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faqir a écrit:
Assalam alaikoum
L'inné et l'acquis
La difficulté que l'homme éprouve à renouer avec cet attribut divin vient du fait que la société invite à cultiver davantage la périphérie de l'être plutôt que son centre ; elle nous piège en fortifiant ce qui est acquis par notre conditionnement culturel en nous faisant oublier les attributs divins innés en tout homme :
« Toute âme est l'otage ce ce qu'elle acquis. » (Coran, LXXIV, 38)
La première chose qu'un enfant fait en venant au monde est de pousser un cri pour pouvoir respirer et se maintenir en vie. Bien que le Vivant soit inné en nous, nous le dissimulons par l'acquis social, intellectuel, religieux ou encore philosophique.
L'éducation dispensée aux enfants dans nos sociétés joue un rôle déterminant dans le voilement de l'inné. Or, la nature originelle (fitra) de l'homme possède en elle une prédisposition à connaître que l'éducation va, par la suite, orienter vers un sens plutôt qu'un autre. Certes, il est pratiquement impossible de laisser un enfant sans lui donner une instruction. Ce serait l'empêcher de développer en lui ses facultés physiques et intellectuelles qui feront de lui un être humain. Cependant, que faisons-nous la plupart du temps quand nous instruisons ?
Nous recouvrons sa nature vierge de l'enfant en lui disant ce qu'il a à faire, à dire ou à penser. Il est pris très tôt en charge par un système de valeurs et des pratiques qui lui ont été transmises par ses parents ou la société. Cela est somme toute normale et bénéfique pour son épanouissement sauf si nous cherchons, en tant que parents, à le modeler en fonction de nos propres ambitions, de nos expériences ou encore de nos regrets au lieu de le laisser trouver par lui-même sa voie. Nous désirons façonner un être qui soit à notre image. Toute différence trop prononcée avec son enfant est vécue comme un drame familial. Nous souhaitons que nos enfants soient une partie de nous-mêmes, voire même notre double, en quelque sorte. Il est vrai que biologiquement ils possèdent la moitié du patrimoine génétique de la mère et la moitié de celui du père, mais les parents aimeraient bien qu'il en soit de même pour la transmission des qualités intellectuelles et morales. Ils oublient que le Vivant fait preuve d'une créativité absolue !
Par conséquent, ne souhaitons pas à nos enfants qu'ils nous ressemblent, car ils seront piégés comme nous l'avons été nous-mêmes. Mais quels sont les parents qui réfléchissent de cette façon-là ? Ils sont rares. Encourageons nos enfants à aller vers le Vivant, à aller d'eux-mêmes vers le Divin, afin qu'ils le réalisent encore plus que nous. Ceci est enseigné dans peu d'écoles – du moins jusqu'à présent -, parce que ce serait remettre en question les valeurs et les fondements de notre société ainsi que ce qui a été acquis au cours de notre éducation.
Aujourd'hui l'homme a besoin de retrouver tous ses attributs que Dieu a inscrits en lui dès la naissance du Premier Homme sur terre, comme le rappelle le Coran :
« Il apprit à Adam tous ses Noms. » (Coran, II, 31)
Un élément déclencheur est certainement nécessaire pour qu'il y parvienne. La guidance, c'est-à-dire l' « intuition guidée », peut jouer ce rôle ; encore faut-il en prendre conscience. Tous les êtres humains sont capables d' « intuition guidée » même si chacun l'appelle et la pense différemment ; elle est inhérente à notre être parce que nous émanons du Vivant en soi. Celui qui ne reconnaît pas en lui l'existence de cette guidance vit comme un mort-vivant. Il a beau mener une vie réussie sur le plan matériel, son intériorité est éteinte. Combien de personnes sont-elles apparemment vivantes de l'extérieur, mais, en réalité, mortes intérieurement ?
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faqir a écrit:
Assalam alaikoum
Je continue alors avec mon idéologie soufie.
Le Vivant et l'ego
Nous ne pouvons être réellement vivants que parce qu'Il est Vivant. Ce n'est pas la pensée détachée de cet attribut divin, qui fait subsister notre être et qui permet d'exprimer et de connaître toutes les potentialités existantes en nous, c'est Lui qui nous donne d'abord la vie et la maintient selon Son décret :
« C'est Dieu qui donne la vie et la mort. » (Coran, III, 156)
Dans la tradition soufie, l'expérience fondamentale de toute existence n'est pas celle du cogito cartésien qui fait de l'essence humaine une substance pensante mais c'est l'expérience unitive de prendre conscience de l'éternel Vivant que nous portons en nous. L'âme humaine ne surgit pas du néant mais du Vivant en soi et sa finalité est d'y retourner. Les hommes ont toujours eu tendance à faire de leur expérience subjective ou de leur aspiration personnelle un absolu.Le Cheikh al-'Alâwî fait ce constat dans ses Sagesses :
« Qui a raison, ou de la fleur imaginant Dieu comme un parfum ou d'Aristote concevant Dieu qui se pense éternellement ? Aristote et la fleur font la même démarche : l'un divinise sa pensée, l'autre ses effluves. Tous deux ont raison […] car Dieu est tout, et chaque partie n'ouvre sur Lui qu'un minuscule angle de vue. »
Aussi, les soufis avaient-ils pour habitude autrefois de prononcer d'abord la formule suivante : Je me réfugie auprès en Dieu contre (le mal de) la parole “Je” » lorsqu'ils s'exprimaient à la première personne du singulier. C'était une façon pour eux de reconnaître qu'ils étaient bien obligés de dire « je » mais, qu'en même temps, ils s'en méfiaient comme si Satan pouvait par ce biais s'exprimer à leur place.
