alger accueillait la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien. «Il est temps pour la France et l’Union européenne en général d’être des acteurs efficaces, en vue de parvenir à une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental», avait-il souligné dans un discours.

Le Polisario a continué à courtiser Paris, sans perdre de vue l’état des relations entre la France et l’Algérie. En juillet dernier, le mouvement séparatiste avait appelé «la France à jouer un rôle positif dans le règlement du conflit au Sahara occidental, conformément à la charte et aux résolutions des Nations unies».

Ce retour aux «sources» du Polisario intervient alors que les relations entre Paris et Alger traversent une zone de turbulence. La politique de la main tendue d’Emmanuel Macron en direction des autorités algériennes est pointée du doigt par des forces politiques, notamment de droite. En témoignent la tribune signée par 94 parlementaires condamnant les «atermoiements» de Paris quant à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et le nouveau livre, «Le Temps des combats», signé par Nicolas Sarkozy, publié la semaine dernière.

L’ancien président français a recommandé à Emmanuel Macron «de ne pas bâtir une amitié artificielle avec des dirigeants algériens qui utilisent systématiquement la France comme bouc émissaire pour masquer leurs propres défaillances et leur déficit de légitimité».

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