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La voie soufie expliquée par ‘Alî Jum‘a
s
4 juin 2008 11:19
Quel est le statut juridique (hukm) relatif au rattachement d’un musulman à un voie soufie (tarîqa) ? Pourquoi existe-il plusieurs voies soufies ? Puisque le soufisme c’est l’ascèse, l’invocation de Dieu et la noblesse de caractère, pourquoi le musulman ne pourrait-il se contenter de puiser les convenances spirituelles et le bon comportement à partir d’une lecture du Coran et de la Sunna ?

Réponse : Le soufisme c’est une discipline d’éducation intérieure par laquelle le musulman peut s’élever jusqu’au degré de l’excellence (ihsân) qui fut définie par le Prophète (&#1589winking smiley ainsi : ‘‘Que tu adores Dieu comme si tu le voyais, car si tu ne le vois pas, Lui te vois[4].’’ Le soufisme est donc un programme d’éducation visant à purifier l’âme de toutes ses maladies car celles-ci voilent l’homme de Dieu. Cette éducation a donc pour but de remédier aux défauts de l’âme et du caractère, et cela concerne aussi bien le rapport de l’homme à Dieu que celui aux autres et à soi-même.

La voie soufie est l’école au sein de laquelle la purification de l’âme et l’élévation du caractère seront rendues possibles. Le maître spirituel (shaykh) est celui qui enseigne cette discipline à l’élève ou au disciple (murîd). De fait, l’âme humaine recèle par nature un certain nombre de maladies intérieures comme l’orgueil, la suffisance, la fatuité, l’égoïsme, l’avarice, la colère, l’ostentation, la tendance au péché, le désir de vengeance, le mépris, la haine, la traîtrise, l’ambition. Selon le Coran, la femme de l’intendant dit [après avoir pris conscience de ses fautes] : ‘‘Je ne m’innocente pas, l’âme est instigatrice du mal, sauf si mon Seigneur me fait miséricorde. Certes, mon Seigneur est Celui qui pardonne et Il est le Miséricordieux.’’[5] Tout cela explique pourquoi nos Anciens prirent conscience de la nécessité d’une éducation de l’âme afin qu’elle perde ses maladies, qu’elle puisse être en harmonie avec les autres et qu’elle puisse s’élancer vers son Seigneur.

Une voie soufie doit comporter certains éléments : s’appuyer sur le Coran et la Sunna puisqu’elle n’est autre que la discipline spirituelle contenue en eux. Tout ce qui s’oppose à l’esprit des enseignements du Coran et de la Sunna ne saurait faire partie d’une voie soufie. De plus, les enseignements de cette voie ne peuvent être isolés de ceux de la Loi car ils en sont l’essence (jawhar).

Le soufisme insiste sur trois attitudes fondamentales mises en lumière par le Coran : Prendre garde à la nature de l’âme, prendre du recul par rapport à elle et la purifier de ses défauts. A ce sujet, le Très-Haut a dit : ‘‘Par l’âme ! Comme elle fut bien modelée ! Dieu lui a inspiré une part de perversité et une part de piété.’’[6] Concernant la seconde attitude, le Coran préconise l’invocation de Dieu (dhikr Allâh) : ‘‘Ô vous qui avez la foi, invoquez Dieu abondamment !’’[7] De même le Prophète (&#1589winking smiley a dit : ‘‘Que ta langue reste toujours humide par l’invocation de Dieu’’[8]. Quant à la troisième attitude, elle est liée au détachement des séductions du monde (zuhd fî l-duniâ) et à l’aspiration vers l’Au-delà : ‘‘La vie de ce monde n’est que jeu et distraction passagère : pour les gens de piété, la demeure de l’Au-delà a bien plus de valeur ; n’avez-vous donc aucun discernement ?’’[9]

Pour sa part, le maître spirituel qui transmet les différentes formes d’invocation aux disciples, qui les guide dans la voie de la purification de l’âme et de la guérison des maladies du cœur, est aussi un enseignant transmettant une discipline précise à chacun en fonction de ses maladies propres. Cette charge fut d’ailleurs assumée par le Prophète (&#1589winking smiley qui conseillait à chacun ce qui lui permettait de se rapprocher de Dieu en tenant compte de ce qui différencie chaque âme. C’est ainsi qu’il a pu dire à un homme qui l’avait interrogé sur ce qui pourrait le préserver de la colère divine : ‘‘Ne te mets jamais en colère !’’ ; à un autre qui lui avait demandé une pratique simple à laquelle il pourrait s’accrocher, il répondit : ‘‘Que ta langue reste toujours humide par l’invocation de Dieu’’. Parmi les Compagnons, certains veillaient en prière, d’autres s’attachaient plus particulièrement à la lecture du Coran, d’autres encore étaient connus pour leur courage dans les combats ; certains pratiquaient beaucoup l’invocation de Dieu, tandis que d’autres distribuaient ce qu’ils possédaient en aumônes.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/06/08 11:26 par srnit.
s
4 juin 2008 11:20
L’éducation spirituelle telle que nous l’avons évoquée ne nécessite pas l’abandon du monde : il s’agit de pratiquer plus particulièrement une forme d’adoration de Dieu afin d’aboutir à la proximité de Dieu. On peut rapprocher cela des différentes portes du Paradis : bien que les portes soient multiples, le Paradis est un. A ce sujet, le Prophète (&#1589winking smiley a dit : ‘‘Il est une porte du Paradis pour chaque type d’adorateurs, et c’est par elle qu’ils seront appelés : les hommes de jeûne seront appelés à entrer au Paradis par une porte nommée Rayyân.’’[10] De la même façon, les voies soufies et les types d’éducation qu’elles transmettent peuvent varier en fonction du maître et des besoins du disciple…

