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Le Yabi Café
*
29 novembre 2019 23:11
Je regarde le blagueur dans les yeux essayant de sonder son âme.

« Pour un blagueur tu n’es pas très drôle »

« biensûr que si, il te suffit de me regarder dans le miroir »

Ma parole je suis tombée sur un illuminé, il ne manquait plus que ça…

Mais oui dis-je d’un air peu convaincu … je fais donc un pas pour pénétrer le café bis, mais le blagueur me bloque le passage.

« Non regarde d'abord ... tu dois surement te sentir un peu comme Alice ... tombée dans le terrier du lapin blanc … Regarde bien » en désignant du menton le miroir … je scrute les lieux, quand je vois ma silhouette se mêler aux habitués de yabi

Hein ?? qu’est-ce que je fais là ?

« C’est le monde de l’implicite » dit-il d’un air sérieux, « le monde où les écrits sont le reflet direct de l’écrivain, lavées de leurs tournures, sans artifices »

Je tourne la tête vers le café d’origine, le blagueur saisis mon questionnement.

« le monde de l’explicite, celui qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité »

Réflexion faite, il n’était peut-être pas si illuminé que ça … perdue dans mes pensées, je scrutais attentivement le miroir de Yabi, lorsque je m’exprimais enfin, ma voix me paraissait étrangère, comme venant d’un autre moi …

« Dis le blagueur, Ce monde possède-t-il une conscience ? »

« Seulement pour certains … »

« Tu veux dire que les autres seront incapables de se reconnaitre ? »

« Il y a des chances … »

« Qu’est ce qui les en empêche ? »

« Le voile … »

" Quelle ironie ..."

Un silence religieux s’établit troublé par la tonalité de ma voix …

« Pourquoi me montrer tout ça ? »

« Tu sembles prédisposée à comprendre … » *

« Dis-moi ce qui se cache plus loin derrière le miroir … »

« Le purgatoire, le monde de l’intention et des vérités crues … »

« Emmène-moi voir »

« Ce n’est pas si simple que ça … »

Je reviens brusquement dans la réalité, sourcils froncés et bras croisés, je le fixe d’un air déterminé :

« Et pourquoi ça ? »

« parce que tu devras aller l’explorer toi-même … »

Il fouille dans sa poche et sort un petit étui argenté, contenant deux pilules. Les prenant chacune dans une main, le blagueur me dit d’un air grave :

« choisis la pilule bleue et tout s’arrête, cet épisode ne sera plus qu’un rêve, tu te réveilleras demain, tu passeras au yabi café, et tu reprendras tes habitudes …

Choisis la pilule rouge, et tu restes au pays des merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre … »

ps: Je n'ai pas pu m'en empêcher, grinning smiley

*NDL : vous avez surement compris qui je suis... Angel


Citation
blagueur a écrit:
N’ayant reçu aucune réponse, il renouvela la bienvenue, bien venue Jade … au purgatoire …

Jade … Une pierre gemme, très dure et tenace, précieuse car symbolisant le pouvoir absolu, celui de l’empereur de chine, celui aussi de la hache, voire du rouleau à pâtisserie.

Un prénom singulier, exotique suscitant curiosité pour un avatar de bd enfantine qui entretient cette dernière …

Bienvenue, Jade …. Répéta-t-il en guise d’introduction avant de poursuivre :
« Avez-vous aperçu le photographe ? Celui qui se voile derrière le voile ? Un fétichiste du sens de la forme ? Au fond, à quoi bon s’intéresser à un voile quand ce dernier souligne un beau sourire, un regard franc, un discours sincère, une âme en paix ? Je le cherche car je voudrais qu’il se prenne en photo dans le miroir de yabi-miroir et qu’il commente cette photo en conscience et avec honnêteté ».

Le voile, une représentation, des stéréotypes qui dévoilent les masques ceux-là mêmes qui tombent au purgatoire…

En fait, le café Yabi explicite est accessible à tous au premier degré : celui des litiges, des contentieux, des accrochages, des manipulations, du verbiage et en passant au café Yabi-miroir, de l’implicite on bascule au deuxième degré, pour ensuite accéder au purgatoire afin de décrypter l’intentionnalité, s’ouvre enfin le chemin du labyrinthe de la synthèse, celui de la connaissance de l’autre.

La grande arnaque, c’est que la plupart se projettent sur l’écran de l’autoréférence avec leurs propres représentations, interprétations, soliloquant ils donnent sens selon leurs propres critères.

Ps : Désolé, crie-il, du haut de sa tour d'ivoire, de ce deuxième étage non construit, désolé de vous avoir fait peur, en vous suivant et non poursuivant, c’était uniquement pour veiller à ce que vous arriviez à bon port saine et sauve. La prochaine fois, il a promis qu’il mettrait de gros sabots pour couvrir vos pas …



Modifié 3 fois. Dernière modification le 29/11/19 23:22 par Jade*.
30 novembre 2019 00:09
" Le purgatoire n'est pas un choix. C'est un destin."

23h.

Je me dirigeais vers le yabi café, déterminée à savoir de qui provenait ce message et surtout quel en était le sens.

Portable à la main, j'entrais d'un pas assuré.

*Cling.

Était-ce moi ou la salle semblait tout à coup plus petite.
Tous les visages se confondaient, bien que j'en reconnaissais certains, plusieurs autres me paraissaient similaires, fabriqués, factices..

Le tableau au milieu de la salle avait disparu, il avait été remplacé par un panneau indiquant un passage et le nom d'une porte... : "purgatoire".

Qu'est-ce ce que cela voulait bien dire..

En l'espace de 10 secondes, je me sentais comme changée, pourtant je n'avais fait que quelques pas.
Différente, presque vulnérable... Vraie ? Je n'en étais pas sûre.

Une fois devant la porte, je pouvais lire mon nom, suivi de la question écrite plus tôt sur le tableau : "Qui êtes-vous vraiment?".

A peine un instant passé devant la porte que je vis mes vêtements prendre une forme, une couleur, une texture anormales.
Je me regardais dans le miroir en face pour être sûre de ne pas rêver, mais le reflet que j'y aperçus me fit sursauter.
Je regardais à nouveau, et je vis cette fois mon propre reflet me sourire.
Qu'était-ce donc que cette magie ?

