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Washington refuse de répondre aux révélations sur les prisons secrètes de...
3 novembre 2005 01:33
Le gouvernement américain est resté muet, mercredi, sur l'existence de prisons secrètes de la CIA en Europe de l'Est et ailleurs, où, selon le Washington Post, l'agence détiendrait des membres présumés du réseau Al-Qaida. D'après le quotidien américain, qui cite des sources américaines et étrangères, ces prisons, surnommées "sites noirs", auraient été ouvertes dans huit pays, y compris la Thaïlande, l'Afghanistan et "plusieurs pays démocratiques d'Europe de l'Est", dont les noms n'ont pas été dévoilés pour des raisons de sécurité.
Les autorités veillent à ne pas divulguer d'informations sur l'identité de ces détenus, sur leurs interrogatoires et sur la durée de leur détention, indique le Washington Post. Ces "prisonniers fantômes" seraient pour la plupart des cadres de haut rang d'Al-Qaida, dont Ramzi ben Al-Shaiba, l'un des coordinateurs présumés des attentats de 2001, ou le numéro trois de l'organisation, Khaled Cheikh Mohammed. La CIA, qui financerait et gérerait directement ce réseau secret de prisons, y aurait envoyé plus de 100 suspects, dont environ 30 considérés comme des figures importantes du terrorisme. Coupés du reste du monde, ces prisonniers ne disposeraient d'aucun statut juridique et d'aucun contact extérieur en dehors des agents de la CIA, précise le journal.

DÉNÉGATIONS EN EUROPE DE L'EST

Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a affirmé qu'il ne pouvait "discuter des activités du renseignement". "Nous sommes engagés dans une guerre contre le terrorisme et [contre] des militants qui sont déterminés à attaquer l'Amérique (...). Et nous allons continuer à rechercher les dirigeants terroristes qui cherchent à nous faire du mal", a-t-il ajouté. Le ministre américain de la justice, Alberto Gonzales, a également justifié son silence par le fait que le gouvernement ne faisait "pas de commentaire sur les activités de renseignement". La CIA, sollicitée pour une réaction, n'a pas répondu dans l'immédiat.

En Europe, le ministre de l'intérieur tchèque, Frantisek Bublan, a affirmé que Prague avait récemment rejeté une demande des Etats-Unis lui demandant d'installer sur son territoire un centre de détention pour accueillir des prisonniers de la base de Guantanamo. La Hongrie a démenti avoir jamais été contactée par les Etats-Unis pour héberger "des prisons secrètes" et la Slovaquie a affirmé n'abriter aucune prison de ce type sur son territoire.

Plus de 70 autres suspects auraient été confiés à d'autres services de renseignement, notamment en Egypte, en Jordanie, au Maroc, et en Afghanistan. Ce système de détention ne serait connu que d'une poignée de hauts responsables américains, du président américain et de quelques membres du renseignement de chaque pays hôte, note le Washington Post.

UN "ARCHIPEL" DE PRISONS SECRÈTES, SELON AMNESTY

Citant des responsables passés et actuels des services de renseignement et des dirigeants américains, le Washington Post explique que ces prisons ont été installées à l'étranger en raison du caractère illégal de telles détentions aux Etats-Unis.

Interrogé sur ces informations, l'ancien président américain Jimmy Carter a accusé l'administration du président George W. Bush de saper les références morales sur lesquelles se fonde la politique étrangère des Etats-Unis depuis des décennies. "Au cours des cinq dernières années, il y a eu un changement profond et radical dans les mesures ou dans les valeurs morales de notre pays", a-t-il dénoncé.

Cela fait un an que les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent l'existence de "prisonniers fantômes" détenus dans des lieux inconnus. En juin, Amnesty International avait accusé les Etats-Unis d'avoir établi un "archipel" de prisons, souvent secrètes, à travers le monde.

Avec AFP et Reuters

Source : [www.lemonde.fr]
 
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