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Grand Angle

Mouna Hachim raconte l’histoire des noms de famille marocains dans un dictionnaire

Si vous avez toujours rêvé d’avoir des informations historiques sur votre nom de famille, le nouveau Dictionnaire des noms de famille du Maroc pourrait répondre à vos questions. L’auteur Mouna Hachim y raconte l’histoire fascinante de plus de 1300 noms de famille, faisant voyager le lecteur à travers différentes époques, depuis les premières tribus amazighes d'Afrique du Nord, à l’histoire contemporaine du Maroc en passant par la dynastie des Idrissides et celle des Mérinides. 

Publié
Couverture de l'ouvrage "Dictionnaire des noms de famille du Maroc"
Temps de lecture: 3'

C’est la semaine prochaine que la nouvelle version du Dictionnaire des noms de famille du Maroc sort dans les librairies au Maroc aux éditions Le Fennec, un livre signé Mouna Hachim.

1300 noms de famille

L’ouvrage contient plus de 1350 noms et déclinaisons, soit 500 de plus que la première version sortie en 2007. Durant 9 ans, l’historienne marocaine a mené un long travail de recherche, de lectures et de rencontres à travers tout le royaume. «C’était extrêmement passionnant !. J’avais l’impression de résoudre des énigmes ou de rechercher des pièces manquantes à mon puzzle !», s’amuse à dire Mouna Hachim contactée ce matin par Yabiladi.

«La manière dont j’ai procédé pour travailler est que j’ai acheté beaucoup de livres et me suis régulièrement rendue à la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud pour compléter mes recherches. Je me suis retrouvée avec une bibliographie très vaste qui m’a servi à compiler les informations obtenues. Par contre, si je bloquais sur un nom, j’allais voir directement les familles pour me donner plus de précisions sur l’histoire de leur nom ou me raconter des anecdotes et des légendes sur leur famille que j’ai également inclus dans le livre», explique-t-elle.

Certains noms mais pas tous

Néanmoins, tous les noms existants au Maroc ne sont pas répertoriés dans l’ouvrage. «Il m’aurait fallu une vie entière pour tous les répertorier ! Ils mériteraient un autre ouvrage rien que pour eux !», s’exclame Mouna Hachim. De quoi créer la frustration chez certains Marocains qui n’ont pas hésité, lors de la sortie de la première version du dictionnaire, à faire part de leur déception directement à l’auteur. «Ce que je voulais faire au départ, c’est raconter les facettes de l’histoire marocaine à travers le prisme des noms de famille. J’ai donc été obligée de sélectionner et de choisir les noms qui sont les plus courants dans le pays et ceux qui font référence à l’histoire du Maroc», répond l’écrivain.

Néanmoins, elle insiste également sur le fait qu’elle a pensé à tous ces Marocains qui ne peuvent pas aujourd’hui mener des recherches généalogiques pour connaître l’histoire de leur famille. Elle a ainsi tenté de donner un maximum de références historiques sur d’anciennes tribus et familles qui ont vécu dans certaines régions du Maroc pour que le lecteur puisse faire des liens avec ses ancêtres.

Toi, tu vas t’appeler…

Et l’une des difficultés principales qui empêchent aujourd’hui bon nombre de Marocains de connaître l’origine de leur nom provient essentiellement de l’état civil créé par les Français durant l’ère coloniale. L’auteur ne cache pas qu’avec l’état civil, les autorités françaises ont engendré des défigurations de bon nombre de noms de famille, surtout lorsqu’elles traduisaient le nom de l’arabe vers le français. «On s’est retrouvé parfois avec les membres d’une même famille qui avait un même nom de famille mais s’écrivant de plusieurs manières comme par exemple avec le nom «Sqalli» qui possède plusieurs variantes.» ajoute-t-elle.

«Mais c’est vrai qu’il est extrêmement difficile pour quelqu’un dans cette situation d’avoir des informations sur son nom de famille surtout s’il n’a plus de personnes âgées dans la famille qui puissent lui donner des précisions historiques», poursuit-elle. Cependant, l’état civil a pu apporter une chose positive, d’après elle. «Il a permis de fixer par écrit et de manière permanente le nom de famille car certains noms étaient très différents ou étaient à rallonge. L’état civil a permis de ne retenir au final qu’un seul nom», conclut-elle.

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