La porte s'ouvrit en un fracas !

"Bienvenue Leila", s'exclama tout en douceur et dans un sourire la jolie et discrète Sarah.
Elle était telle que je la voyais au yabi bar, et ne semblait pas choquée de ce qu'elle voyait non plus, me rassurais-je au fond sans y réfléchir plus.

Certains visages étaient marqués de cicatrices fraîches ou anciennes, d'autres étaient lumineux comme le jour et certains autres noirs comme du charbon.
Était-ce les prémices du jugement dernier ?
Cela y ressemblait.
A l'exception qu'aujourd'hui nous étions nous nos propres juges.

"Bonjour à tous..
Merci de participer à cette réunion. C'est assez nouveau pour moi, je suis pas encore abonnée... " riais-je discrètement.

Blagueur m'interrompit soudainement.. un air grave sur le visage. Derrière Jade s'était levée également.

Je ne comprenais pas ce qui se passait mais la réponse n'allait pas se faire attendre.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/11/19 00:22 par LeilaMalibu.
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
30 novembre 2019 00:17
Bon ce ne doit pas être le roman de jade leila et blagueur mdr

Pensive, louloute, et les autres ce serait bien qu'il y ait une suite avec vos idées et vos propres personnages, pour que ce soit plus diversifié.
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
*
30 novembre 2019 00:44
Chouette Leila, en fait le blagueur se trouve à l'entrée du café miroir, et chaque Yabi ayant eu le message va à sa rencontre, chacun aura sa propre vision des lieux et du personnage .... désolée blagueur tu te retrouves dans un drôle de rôle malgré toi ... ?


Citation
LeilaMalibu a écrit:
Bon ce ne doit pas être le roman de jade leila et blagueur mdr

Pensive, louloute, et les autres ce serait bien qu'il y ait une suite avec vos idées et vos propres personnages, pour que ce soit plus diversifié.
30 novembre 2019 04:06
4h du mat...

Comme d'hab, je suis seule, horriblement seule crying(
Après une dure journée de labeur, je ne sais que faire.
Non pas que je m'ennuie, mais... je me sens seule sad smiley

J'ère donc dans les rues, il fait nuit noire, il fait froid, et malgré tout ça, je ne suis pas pressé de rentrer chez moi.
J'espère croiser qqun, qque chose, j'espère vivre une situation nouvelle qui me ferait oublier ma solitude et le délaissement que je subit.
Je marche sans but, ne sachant que faire ni ou aller.
Et c'est tout naturellement et sans même m'en rendre compte que je me dirige vers le Yabi Café.

Cling
J'entre dans ce salon, que j'imagine au couleur orientale, et aux odeurs parfumé d'épices.
Comme à mon habitude, j'y suis seule, pas un chat à l'horizon.
Je zieute autour de moi, tout semble mort ,rien ne bouge, pas un bruit.
Je reste un peu, espérant une présence quelconque.
Walou.
Je me prépare un bon chocolat chaud rempli de chantilly, un truc bien réconfortant quoi.
Je m'assoit dans un coin, seule, et j'observe.
Quel silence...
Je sirote, en pensant à ce qui a pu se produire et se passer plus tot dans ce café.
Je râle d'avoir raté Neko, Jade, l'inpertinent, Cawit et tout les autres dont j'entends parler mais que je n'ai jamais rencontré.
Je continue à m'imaginer, perdue dans mes pensées quand...

Mes yeux s'arretent sur une porte, une porte qui n'étais pas là auparavant.
Je bugge un instant, me disant que la fatigue devait surement me jouer des tours.
Curieuse comme je suis, je termine mon choco cul sec, la bouche rempli de chantilly jusqu'au nez et je me lève d'un bond.
Je me dirige vers cette curieuse porte avec un miroir...
Avec une question qui tue: "Qui êtes-vous vraiment?".
Ha ba ... pour le coup, je suis perdue, mwadra, et c'est bien le cas de le dire!
Que fais-je là?
Pourquoi suis-je là?
Je ne sais pas, je n'en sais rien, je sais juste que je suis seule, si seule...

Cette question a fatigué mon cerveau, je me suis arreté là, j'ai pas osé aller plus loin, n'ayant personne pour m'accompagner, j'avais peur de moi même, de ce que je pouvais découvrir sur moi, car je ne voulais surtout pas que cette souffrance refasse surface et reprenne le dessus.
Je voulais juste fuir, m'endormir, et ne jamais me réveiller.
Je sors de ce café en courant, en ayant peur de ma propre ombre.

Je cours, je cours, je cours, seule, comme à mon habitude...
b
30 novembre 2019 12:01
Bienvenue Leïla …

Leïla, un prénom cher, entendu depuis sa plus tendre enfance, celui de sa sœur ainée, la troisième de cette fratrie, l’enfant gourmande, chouchoutée d’un père attentionné. Une sœur extrêmement choyée dans sa jeunesse car le père affirmait connaitre les aléas potentiels que lui réserverait la vie matrimoniale future, autant lui passer tous les caprices et faire son bonheur en attendant.

Une autre Leila, qui contrairement à la première qui ne s’embarrassait pas de questions revenait à la charge avec son interrogation lancinante « Qui êtes-vous vraiment ».

Une question posée à l'être, ce référé mais aussi référent, cet observateur qui s’observe lui-même, qui égrène ses souvenirs, remontant à rebours, vers ses humaines origines …


Babillements, gazouillis et pleurs à la découverte d’un univers de sonorités informes, d’aveuglantes lumières, d’un sein généreux, d’une odeur allaitante familière exacerbant ton attention et tes sens en quête du maternel réconfort, toujours inquiet ….

Toi, l’être tu t’étais éveillé, venu mystérieusement au jour …

Tu avais affirmé ta rampante présence, en tendant tes mains vers un avenir et aussitôt tu avais repoussé en arrière, des pieds, un passé, pour mieux avancer.

Arborant tes premières dents, tu avais jubilé, fièrement dressé sur tes pieds … Depuis tu as marché, nommé, interrogé des yeux, osé.

