Six associations de marocains aux Baléares viennent de condamner l’agression perpétrée vendredi dernier contre le Consulat marocain à Palma de Majorque, aux Baléares (Espagne). Organisée par un groupe de jeunes indépendantistes pro-sahraouis dans le but de protester contre le non-respect des droits de l’homme dans le Sahara Occidental, cette attaque n’avait fait aucun blessé mais engendré des dégâts matériels considérables.
Dans leur communiqué officiel relayé par l’organe de presse d’El Mundo.es, les associations Al Maghreb (Baléares), Annahda de Sa Pobla (Majorque), Assabr de Inca (Majorque), le Centre Islamique Marocain ibicenco, Assalam de Porreras (Majorque) et la Communauté Musulmane «Al Khayr» (Menorque) ont voulu montrer «leur solidarité et appui inconditionnel» aux fonctionnaires marocains travaillant pour le Consulat ainsi qu’au Consul, M. Abdelftah Lebbar.
L’attaque : des familles marocaines «prises en otage»
Ouvert il y a tout juste un peu plus d’un an, l’officine consulaire de Majorque fait partie des 11 nouvelles représentations diplomatiques ouvertes par le Maroc à l’étranger en 2011. Crée pour répondre aux exigences administratives et diplomatiques des quelques 45 000 marocains vivant dans l’archipel des Baléares, ce consulat semblait a priori à l’écart de tout heurt. Et pourtant ! Vendredi 25 Mai, il a été en proie à un assaut d’une rare violence mené par une vingtaine d’activistes pro-Polisario d’origines espagnoles et sahraouis.
«Ils se sont lancés à l’assaut des dépendances du Consulat pendant que les responsables consulaires observaient la scène du haut de l’immeuble» rapporte le communiqué.
Le communiqué relate par ailleurs, sans citer ses sources, que lorsque le vigile a abandonné son poste, les membres du groupe «se sont mis à insulter agressivement les fonctionnaires ainsi que les trois familles marocaines qui se trouvaient sur place».
Pendant ce temps-là, d’autres membres du groupe, situés à l’extérieur, auraient «commencé à saccager les lieux, en cassant le portail principal, et à agresser trois citoyens marocains qui tentaient de les en empêcher» précise le communiqué.
Les Associations demandent à ce qu’une enquête soit ouverte
A l’instar du gouvernement marocain, qui avait lui aussi condamné il y a quelques jours ces actes «inqualifiables» de vandalisme, les associations sont elles aussi montées au créneau pour dénoncer «ces actes de barbarie et les attaques sauvages commises par les séparatistes sahraouis avec la complicité des organisations qui les ont soutenues».
De même que le gouvernement marocain, les associations exigent elles aussi qu’une enquête soit ouverte afin «d’éclaircir les faits et de punir avec sévérité les responsables de cet acte de barbarie». Elles appellent par ailleurs la communauté marocaine des Baléares à rester «prudente» et à protéger «ce qu’elle a obtenu après tant de lutte et de souffrance : l’ouverture d’un Consulat aux Baléares».
Les agresseurs prétendent avoir été agressés les premiers
Le son de cloche du côté des agresseurs est bien évidemment différent. Selon l’un des membres du groupe autoproclamé des «Jeunes Sahraouis pour les Droits de l’Homme», les activistes seraient entrés pacifiquement dans le Consulat et auraient été les premiers à être agressés par les fonctionnaires marocains.
D’après leur version des faits, ce serait au moment où l’un d’eux aurait brandi une pancarte en faveur de l’indépendance du peuple sahraoui que les choses auraient tourné au vinaigre. Alertés par les fonctionnaires, les agents de sécurité du Consulat seraient intervenus aussitôt pour expulser les jeunes de l’édifice. Ce serait à ce moment là que des dégâts matériels auraient été occasionnés.
Selon le secrétaire de la Fédération qui regroupe les six associations, M. Abderrahim Ouadrassi, cette version des faits paraît peu crédible. Mais qu’importe où se situe la vérité, ce qui compte avant tout pour lui «c’est que l’action de ses jeunes ne soit pas arrivée à ses fins, à savoir : d’exalter les Marocains à poursuivre la lutte pour l’autonomie du Polisario, obtenir de la publicité gratuite et miner les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne».