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Le Yabi Café
P
20 janvier 2020 17:59

Mes yeux restent un instant rivés sur la couverture de ce livre qui paraît avoir émerger d'une autre dimension. L'arbre de vie aux couleurs flamboyantes m'absorbe, m'hypnotise... Et ce titre, qui tournoie dans ma tête. "je suis ta conscience".
Soudain, le cling* me sort de mes pensées, la porte s'ouvre dans un courant d'air. Machinalement, je lève les yeux. Tiens, c'est l'homme que j'ai croisé à l'étage, je remarque seulement son allure de Paysan. Il semble essoufflé. La forêt l'a probablement ramené contre son gré. Nos regards se croisent sans se rencontrer, comme s'il y avait entre nous un espace invisible, inavouable. Lorsque je me rend compte que je le dévisage, je me plonge dans mon livre, un peu gênée. Quand je relève la tête, discrètement, il a disparu. J'appelle la serveuse afin qu'elle me renseigne. "Il est monté au salon, pour son initiation". Me répond t'elle sur un ton mystérieux. "Vous souhaitez lui offrir un verre ?".
À ma plus grande surprise, je lui dis "Oui, tiens, bonne idée". J'essaie de ravaler mes mots, mais c'est trop tard, la serveuse s'en retourne, avec sur ses lèvres, un sourire malicieux.
Et puis, comme si rien de tout cela n'était arrivé, ou plutôt comme si ça avait été une sorte de parenthèse dans mon espace temps, je me retrouve à nouveau en tête à tête avec le livre.
Je l'ouvre, et c'est toute mon histoire qui défile sous mes yeux. Ma naissance à l'hôpital de Braine l'Alleud, mes premières années dans la maison du fermier, l'odeur du thé à la menthe chez nos voisins et amis, la chute qui laissa une trace indélébile sur mon bras, le déménagement, mon enfance et mon adolescence dans une toute petite maison sociale, mes études échouées, la rencontre avec l'être aimé, tous les rires et les larmes que nous avons partagé, la naissance de chacun de nos enfants, jusqu'à ce jour où, sans savoir à quoi m'attendre, je poussai pour la première fois la porte du Yabi Café.
Des pages et des pages de conversations se succèdent, jusqu'à une toute particulière où se dessine cet instant où tu vins t'asseoir à ma table, pour me poser "Une petite question". Mon cœur se serre un peu à l'évocation de ce souvenir. Je ne suis pas étonnée de lire sur le haut de la page: "Ici commence l'initiation".
Tiens, justement, la serveuse parlait d'initiation tout à l'heure. Qu'est ce que tout cela peut bien signifier ? Après tout, toute expérience n'est elle pas initiatique ? A moins que cet endroit ne soit particulier...
La dernière page tournée, je me frotte les yeux en lisant la dernière ligne. Oui, c'est bien ce qu'il est écrit : "À présent, il te faut rejoindre Le Paysan".
J'hallucine...
Que faire à présent?
Serait-ce bien raisonnable de suivre cette instruction ?
Et puis, il a dû se passer un long moment durant tout le temps de ma lecture. Je regarde ma montre. À peine 10 minutes se sont écoulées. C'est à n'y rien comprendre...
Je regarde l'escalier dans le coin de la pièce.
J'y vais ?
Ou pas ?

L
20 janvier 2020 22:11
Me voilà face à un vrai problème, je ne vois que des rectangles, et pourtant je scrute le moindre recoin de la pièce mais rien du tout… je reprends donc le parchemin en le lisant très lentement, afin de ne pas lire entre les mots, voir entre les lignes, et, je le tourne, le retourne mais pas plus d’inscriptions, quand à un moment je me tourne avec le parchemin en direction de la lumière et c’est alors que que je lis dans la transparence du parchemin : “on pense voir juste, mais nous voyons faux”.... étrange, de plus en plus étrange, me voilà face à une énigme alors que je suis tout près du but …

- hum, hum… bonjour monsieur Lepaysan76, c’est bien comme ça que vous vous appelez ? c’est la serveuse qui me l’a dit…

Je me retourne, c’est la femme du coin du feu, cette charmante femme avec ce joli regard et ses magnifiques yeux, je suis très intimidé par son regard, je n’ose plus la regarder, mais mes yeux en décident autrement, j’essaie tant bien que mal de lui répondre…

- hum, heu.. oui, c’est exact ! je tiens à vous, heuu.. remer..remercier pour le verre, c’est très gentil à vous, à... à qui ai je l’ho... l’honneur ?

J’ai honte de moi, je ne sais plus comment m’exprimer, elle m’intimide, mon coeur se met en accélération, je ne sais pas pourquoi…

- ah ! mais c’est avec grand plaisir, c’est une façon, pour ma part d’affronter ma timidité surtout face à un charmant homme, je suis Antigone et ravie de faire votre connaissance... mais dites moi, vous avez trouvé une pièce secrète ? elle n’était pas ici toute à l’heure …
- enchanté Antigone, c’est un très joli nom, oui à vrai dire, un gnome m’a aidé, mais il n’y a que moi qui puisse le voir...
- tiens donc ? j’ai l’impression de l’avoir vu, moi aussi, lorsque vous étiez sorti à toute allure
- ah oui ? c’est étrange, il m’a pourtant dit que je n’étais le seul, m’aurait il menti ? et là j’ai besoin de lui, mais il ne vient pas…
- vous avez besoin de lui pour quelle raison ?
- je cherche un bouton rond sur ce mur, mais je ne vois que des rectangles, vous voyez un rond vous ?
- mais moi, je ne vois que des ronds, il y en a partout… hi,hi,hi,hi
- étrange, vraiment étrange, alors pourriez vous m’en montrer un s’il vous plaît ?
- bien entendu ! regardez bien, là puis là et là et ainsi de suite, il n’y a que des ronds, vous n’avez que l'embarras du choix…
- oh merci ! merci infiniment
- mais pourquoi cherchez vous des ronds ?
- c’est pour l’ouverture d’une cachette, il s’y trouve un coffre
- je peux le chercher avec vous ?
- mais bien sûr, sans vous, je n’aurais jamais résolu le problème, allez y appuyez sur tous les ronds sur votre côté, et moi sur le mien…

C’est ainsi, que nous avions réussi à ouvrir la cachette où se trouvait un coffre en bois, pas compliqué à ouvrir, il n’y avait pas de fermeture à clé, et à l’intérieur, une lettre manuscrite avec une clé enfermée dans une petite boite et un petit mot ; “cette clé ouvre la porte donnant au sous sol du manoir”
- waaaw ! je suis bien curieuse, de savoir ce qu’il y a dans les sous sols du manoir …
- si tu es prête à découvrir les mystérieuse pièces du manoir, je te serais très reconnaissant, il est plus facile à deux de résoudre des énigmes que seul …
- hé bien, allons y !

Nous avons pris la lettre manuscrite et la clé, et nous nous sommes dirigé vers le sous sol du café Yabi.

à suivre,

LePaysan76
S
20 janvier 2020 23:06
Une ambiance chaleureuse et féerique se dégagent du manoir ce soir.

Cette découverte suscite à la fois de la peur et du désir et en même temps, laisse place au calme et au silence des premiers soirs
C est assez troublant...

Tandis que l agitation se fait sentir au Bar du YabiCoffee avec de nouveaux arrivants venus découvrir ce lieu atypique [youtu.be]
La musique se veut lancinante et bavarde réchauffant les cœurs en cette nuit d'hiver.

Antigone et Paysan, semblent plongés dans un autre monde où le temps a fini par disparaître derrière eux.

Cet espace devant eux engendre fantasmes, peurs et désirs
Mais
Que vont ils découvrir au cœur de ce manoir et de ses entrailles ?


À suivre.....



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/01/20 23:52 par Mia**.
L
21 janvier 2020 09:19
je savais que tu avais un talent d'écrivain, merci à toi pour ta participation, et la chanson, franchement top thumbs up
Citation
Mia** a écrit:
Une ambiance chaleureuse et féerique se dégagent du manoir ce soir.

Cette découverte suscite à la fois de la peur et du désir et en même temps, laisse place au calme et au silence des premiers soirs
C est assez troublant...

Tandis que l agitation se fait sentir au Bar du YabiCoffee avec de nouveaux arrivants venus découvrir ce lieu atypique [youtu.be]
La musique se veut lancinante et bavarde réchauffant les cœurs en cette nuit d'hiver.

Antigone et Paysan, semblent plongés dans un autre monde où le temps a fini par disparaître derrière eux.

Cet espace devant eux engendre fantasmes, peurs et désirs
Mais
Que vont ils découvrir au cœur de ce manoir et de ses entrailles ?


À suivre.....
S
21 janvier 2020 11:16
Loin de là mon petit bûcheron, Welcome
Il y a ici Jade et Antigone qui excellent.
Une belle palette de couleurs.

À la nuit tombée, je reviendrai pour sentir le parfum boisé et ambré de vos plumes,
En attendant, le mystère reste entier dans ce petit coin de Yabi.
Un manoir Ô combien particulier [youtu.be] ptdr avec une belle ambiance tamisée lol et quelques notes musicales pour éclairer vos pas...et laisser notre imagination vagabonder


(Pour la musique Bagdad Coffee, je trouvais qu elle s y prêtait biengrinning smiley)

À plus tard
Belle journée smiling smiley



Modifié 3 fois. Dernière modification le 21/01/20 11:48 par Mia**.
P
21 janvier 2020 14:32

Je referme le livre, la main tremblant encore de tout qui vient de me revenir à la conscience. Ainsi c'est donc cela, la conscience, tous ces évènements, ces émotions sur lesquels je peux poser des mots? On dit parfois que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Que peut bien se cacher dessous? Qui? Je réalise qu'après cette lecture, je serais toujours bien incapable de dire qui je suis, qui je suis vraiment. Le chemin est encore long, ainsi donc en va l'initiation, à la rencontre de soi, entre l'ombre et la lumière.
J'ignore pourquoi une intense tristesse remonte soudain des profondeurs de mon âme. Je ne comprend pas plus pourquoi d'un coup je peux ressentir toutes les émotions présentes en ce lieux. C'est difficile à supporter, je me sens vulnérable, ma bulle a volé en éclats.
Je me souviens alors des derniers mot du livre: rejoindre Le Paysan.
Et si je faisais confiance au destin?

C'est décidé, j'y vais, qu'est-ce que je risque après tout? Je veux prendre le livre avec moi mais il ne se laisse pas soulevé. Tant pis, me dis-je, ce n'est probablement pas le moment? Alors, d'un pas lent et mal assuré, je monte l'escalier en direction du salon du haut.
Je trouve le paysan dans une pièce que je n'avais pas vue auparavant. Il semble chercher quelque chose sur ce mur remplis de ronds... mais que cherche t'il?
Je l'interpelle. Il semble plus intimidé que moi et répond maladroitement, j'en suis étonnée. Je ne me savais pas aussi impressionnante. Il arbore un rayonnant sourire qui me réchauffe instantanément le coeur et dissipe la tristesse.
Là où je vois des ronds, il ne voit que des carrés. En échangeant nos points de vue, nous parvenons alors à voir chacun ce que l'autre a vu. Je fais remarquer à Paysans que c'est une très belle leçon de sagesse. Par ce simple exercice, nous avons pu expérimenter le fait de se mettre à la place de l'autre pour mieux le comprendre. Je comprend mieux pourquoi la serveuse parlait d'initiation.

Ensemble, nous appuyons sur chacun des ronds, et voilà qu'une toute petite porte s'ouvre au au milieu du mur. Elle s'ouvre sur une petite cavité d'où émane une odeur de bois humide. Nous y trouvons un petit coffre contenant une clé qui ouvrirait la porte du sous sol du manoir.

Nous décidons de continuer ensemble la découverte du manoir. C'est tellement intriguant. Qu'avons-nous à découvrir dans les sous-sols?
Alors que nous descendons l'escalier qui mène au café, je me rappelle ma réflexion sur la conscience et l'inconscient. Cela raisonne un instant en moi... Et si....?
Bien sûr, le sous-sol représente l'inconscient. A cette idée un frisson me parcoure. Qu'allons-nous trouver là-dessous? La partie immergée de l'iceberg?
La présence de mon nouvel ami, et son indéfectible sourire me rassure.
Qu'importe, me dis-je, adviendra ce qui adviendra.
Je garde ma réflexion pour moi.

Des regards se tournent vers nous lorsque nous arrivons dans la pièce principale. La musique lancinante de Bagdad Coffee a envahit les lieux. Nous y prêtons à peine attention, bien trop occupés à chercher la porte qu'ouvre cette petite clé.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/01/20 14:45 par Antigone 3.0.
S
21 janvier 2020 20:33
Le loup s impatiente whistling smiley

[youtu.be]
ptdr
P
21 janvier 2020 20:36
Trop fort le hurlement du loup In love
Citation
Mia** a écrit:
Le loup s impatiente whistling smiley

[youtu.be]
ptdr
L
21 janvier 2020 21:44
mon dieu ! eye popping smiley j'ose plus sortir du Yabi Café Ill
Citation
Mia** a écrit:
Le loup s impatiente whistling smiley

[youtu.be]
ptdr
S
21 janvier 2020 21:47
C etait pour faire venir Paysan
Je crois que j irais chercher du bois un autre soir whistling smiley
Citation
Antigone 3.0 a écrit:
Trop fort le hurlement du loup In love
S
21 janvier 2020 21:49
T es censé chercher une porte qui te mène au sous-sol
Elle est passée où ta vache ?

Citation
LePaysan76 a écrit:
mon dieu ! eye popping smiley j'ose plus sortir du Yabi Café Ill



Modifié 2 fois. Dernière modification le 22/01/20 08:09 par Mia**.
P
23 janvier 2020 13:19
Nous avons cherché cette porte durant un long moment avec Le Paysan. Plusieurs fois, nous avons inspecté chaque recoin, derrière le bar, sous l'escalier. Nous avons frappés sur les murs, cherché une trappe sur le planché... rien.
Un peu découragés, nous décidons de nous poser un peu pour réfléchir. Prenant place à une table, nous commandons une boisson revigorante. Nous nous regardons dans les yeux, ne sachant trop que dire, moi, un peu déçue mais pas encore découragée, lui, toujours tout sourire, et très optimiste.
«Nous trouverons, me dit-il, ne t'inquiète pas Antigone, ensemble nous éluciderons le secret du Yabi Manoir!»
Quand soudain,
Cling*
La porte s'ouvre, je vois Mia qui s'apprête à aller chercher du bois pour raviver le feu. C'est alors qu'un hurlement glaçant retentit dans la nuit. Mon sang ne fait qu'un tour. Un nouveau hurlement... oui, c'est bien le hurlement d'un loup, un loup qui hurle en cette nuit de pleine Lune. Il paraît tellement proche, comme s'il état juste là devant la porte.
Quelques regards interloqués se tournent un instant vers l'entrée du Yabi Café, mais la plupart semblent imperturbables, comme s'ils n'avaient rien entendu.
Mia, finalement, se ravise, et, refermant délicatement la porte, déclare, un peu fébrile: « J'irai un autre soir en fin de compte!».
Je vois mon ami aussi déstabilisé que moi... et pour le rassurer, je lui dis que n'allons pas nous laisser impressionné par si peu. D'ailleurs, le loup était l'animal préféré de Petite Antigone, maintenant que j'y pense... Pourquoi ? Parce qu'il dégage une forme de sagesse, de connexion profonde à la nature instinctive, intuitive,... le loup, la nature sauvage, la force et le courage, l'indépendance... mais aussi, l'effrayant prédateur, caché au plus profond de chacun de nous.
- ...au plus profond de nous...
- Que dis-tu Antigone ? Me demande mon acolyte
- Oh, pardon, je pensais à haute !
- Et à quoi pensais-tu ? Cela semble intéressant !
- Je crois que j'ai compris, Paysan... le loup, le hurlement, c'est un signe pour nous. Le loup, tu comprends ? Le loup symbolise l'intuition et le guide intérieur, mais aussi le prédateur intérieur, celui qui se cache dans le sous-sol de la psyché. Si nous trouvons le loup, nous trouverons la porte, j'en suis certaine.
Le Paysan se montre d'abord un peu sceptique, mais finalement, accepte de chercher avec moi ce qui, de près ou de loin, pourrait évoquer un loup dans cette pièce.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/01/20 14:25 par Antigone 3.0.
S
23 janvier 2020 16:53
La Fée Bûcheronne pour vous servir Welcome
Aux mille et un pouvoirs.grinning smiley

Les hurlements, les gémissements de ce loup m ont rappelée qu il faisait un froid glacial dehors, et que par mégarde j avais oublié d enfiler mes bas sous mon jupon à dentelle. Les bûches attendront.

Ces cris me firent penser à un loup-garou les soirs de pleine lune. J etais terrifiée et envoûtée en même temps par ce son qui faisait écho dans la forêt malgré cela je tremblais d effroi.