Tu as joué avec les sons, avec les mots que tu ne maitrisais pas encore, tu tâtais, touchais, défesait, déconstruisais et reconstruisais, errant dans un univers que tu pressentais plein de sens, de sonorités devenues depuis des phonèmes et des syllabes, des mots en instance de greffe de sens, des strates de savoirs …

Ob-ser-ver, face-être-voir, pour que tu puisses mieux mimer l’autre être, dépositaire d’un savoir qui remonte à la nuit des temps, ânonner une chansonnette reprise en cœur dans une langue depuis toujours étrangère, car c’est celle de la Mémoire de l’alter …

Tu as observé, pour apprendre à tisser des relations pertinentes, pour acquérir une intelligence des gens, pour élaborer des univers sémantiques au gré d’une construction parasynthétique, d’assemblages d’éléments, de lettres, de chiffres, d’atomes en apprenti bâtisseur …

Tu t’es forgé une logique et des outils pour mieux interroger l’univers des représentations et les confronter à l’Univers …

Tu t’es tourné vers toi-même pour échapper à cet inconscient somnolant et stimuler ta conscience, découvrant par là la faiblesse innée des représentations comme les limites de tes propres sens et perceptions …

Interroge le miroir des âmes, disait-il en interrogeant blagueur, le temps est trop précieux pour le dissiper en vain. Qu’apportes-tu à l’autre ? Quel sort réserves-tu à ce savoir accumulé au fil des ans, à ce vécu et à toutes ces expériences qui t’ont permis de forger une autre vision du monde ? Comptes-tu les emporter dans ta tombe ? N’est-il pas plus simple d’abandonner les masques, les rancœurs, l’ironie, le mépris, la médisance pour atteindre la sérénité de l’éveil et transmettre le reçu, le pertinent ?

« Qui êtes-vous vraiment ? »
Le produit des interactions avec l’alter ? Le cercle familial, l’environnement, les instituteurs, les professeurs, les lectures ? Le produit d’une histoire ?

Il ne s’agit pas d'exprimer par le dessin d'un éléphant ou d'un mouton à l’image du Petit Prince, en l’expression d’une occurrence potentielle à remplir, celle de l'imagination, mais de porter le baluchon des interrogations potentielles.

Alors une éternelle quête de la Vérité, au-delà des vérités, t’attendra … jusqu’à ton dernier souffle …



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/11/19 12:10 par blagueur.
L
1 décembre 2019 08:31
on se croirait dans le mordor eye popping smiley
1 décembre 2019 10:00
Eh bien dis donc, tu ne blagues pas lorsqu'il s'agit d'écrire! smiling smiley
Citation
blagueur a écrit:
Bienvenue Leïla …

Leïla, un prénom cher, entendu depuis sa plus tendre enfance, celui de sa sœur ainée, la troisième de cette fratrie, l’enfant gourmande, chouchoutée d’un père attentionné. Une sœur extrêmement choyée dans sa jeunesse car le père affirmait connaitre les aléas potentiels que lui réserverait la vie matrimoniale future, autant lui passer tous les caprices et faire son bonheur en attendant.

Une autre Leila, qui contrairement à la première qui ne s’embarrassait pas de questions revenait à la charge avec son interrogation lancinante « Qui êtes-vous vraiment ».

Une question posée à l'être, ce référé mais aussi référent, cet observateur qui s’observe lui-même, qui égrène ses souvenirs, remontant à rebours, vers ses humaines origines …


Babillements, gazouillis et pleurs à la découverte d’un univers de sonorités informes, d’aveuglantes lumières, d’un sein généreux, d’une odeur allaitante familière exacerbant ton attention et tes sens en quête du maternel réconfort, toujours inquiet ….

Toi, l’être tu t’étais éveillé, venu mystérieusement au jour …

Tu avais affirmé ta rampante présence, en tendant tes mains vers un avenir et aussitôt tu avais repoussé en arrière, des pieds, un passé, pour mieux avancer.

Arborant tes premières dents, tu avais jubilé, fièrement dressé sur tes pieds … Depuis tu as marché, nommé, interrogé des yeux, osé.

Tu as joué avec les sons, avec les mots que tu ne maitrisais pas encore, tu tâtais, touchais, défesait, déconstruisais et reconstruisais, errant dans un univers que tu pressentais plein de sens, de sonorités devenues depuis des phonèmes et des syllabes, des mots en instance de greffe de sens, des strates de savoirs …

Ob-ser-ver, face-être-voir, pour que tu puisses mieux mimer l’autre être, dépositaire d’un savoir qui remonte à la nuit des temps, ânonner une chansonnette reprise en cœur dans une langue depuis toujours étrangère, car c’est celle de la Mémoire de l’alter …

Tu as observé, pour apprendre à tisser des relations pertinentes, pour acquérir une intelligence des gens, pour élaborer des univers sémantiques au gré d’une construction parasynthétique, d’assemblages d’éléments, de lettres, de chiffres, d’atomes en apprenti bâtisseur …

Tu t’es forgé une logique et des outils pour mieux interroger l’univers des représentations et les confronter à l’Univers …

Tu t’es tourné vers toi-même pour échapper à cet inconscient somnolant et stimuler ta conscience, découvrant par là la faiblesse innée des représentations comme les limites de tes propres sens et perceptions …

Interroge le miroir des âmes, disait-il en interrogeant blagueur, le temps est trop précieux pour le dissiper en vain. Qu’apportes-tu à l’autre ? Quel sort réserves-tu à ce savoir accumulé au fil des ans, à ce vécu et à toutes ces expériences qui t’ont permis de forger une autre vision du monde ? Comptes-tu les emporter dans ta tombe ? N’est-il pas plus simple d’abandonner les masques, les rancœurs, l’ironie, le mépris, la médisance pour atteindre la sérénité de l’éveil et transmettre le reçu, le pertinent ?

« Qui êtes-vous vraiment ? »
Le produit des interactions avec l’alter ? Le cercle familial, l’environnement, les instituteurs, les professeurs, les lectures ? Le produit d’une histoire ?

