Les espoirs marocains de médailles fondent à vue d’œil ! Après la suspension pour dopage de la coureuse de demi-fond Meriem Allaoui Selsouli en début de semaine, c’est au tour du marathonien Abderrahim Goumri de tomber aujourd’hui. Contrôlé dans le cadre du programme de l’IAAF «Passeport Biologique», l’athlète marocain a en effet été suspendu pour une durée de 4 ans pour violation des règles antidopage, son passeport biologique ayant révélé plusieurs «anomalies» au groupe d’experts internationaux qui avaient pour mission de l’analyser, notamment des variations «anormales» au niveau de ses marqueurs sanguins. Suite à l'évaluation du comité d’experts faisant état de «circonstances aggravantes», la sentence de l’IAAF ne s’est pas faite attendre, tombant comme un couperet : Goumri suspendu 4 ans.
La suspension de Goumri est un véritable coup de poignard pour la délégation marocaine, d’autant plus qu’il y a trois jours à peine, la championne de demi-fond Meriem Allaoui Selsouli tombait elle aussi pour dopage. Contrôlée positive à un diurétique interdit, Selsouli apprenait dès lundi qu’elle serait privée de JO, la décision étant officialisée hier par l’IAAF.
«La substance interdite, du furosémide, a été détectée dans un échantillon recueilli à Paris le 6 juillet», a précisé le porte-parole de l’IAAF, Nick Davies, dans un communiqué envoyé à la MAP. Il a par ailleurs signalé que Selsouli avait «renoncé à son droit à faire analyser l'échantillon B», et qu’elle avait «donc été suspendue à titre provisoire de toute compétition en athlétisme.»
En plus d’être privée de JO, rappelons que Selsouli joue aussi sa carrière sur cette affaire puisqu'elle avait déjà été convaincue de dopage en 2009. Or, comme le stipule très clairement le guide des «Règles de Compétition» de l’IAAF : «dans le cas d’une infraction à la règle 32.2(c) (refus ou omission de se soumettre à un contrôle antidopage) ou (h) (administration d’une substance interdite ou d’une méthode interdite) : (i) première infraction : suspension pour une période d’au moins deux ans; (ii) seconde infraction: suspension à vie». Par conséquent, si elle était jugée coupable, l’athlète de 28 ans pourrait définitivement dire adieu à la compétition.
«Qu’il nous soit donc permis de nourrir de grands espoirs de médailles !»
Ces deux affaires de fraudes successives font évidemment tache sur la réputation de l’athlétisme marocain. Une situation que le directeur technique de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA), M. Aziz Daouda, ne peut que déplorer : «Je pense que ce genre d’issues malheureuses va impacter au-delà de l’image passagère, la réputation de sérieux de notre athlétisme acquise et établie des années durant» regrette M. Daouda. «Le Maroc a été naguère une puissance mondiale dans cette discipline sportive tout en étant réputé propre [or] il sera difficile aux instances de faire dépasser ce cap aux jeunes qui vont affronter le regard des autres, des jeunes dont les performances acquises par la sueur de leur front soulèveront à chaque fois des doutes» renchérit-il.
Outre les effets dommageables sur le long cours, les suspensions de Selsouli et de Goumri devraient faire ressentir leurs effets sur le court terme aussi dans la mesure où ils représentaient tous deux de grands espoirs de médailles pour le Maroc aux prochains JO. Avec leur absence, «on a perdu les possibilités que nous avions avec Selsouli, Goumri et Berrabah classés parmi les meilleurs du monde chacun dans sa discipline» souligne M. Daouda. Cela dit, à l'image des sportifs qu’il représente, le responsable de la CAA ne veut pas perdre espoir «nous devons garder confiance dans le reste des athlètes tels qu’Iguider, Laalou, Lakhouad, Hilali (…). «Qu’il nous soit donc permis de nourrir de grands espoirs de médailles !» conclut-il solennellement.