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Le Vivant
f
13 octobre 2013 23:16
Assalam alaikoum

Je mets en partage ce texte, que je poste en parties, du livre " Thérapie de l'âme " de cheikh Khaled Bentounès.






Le Vivant




Al-Hayy , le Vivant


S'aventurer plus loin dans l'expérience intérieure du divin en soi suppose de s'éveiller au Vivant et d'en connaître toute la richesse. Le verset du « Trône » que les musulmans récitent souvent – certains le récitent même tous les jours après chaque prière – est une invitation à vivre pleinement cet attribut divin :
« Dieu ! Il n'y a de Dieu que Lui : le Vivant ; celui qui subsiste par Lui-même (al-Qayyûm). » (Coran, II, 255)


Le Vivant est le plus essentiel des attributs divins dans le monde manifesté que l'homme ait reçu après que Dieu lui a confié son Dépôt (Amâna). Ibn 'Arabi note dans les Futûhât (IV, p.228) que « le degré du Vivant est le plus immense de tous les attributs divins puisqu'il est la condition préalable de l'existence de tous les attributs ». Si nous fondons notre relation au divin sur l'attribut du Vivant alors nous prendrons conscience que tout ce que vit, en nous et hors de nous, permet de le rencontrer. Envisager le divin comme le Vivant par excellence, c'est rendre toute chose vivante ! Il est possible de se hisser à un niveau de conscience extraordinaire en fonction de notre capacité à incarner en nous cette énergie du Vivant. Il ne s'agit pas de n'importe quel niveau de conscience, c'est le conscience en soi, celle qui anime la manifestation divine dans sa totalité. Celui qui cherche à accéder à un tel niveau de conscience doit avoir trouvé préalablement le Vivant immuable et universel en son être. Une fois qu'il aura découvert que la source et l'essence de la conscience du Vivant sont en lui-même, ses relations au monde et aux autres s'harmoniseront.

La question est donc de savoir dans quelle mesure nous sommes réellement vivants. Le Vivant qui nous anime est-il d'origine divine ou d'origine purement humaine ? Nous sommes vivants évidemment d'un point de vue biologique. Nos parents nous ont donné la vie et nous avons hérité de leur patrimoine génétique. À travers la reproduction sexuée la vie se transmet de génération en génération. Mais nous ne nous contentons pas de nous laisser vivre ; nous avons besoin d'agir par nous-mêmes et d'exprimer notre vie intérieure. Étant pourvu d'un intellect et d'une raison lui permettant de connaître la réalité et de discerner le vrai du faux, le bien du mal, l'homme n'est pas un être vivant comme les autres qui se contenterait de conserver sa vie ou d'accroître ses jouissances matérielles. Le Vivant auquel il peut avoir accès, et dont il est question ici, est une énergie divine qui transcende aussi bien la vie biologique que la vie psychique :
« C'est Lui le Vivant. Point de divinité à part Lui. » (Coran, XL, 65)

Découvrir en soi-même cet attribut essentiel de l'être permet d'appréhender instantanément les choses dans leur réalité véritable. Tout être humain porte en lui ce potentiel, mais rares sont ceux qui parviennent à l'actualiser. C'est généralement suite à un violent choc émotif, à de graves ennuis de santé ou encore à des situations de survie extrêmes que certaines personnes trouvent en elle cette énergie du Vivant qu'elles n'auraient jamais imaginé posséder en menant une vie ordinaire.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/10/13 23:21 par faqir.
s
14 octobre 2013 10:38
barakaAllah o fik pour le rappel
f
14 octobre 2013 13:19
Assalam alaikoum

De rien mon frère, que ce soit un rappel pour chacun, moi-même le premier, pour plus de conscience, pour plus d'action.
f
14 octobre 2013 23:25
Assalam alaikoum


Histoire de Salomon et de la fourmi


Le Vivant par Dieu ne se confond pas avec la nature originelle (fitra). Cet attribut divin ne s'individualise pas, il est le Vivant en soi, par quoi et en quoi tout existe, alors que la fitra se rapporte à un être individuel. Le Coran l'illustre souvent en faisant, par exemple, parler les animaux, la nature et toute la création comme c'est le cas pour la sourate « les fourmis ». Une fourmi voyant passer Salomon avec son armée appelle les autres fourmis et leur dit :
« Rentrez vite dans votre fourmilière car Salomon et son armée vont passer et vont vous écraser : ils ne vont pas vous voir. » (Coran, XXVII, 18)

Or, Salomon entend son appel et arrête son armée le temps que les fourmis puissent se mettre à l'abri. Cette histoire signifie qu'une autre relation est possible entre l'homme et la création dans la mesure où Salomon a pu entrer en communication avec la fourmi, ce qui va à l'encontre de l'expérience humaine la plus ordinaire. Le langage de la fourmi n'est pas celui de Salomon, et pourtant elle parle et se fait comprendre de lui ; il l'écoute et lui donne raison, il la reconnaît pour ce qu'elle est. Nous avons ici un exemple de ce que nous appelons le Vivant par Dieu.

Cette histoire est significative. Si le Coran la relate, c'est pour nous délivrer un enseignement. Salomon était l'être le plus réalisé de son époque, puisqu'il était Roi et Prophète. Il détenait au plus haut point le pouvoir temporel et spirituel. La tradition rapporte qu'il n'y avait pas alors de sagesse plus grande que la sienne. Or, il va être capable d'entendre ce tout petit insecte, de reconnaître en lui le Vivant par Dieu. La conscience du Vivant est tellement incarnée en Salomon qu'elle le fait accéder à l'universalité du langage de la création : il est capable d'entendre chaque être, de lui accorder de l'importance et de lui donner, de plus, raison. Rien de ce qui existe dans les cieux ou sur la terre n'existe hors de ce Vivant par excellence :
« Ne L'atteignent ni le sommeil, ni la somnolence, Lui appartient ce qui est dans les cieux et sur terre. » (Coran, II, 255)


Le langage des oiseaux


Lorsque l'alchimie du Vivant s'opère en l'homme, la création devient semblable à une symphonie musicale ou à une équation mathématique dont il est possible de déchiffrer et de comprendre le langage. Nous prenons conscience que nous ne faisons plus qu'un avec la création et que nous sommes capables de lire en elle tous les signes subtils qu'elle recèle :
« Certes la création des cieux et de la terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l'eau que Dieu fait descendre du ciel, par laquelle il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple qui raisonne. » (Coran, II, 164)

Dès que nous avons appris à l'école à compter de un à neuf et à réciter l'alphabet de a jusqu'à z, nous avons pu à la fois dénombrer les objets et reconnaître des mots. Un dialogue entre nous et le monde s'est instauré grâce à la maîtrise de ces langages. Nous avons découvert, d'une part, qu'avec les lettres, nous pouvions faire des mots et construire des phrases sensées à condition de respecter certaines règles grammaticales, d'autre part, qu'avec des chiffres, il était possible, en connaissant leurs propriétés, de faire des calculs exacts. Tout ce que nous savons a fait l'objet d'un apprentissage souvent laborieux.

Quand les scientifiques parlent de l'eau, ils ne se contentent pas de la désigner par un mot, ils la symbolisent par une formule chimique : H2O. Quand ils parlent de l'oxygène, de l'hydrogène ou encore du carbone, ils utilisent des symboles chimiques. En fait, tous les phénomènes que les scientifiques sont amenés à découvrir ou à observer peuvent être mis sous la forme d'un langage mathématique, chimique ou physique. Mais ce sont des langages crées de toutes pièces par l'homme lui-même, ils n'ont pas d'origine divine. Ainsi les physiciens inventent régulièrement des termes pour désigner les particules élémentaires qui viennent d'être découvertes. Ils élaborent aussi de nouvelles équations pour en connaître leurs propriétés.

En revanche, il existe un langage divin destiné aux créatures, se manifestant sous la forme de signes dans la création à ceux qui ont appris à en décoder le sens. C'est la maîtrise de ce langage divin qui a permis à Salomon d'entendre et de comprendre la fourmi. Le Coran fait mention de ce langage extraordinaire :
« Nous avons appris le langage des oiseaux et toutes les sagesses nous sont venues. » (Coran, XXVII, 16)

Tout être, qui reconnaît à l'instar de Salomon le Vivant en lui, accède au langage universel que parle la création. C'est une expérience extraordinaire par laquelle il est possible de retrouver la paix et la joie de vivre.

À l'opposé de cet état, nous avons des pathologies comme l'angoisse ou la dépression qui révèlent la perte de notre relation au Vivant. Les souffrances que nous ressentons résultent de l'oubli de cet attribut divin. Dès que l'être parvient à restaurer en lui cette relation, tout répond présent. Il sera plus vigilant à tout ce qui se manifeste à lui et lui arrive dans sa vie quotidienne. C'est un état très profond qui nécessite de ne plus être dans l'inconscience du Vivant. Une communication s'instaure alors entre l'être et celui qui se manifeste sous d'innombrables formes aussi bien sensibles que subtiles. Tout fait alors sens pour une conscience de plus en plus attentive aux signes qui se font jour dans la création.

Le jour où il nous sera permis de faire l'expérience de cet état à la portée de tous, soyons reconnaissants envers le Créateur pour éviter de croire qu'elle nous appartient en propre.
f
15 octobre 2013 22:17
Assalam alaikoum


L'inné et l'acquis


La difficulté que l'homme éprouve à renouer avec cet attribut divin vient du fait que la société invite à cultiver davantage la périphérie de l'être plutôt que son centre ; elle nous piège en fortifiant ce qui est acquis par notre conditionnement culturel en nous faisant oublier les attributs divins innés en tout homme :
« Toute âme est l'otage ce ce qu'elle acquis. » (Coran, LXXIV, 38)

La première chose qu'un enfant fait en venant au monde est de pousser un cri pour pouvoir respirer et se maintenir en vie. Bien que le Vivant soit inné en nous, nous le dissimulons par l'acquis social, intellectuel, religieux ou encore philosophique.
L'éducation dispensée aux enfants dans nos sociétés joue un rôle déterminant dans le voilement de l'inné. Or, la nature originelle (fitra) de l'homme possède en elle une prédisposition à connaître que l'éducation va, par la suite, orienter vers un sens plutôt qu'un autre. Certes, il est pratiquement impossible de laisser un enfant sans lui donner une instruction. Ce serait l'empêcher de développer en lui ses facultés physiques et intellectuelles qui feront de lui un être humain. Cependant, que faisons-nous la plupart du temps quand nous instruisons ?
Nous recouvrons sa nature vierge de l'enfant en lui disant ce qu'il a à faire, à dire ou à penser. Il est pris très tôt en charge par un système de valeurs et des pratiques qui lui ont été transmises par ses parents ou la société. Cela est somme toute normale et bénéfique pour son épanouissement sauf si nous cherchons, en tant que parents, à le modeler en fonction de nos propres ambitions, de nos expériences ou encore de nos regrets au lieu de le laisser trouver par lui-même sa voie. Nous désirons façonner un être qui soit à notre image. Toute différence trop prononcée avec son enfant est vécue comme un drame familial. Nous souhaitons que nos enfants soient une partie de nous-mêmes, voire même notre double, en quelque sorte. Il est vrai que biologiquement ils possèdent la moitié du patrimoine génétique de la mère et la moitié de celui du père, mais les parents aimeraient bien qu'il en soit de même pour la transmission des qualités intellectuelles et morales. Ils oublient que le Vivant fait preuve d'une créativité absolue !

Par conséquent, ne souhaitons pas à nos enfants qu'ils nous ressemblent, car ils seront piégés comme nous l'avons été nous-mêmes. Mais quels sont les parents qui réfléchissent de cette façon-là ? Ils sont rares. Encourageons nos enfants à aller vers le Vivant, à aller d'eux-mêmes vers le Divin, afin qu'ils le réalisent encore plus que nous. Ceci est enseigné dans peu d'écoles – du moins jusqu'à présent -, parce que ce serait remettre en question les valeurs et les fondements de notre société ainsi que ce qui a été acquis au cours de notre éducation.

Aujourd'hui l'homme a besoin de retrouver tous ses attributs que Dieu a inscrits en lui dès la naissance du Premier Homme sur terre, comme le rappelle le Coran :
« Il apprit à Adam tous ses Noms. » (Coran, II, 31)

Un élément déclencheur est certainement nécessaire pour qu'il y parvienne. La guidance, c'est-à-dire l' « intuition guidée », peut jouer ce rôle ; encore faut-il en prendre conscience. Tous les êtres humains sont capables d' « intuition guidée » même si chacun l'appelle et la pense différemment ; elle est inhérente à notre être parce que nous émanons du Vivant en soi. Celui qui ne reconnaît pas en lui l'existence de cette guidance vit comme un mort-vivant. Il a beau mener une vie réussie sur le plan matériel, son intériorité est éteinte. Combien de personnes sont-elles apparemment vivantes de l'extérieur, mais, en réalité, mortes intérieurement ?
r
16 octobre 2013 23:07
Faqir tu devrait arreter avec ton ideologie soufie.....

des freres sur ce forum t'on déjà montrer tes erreurs réforme toi!



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/10/13 23:08 par rifino nino.
f
16 octobre 2013 23:31
Assalam alaikoum

Je continue alors avec mon idéologie soufie.






Le Vivant et l'ego


Nous ne pouvons être réellement vivants que parce qu'Il est Vivant. Ce n'est pas la pensée détachée de cet attribut divin, qui fait subsister notre être et qui permet d'exprimer et de connaître toutes les potentialités existantes en nous, c'est Lui qui nous donne d'abord la vie et la maintient selon Son décret :
« C'est Dieu qui donne la vie et la mort. » (Coran, III, 156)

Dans la tradition soufie, l'expérience fondamentale de toute existence n'est pas celle du cogito cartésien qui fait de l'essence humaine une substance pensante mais c'est l'expérience unitive de prendre conscience de l'éternel Vivant que nous portons en nous. L'âme humaine ne surgit pas du néant mais du Vivant en soi et sa finalité est d'y retourner. Les hommes ont toujours eu tendance à faire de leur expérience subjective ou de leur aspiration personnelle un absolu.Le Cheikh al-'Alâwî fait ce constat dans ses Sagesses :
« Qui a raison, ou de la fleur imaginant Dieu comme un parfum ou d'Aristote concevant Dieu qui se pense éternellement ? Aristote et la fleur font la même démarche : l'un divinise sa pensée, l'autre ses effluves. Tous deux ont raison […] car Dieu est tout, et chaque partie n'ouvre sur Lui qu'un minuscule angle de vue. »

Aussi, les soufis avaient-ils pour habitude autrefois de prononcer d'abord la formule suivante : Je me réfugie auprès en Dieu contre (le mal de) la parole “Je” » lorsqu'ils s'exprimaient à la première personne du singulier. C'était une façon pour eux de reconnaître qu'ils étaient bien obligés de dire « je » mais, qu'en même temps, ils s'en méfiaient comme si Satan pouvait par ce biais s'exprimer à leur place.
C'est que dire « je » a pour effet de renforcer inconsciemment notre égocentrisme, de nous individualiser et d'isoler notre existence du reste du monde. Cette formule, apparemment anodine, nous apprend, en réalité, à fortifier notre ego au point, souvent, de voiler notre relation avec le Vivant en soi. Quand l'ego découvre les attributs que recèle son être, acceptera-t-il de reconnaître qu'ils sont d'origine divine ou va-t-il essayer de se les accaparer dans sa conscience individuelle? Sera-t-il capable de les restituer encore une fois dans la Conscience universelle ? Si la réponse est affirmative, alors la redécouverte par l'homme du Vivant en soi peut se réaliser.
Un jugement hâtif pourrait nous amener à considérer l'ego comme l'obstacle majeur à notre épanouissement et à notre réalisation. Pourtant, il ne s'agit pas de le détruire, nous en avons besoin pour nous construire. Il n'est pas, en lui-même, nocif ou négatif, mais il peut le devenir selon l'espace qu'il va occuper en nous. Il est, en tout cas, indispensable pour affirmer notre individualité. Nous sommes tous différents les uns des autres aussi bien du point de vue physiologique que psychologique. Il est ce qui permet de forger notre identité personnelle. Grâce à lui, nous pouvons savoir qui nous sommes et ramener les perceptions du monde extérieur à nous-mêmes.
Cependant, cet ego qui nous individualise correspond à l'état primaire de l'âme lorsque celle-ci est dominatrice. Il connaît une nouvelle étape dans son développement en se tournant vers la réflexion et en apprenant à discerner le vrai du faux et le bien du mal. Il n'est plus exclusivement soumis à ses instincts. Il correspond à l' « âme repentante ». S'il fait du mal, c'est pour le regretter tout aussitôt en se demandant comment il peut réparer sa faute. Enfin, au troisième niveau, l'ego passe par une nouvelle étape qui lui permet de se pacifier. Il correspond à l' « âme apaisée » capable désormais de trouver en elle le Vivant par Lui. C'est ce que la révélation coranique appelle « le retour vers le Seigneur », c'est-à-dire le retour vers l'éternel Vivant en nous.