Il ne s’agit pas d'exprimer par le dessin d'un éléphant ou d'un mouton à l’image du Petit Prince, en l’expression d’une occurrence potentielle à remplir, celle de l'imagination, mais de porter le baluchon des interrogations potentielles.

Alors une éternelle quête de la Vérité, au-delà des vérités, t’attendra … jusqu’à ton dernier souffle …



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/12/19 10:01 par Antispéciste..
L
1 décembre 2019 10:12
je viens de terminer le labour de mon dernier champ, j’arrive au café yabi pour une petite pause, je gare mon tracteur, je descends avec difficulté, à force d’avoir été assis depuis 6h du matin, arrivé devant la porte vitrée, je regarde mes bottes pleins de terre, je tapote pour en retirer un max, je pousse la porte, “cling” tout le monde a le regard figé sur moi, ou plutôt mes bottes, je laisse faire, je m’avance au bar et demande un verre de lait cru de vache, celui-ci me serre un verre de lait de chèvre et me dit : je n’ai plus que ça aujourd’hui, je n’ai pas été livré …. je prends mon verre à la main et je regarde tout autour de moi…

je vois,pensée sauvage, passer de table en table servir et débarrasser les tables des verres vides

dans un coin, plus loin, que l’on pourrait nommer le coin sentimental, où il y a des jeunes filles djazaïriia, fricacette et d’autres qui parlent de futur mari…

djazaïriia tenant un micro à la main et demande à tout le monde de répondre à une question en développant la réponse sur papier libre, à peine un sujet entamé, qu’elle en lance un autre...

fricacette est une brillante étudiante, avec un sourire éclatant, qui aime corriger les gens dans un bon français, elle se lève et crie : mais où est donc Ornycard ? Ornycard, semble être un futur prétendant qu’elle a rencontré dans un site de rencontres, le pauvre a dû s’enfuir, elle le reprenait régulièrement sur son français, il n’a pas osé lui dire qu’il était sans papier…

un peu plus à droite, une table où étaient assis des barbus, ainsi que des femmes voilées, j’ai d’ailleurs trouvé ça étrange, que des hommes et des femmes se mélangent dans une même table, mais bon, ils parlaient religion, j’ai tendu l’oreille pour entendre l’un d’eux citer un verset du coran, j’ai trouvé ça magnifique, mais ce qui m’a choqué c’est la métaphore qu’il a dit en expliquant le verset du coran, j’ai préféré me taire

la porte vitrée s’ouvre “cling” une femme au cheveux long jusqu’aux fesses et fin comme de la soie, vêtue d’un bustier de guerriere, d’un short et des bottes à lacets, tenant à la main une épée affûtée, tape d’un pied afin de montrer sa présence, jette un regard furtif sur la table des barbus, elle semble les connaitre, vu que ceux-ci la saluent en lui disant : salam à toi jade, il y a leila et louloute dans la cuisine, elles t’attendent, elle a compris que antispéciste les avait calmé juste avant son arrivée...

un peu plus loin, vers la cheminée, citrus et antigone en train de tricoter toutes les deux un plaid, la pauvre antigone, écoute citrus sans en placer une, tellement c’est une pipelette, elle en a des choses à raconter la mère citrus … je suis le sauveur, je viens interrompre la conversation, en faisant parler antigone de choses et d’autres, en particulier, des fleurs et des balades en forêt, et là elle me sort un poème digne d’un victor hugo... j’ai donc pris place avec elles, tout en regardant autour de moi et je vois, cawit et jade s’approcher de nous, se racontant les anecdotes à l’école d’un maître sorcier leur expliquant les mélanges d'élixir pour avoir une belle silhouette, jade parlait mais cawit ne semblait pas l’écouter, elle avait les yeux grand ouvert rivés vers moi, la bouche bée, mais en fait, elle regardait le magnum que je mangeais tout près de la cheminée ...
1 décembre 2019 12:27
Jte jure.. il met la barre haute.
Citation
Antispéciste. a écrit:
Eh bien dis donc, tu ne blagues pas lorsqu'il s'agit d'écrire! smiling smiley
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
b
1 décembre 2019 14:09
Dimanche des rues désertes, 9 heures GMT, Government Moroccan Time, en anglais avec l’accent d’el Othmani, les rayons d’un pâle soleil disputent le ciel aux nuages bas et lourds, tous deux vaincus, cédant la place à une pluie fine.

Assis dans un café, ses pensées allèrent au Yabi café en une association d’idées incongrues. Un virtuel à la rencontre du réel, libérant la parole.

Les trottoirs, de la rue du Yabi-café, donnant sur la place des invalides, récemment rénovés se fissuraient déjà, présageant le sort de ces autres en cours de réhabilitation le long de la rue S.A.R le Prince, ou de la rue des Princesses. De faux joints de dilatation, ornementaux, tracés à la scie narguaient les lois de comportement des matériaux.

De jeunes platanes plantés au bord du trottoir abandonnaient, déjà, leurs feuilles mortes et leurs fruits, ces boules de poils à gratter de collégiens farceurs, aux bons soins des balayeurs probablement désœuvrés. Ailleurs, les platanes cédaient leur place à de jeunes caoutchoucs qui se promettaient de soulever le corps de chaussée : une simple question de temps et de persévérance.

Une réhabilitation de la rue attenante au Yabi-café, sans coordination des travaux, qui s’était accompagnée de la destruction de regards depuis ensevelis ou sans les tampons fonte qui portaient la marque d’un concessionnaire, en mémoire aux privatisations d’établissements jadis publics.

Il avait observé, au passage, le déroulement des travaux voisins, les qualités du terrassement et du compactage, le décapage de nuit, de la couche superficielle de ciment, en cet écoulement boueux qui finissait dans les collecteurs des eaux usées, de pente inconnue.

Des candélabres flambant neuf éclairaient les rues de cette lumière blanche propre aux LED, se préparaient à affronter les intempéries, enjolivaient le tout.

Travail de Sisyphe ? Construction durable ?

Le rire jovial de la serveuse le tira de ses réflexions et retint son attention.

Etait-ce ce rire qui emplissait les sièges de ce café et désemplissait cet autre mitoyen, tenu par un serveur triste de voir les pourboires lui filer sous le nez ou bien était-ce une question d’espace sécurisant, de grégarité propre à l’espèce : plus il y a de clients, plus il y a d’habitués connaissant la qualité des services ?