Voyant Petite Antigone et Le Paysan chuchoter, je décidai donc de m eclipser pour me vêtir plus chaudement.

Quand soudain, LePaysan un peu songeur se mit à penser à haute voix, à son jardin et à la pleine lune, imaginant ses plantations futures, il était aux anges.

Quand tout à coup, devant l inaction de celui-ci, Petite Antigone le rappellera à l'ordre en lui lançant un regard dont elle seule avait le secret. Qui sème le vent récolte la tempête !

Devant la foudre qui venait de s abattre sur lui, il l finit par s ' extirper de son paysage bucolique et décida donc d aller à la rencontre de cette force colossale avec Petite Antigone, gentille et vaillante.


-Loup y es-tu ?

Commença t il par balbutier.


**Finiront- ils par débusquerla Bête de ce Manoir ?




À suivre.../....



Modifié 3 fois. Dernière modification le 23/01/20 17:02 par Mia**.
L
23 janvier 2020 19:46
Assis face à Antigone me donnant des explications rationnelles, sur le loup ainsi que son hurlement, la serveuse nous interrompt et nous raconte une une vieille légende que sa grand-mère lui raconta. Elle disait que ce loup, revenait chaque année avant le printemps, espérant retrouver une pierre précieuse, cette pierre lui redonnerait sa forme humaine, car le loup ne serait autre qu’une guerrière du même nom que la pierre ; la pierre JADE…

Cette guerrière serait venue, autrefois, dans ce manoir pour y passer la nuit, après avoir tué le monstre qui terrifiait les villageois des environs de ce manoir. Des villageois ingrats, n’ayants pas les moyens de la payer, lui auraient, alors, donné un puissant somnifère afin de lui voler son collier portant la pierre jade, sauf que lorsqu’ils ont retiré ce collier, la guerrière aurait été transformée en loup. Si quelqu’un pouvait retrouver ce fameux collier et lui enfiler autour de son cou, elle reprendrait, alors, sa forme humaine…

Je regarde Antigone, un peu déboussolé par son regard enchanteur, ne sachant pas trop comment lui parler, je me trouve bête, c’est la première fois que ça me fait ça, face à une femme, alors que d’habitude, j’ai beaucoup d’assurance face aux femmes, allant jusqu’à les mettre mal à l’aise tout en m’amusant, je lui dis donc :

- ce soir c’est la pleine lune, nos jardins ne doivent en aucun cas être touchés, jusqu’à demain après midi
- mais quel rapport avec notre quête et la clé que nous avons trouvé ? et de plus, c’est quoi cette lettre manuscrite que tu tiens entre tes mains ? donne que je lise, on va peut-être en savoir plus…
- ah oui, c’est vrai, je tiens cette clé et cette lettre, mais je n’ai pas encore lu son contenu …

J’ai tendu la lettre à Antigone, qui s’est empressée de la lire à haute voix :

Si vous lisez cette lettre, c’est que vous avez résolu la première énigme et que vous tenez entre vos mains, une clé, cette clé ouvre une porte du manoir, cette porte n’est pas visible à l’oeil nu, elle se situe dans le salon principal, à mi chemin entre le coin du feu et le comptoir. Comptez 5 pas depuis le comptoir en direction du coin du feu, fermez les yeux, et touchez avec vos mains, vous sentirez la présence d’une porte, ainsi tout en ayant les yeux fermés, vous pourrez ouvrir cette porte grâce à cette clé, mais attention, elle ne restera ouverte que 30 seconde, le temps pour vous d’y entrer et pour revenir, il suffit uniquement d’ouvrir n’importe quelle porte, elle vous ramènera dans ce manoir. Mais attention, cette porte ne sera accessible qu’un soir de pleine lune entre janvier et mars, au moment où l’on entendra les hurlements d’un loup. Signé : le gardien du manoir

derrière moi, j’entends Mia qui s’exclame :

- waaaaw! génial… je peux vous accompagner ?
- mais bien sûr ! lui répondit Antigone tout en poursuivant, et peut-être que la légende de la serveuse dit vrai… et si nous trouvions ce pendentif ? peut-être que le loup de ce soir n’est autre que la guerrière JADE …

à suivre,

LePaysan76
P
24 janvier 2020 14:21


Nous avons donc tous les éléments pour trouver cette porte invisible, et qui sait, peut être trouverons nous le fameux collier de jade.