Les trois niveaux du Vivant


L'ego a toujours été dans le Vivant. Mais selon son niveau de développement, il perçoit cet attribut divin différemment. Le premier niveau de l'ego nous donne à voir le Vivant au moyen des sens, le deuxième niveau nous limite à ce qu'il est capable d'en connaître par la réflexion, alors que le troisième niveau de l'âme pacifiée nous fait accéder au Vivant par Lui :
« Ô âme pacifiée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. » (Coran, LXXXIX, 28)

Le retour vers le Seigneur, c'est le retour vers le Vivant en nous.L'âme est à ce moment là totalement pacifiée. L'ego n'a pas complètement disparu, mais l'espace qu'il occupe s'est considérablement amoindri à mesure que l'être a accrû son développement spirituel.
Cela ne signifie pas que seule compte la dernière étape de son développement. Dans la tradition soufie, les sens ont un rôle très important à jouer dans la découverte du Vivant. Il est nécessaire de procéder de façon méthodique pour amener à éveiller la conscience de l'être. L'éveil des sens constitue l'étape obligatoire dans la méthode thérapeutique pour amener une personne à se libérer de sa souffrance car plus elle sera consciente de son environnement et d'elle-même, plus elle s'approchera du Vivant. Guérir consistera alors à Le reconnaître en toute chose.
17 octobre 2013 11:14
Citation
faqir a écrit:
Assalam alaikoum


L'inné et l'acquis


La difficulté que l'homme éprouve à renouer avec cet attribut divin vient du fait que la société invite à cultiver davantage la périphérie de l'être plutôt que son centre ; elle nous piège en fortifiant ce qui est acquis par notre conditionnement culturel en nous faisant oublier les attributs divins innés en tout homme :
« Toute âme est l'otage ce ce qu'elle acquis. » (Coran, LXXIV, 38)

La première chose qu'un enfant fait en venant au monde est de pousser un cri pour pouvoir respirer et se maintenir en vie. Bien que le Vivant soit inné en nous, nous le dissimulons par l'acquis social, intellectuel, religieux ou encore philosophique.
L'éducation dispensée aux enfants dans nos sociétés joue un rôle déterminant dans le voilement de l'inné. Or, la nature originelle (fitra) de l'homme possède en elle une prédisposition à connaître que l'éducation va, par la suite, orienter vers un sens plutôt qu'un autre. Certes, il est pratiquement impossible de laisser un enfant sans lui donner une instruction. Ce serait l'empêcher de développer en lui ses facultés physiques et intellectuelles qui feront de lui un être humain. Cependant, que faisons-nous la plupart du temps quand nous instruisons ?
Nous recouvrons sa nature vierge de l'enfant en lui disant ce qu'il a à faire, à dire ou à penser. Il est pris très tôt en charge par un système de valeurs et des pratiques qui lui ont été transmises par ses parents ou la société. Cela est somme toute normale et bénéfique pour son épanouissement sauf si nous cherchons, en tant que parents, à le modeler en fonction de nos propres ambitions, de nos expériences ou encore de nos regrets au lieu de le laisser trouver par lui-même sa voie. Nous désirons façonner un être qui soit à notre image. Toute différence trop prononcée avec son enfant est vécue comme un drame familial. Nous souhaitons que nos enfants soient une partie de nous-mêmes, voire même notre double, en quelque sorte. Il est vrai que biologiquement ils possèdent la moitié du patrimoine génétique de la mère et la moitié de celui du père, mais les parents aimeraient bien qu'il en soit de même pour la transmission des qualités intellectuelles et morales. Ils oublient que le Vivant fait preuve d'une créativité absolue !

Par conséquent, ne souhaitons pas à nos enfants qu'ils nous ressemblent, car ils seront piégés comme nous l'avons été nous-mêmes. Mais quels sont les parents qui réfléchissent de cette façon-là ? Ils sont rares. Encourageons nos enfants à aller vers le Vivant, à aller d'eux-mêmes vers le Divin, afin qu'ils le réalisent encore plus que nous. Ceci est enseigné dans peu d'écoles – du moins jusqu'à présent -, parce que ce serait remettre en question les valeurs et les fondements de notre société ainsi que ce qui a été acquis au cours de notre éducation.

Aujourd'hui l'homme a besoin de retrouver tous ses attributs que Dieu a inscrits en lui dès la naissance du Premier Homme sur terre, comme le rappelle le Coran :
« Il apprit à Adam tous ses Noms. » (Coran, II, 31)

Un élément déclencheur est certainement nécessaire pour qu'il y parvienne. La guidance, c'est-à-dire l' « intuition guidée », peut jouer ce rôle ; encore faut-il en prendre conscience. Tous les êtres humains sont capables d' « intuition guidée » même si chacun l'appelle et la pense différemment ; elle est inhérente à notre être parce que nous émanons du Vivant en soi. Celui qui ne reconnaît pas en lui l'existence de cette guidance vit comme un mort-vivant. Il a beau mener une vie réussie sur le plan matériel, son intériorité est éteinte. Combien de personnes sont-elles apparemment vivantes de l'extérieur, mais, en réalité, mortes intérieurement ?

Aleykoum salam

Sur ce point, il vise juste.
r
17 octobre 2013 13:16
Citation
faqir a écrit:
Assalam alaikoum

Je continue alors avec mon idéologie soufie.