S’agglutiner dans les jardins publics, les plages, les espaces réels ou virtuels, sur les bancs de Yabi-café, est-ce dans l’ordre des choses ?

Choisir une modératrice, plutôt qu’un triste modérateur ?

Jade, Leila, Mwadra, Louloute ou encore les posteuses en série, voire peut-être l’ingénue de service ?

Reste le service bien sûr, l’arôme du café devant avant tout rehausser celui des sujets.

Ce qui a changé au Yabi-café, c’est la non persistance des sujets abordés, qui passent à la trappe à la vitesse éclair, plus de véritables débats, bien argumentés comme jadis : la peur des pavés, l’absence d’intérêt ou de suite ?

Il se tourna enfin vers blagueur et lui dit, détend-toi, mon vieux, j’ai semé des graines dans ce terreau qu’est la mémoire, dont celle de l’interrogation, j’espère qu’elle portera le fruit mystérieux qui transforme une onde acoustique en un mot, des photons en une image ou une sensation de chaleur, nourrissant ainsi la conscience du sens porté, au-delà de l’onde même et des mots.

J’ai déformé l’espace pour ramener les invalides sur les lieux de leurs exploits, sur le trottoir du Yabi-café.

Enfin, blagueur, il est temps pour moi, habitué aux hors-sujets, de me retirer, pour ne plus rompre l’ambiance, pour te laisser rejoindre le fil des conversations et t’inscrire dans le scénario qui semble prendre forme.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 01/12/19 14:24 par blagueur.
*
1 décembre 2019 22:56
Dimanche, jour du seigneur, jour de repos, jour précédant une reprise routinière. Bravant le froid et la grisaille, je décide de faire une promenade dans un parc sauvage où la nature est brute et vierge de la main de l’homme. Je foule la terre humide de mes bottes et respire pleinement cette odeur si caractéristique cherchant à en imprégner mes poumons et ma mémoire. L’hiver saison rude, offrant une nature pauvre en couleurs mais tellement riche en sensations, une nature qui se défait de ses beaux atouts pour offrir son cœur et son authenticité, une terre riche et fertile, prête à être semée pour ravir nos yeux et nos palais.

Mes pensées se promènent au rythme de mes pas, et me renvoient un vide et une lassitude intérieure, et si pour une fois j’arrêtais de penser et me laissais aller ? Qu’allait-il arriver ? Je me surpris à voir que j’étais toujours là, la tête vide et le pas léger profitant simplement de l’instant présent … est ce sentiment qui a guidé mes pas jusqu’au Yabi café ? je me le demande … en tout cas me voilà devant sa porte prête à entendre pour la énième fois le bruit de sa clochette …Cling* … l’atmosphère y est fidèle à elle-même, chaleureuse et feutrée, les lumières y sont douces et orangées, c’est étrangement peuplé pour un dimanche soir, les conversations vont bon train, ça parle de tout et de n’importe quoi, souvent de futilités sans intérêt, les gens viennent pour certains se changer les idées et pour d’autres se défouler d’une mauvaise journée, ou raconter un pan malheureux de leur vie, on y croise ce soir des espèces de tout genre.

Le café étant plein, je trouve difficilement une place en retrait très peu usitée, je prends place sur la banquette et demande à la serveuse une infusion à la lavande. Quelque chose me gêne dans le dos, je me retourne pour en vérifier l’origine lorsque je trouve un livre oublié qui a glissé dans le creux de la banquette. Sa reliure était en cuir souple vieilli de couleur fauve, dont un pan était rabattu de façon à fermer le livre avec une pression. Je retourne le livre dans tous les sens, mais la couverture portant bien son nom, ne m’offrait aucun indice. J’hésite avant de me décider à dégrafer la pression, dans l’espoir d’y lire un nom afin de le restituer.

Il s’agissait d’un journal. La première page portait une date 01 Décembre 2003. Il n’y avait pas de nom, mais une écriture élégante et incisive se détachait des pages légèrement jaunies. Je ne suis pas censée lire, ceci est une violation d’intimité, j’ouvre donc la dernière page dans l’espoir de trouver un indice sur le propriétaire, lorsque mes yeux accrochent un paragraphe fraichement écrit : 01 Décembre 2019 « ce café appartient à présent à des gens bruyants qui se sont perdus dans le paraitre et les futilités. Le café se résume à des pas de danses, des rires grossiers, et des coups de poings sur des tables en bois en guise d’idée révolutionnaires, les écrits et les préoccupations sont superficiels, ce forum a perdu son âme, ou peut-être est-il tout simplement passé de mode »

Je referme précipitamment le journal coupable de m’être laissée aller, la serveuse arrive aussitôt ma tasse de tisane sur un plateau, alors j’en profite pour lui demander :
« excusez-moi … y a-t-il une personne qui se serait assise à ma place dans la journée ?

Elle réfléchit quelques secondes puis me répond :
« Ah oui un Monsieur, un nouveau je ne l’avais jamais vu avant … il était accompagné du monsieur là-bas » enchaine -t-elle en me désignant … Le blagueur, assis comme à son habitude, seul en retrait.

Un nouveau … ce sont nous les novices des lieux … je me dirige alors vers le blagueur le journal à la main. Il ne paraissait pas étonnée de le voir, et l’a simplement remis dans la bibliothèque de Yabi.

« Etonnée je demande : Il a de tout temps été là ? »
« Oui, parfois certains anciens reviennent nostalgiques des lieux y laisser quelques mots. »
« Justement il y a un commentaire datant de ce jour »
« Oui je le sais, il s’agit d’un ancien venu du monde de l’implicite »
« Retournons alors, j’aimerai entendre ce que tu as à me dire, et je ne suis peut être pas la seule … »



Citation
blagueur a écrit:
Dimanche des rues désertes, 9 heures GMT, Government Moroccan Time, en anglais avec l’accent d’el Othmani, les rayons d’un pâle soleil disputent le ciel aux nuages bas et lourds, tous deux vaincus, cédant la place à une pluie fine.