Mia, Le Paysan et moi suivons donc les instructions indiquées sur le parchemin, nous tenant par la main afin de nous assurer que tous traversent bien la porte invisible.
Depuis le coin du comptoir, 5 pas en direction du coin du feu. Le Paysan nous guide, muni de la petite clé. Nous fermons les yeux tous les trois, j'entends la clé se glisser dans la serrure, le son du mécanisme qui tourne, et quelques secondes après, nous nous retrouvons en haut d'un escalier de pierre. L'ambiance est humide et lugubre, le lieu n'est éclairé que par des flambeaux accrochés au mur, dont les mouvements vacillant des flammes dansent sur toutes les parois.

Nous descendons prudemment, curieux de ce que nous allons découvrir au sous sol. Quelles surprises nous attendent encore ? Nous arrivons dans un long couloir toujours orné des mêmes flambeaux, qui débouche sur une pièce très sombre, qui dégage, étrangement, l'odeur envoûtante des jacinthes. Je décroche l'un des flambeaux du mur et nous nous aventurons plus avant dans la pièce. À la lumière dansante de la flamme, nous découvrons un salon d'un ancien style, probablement de l'époque du manoir. Une grande cheminée éteinte depuis bien des années, une desserte portant de grands chandeliers que je me fais un plaisir d'allumer, une bibliothèque lourde de livres anciens. Des dorures sur le plafond, et au dessus de la cheminée, un grand tableau représentant une très belle femme au regard ferme et doux à la foi, arborant une longue chevelure de jais et autour de son cou un pendantif de pierre. Nous approchons pour mieux voir.
"waouh, s'exclame Mia, c'est le collier de jade !"
Sous le tableau, nous pouvons lire: "Jade, Princesse Guerrière du royaume des loups."

*
26 janvier 2020 08:43
Entracte grinning smiley

Le jour peine à se lever sur le yabi café, j’assiste au dernier soupir de l’aube, sous une brume épaisse enveloppant la forêt aux mille et un visages, enchanteresse, glaçante, une brume mystérieuse, voilant les sentiers sinueux, ronceux, rebutant les plus courageux à s’y aventurer. Le froid est tranchant tel une lame de rasoir, pénétrant, humide, douloureux. Des brindilles craquent sous mes pas résonnant dans la profondeur d’une aube agonisante, les magnifiques arbres majestueux de la forêt, tendent leurs bras dissuasifs, se voulant protecteurs, que j’écarte d’un revers de main, avançant lentement et paisiblement vers le manoir dont la silhouette se détache bientôt à l’horizon, sombre et majestueux, on est bien loin, des petites ruelles pavées aux dizaines de petits commerces, aux silhouettes élégantes, et aux habitués des lieux.
Ici le monde est sauvage, rares sont ceux qui ont pu se confronter à la rudesse d’une nature brute …

Arrivée au pas de la porte, je lève les yeux pour contempler cette bâtisse seigneuriale, dont les terres étaient jadis travaillées par des manouvriers, pauvres paysans trimant pour un salaire journalier, aujourd’hui, ces hectares ne sont plus qu’herbes folles, enserrant ce manoir dans un écrin sauvage le dérobant de la curiosité des passants.

Décidée enfin à entrer, Je pousse cette porte sculptée dans du bois de chêne, dans un grincement digne d’un film d’horreur, atterrissant dans un hall immense aux plafonds hauts, il y faisait plus froid qu’à l’extérieur, une odeur d’humidité et de renfermé flottaient dans l’air, l’accueil est à hauteur de la bâtisse : glacial, ne me laissant pas décourager, je me laisse guider vers la grande pièce d’où émanait des conversations feutrées. La pièce est majestueuse, éclairée par un feu de cheminée, ils sont tous là, je suis même étonnée, de les voir réunis ici dans ce lieu insolite, mais il faut croire que ce café avait plus d’un tour dans son sac, changeant et surprenant, nous projetant dans la réalité de l’autre, épousant ses pensées les plus intimes, empruntant toutes les dédales de son ressenti et de son subconscient, je ne mis pas longtemps à comprendre que cette réalité ne pouvait être que celle … d’un paysan, peut être digne descendant d’un travailleur de la terre, à la recherche d’une trace de ses ancêtres …

La serveuse toujours aussi charmante, s’avance vers moi, me proposant un petit coin discret et tranquille, je commande un thé au jasmin, qu’elle s’empresse de me déposer sur la table sans un mot, avec une lettre sur laquelle se détachait mon prénom d’une écriture fine et élégante.