Le Vivant et l'ego


Nous ne pouvons être réellement vivants que parce qu'Il est Vivant. Ce n'est pas la pensée détachée de cet attribut divin, qui fait subsister notre être et qui permet d'exprimer et de connaître toutes les potentialités existantes en nous, c'est Lui qui nous donne d'abord la vie et la maintient selon Son décret :
« C'est Dieu qui donne la vie et la mort. » (Coran, III, 156)

Dans la tradition soufie, l'expérience fondamentale de toute existence n'est pas celle du cogito cartésien qui fait de l'essence humaine une substance pensante mais c'est l'expérience unitive de prendre conscience de l'éternel Vivant que nous portons en nous. L'âme humaine ne surgit pas du néant mais du Vivant en soi et sa finalité est d'y retourner. Les hommes ont toujours eu tendance à faire de leur expérience subjective ou de leur aspiration personnelle un absolu.Le Cheikh al-'Alâwî fait ce constat dans ses Sagesses :
« Qui a raison, ou de la fleur imaginant Dieu comme un parfum ou d'Aristote concevant Dieu qui se pense éternellement ? Aristote et la fleur font la même démarche : l'un divinise sa pensée, l'autre ses effluves. Tous deux ont raison […] car Dieu est tout, et chaque partie n'ouvre sur Lui qu'un minuscule angle de vue. »

Aussi, les soufis avaient-ils pour habitude autrefois de prononcer d'abord la formule suivante : Je me réfugie auprès en Dieu contre (le mal de) la parole “Je” » lorsqu'ils s'exprimaient à la première personne du singulier. C'était une façon pour eux de reconnaître qu'ils étaient bien obligés de dire « je » mais, qu'en même temps, ils s'en méfiaient comme si Satan pouvait par ce biais s'exprimer à leur place.
C'est que dire « je » a pour effet de renforcer inconsciemment notre égocentrisme, de nous individualiser et d'isoler notre existence du reste du monde. Cette formule, apparemment anodine, nous apprend, en réalité, à fortifier notre ego au point, souvent, de voiler notre relation avec le Vivant en soi. Quand l'ego découvre les attributs que recèle son être, acceptera-t-il de reconnaître qu'ils sont d'origine divine ou va-t-il essayer de se les accaparer dans sa conscience individuelle? Sera-t-il capable de les restituer encore une fois dans la Conscience universelle ? Si la réponse est affirmative, alors la redécouverte par l'homme du Vivant en soi peut se réaliser.
Un jugement hâtif pourrait nous amener à considérer l'ego comme l'obstacle majeur à notre épanouissement et à notre réalisation. Pourtant, il ne s'agit pas de le détruire, nous en avons besoin pour nous construire. Il n'est pas, en lui-même, nocif ou négatif, mais il peut le devenir selon l'espace qu'il va occuper en nous. Il est, en tout cas, indispensable pour affirmer notre individualité. Nous sommes tous différents les uns des autres aussi bien du point de vue physiologique que psychologique. Il est ce qui permet de forger notre identité personnelle. Grâce à lui, nous pouvons savoir qui nous sommes et ramener les perceptions du monde extérieur à nous-mêmes.
Cependant, cet ego qui nous individualise correspond à l'état primaire de l'âme lorsque celle-ci est dominatrice. Il connaît une nouvelle étape dans son développement en se tournant vers la réflexion et en apprenant à discerner le vrai du faux et le bien du mal. Il n'est plus exclusivement soumis à ses instincts. Il correspond à l' « âme repentante ». S'il fait du mal, c'est pour le regretter tout aussitôt en se demandant comment il peut réparer sa faute. Enfin, au troisième niveau, l'ego passe par une nouvelle étape qui lui permet de se pacifier. Il correspond à l' « âme apaisée » capable désormais de trouver en elle le Vivant par Lui. C'est ce que la révélation coranique appelle « le retour vers le Seigneur », c'est-à-dire le retour vers l'éternel Vivant en nous.


Les trois niveaux du Vivant


L'ego a toujours été dans le Vivant. Mais selon son niveau de développement, il perçoit cet attribut divin différemment. Le premier niveau de l'ego nous donne à voir le Vivant au moyen des sens, le deuxième niveau nous limite à ce qu'il est capable d'en connaître par la réflexion, alors que le troisième niveau de l'âme pacifiée nous fait accéder au Vivant par Lui :
« Ô âme pacifiée ! Retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. » (Coran, LXXXIX, 28)

Le retour vers le Seigneur, c'est le retour vers le Vivant en nous.L'âme est à ce moment là totalement pacifiée. L'ego n'a pas complètement disparu, mais l'espace qu'il occupe s'est considérablement amoindri à mesure que l'être a accrû son développement spirituel.
Cela ne signifie pas que seule compte la dernière étape de son développement. Dans la tradition soufie, les sens ont un rôle très important à jouer dans la découverte du Vivant. Il est nécessaire de procéder de façon méthodique pour amener à éveiller la conscience de l'être. L'éveil des sens constitue l'étape obligatoire dans la méthode thérapeutique pour amener une personne à se libérer de sa souffrance car plus elle sera consciente de son environnement et d'elle-même, plus elle s'approchera du Vivant. Guérir consistera alors à Le reconnaître en toute chose.

Salam aleykoum

j'ai surligner des paroles en rouge et je te met en parallèle une fatwa d'un savant de cheikh As-Souhaimy concernant Une parole de Mohamed Hassan

Muhammad Hassan :

"Allah est mon Seigneur et je ne veux rien d'autre que Lui,

y a-t-il une véritable existence autre que Lui!