Assis dans un café, ses pensées allèrent au Yabi café en une association d’idées incongrues. Un virtuel à la rencontre du réel, libérant la parole.

Les trottoirs, de la rue du Yabi-café, donnant sur la place des invalides, récemment rénovés se fissuraient déjà, présageant le sort de ces autres en cours de réhabilitation le long de la rue S.A.R le Prince, ou de la rue des Princesses. De faux joints de dilatation, ornementaux, tracés à la scie narguaient les lois de comportement des matériaux.

De jeunes platanes plantés au bord du trottoir abandonnaient, déjà, leurs feuilles mortes et leurs fruits, ces boules de poils à gratter de collégiens farceurs, aux bons soins des balayeurs probablement désœuvrés. Ailleurs, les platanes cédaient leur place à de jeunes caoutchoucs qui se promettaient de soulever le corps de chaussée : une simple question de temps et de persévérance.

Une réhabilitation de la rue attenante au Yabi-café, sans coordination des travaux, qui s’était accompagnée de la destruction de regards depuis ensevelis ou sans les tampons fonte qui portaient la marque d’un concessionnaire, en mémoire aux privatisations d’établissements jadis publics.

Il avait observé, au passage, le déroulement des travaux voisins, les qualités du terrassement et du compactage, le décapage de nuit, de la couche superficielle de ciment, en cet écoulement boueux qui finissait dans les collecteurs des eaux usées, de pente inconnue.

Des candélabres flambant neuf éclairaient les rues de cette lumière blanche propre aux LED, se préparaient à affronter les intempéries, enjolivaient le tout.

Travail de Sisyphe ? Construction durable ?

Le rire jovial de la serveuse le tira de ses réflexions et retint son attention.

Etait-ce ce rire qui emplissait les sièges de ce café et désemplissait cet autre mitoyen, tenu par un serveur triste de voir les pourboires lui filer sous le nez ou bien était-ce une question d’espace sécurisant, de grégarité propre à l’espèce : plus il y a de clients, plus il y a d’habitués connaissant la qualité des services ?

S’agglutiner dans les jardins publics, les plages, les espaces réels ou virtuels, sur les bancs de Yabi-café, est-ce dans l’ordre des choses ?

Choisir une modératrice, plutôt qu’un triste modérateur ?

Jade, Leila, Mwadra, Louloute ou encore les posteuses en série, voire peut-être l’ingénue de service ?

Reste le service bien sûr, l’arôme du café devant avant tout rehausser celui des sujets.

Ce qui a changé au Yabi-café, c’est la non persistance des sujets abordés, qui passent à la trappe à la vitesse éclair, plus de véritables débats, bien argumentés comme jadis : la peur des pavés, l’absence d’intérêt ou de suite ?

Il se tourna enfin vers blagueur et lui dit, détend-toi, mon vieux, j’ai semé des graines dans ce terreau qu’est la mémoire, dont celle de l’interrogation, j’espère qu’elle portera le fruit mystérieux qui transforme une onde acoustique en un mot, des photons en une image ou une sensation de chaleur, nourrissant ainsi la conscience du sens porté, au-delà de l’onde même et des mots.

J’ai déformé l’espace pour ramener les invalides sur les lieux de leurs exploits, sur le trottoir du Yabi-café.

Enfin, blagueur, il est temps pour moi, habitué aux hors-sujets, de me retirer, pour ne plus rompre l’ambiance, pour te laisser rejoindre le fil des conversations et t’inscrire dans le scénario qui semble prendre forme.
b
2 décembre 2019 09:09
Lundi, jour de la lune, de cette horloge d’antan, rythmant le temps au gré des marées, des « menstrues-hachak », celles des ces impudiques ONG, à peine pubères, prétendant briser les tabous et les mystères. Il en avait vu des serviettes hygiéniques, tout au long de sa vie, même cachées sous les lits de paresseuses, à la télé en plein repas, mais il restait prude, respectueux de l’intimité de la gent féminine.

Une lune si proche et si lointaine, celle des lunatiques mais aussi des passionnés de sérénades vibrantes et roucoulantes, celle aussi de cet orient des orientalistes et maçons haineux, qui sous-tend quelque part sa culture …

Cette lune qui anime les ombres à chaque pas, en ombres chinoises projetées sur les murs du Yabi-café.

Fascinante lune qui se cache derrière les nuages pour inonder la terre de ses reflets argentés, révélant sur le mur, l’ombre grisonnante de cette silhouette familière. L’air était frais, même froid, vivifiant, déchargé de cette humidité côtière, lessivée par la pluie, en cette période de l’année où Ribat-al- khayal, accueillait le Cirque Amar d’hiver, plantant un nouveau décor.

Une grande tente caïdale dressée en chapiteau, occupait tout le champ visuel, cachant désormais le Yabi-café.

La piste, autre arène romaine, circulaire et sans sable, se préparait à recevoir les artistes : jongleurs, acrobates, illusionnistes, trapézistes, dompteuses de lions, charmeuses de serpent, clowns aux gros sabots, magiciens, pitres, paillasses, belles écuyères à cheval sur les principes, walkyries pour les uns, amazones pour d’autres, conteurs et magiciens, arlequins et pierrots, et autres saltimbanques. Sur les gradins, des spectateurs dans l’expectative spéculaient déjà et prenaient des paris, sur l’issue des futures prises de bec pronostiquées.

Roulement de tambour …

Clying … Clyang , paradoxalement les coulisses du cirque menaient directement au Yabi-café où s’activaient costumiers, maquilleuses, coiffeuses, infirmières, éclairagistes sollicités par les starlettes du show, empressées, soucieuses d’être mieux mises en valeur, prêtes à en découdre avec toute rivale.

La propension à l’altercation caractérisait en fait des personnes imbues d’elles-mêmes, indépendamment du genre ou du sexe.

Mille milliards de mille sabords …. Quoi le Yabi-café ….. un cirque ?

Mais alors qui distribue les rôles ?
Comment entretenir tout ce cirque ?
Par la Pub, les clics et les claques ?

Pour éviter d’éventuelles méprises, il décida d’inviter chacun des clients, à s’attribuer un rôle d’artiste selon leur gout et en pleine conscience.
Levez-le bras et répétez après-moi : Je jure de dire toute la verrité en toute transparence ...