Il faut souligner ici que ce que nous disons du soufisme ne s’applique pas aux pseudo soufis qui ne font que lui nuire et qui n’ont ni religion ni piété ; ceux qui recherchent la transe lors des fêtes religieuses et qui simulent le ravissement. Tout cela ne fait évidemment pas partie du soufisme authentique… et nous ne pouvons le juger à partir d’actes d’ignorants. Il nous faut au contraire nous rapprocher des grands savants qui firent son éloge et tenter de comprendre pourquoi ils le firent.

Enfin, nous voudrions répondre à qui demande : « Pourquoi ne pouvons-nous nous contenter d’apprendre les convenances spirituelles et la purification de l’âme directement du Coran et de la Sunna ? » Ce genre de propos est à première vue séduisant mais mène à une perte certaine ! Prenons un exemple : Nous n’apprenons pas les obligations de la prière ainsi que ce qui y est recommandé ou déconseillé par la lecture du Coran et de la Sunna mais par le biais d’une science que l’on appelle jurisprudence (‘ilm al-fiqh). Cette science a été élaborée par des juristes qui ont déduits, par un effort de réflexion (istinbât), les statuts juridiques de la religion à partir du Coran et de la Sunna.

Qu’en serait-il de nous si nous adoptions l’attitude de celui qui voudrait lire directement des statuts juridiques dans le Coran et de la Sunna ? De la même façon, il est des choses que l’on ne saurait trouver par une simple lecture du Coran et de la Sunna, et qu’il faut donc apprendre auprès des maîtres spirituels en recevant leur enseignement oral car, en spiritualité, les enseignements écrits ne suffisent pas. On dit, par exemple dans l’art de la psalmodie du Coran (tajwîd) : ‘‘L’allongement obligatoire d’une voyelle dure six temps’’.

Qui donc a fixé la durée de cet allongement ? Quel en est le fondement scripturaire (dalîl) et qui l’a rendu obligatoire ? Nul autre que les spécialistes de cet art. Il en va de même pour la science qu’est le soufisme : elle fut exposée dès l’époque de Junayd, au 4ème siècle de l’Hégire et elle continue de l’être de nos jours, bien que les temps soient peu portés à la spiritualité, que les mœurs soient dépravées, et que certaines voies soufies soient déchues par l’adoption de comportements contraires à la religion, laissant croire aux uns et aux autres qu’elles représentent le soufisme. Mais Dieu – qu’Il soit exalté – défendra le soufisme et ceux qui le représentent ; Il les préservera par Sa puissance car Il a dit : ‘‘Certes Dieu prendra la défense de ceux qui ont la foi, et Il n’aime pas les traîtres ingrats.’’[11]

Nous espérons avoir donné, dans ce qui précède, un éclaircissement suffisant sur ce que sont le soufisme, les voies soufies, le maître spirituel, les raisons de la multiplicité des voies et celles pour lesquelles il faut recevoir la discipline visant à la purification de l’âme de l’enseignement des maîtres spirituels et non par une simple lecture du Coran et de la Sunna. Que Dieu nous permette de comprendre la réalité de notre religion. Et certes, Dieu est plus savant. »[12]

Source : [oumma.com]

PS : désolé pour les smileys qui se mettent à l'insu de mon plein gré
p
4 juin 2008 11:21
Tu prônes le soufisme?
s
4 juin 2008 11:27
Citation
pseudonyme007 a écrit:
Tu prônes le soufisme?

Salam,

Consulte le texte, dis moi ce que représente le soufisme à tes yeux et je pourrai mieux te répondre car le soufisme renvoie à plusieurs idées contradictoires.

wa salam

smiling smiley
p
4 juin 2008 11:29
Merci mais je ne le lirai pas en entier.
J'en ai lu une partie et j'ainoté qqs contradictions d'où ma question...A laquelle tu viens de répondre.
s
4 juin 2008 11:44
Citation
pseudonyme007 a écrit:
Merci mais je ne le lirai pas en entier.
J'en ai lu une partie et j'ainoté qqs contradictions d'où ma question...A laquelle tu viens de répondre.

Le soufisme c'est comme le "salafisme" ou d'autres termes en isme, on peut se contenter de simplifier et dire que les soufis sont des fous qui ne font que danser, les salafis des barbus arriérés ...
Ou on peut chercher à comprendre le sens profond des termes et faire la distinction entre les bida'as (innovations blamables) et ce qui correspond à la voie du Coran et de la Sunna.

Qu’est-ce que le soufisme ?
[www.islamophile.org]

smiling smiley
 
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