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Grand Angle

Affaire Comarit : « C’est le rôle de l’Etat de ... sauver les emplois en danger »

Si l’Etat ne peut rien faire pour sauver la Comarit, il devrait au moins agir en faveur des employés de la compagnie maritime. C’est ce que pensent l’ensemble des marins de l’armateur dont l’avenir professionnel semble compromis. Mais l’écho de leur SOS risque-t-il de vraiment se faire entendre ?

Publié
Miloud Moukharek, Secrétaire général de l'UMT (gauche) lors d'une rencontre avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane
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Crédits impayés, lourdes dettes financières, expulsion des domiciles par les banques, expulsion des enfants des écoles, avenir professionnel hypothéqué…, les marins de la Comarit ont assez pris leur mal en patience. Ce matin, les marins membres de l’UMT se sont réunis pour manifester leur ras-le-bol. «On est très inquiets sur l’avenir de la flotte et de notre carrière», confie déçu à Yabiladi Brahim Karfa, secrétaire national du syndicat UMT. «L’Etat, c’est son rôle de créer les emplois et de sauver les emplois en danger. On attend de la part du gouvernement qu’il fasse un geste en notre faveur», plaide-t-il.

Pour rappel, l’ensemble des marins de la Comarit n’ont pas été payés depuis le mois de novembre 2011 pour certains. Les charges se sont accumulés jour après jours. Entre temps, une bonne partie des membres d’équipages de la Comarit sont encore bloqués dans les ports d’Algésiras et Almeria, tandis que ceux de Sète ont réussi à regagner le Maroc tout en garantissant leurs droits vis-à-vis de l’armateur.

Issue favobale ?

Le ministre de l’Equipement et des Transport, Aziz Rebbah, avait pourtant accordé jusqu’à la fin de mois de juin au PDG de la Comarit, Abdelali Abdelmoula, pour se prononcer sur le sort de sa société. Passé ce délai, M. Rebbah, lors d’une réunion avec les membres syndicalistes de l’UMT, s’était dit contraint de confier les lignes maritimes marocaines à d’autres sociétés sous condition qu'elles emploient les marins de la compagnie marocaine.

Force est de constater que jusqu’à présent, M. Abdelmoula ne s’est prononcer et M. Rebbah n’est pas non plus passé à l’acte. Que se passe-t-il ? «On a eu des informations émanant du siège de la Comarit qui disent que les partenaires italiens vont envoyer une fiche de la banque garantissant leur apport de 40 millions d’euros», indique à Yabiladi Brahim Karfa, secrétaire national du syndicat UMT.

M. Karfa a récemment discuté avec M. Abdelmoula au sujet de l’avenir de la société et de celui de ses 1 200 marins. «Il (M. Abdelmoula) m’a assuré qu’il continue de faire des efforts», dit-il. Les hommes de mer comptent avoir très prochainement, une autre rencontre avec M. Rebbah pour une solution gouvernementale. Mais le gouvernement pourra-t-il vraiment faire quelque chose ? Déjà les plans de sauvetage qu’il a essayé de mettre en place pour sauver la Comarit n’ont pas abouti. Même si les lignes maritimes reliant le royaume à l’Europe sont confiées à des compagnies étrangères, accepteront-elles de prendre les membres d’équipage de la Comarit ? Les autorités semblaient l’avoir envisagé lorsque GNV prenait les lignes Sète-Tanger et Sète-Nador, mais cela n’a pas été effectif. Qu’adviendra-t-il réellement quant à l’avenir des marins marocains, puisque le Maroc ne dispose plus de flotte étatique ?

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