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Grand Angle

Nasser Bourita : «Le Maroc ne se base plus sur le voisinage pour nouer des partenariats»

Dans un message indirect adressé à l’Espagne, le ministre des Affaires étrangères affirme que le Maroc ne se base plus sur la géographie pour le choix de ses partenaires, mais plutôt sur la crédibilité.

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Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. / DR
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Pour le Maroc, le voisinage n’est plus une condition pour nouer des partenariats internationaux. Une vision défendue par Nasser Bourita lors de son passage devant la Commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE à la Chambre des représentants, rapporte le quotidien Le Matin.

Devant les députés, le chef de la diplomatie a souligné que «le Maroc était depuis toujours pour de bonnes relations avec le voisinage, mais le monde d’aujourd’hui ne croit plus au voisinage (et) cherche plutôt des partenaires fiables. C’est la politique adoptée par S.M. le Roi en s’ouvrant sur la Chine, l’Inde, la Russie et l’Afrique». Cette vision «ne se base plus sur la géographie pour le choix de partenaires, mais plutôt sur la crédibilité», a-t-il expliqué.

Les propos de Nasser Bourita ne sont pas passés inaperçus du côté du voisin ibérique. Le quotidien La Razon a consacré un article pour les analyser, intitulé «Nouvel avertissement du Maroc : dans les relations, le voisinage ne prime pas, mais plutôt la crédibilité».

Un autre message destiné à l’Espagne

Le média de droite assure que le message du chef de la diplomatie est destiné au gouvernement de coalition de gauche que préside Pedro Sanchez, mais sans le citer nommément. Le contexte tendu entre les deux pays favorise, en effet, cette lecture. En témoigne, d’ailleurs, le nombre de déclarations signées, ces derniers jours, par les représentants des deux gouvernements sur une reprise réelle du dialogue.

Force est de constater que la «crédibilité», maintes fois réitérée par le ministre des Affaires étrangères devant les députés, rime parfaitement avec la «clarté» défendue le jeudi 21 janvier par le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas. Lors d’un point de presse, le responsable a réaffirmé la détermination de Rabat de tourner définitivement la page des tensions avec Madrid. «L'Espagne a exprimé aussi son ambition, mais pour que cette ambition soit renforcée, nous avons besoin de beaucoup de clarté», a-t-il précisé.

Mercredi 20 janvier, le chef de l’exécutif Aziz Akhannouch a invité les pays cherchant à nouer une alliance avec le Maroc à être «fidèles à la cause nationale du Sahara», reconnaissant qu’«il existe de nombreux États avec lesquels le ministère des Affaires étrangères accélère actuellement les relations». «Ceux qui n'ont pas compris mettront du temps à comprendre», a-t-il ajouté. Un message indirect adressé à l’Espagne, d’autant qu’il s’est félicité du changement de la position de l’Allemagne à l’égard de ce dossier. Face à ses conditions marocaines, le ministre espagnol des Affaires étrangères a manifesté son intention «de prendre le temps qu’il faut» pour assurer une normalisation des relations.

Cette semaine, une source diplomatique marocaine a annoncé le retour de l’ambassadrice du royaume en Allemagne, Zohour Alaoui, rappelée le 6 mai pour consultations. Sa collègue en Espagne, Karima Benyaich, n’a pas encore regagné son poste à Madrid. Le gouvernement allemand a déjà répondu aux conditions, la «clarté» et la «crédibilité», exigées par le Maroc en couvrant d’éloges le plan d’autonomie au Sahara. L’Espagne n’a pas encore franchi ce pas.

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