Une lettre d’adieu … rédigée dans une grande douceur, me remerciant … de quoi exactement ? d’avoir défendu ce qui me paraissait être juste ? non il n’y a pas lieu de remercier pour ce qui est un devoir. Une larme d’émotion roule sur ma joue, devant la bonté et la générosité de cette personne qui manquera à ces lieux, et à laquelle j’envoies mes plus sincères salutations, et des plus belles prières pour réussir dans sa vie et dans l’au-delà.

Où que tu sois Louloute, je te souhaite le meilleur.

Bonne route.
*
26 janvier 2020 09:25
*
26 janvier 2020 11:18
La lune était pleine, argentée, majestueuse, irradiant, baignant les lieux de sa lumière douce et feutrée, laissant deviner les formes sans les voir distinctement, dévoilant par endroits et cachant par d’autres, jouant à cache-cache, enveloppant de mystère, attisant une curiosité mêlée à la peur.

Il faisait froid, mais je ne le ressentais pas, le regard perçant, je le voyais à la couche de rosée glacée qui tapissait les feuilles de la forêt, une étrange impression de liberté et d’indépendance, les sens aux aguets, aiguisés, la forêt me paraissait familière même sombre, ses bruits, ses soupirs, ses craquements … un vent qui souffle, le bruissement des feuilles, un hululement lointain, des bruits de pas, que j’entendais distinctement du haut de la colline d’où j’étais, 3 silhouettes bravant la noirceur d’encre de la forêt marchaient étroitement serrés les unes contre les autres.

A la lampe torche et au parchemin que je percevais, je les reconnus sans peine … ils sont là, parmi eux, le descendant paysan venu briser la malédiction des anciens, et rectifier les erreurs de ces ancêtres. M’impatientant sur ma colline je pousse un cri déchirant la nuit, un hurlement de loup par une nuit de pleine lune … une silhouette tressauta, c’était le paysan qui laissa échapper le parchemin de sa main, surpris et visiblement terrorisé, tandis que la jeune femme à côté, une lampe torche à la main semblait transportée par le cri de la nature sauvage, nos regards se croisent sans se voir, chargés une promesse muette … les 3 ombres disparurent aussi vite qu’elles sont apparues happées par les profondeurs du manoir ….
A
26 janvier 2020 12:39
Me voici assise en face du yabi café. J’observe les allers et venus, les gens rire et discuter. Certains ont même tourné la tête vers moi, mais je n’ai rien laissé transparaître. Ce fut une chance pour moi de trouver un place pour me garer en face et faire mine d’attendre quelqu’un. Si seulement, ils savaient que je les connaissais autant qu’ils me connaissent.

Je suis venue incognito, plusieurs fois, pour observer l’endroit. Comme c’est excitant de savoir que je peux marcher tout près sans qu’aucun ne puisse se douter de quoi que ce soit, ni entrer dans ma tête. Pourtant j’aime tellement cet endroit... Il me transporte, j’ai même eu envie plusieurs fois d’y prendre un café, ou bien même un cappuccino. Peut-être même qu’on me l’offrirait en guise de bienvenue, qui sait. Mais j’aurais tellement peur d’être démasquée. Je me raccroche au fait que personne n’osera me poser des questions... Mais je sais bien que cela n’est qu’utopie. mon espoir est quand même grand.

Un jour, je me décide enfin de venir... J’arrive à l’entrée et deux jeunes femmes s’arrêtent de discuter en me voyant. Je m’empresse de passer le salam en première, comme le bon comportement l’exige, ce à quoi elles me répondent avec bienveillance. L’une des deux jeunes filles, au regard resplendissant, me répond avec plus d’entrain, et me demande : comment as-tu connu cet endroit ? l’autre jeune fille s’éloignant, je me retrouve seule face à la fille au regard lumineux.

Cette question ne m’étonne pas, je m’y étais préparée de longs mois. Je prends l’attitude, la plus détachée possible, avec un léger sourire, mais sans forcer non plus, je réponds « Oui, une personne m’a recommandé cet endroit, alors je suis venue voir ». La jeune femme me dit « C’est donc la première fois que tu viens ici? ». « Oui « .