Le soleil et la lune font partie de la lumière de Sa sagesse, et les océans et la terre font partie de ses larges dons"


Question :

Dans cette parole, il y a-t-il une erreur de croyance ? :

"Allah est mon Seigneur et je ne veux rien d'autre que Lui,

y a-t-il une véritable existence autre que Lui!"

Réponse :

Oui, plutôt il y a une erreur dans la croyance, une très grosse erreur.

Celui donc qui prononce cette parole, doit être averti car il ne comprend peut être pas le sens de ce qu'il dit ou vers quoi mène cette parole.

La parole qui est : "y a-t-il une véritable existence autre que Lui!"

Il a dit quoi ?, répète la parole.

Questionneur :

"Allah est mon Seigneur et je ne veux rien d'autre que Lui,

y a-t-il une véritable existence autre que Lui!"

Cheikh :

"y a-t-il une véritable existence autre que Lui!" : Ceci est la parole de al waHdatu al Wujud (l'unicité de l'existence, appelé panthéisme, ou monisme)

Et c'est la croyance d'ibn 'Arabi (1), ibn al Faragh, ibn Sab'in et al Farabi et d'autres parmi les leaders du panthéisme qui disent "le serviteur est le Seigneur et le Seigneur est le serviteur" et qu'il n'y a pas de réel existence si ce n'est Allah l'exalté.


Donc tout ce que vous témoignez, voyez, sentez, goutez, et toucher, c'est Allah l'exalté !

Un des théoriciens a décidé, un des écrivains ignorants de cette époque, dans la parole d'Allah l'exalté, sourate "al ikhlas" dans le tafsir qui est appelé "fi dhilal al Qur'an" (dans l'ombre du Qur'an) (2)

Et également selon la parole d'Allah l'exalté (traduction rapprochée):

"Dis: «Qu’y a-t-il de plus grand en fait de témoignage?» Dis: «Allah est témoin entre moi et vous»" (sourate les bestiaux 6 verset 19)

Donc cette parole est plus grande que la parole de Fir'awn qui a dit "je suis votre Seigneur le plus grand", plus horrible que celle-ci.

Et également ibn 'Arabi a dit "que Fir'awn était plus guidé que Moussa lorsqu'il a dit "je suis votre Seigneur le plus grand".

Car Fir'awn a atteint la vérité, qui ne l'a pas atteint alors ? Qui ? Moussa (paix sur Lui).

Et ceux qui croient en al Wahdat al Woujoud (l'unicité de l'existence) sont toujours présent de nos jours. Parmi eux il y a Mustapha Mahmoud qui détermine sans cesse parmi ses découvertes scientifiques que tout ce que nous voyons est Allah.

Et certaines personnes se font dupés par lui et son éblouissement

Nous devons donc être avertis de ceci car cette parole, la personne qui applique cette parole, on doit lui enseigner et avertir ; Et s'il ne veut pas s'en repentir, il est donc parmi ceux qui croient en cette chose et nous demandons refuge auprès d'Allah.
f
17 octobre 2013 23:34
Assalam alaikoum


C'est du n'importe quoi. Parler du Vivant en nous, n'est de signification d'une quelconque assimilation, mais que nous ne pouvons être, exister, sans lui, hors lui, c'est par lui, et en lui, que nous existons, et comme il a été dans ce texte (voir Histoire de Salomon et de la fourmi ) : " rien de ce qui existe dans les cieux ou sur la terre n'existe hors de ce Vivant par excellence ", et c'est dans ce sens, de transcendance, et non dans le sens d'une quelconque assimilation (panthéisme), qu'on peut comprendre qu'il n'y a de véritable existence autre que Dieu.





La guérison par le Vivant


Le véritable enjeu pour le thérapeute est de parvenir à guérir le vivant malade et affaibli par le Vivant en soi. Quand une personne est atteinte, par exemple d'un virus, elle va se soigner en suivant le traitement que lui a prescrit son médecin. Une fois ingérés, les médicaments produisent des réactions physiologiques et chimiques dans l'organisme qui vont avoir pour effet de soigner les parties malades de notre corps ; les substances médicamenteuses ont alors pour rôle d'aider le vivant malade à retrouver son équilibre. Que nous considérions le virus ou les molécules chimiques qui composent les médicaments, nous restons encore et toujours dans la chaîne du vivant. Et dès que nous voyons la réalité différemment, c'est-à-dire dès que nous oublions de nous relier à la source d'où émane toute vie, nous amorçons alors un processus inverse de mort spirituelle. Comme le dit Abraham dans le Coran (XXVI, 79-81) :
« Et c'est Lui qui me nourrit et me donne à boire ;
Et quand je suis malade, c'est Lui qui me guérit,
Et qui me fera mourir, puis me redonnera la vie [...] »


Certes, nous continuons d'être vivants par la consommation du vivant, laquelle se limite à l'entretien du corps biologique comme nous pouvons l'observer chez n'importe quel animal. Mais si nous voulons jouir du potentiel du vivant que nous possédons en nous et qui nous a été donné, nous devons prendre conscience du lien qui nous rattache à la source de l'éternel Vivant pour puiser l'énergie qui nourrit à la fois notre corps et notre esprit. C'est en nous détournant de cette source vivifiante que l'effet contraire va s'enclencher. Nous serons contraints de subir le processus du temps, qui apporte avec lui son cortège de maux, en nous conduisant irréversiblement vers la mort. Appréhender sa vie dans une perspective uniquement terrestre et matérielle lui fait perdre tout son sens et toute sa valeur. Chaque jour qui passe, chaque instant qui s'écoule, nous rapproche un peu plus, avec angoisse, de l'échéance fatale.