Blagueur opta alors pour le rôle de distributeur de tartes à la crème, pour repeindre l’humour-noir en blanc, en un autre humour-tarte à la crème …. Du boulot sur la planche vu le nombre de tartes qui se perdent en politique du développement, modèle, nouveau, moderne, renouvelable, bien sûr pas très cher et réutilisable pour "al 3adala ou tanmiya", le PJD, toujours en quête du D d’un développement qu’il n’a pas trouvé au supermarché….



Modifié 2 fois. Dernière modification le 02/12/19 09:33 par blagueur.
3 décembre 2019 15:59
15h.

Le menton dans ma doudoune chaude et les mains dans les poches, je continuais cette marche dans la forêt des mystères, la forêt de tous les interdits, de toutes les folies, de tous les rêves... menant au yabi café.

Le sol craquait sous mes épaisses baskets. Des brindilles cassées, des feuilles mortes aux couleurs bien plus vivantes qu'on ne l'était tous réellement..
Entendre ces sonorités oubliées me donnaient l'impression de faire revivre ce monde naturel et mystérieux.

Ces sons aussi discrets que mélodieux me plongeaient paradoxalement dans un calme intérieur, celui de mon être.

Combien de fois avais-je espéré me retrouver avec moi-même. Rien qu'une fois.
Seule.
En paix.
En harmonie.
En toute sérénité.
Une solitude recherchée. Une solitude positive.

Je ne les compte plus.
Tant de fois..

*Cling

Arrivée trop tôt. C'est le sentiment qui me venait. L'impression d'être arrivée trop tôt.

Je sortais mes mains des poches et allais au bar sans grand engouement.
"Un whisky halal svp"
" Pas de whisky pêche aujourd'hui ?"
"Non, pur svp", dis-je sans vouloir commencer ou prolonger une quelconque conversation.

Le whisky était apparemment la boisson des hommes virils, penseurs ou stratèges. La boisson des hommes d'affaires, des hommes de pouvoir et de poigne. C'était par dessus tout la boisson des solitaires.

Au quel des personnages m'identifiais-je ?

Pure, cette fois me suis-je dit, oui, elle accompagnerait mes réflexions.

Le Barman me souriait. Derrière ses airs de chef d'armée, je décelais pour la toute première fois un sourire sincère alors que mon regard plongeait dans le vide.
Un bruit de verre me fit sursauter.

Il me regardait et me souriait.
Je le lui rendais en devinant à moitié ses pensées.
"Un whisky pêche svp" grinning smiley repris-je.
"Au bout du 3ème vous serez bannie", dit il tentant de dissimuler un large sourire.
"Très bien monsieur", terminais-je d'un bond enthousiaste sur le sol.

Mon verre en main, j'allais m'installer un grand sourire aux lèvres, au beau milieu du yabi café.
Une parole et un sourire avaient suffit à rebooster ce corps sans vitamine C ( ptdr )

ChahrouRamadan passait le seuil de la porte. Cela faisait un long moment que je ne l'avais pas vue.
Elle faisait partie de ces rares personnes au visage lumineux et à l'expression triste.
Je la voyais prendre ses deux enfants par la main et les mener difficilement vers l'aire de jeu.
Soufflant dans sa manche, elle s'asseyait, comme écroulée, se déchargeant de toutes les tensions physiques, morales dont elle s'était péniblement accommodée.

Les yeux dans le vide, elle semblait décompresser, comme à la suite d'une dure journée de labeur qui n'avait que trop durée.

Je lui tendais une limonade fraîche.
"Hey chahrou ramadan ! Ba alors on récupère ?"

Un sourire illumina son visage. Elle me souriait oui, et de toute son âme.
Un sourire franc, sincère, entier, qui lui fit oublier le temps d'une seconde quelles batailles elle avait à mener le reste du temps.
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
M
3 décembre 2019 18:49
Whisky halal... whisky pêche...perplexe C'est où kik se trouve ce café yabi? Montre moi le cheminement stp
Citation
LeilaMalibu a écrit:
15h.

Le menton dans ma doudoune chaude et les mains dans les poches, je continuais cette marche dans la forêt des mystères, la forêt de tous les interdits, de toutes les folies, de tous les rêves... menant au yabi café.

Le sol craquait sous mes épaisses baskets. Des brindilles cassées, des feuilles mortes aux couleurs bien plus vivantes qu'on ne l'était tous réellement..
Entendre ces sonorités oubliées me donnaient l'impression de faire revivre ce monde naturel et mystérieux.

Ces sons aussi discrets que mélodieux me plongeaient paradoxalement dans un calme intérieur, celui de mon être.

Combien de fois avais-je espéré me retrouver avec moi-même. Rien qu'une fois.
Seule.
En paix.
En harmonie.
En toute sérénité.
Une solitude recherchée. Une solitude positive.

Je ne les compte plus.
Tant de fois..

*Cling

Arrivée trop tôt. C'est le sentiment qui me venait. L'impression d'être arrivée trop tôt.

Je sortais mes mains des poches et allais au bar sans grand engouement.
"Un whisky halal svp"
" Pas de whisky pêche aujourd'hui ?"
"Non, pur svp", dis-je sans vouloir commencer ou prolonger une quelconque conversation.

Le whisky était apparemment la boisson des hommes virils, penseurs ou stratèges. La boisson des hommes d'affaires, des hommes de pouvoir et de poigne. C'était par dessus tout la boisson des solitaires.

Au quel des personnages m'identifiais-je ?

Pure, cette fois me suis-je dit, oui, elle accompagnerait mes réflexions.

Le Barman me souriait. Derrière ses airs de chef d'armée, je décelais pour la toute première fois un sourire sincère alors que mon regard plongeait dans le vide.
Un bruit de verre me fit sursauter.

Il me regardait et me souriait.
Je le lui rendais en devinant à moitié ses pensées.
"Un whisky pêche svp" grinning smiley repris-je.
"Au bout du 3ème vous serez bannie", dit il tentant de dissimuler un large sourire.
"Très bien monsieur", terminais-je d'un bond enthousiaste sur le sol.

