Immigration : L’ambassadeur de l’UE inquiet du traitement des Subsahariens au Maroc

Mercredi, l’ambassadeur de l’Union européenne à Rabat, Eneko Landaburu, a qualifié le traitement des immigrés subsahariens de «problématique». «Il y a des témoignages extrêmement durs et préoccupants qui nous sont parvenus», a confié le diplomate à la presse à l’issue de la réunion, les 15 et 16 octobre, du sous-comité des droits de l’Homme Maroc-UE.

Une allusion aux récentes rafles musclées menées par les forces de l’ordre, notamment à Nador, dans les milieux des immigrés subsahariens qui s’apprêtaient à sauter le nouveau «Mur de Berlin» séparant Melilla du Maroc. La presse espagnole a fait état d’une tentative avortée de 81 Subsahariens d’entrer dans la ville occupée à cause d’une intervention des forces auxiliaires marocaines. Une opération au cours de laquelle 57 personnes furent blessées dont 9 ont été soignées par des membres de l’ONG Médecins sans frontières et les cas les plus graves, une quinzaine, hospitalisées à Nador.

Double langage

Sur cette question, force est de constater que les propos de l’ambassadeur Eneko Landaburu sont en totale contradiction avec la ligne prônée par Bruxelles. L’Union européenne presse les autorités marocaines, et depuis bien des années, de signer un accord de réadmission des subsahariens sans-papiers en Europe ayant transité, auparavant, par le territoire national. C’est une vielle revendication de l’UE qui figurait sur le Plan d’action 1 et sur sa nouvelle version, lancée en 2010 et qui devrait se terminer en 2015. En revanche, l’Espagnol s’est dit «assez satisfait de l'évolution des choses. Nous avons établi avec les autorités marocaines un dialogue plus serein et plus objectif» sur cette question.

Par ailleurs, le même jour des propos d’Eneko Landaburu, les autorités marocaines ont procédé l’expulsion d’un groupe de 14 Subsahariens et un ressortissant algérien vers le territoire du voisin de l’Est. Selon des chiffres fournis par la Guardia civil de Sebta, la gendarmerie royale opérant dans le périmètre frontalier ont empêché, durant les mois de cette année, 1696 immigrés illégaux d’entrer dans la ville.