Le désir du Vivant


L'avenir de l'homme dépend de la place faite au Vivant dans l'éducation d'éveil. Dans une société où cet attribut divin n'est plus le centre d'intérêt vers lequel convergent toutes nos actions et les fondements de la religion ou de la philosophie, la vie est altérée, triste et monotone. Elle laisse place uniquement à une société anarchique où les individus s'adonnent principalement à des activités périphériques.
La perte de la relation au Vivant en soi suscite chez l'être des désirs innombrables. Pour remplacer le désir principal du Vivant, nous cherchons à en assouvir de vains qui sans cesse s'accroissent. L'homme croit pouvoir combler ce manque qui le fait souffrir en mettant son intelligence inventive au service de ses désirs corporels et matériels. Malheureusement pour lui, rien ne semble pouvoir combler le vide intérieur qu'il ressent ; sa vie se transforme bientôt en une course effrénée à la possession. Bien que le désir du Vivant reste fondamental chez l'homme, dès qu'il en perd la trace, il ne se préoccupe plus d'être ou de mieux-être mais d'avoir et de paraître.
Mais rien ne saurait épuiser l'énergie du Vivant qui anime en permanence toute la réalité. Même lorsque nous avons l'impression qu'elle s'est retirée de nos vies, elle reste présente parmi nous et elle peut être réactivée à tout moment. Si nous prenons le cas des relations amoureuses, c'est encore sa présence qui unit l'homme et la femme. Le désir de construire une famille n'est rien d'autre que cette énergie du Vivant. Cette dernière se manifeste aussi dans les relations affectives que les parents entretiennent avec leurs enfants, leur amour se transformant, parfois, en amour possessif et problématique. Nous recherchons à travers l'autre la partie qui nous manque, et il nous arrive de tomber dans la souffrance et la désillusion...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/10/13 23:35 par faqir.
f
18 octobre 2013 23:25
Assalam alaikoum


L'expérience spirituelle de la mort-résurrection


Mais comment aller de nous-mêmes au divin ? Comment renaître à l'inné ? Dans le soufisme, les personnes qui se sentaient prêtes à entreprendre une telle démarche se mettaient en retraite dans une caverne. Cela s'est passé de cette façon pour le prophète Mohammed (s.s.p.). Or, qu'est-ce qu'une caverne ? C'est aussi une tombe. Celui qui y entre avec son individualité en ressort complètement transformé. La transformation qui s'opère entre le moment où il entre dans cette matrice, dans cette Terre Mère, et le moment où il en sort est le résultat d'une mort-résurrection :
« […] Il lui donne la mort et le met au tombeau ;
Puis Il le ressuscita quand Il voudra. »
(Coran, LXXX, 21-22)

Dans les montagnes de Kabylie, ces retraites spirituelles (khalwâ) se passaient dans des grottes, toujours dans des lieux inhospitaliers et retirés. On observe le même phénomène dans toutes les traditions spirituelles.
Il s'agit pour celui qui s'engage dans une voie spirituelle d'accepter de mourir à l'acquis pour faire renaître l'inné. Cette expérience spirituelle est qualifiée de mort-résurrection. Pour faire triompher le Vivant en soi, l'être humain doit s'exercer à mourir au monde.
Sans la mort des passions négatives de l'ego aucune renaissance spirituelle de l'être n'est possible. C'est une réalité dont nous ne parlons plus aujourd'hui. Nous assistons pratiquement à l'inverse dans nos sociétés dans la mesure où tout est fait pour renforcer une attitude égotique. En général, les institutions sont faites pour conserver et transmettre l'acquis et, ce faisant, elles contribuent à atrophier l'inné. Le système des examens en est l'exemple typique. La société se refuse de faire vivre l'homme en dehors d'un système qui l'empêcherait d'avoir prise sur lui. Vivre dans l'inné libérateur de tout conditionnement psychologique et social implique une telle remise en question des valeurs et des fondements de sociétés et des États qu'il est préférable d'en cacher l'existence. Mais en refusant cette voie de la délivrance, de l'autonomie et de l'affranchissement nous laissons place alors à une multitude de désirs insatiables qui tissent la trame d'un monde de valeurs superficielles fait d'angoisses, de contrariétés et de compétition. Bien que nous ne soyons pas toujours satisfaits de la vie que nous menons, nous ne cherchons pas à en modifier le cours car nous nous laissons bercer par la vaine espérance que nous serons plus heureux demain qu'aujourd'hui grâce à la réalisation de nos ambitions personnelles.
N'oublions pas que le Vivant demeure toujours vivant même quand nous nous en détournons pour gaspiller toute notre énergie dans des activités superflues et stressantes. Il n'est donc pas diminué par quoi que ce soit. Le Vivant est immuable puisqu'il est, par définition, « celui qui subsiste par lui-même ». Il n'est donc pas moins présent dans nos sociétés que dans celles du passé, mais il est certainement plus occulté actuellement en raison de modes de vie plus centrés sur la réussite sociale et matérielle que sur l'épanouissement intérieur.
f
19 octobre 2013 22:30
Assalam alaikoum



Le Vivant dans l'hindouisme


Voyons comment l'âme est définie dans une tradition autre que celle de l'islam. René Guenon nous apprend dans ses études sur les doctrines hindoues, et plus particulièrement celle concernant le Vêdânta, que l'âme est vivante. L' « âme vivante » (jîvâtmâ) est la manifestation particulière du principe suprême, le « Soi » (Brahma). Nous sommes dans l'une des plus vieilles traditions philosophiques et religieuses du monde où cohabite une multitude de divinités sans qu'elles remettent en question l'existence d'un principe unique les transcendant toutes. Brahma est l'un des noms qui exprime dans l'hindouisme le Nom divin le plus subtil, celui par lequel tout procède, et notamment l'individualité. Dans cette tradition, le « moi individuel » n'est que le reflet dans le monde crée du Soi éternel. René Guenon souligne que dans les doctrines orientales, la personnalité humaine ne correspond pas à la notion d'individualité dans laquelle l'a confinée l'état d'esprit moderne. La notion d'individualité est en fait fictive, ce n'est qu'un reflet du Soi plus essentiel :
« Le “Soi” est le principe transcendant et permanent dont l'être manifesté, l'être humain par exemple, n'est qu'une modification transitoire et contingente, modification qui ne saurait d'ailleurs aucunement affecter le principe. »