Mon verre en main, j'allais m'installer un grand sourire aux lèvres, au beau milieu du yabi café.
Une parole et un sourire avaient suffit à rebooster ce corps sans vitamine C ( ptdr )

ChahrouRamadan passait le seuil de la porte. Cela faisait un long moment que je ne l'avais pas vue.
Elle faisait partie de ces rares personnes au visage lumineux et à l'expression triste.
Je la voyais prendre ses deux enfants par la main et les mener difficilement vers l'aire de jeu.
Soufflant dans sa manche, elle s'asseyait, comme écroulée, se déchargeant de toutes les tensions physiques, morales dont elle s'était péniblement accommodée.

Les yeux dans le vide, elle semblait décompresser, comme à la suite d'une dure journée de labeur qui n'avait que trop durée.

Je lui tendais une limonade fraîche.
"Hey chahrou ramadan ! Ba alors on récupère ?"

Un sourire illumina son visage. Elle me souriait oui, et de toute son âme.
Un sourire franc, sincère, entier, qui lui fit oublier le temps d'une seconde quelles batailles elle avait à mener le reste du temps.
3 décembre 2019 19:08
Il se trouve au-dessus d'un arbre dans une forêt.

C'est halal tkt. C'est un whisky marocain.

Je te reconnais pas au ft, quel est ton pseudo d'origine
Citation
DeutscheMark a écrit:
Whisky halal... whisky pêche...perplexe C'est où kik se trouve ce café yabi? Montre moi le cheminement stp
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
M
3 décembre 2019 19:17
J'ai peur d'y aller seul..
On s'en fout de mon ancien psdo..il ya des coupeurs de gorges là bas nn?
Citation
LeilaMalibu a écrit:
Il se trouve au-dessus d'un arbre dans une forêt.

C'est halal tkt. C'est un whisky marocain.

Je te reconnais pas au ft, quel est ton pseudo d'origine
3 décembre 2019 19:48
C'est une route tranquille tkt, merhba

Citation
DeutscheMark a écrit:
J'ai peur d'y aller seul..
On s'en fout de mon ancien psdo..il ya des coupeurs de gorges là bas nn?
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
3 décembre 2019 20:13
Citrus avait rejoint le club et notre discussion avec ChahrouRamadan.

"Tu sais quoi ton mari je lui botterais bien son derrière moi. Mon tunisien est peut-être moche mais lui a le cœur d'un vaillant. Et s'il n'est pas content je pousse une gueulante et il a intérêt à se tenir à carreau. Et puis tu sais, un moment donné il faudra régler les choses une bonne pour toute."

Le naturel de citrus déconcertait au premier abord, mais il ne fallait que quelques minutes pour s'y habituer. Ses longues phrases n'avaient rien de monotone ou d'ennuyant. La plupart du temps, elle partait dans un fracas et ne disait au revoir que de loin, songeant aux adolescents qu'elle devait nourrir chez elle. Sa timidité également la tenait loin des grandes assemblées pour ne se dévoiler qu'en petit comité.

Partie, chahrouramadane continuait de digérer ses paroles amères avec toujours cette même impression, celle de n'être comprise de personne

Était-il possible d'aimer inconditionnellement ? D'un amour parfait un être totalement imparfait ? D'accepter les erreurs réfléchies de son partenaire parce que persuadée qu'il n'est pas la somme de ses actes, mais l'expression d'un tout que l'on aime tellement.

Était-il possible que cette attirance irrépressible qu'elle ressentait à son égard lui fasse occulter tout le reste ?

Tout s'entremêlait dans sa tête. Et dans la mienne.



Qui veut mettre un peu de piment la mdr
"Ce sont les pensées d'un homme qui déterminent sa vie".
3 décembre 2019 20:36
Mais que m'arrivait t'il ?
Quelle force irrésistible m'attirait inlassablement dans cet étrange café ?

La première fois c'était il y a quelques semaines. Alors que je me promenais en forêt, absorbée dans la contemplation des chaudes couleurs d'automne baignées dans la lumière magnifique de cette fin de journée, mon regard suivi le vol d'un oiseau...
Quelle ne fût pas ma surprise lorsque je le se poser sur la marche d'un escalier ! Un escalier ? Au milieu de cette forêt ?
Je m'approchais poussée par la curiosité, par le destin, qui sait ?
Je montais lentement les marches de bois sculptées sur le tronc d'un arbre majestieux. Tout en montant j'entendais l'écho étouffé de conversations animées. Il y aurait du monde dans cet arbre ? Au coeur de cette forêt ? Je me laissai porter et atteint bientôt une terrasse. Devant moi se dressait une magnifique cabane nichée entre les branches de l'arbre. Sur sa porte une pancarte gravée indiquait Yabicafé.
Un café... je n'en étais plus à ça près...
Je poussai donc la porte...

Elle s'ouvrit sur une immense salle à l'ambiance chaude et chaleureuse. Mais une chose clochait... "Ce café est plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur !" M'exclamais-je.
(Un peu plus je vous fait débarquer Docteur Who... je me retiens très fort)

En effet, il y avait des tables à perte de vue, je devinais même d'autres pièces et un étage.
Il y avait là de nombreuses personnes atablée ou passant de tables en tables.
J'entrai.
Je me trouvais là, rompant l'alternance de l'esseulement pesant et de la solitude nourrissante qui m'avait occupé durant des mois. Là, dans cet échantillon d'humanité.
Mon coeur me guidât naturellement vers ce qui m'occupait tantôt dans la forêt.
Je trouvais une table où l'on parlait de Dieu, je trouvais d'autres personnes qui évoquaient la beauté de la nature, ou faisait de la poésie...
Et je restais un moment.

Depuis lors, depuis mon premier pas dans ce café, un phénomène surprenant se produit. Voilà que désormais mon coeur m'entraîne sans cesse vers ce café. Chaque jour un peu plus. Parfois je m'y retrouve sans même savoir comment j'y suis arrivée.
Un instant je suis au travail plongée dans un dossier, et l'intant d'après me voilà assise à la table du café...
Je m'ai jamais été très assidue, mais de là à me téléporter...
Quel est donc ce mystère ?
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