C'est que dire « je » a pour effet de renforcer inconsciemment notre égocentrisme, de nous individualiser et d'isoler notre existence du reste du monde. Cette formule, apparemment anodine, nous apprend, en réalité, à fortifier notre ego au point, souvent, de voiler notre relation avec le Vivant en soi. Quand l'ego découvre les attributs que recèle son être, acceptera-t-il de reconnaître qu'ils sont d'origine divine ou va-t-il essayer de se les accaparer dans sa conscience individuelle? Sera-t-il capable de les restituer encore une fois dans la Conscience universelle ? Si la réponse est affirmative, alors la redécouverte par l'homme du Vivant en soi peut se réaliser.
Un jugement hâtif pourrait nous amener à considérer l'ego comme l'obstacle majeur à notre épanouissement et à notre réalisation. Pourtant, il ne s'agit pas de le détruire, nous en avons besoin pour nous construire. Il n'est pas, en lui-même, nocif ou négatif, mais il peut le devenir selon l'espace qu'il va occuper en nous. Il est, en tout cas, indispensable pour affirmer notre individualité. Nous sommes tous différents les uns des autres aussi bien du point de vue physiologique que psychologique. Il est ce qui permet de forger notre identité personnelle. Grâce à lui, nous pouvons savoir qui nous sommes et ramener les perceptions du monde extérieur à nous-mêmes.
Cependant, cet ego qui nous individualise correspond à l'état primaire de l'âme lorsque celle-ci est dominatrice. Il connaît une nouvelle étape dans son développement en se tournant vers la réflexion et en apprenant à discerner le vrai du faux et le bien du mal. Il n'est plus exclusivement soumis à ses instincts. Il correspond à l' « âme repentante ». S'il fait du mal, c'est pour le regretter tout aussitôt en se demandant comment il peut réparer sa faute. Enfin, au troisième niveau, l'ego passe par une nouvelle étape qui lui permet de se pacifier. Il correspond à l' « âme apaisée » capable désormais de trouver en elle le Vivant par Lui. C'est ce que la révélation coranique appelle « le retour vers le Seigneur », c'est-à-dire le retour vers l'éternel Vivant en nous.
Les trois niveaux du Vivant
L'ego a toujours été dans le Vivant. Mais selon son niveau de développement, il perçoit cet attribut divin différemment. Le premier niveau de l'ego nous donne à voir le Vivant au moyen des sens, le deuxième niveau nous limite à ce qu'il est capable d'en connaître par la réflexion, alors que le troisième niveau de l'âme pacifiée nous fait accéder au Vivant par Lui :
« Ô âme pacifiée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. » (Coran, LXXXIX, 28)
Le retour vers le Seigneur, c'est le retour vers le Vivant en nous.L'âme est à ce moment là totalement pacifiée. L'ego n'a pas complètement disparu, mais l'espace qu'il occupe s'est considérablement amoindri à mesure que l'être a accrû son développement spirituel.
Cela ne signifie pas que seule compte la dernière étape de son développement. Dans la tradition soufie, les sens ont un rôle très important à jouer dans la découverte du Vivant. Il est nécessaire de procéder de façon méthodique pour amener à éveiller la conscience de l'être. L'éveil des sens constitue l'étape obligatoire dans la méthode thérapeutique pour amener une personne à se libérer de sa souffrance car plus elle sera consciente de son environnement et d'elle-même, plus elle s'approchera du Vivant. Guérir consistera alors à Le reconnaître en toute chose.
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rifino nino a écrit:
Faqir, change de lecture c'est un conseil, Hamdoulillah les savants ont démontré la fausseté de la voie soufis, tu n'a qu'a voir les dégâts qu'il provoque ne serais ce qu'au Maroc mais aussi ailleurs dans le monde avec leurs mouvement qui n'appellent pas a l'Unicité d'Allah qui est la base de la croyances du musulmans!
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rifino nino a écrit:
Le soufisme dans la balance du coran et de la sounnah
Cheikh Muhammad Ibn Jamil Zinou