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ZIMBABWE : Vivre avec 6 000% d'inflation
28 juin 2007 15:06
Le prix des denrées de base a doublé en un mois, les transports augmentent tous les jours et en ville, l'électricité est coupée plus de la moitié de la journée. Le pays s'enfonce chaque jour davantage dans le marasme, accuse le seul journal zimbabwéen indépendant.

Si le président Robert Mugabe pensait pouvoir inverser l'actuel déclin de l'économie zimbabwéenne, les événements de ce mois ont montré qu'il ne maîtrise plus la situation. Les leviers de l'économie sont maintenant contrôlés par des facteurs exogènes qui dépassent le dirigeant octogénaire et son gouvernement.

Il y a deux ans, Gideon Gono, l'homme à tout faire de Mugabe, avait tenté d'enrayer la débâcle par des mesures visant à limiter la masse monétaire et, par là même, l'inflation. Malgré leur caractère temporaire, ces mesures avaient donné l'illusion que le gouvernement s'efforçait d'améliorer la situation économique du pays. Mais elles appartiennent désormais au passé.Le silence assourdissant de la banque centrale et du ministère des Finances sur la chute du dollar zimbabwéen en sont la preuve.

Le gouvernement a reporté l'annonce officielle des chiffres de l'inflation, prévue pour la mi-juin. Mais les chiffres officiels n'ont plus guère d'importance, car les signes de déclin sont légion. Le dollar américain s'échangeait cette semaine à 250 000 dollars zimbabwéens et le prix des carburants s'est envolé. Depuis le début du mois, le prix des biens de consommation courante a plus que doublé, et les entreprises de transport augmentent leurs tarifs presque quotidiennement.

Rien ne donne à penser que les autorités cherchent à redresser la situation. La population ne peut plus accepter l'explication simpliste des sanctions imposées à notre pays, ni la thèse stupide de saboteurs. Les Zimbabwéens attribuent le malaise actuel à la politique catastrophique du gouvernement.

Nos dirigeants auraient pourtant dû voir le désastre arriver. En janvier, quand le taux d'inflation s'est élevé à 1 539%, les économistes ont prédit qu'il franchirait la barre des 6 000% d'ici à la fin de l'année. Accueillant cette projection avec son mépris habituel, le gouvernement a continué à annoncer un taux inférieur à 10% pour cette échéance. Or, le mois dernier, le taux annuel était estimé au minimum à 4 500% et il est train de se diriger allègrement vers les 20 000% pour la fin de l'année.

Cette semaine, une cellule ministérielle chargée de surveiller et de stabiliser les prix a été créée. Comme à son habitude, le gouvernement a annoncé que la cellule serait impitoyable avec les entreprises qui chercheraient à faire des bénéfices excessifs. Et qu'elle allait démanteler le marché noir des devises étrangères et des combustibles. Mais ce n'est pas par des contrôles qu'on relancera l'économie. On n'y a pas réussi jusqu'à présent et on n'y réussira pas davantage aujourd'hui.Notre économie a besoin d'une aide extérieure, en particulier d'un soutien de la balance des paiements; mais notre pays ne pourra en bénéficier tant que la situation politique ne s'améliorera pas.

Les descentes de police ne feront que déplacer les trafiquants vers d'autres centres. Toutes les mesures prises par ce gouvernement sont vouées à l'échec. Dans le passé, la répression n'a eu d'autre effet que de faire disparaître les biens de consommation des magasins. Les patrons renverront les ouvriers chez eux. Les menaces du gouvernement de leur reprendre leurs entreprises ne leur feront ni chaud ni froid.

Il est de plus en plus évident que le plus grand ennemi de Robert Mugabe – l'échec économique – est en train de l'emporter. Ce constat s'impose de lui-même. Dans les grands centres urbains, l'électricité est coupée plus de la moitié de la journée à la suite d'opérations de délestage causées par une production insuffisante. Les gens doivent vivre des jours et parfois des semaines sans eau potable parce que l'usine de purification est trop vieille pour satisfaire la demande. Les eaux usées forment de mortels ruisseaux dans les townships. Et la faim règne dans les campagnes à cause d'une mauvaise récolte de maïs et d'une politique agricole calamiteuse.

Il n'y a aucune solution en vue pour améliorer la situation avant les élections présidentielles, prévues pour mars 2008. Comment Mugabe l'expliquera-t-il aux électeurs l'année prochaine ? Quand il a été réélu en 2002, le pain se vendait à 60 dollars ; son prix est aujourd'hui de 30 000 dollars. Mais si nous tenons compte de la dévaluation de l'année dernière, il est en réalité de 30 millions de dollars. Voilà ce que nous laisse Mugabe.

Zimbabwe Independent

Source : [www.courrierint.com]
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28 juin 2007 18:24
Les derniers soubresauts de la décolonisation....
 
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