Elle s’exclame donc comme si elle avait trouvé un trésor... je trouve ça touchant. Elle m’apprends que je suis venu le bon jour, car le Yabi café offre aujourd’hui gracieusement boissons et biscuits maison. Je la regarde furtivement, espérant qu’elle ne me demande rien de plus... Mais je comprends que cela était trop espérée de ma part. Elle me dit « est-ce quelqu’un t’a recommandé de venir ici? « .

Je réponds laconiquement « oui ». mais elle ne lâche rien « une fille que l’on connaît ici? », je lui réponds en la regardant droit dans les yeux « une connaissance, un ami de ma famille ».

Grossier mensonge...

En temps normal, cela m’aurait rongé de mentir avec autant d’aplomb... Je n’avais vraiment pas pensé à ça... Mais je dois rester concentrée, j’aurais tout le temps après de culpabiliser.

Elle répond avec un large sourire « Sois la bienvenue alors! ».

Elle me présente toutes les filles du yabi café. J’avais pourtant tant redouté ce moment. Mon cœur bat à toute allure mais je m’efforce de rester calme.

On me fait asseoir à côté d’une jeune femme, qui me jauge avec précision. J’ai soudain l’impression de passer sous son scanner. On m’apporte une assiette de gâteau et un thé. Je voulais un café mais n’ose plus demander autre chose et accepte le présent. Je dois sûrement avoir la tête d’une fille qui boit du thé.

Soudain, la fille d’à côté me fait sursauter. Elle dit «  ah , alors c’est la première fois que tu viens? ».

Je ne sens plus la même bienveillance que pour la première jeune fille. Celle-ci parait méfiante et soupçonneuse. Je garde mon sang froid. Je lui réponds que c’est exact. Elle ne semble pas satisfaite de la réponse et je la vois comme réfléchir à haute voix. Je commence à trembler légèrement. Je connais les méthodes de la maison... Mais je ne dirais absoluement rien qui puisse donner quelconques indices sur ma position.

Elle me demande si j’ai de la famille ici... Décidément, elle est très forte. Je réponds qu’il s’agit d’une connaissance de ma famille. Elle tire la moue, ma réponse ne semble pas la satisfaire. Je m’empresse de me tourner vers la jeune femme au regard lumineux et commence à plaisanter avec elle... Celle-ci apprend avec bonheur que je suis d’origine berbère... On commence à échanger quelques mots dans notre langue en riant... Mon Dieu, je ne savais pas que mon origine me serait un jour d’un quelconque secours, mais maintenant je le sais. Entre deux éclats de rire, je sens tout de même le lourd regard de ma voisine de droite se poser sur moi...

Je discute de choses et d’autres..., et enfin arrive le moment de leur dire que je dois maintenant absolument partir. La jeune femme me demande mon numéro afin de rester en contact, ce que j’accepte. Mais je lui apprend qu’étant en voyage professionnel, ceci n’était qu’une opportunité, et que je ne reviendrai sans doute pas.
A
26 janvier 2020 12:47
Suite et fin

La fille me dit qu’il est dommage que je ne revienne plus, je sens sa sincérité. Ma conscience me rattrape car la mienne n’est pas à sa hauteur. Je sais que la mélancolie va ma rattraper, et ce sera là le prix à payer. Elle m’enlace comme pour me consoler, aurait-elle deviné quelque chose ? Non, cela est impossible. Mais je ne peux m’empêcher de penser que j’ai fait là une belle trouvaille, cette fille est sûrement un joyau... Je leur dit au revoir et sors rapidement. Je marche un peu et une fois la rue dépassée, je m’arrête un instant comme essoufflée. Je l’ai échappé de justesse mais ai commis plusieurs erreurs de débutante... Je laisse le yabi café derrière moi, en réfléchissant à la manière d’aborder les choses pour la prochaine fois. Je ne m’etais pas imaginée que le lieu était lui aussi empli d'"agents". Je honnis cette culture du questionnement qui fait de chacun d’entre nous nous des agents en puissance, digne des plus grands organismes de renseignement. Mais je ne peux pas totalement leur en vouloir.

Cela m’aura donné une expérience inégalée... et cela me satisfait tout de même car j’en tire déjà les leçons pour ma prochaine visite.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/01/20 13:10 par Ahwal*.
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