Menu

Grand Angle  

Colère et fierté après l'hymne israélien entonné lors du Grand Prix d'Agadir de judo

Encore une fois, la présence d'une délégation israélienne au Maroc alimente la polémique. Cette fois, c’est le drapeau et l'hymne israéliens lors du Grand Prix de judo d'Agadir qui a suscité colère dans un camp et fierté dans l’autre.

Publié
Les deux médaillées israéliennes au Grand prix de judo à Agadir / Ph. Twitter
Temps de lecture: 2'

Agadir a abrité du 9 au 11 mars une compétition internationale de judo. Une délégation israélienne, composée de 9 sportives, y a pris part. Une édition marquée par la diffusion pour la première fois au Maroc de l'hymne de l'Etat hébreu, et ce à l'occasion de la remise de la médaille d'or à la judokate Timna Nelson-Levy dans la catégorie des moins de 57 kg. Le drapeau israélien a été également hissé lors de la cérémonie de remise de la médaille de bronze dans les moins de 48 kg à Gefen Primo.

Euphorie en Israël

Cette première au Maroc a été vivement saluée par les responsables à Tel-Aviv. Ainsi la page Facebook "Israël parle l'arabe" relevant du ministère des Affaires étrangères jubile : 

«La sélection israélienne de judo a réalisé une victoire extraordinaire au Maroc.»

Et de rappeler les médailles décrochées par les deux judokates : «Lors de la cérémonie de remise des médailles, notre drapeau a été hissé et notre hymne national (Hatkivah) entonné. Félicitations à tous les Israéliens.»

Même satisfecit chez l'écrivain et analyste politique, Simon Aran : Tout le respect et l'admiration à la sélection israélienne. Entonner la Hatkivah et hisser le drapeau à Agadir se produit alors que le Maroc est dirigé par un gouvernement proche des Frères musulmans. L'accueil de la délégation était excellent. Auparavant les relations entre les deux pays étaient bonnes avec les bureaux de liaisons communes.» Pour rappel, Rabat avait fermé l'antenne israélienne en octobre 2000.

De son côté, le président de la Fédération locale de judo, Saghu Ghor a écrit que «les autorités marocaines nous ont accordé des visas d'entrée et nous ont bien traités. En demi-finale, une judokate israélienne a battu une Marocaine mais cette dernière n'a pas voulu la saluer.» Une sportive algérienne a également refusé d'affronter une concurrente israélienne. Mais «nous n'avons pas été influencés par les comportements de la Marocaine et l'Algérienne», a écrit le sélectionneur Shany Hirchko.

Le maire PJDiste d'Agadir : «la faute aux autres»

La participation d'une délégation de l'Etat hébreu dans une ville contrôlée par les islamistes a embarrassé son maire, Salah El Mellouki. En l'absence d'un communiqué portant la signature du conseil de la ville ou de la section locale du PJD, il s’est contenté d’une publication sur Facebook.

«Nos positions à l'égard de l'entité sioniste et de la normalisation avec elle sont connues et ancrées. Nous les avons réitérées à plusieurs reprises.»

Tout en reconnaissant les retombées économiques et touristiques de l'organisation d'une telle compétition sur la destination Agadir, El Mellouki s'est dit surpris de la «participation des sionistes». «Il y a d'autres parties qui doivent assumer la responsabilité» de la présence des Israéliens, s’est-il défendu.

Si le secrétariat général du PJD s'est murée dans le silence, sa jeunesse, proche de Benkirane, a condamné la participation des judokates israéliennes à Agadir.

Convertisseur de devises
Montant :
De :
 :