Les Niçois jouent aux rabat-joie. Ils en ont assez de voir la circulation bloquée au niveau de la promenade des Anglais lorsqu’un mariage est célébré à la mairie et d’entendre des cris de joie, des sifflets ou voir des drapeaux étrangers brandis dans les rues.
Signer une charte avant l’acte de mariage
Après avoir envoyé à la mairie de Nice plusieurs pétitions manifestant leur ras le bol, le maire Christian Estrosi a décidé de prendre des mesures. Il a d’ailleurs fait passer un arrêté municipal, qui, à partir du 1er juin interdira tous cris, groupes de musique folklorique sans autorisation, sifflets et drapeaux étrangers aux alentours de l’hôtel de ville où est célébré le mariage civil, rapporte le Monde. En plus de déranger la quiétude de la voie publique, Estrosi déplore que ces démonstrations de joie retardent les horaires des mariages en mairie, une vingtaine de mariages étant organisés par jour durant l’été.
Toutes les personnes et leur famille qui montreront trop leur joie dans les rues niçoises et à la mairie lors de leur mariage risquent de voir leur cérémonie retardée de 24 heures. Pour bien enfoncer le clou, les couples devront désormais signer une «charte de mariage» avant de passer devant Monsieur le Maire sur laquelle ils s’engagent à ne pas danser sur la promenade des Anglais, bloquer la circulation ou parader avec des banderoles ou des drapeaux dans la rue.
Marocains, Algériens et Tunisiens visés
Cette nouvelle mesure renvoie à celle votée par des députés de l’UMP en 2009, année durant laquelle une centaine d'élus UMP avaient signé une proposition de loi interdisant les drapeaux étrangers lors des cérémonies de mariage. Alors que le maire de Nice n’a visé dans ses propos aucune communauté en particulier, des députés UMP n’avaient pas hésité à dire haut et fort que cette mesure visait surtout les Maghrébins. «Les invités arrivent dans ces cabriolets ou des voitures que je ne pourrais pas me payer. Ils ne respectent pas le code de la route, roulent avec de la musique orientale à fond, les drapeaux algériens ou marocains agités à l'extérieur. Ils font des allers-retours dans tous les sens à toute allure. Et à l'intérieur de la mairie, il y a des cris et des drapeaux», avait déclaré en 2009 Elie Aboud, député UMP de l'Hérault.