La philosophie moderne ramène l'être humain à sa seule perspective individuelle faisant ainsi de son activité mentale le siège de la conscience. Il se voit réduit à son « moi » individuel ou collectif alors que celui-ci n'est jamais que la manifestation la plus périphérique de l'être. Cette confusion qui règne entre une faculté qui lui est tout à fait spécifique, communément désignée en philosophie par la raison, et les états illimités de sa conscience est à l'origine d'une incompréhension quant à la réalité d'une connaissance et d'une expérience métaphysiques. On finit par rendre l'intellect prisonnier d'un système autosuffisant et fermé à toute transcendance qui l'éloigne du Vivant en soi. En ne rattachant pas la conscience à son centre vital immuable et éternel, l'homme s'interdit de découvrir et de connaître les possibilités plus subtiles et universelles qu'elle recèle. Aussi, est-il dans le monde moderne semblable à un mort-vivant d'un point de vue spirituel, étant donné qu'il vit séparé de l'essence même de la Vie.

Cette brève incursion dans la spiritualité védantine permet de montrer à quel point les traditions spirituelles sont porteuses d'une vérité universelle. Que nous nous tournions vers la tradition soufie ou hindouiste, il nous est donné la possibilité de nous réconcilier avec un enseignement immémorial et de nous rappeler l'essence même de l'âme humaine. Celle-ci procède du principe divin suprême : le Vivant en soi, et elle se manifeste et se matérialise en un nombre indéfini d'états de conscience au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de son principe initial.
b
19 octobre 2013 22:41
Essalam alaykoum
Merci pour ce sujet trés spirituel, trés mystique et avec différents approches
Djazaka Allahou khayran Maitre Faqir
f
20 octobre 2013 01:40
Assalam alaikoum

Wa anta ahlu-ljazâ' mon frère, et à l'occasion, je ne suis pas maître, mais simplement faqir.
r
20 octobre 2013 17:00
Faqir, change de lecture c'est un conseil, Hamdoulillah les savants ont démontré la fausseté de la voie soufis, tu n'a qu'a voir les dégâts qu'il provoque ne serais ce qu'au Maroc mais aussi ailleurs dans le monde avec leurs mouvement qui n'appellent pas a l'Unicité d'Allah qui est la base de la croyances du musulmans!

Le soufisme dans la balance du coran et de la sounnah
Cheikh Muhammad Ibn Jamil Zinou

Les soufis croient à l'unité de «l'existence», en d'autres termes, ils ne considèrent pas que dans cet univers il y ait un créateur et des créatures, tout être est créature et tout créateur est Allah. Leur chef Ibn Arabi qui est enterré à Damas a composé ces vers :

Le serviteur est Seigneur, et le Seigneur est serviteur

Que je désire connaître qui est le redevable

Si je dis: c'est le serviteur, ce sera la vérité

Et si je dis le Seigneur, pourquoi devrai-je être redevable?




===>la suite ici:
[3ilm.char3i.over-blog.com]
f
20 octobre 2013 22:16
Assalam alaikoum

Merci pour le conseil, et s'il y a un conseil à te donner, ne te hâte pas dans le jugement.








Le divin comme Tout-Autre


Dès que nous parlons du Vivant, retrouvons notre place et notre rôle à travers Lui, sinon tout devient incompréhensible. La difficulté à laquelle est confronté l'être humain dans son rapport au Divin est qu'il fait l'expérience d'une altérité radicale, il est mis face au Tout-Autre que lui. Dans ce cas, comment un être relatif et borné peut-il faire d'une absolue transcendance une partie de lui-même (immanence-transcendance, Tout-Autre)?
« Il est avec vous où que vous soyez. » (Coran, LIV, 4)

L'allégation coranique : « Il est avec vous où que vous soyez », est impossible d'un point de vue religieux (purement exotérique)! Il se joue ici une véritable difficulté pour les commentaires exotériques du Coran ; ils buttent sur ce type de verset, ils préfèrent le reformuler à leur manière : « Il est avec vous par Sa science ». Mais pourquoi « par Sa science » ? Pourquoi maquiller la vérité ?
C'est une façon pour l'homme de garder la mainmise sur l'autre et sur sa pensée. Or, si le Vivant en soi, qui est un attribut divin essentiel, est le même qui se trouve en nous, le vivant qui nous anime, c'est Lui. Il n'y a donc rien d'autre que Lui (c'est par Lui que nous existons, que nous sommes). Ne pas vouloir le reconnaître, c'est se détourner de cette réalité ultime pour vivre comme un mort-vivant. Le plus extraordinaire, c'est que nous n'avons même pas à Le chercher puisqu'Il est ce qui subsiste par Lui-même ! Chercher le Vivant est encore une façon de le fuir et de l'éloigner car nous introduisons en nous de la dualité. Ce qui retient l'homme de le reconnaître, c'est son orgueil qui se place entre lui et le Réel vrai (al-Haqq) et le maintient dans l'illusion qu'il est le seul maître de son destin. Si nous sommes capables de dépasser notre suffisance, de transcender notre condition humaine, alors tout se révélera sous l'angle du Vivant.
b
20 octobre 2013 22:24
Citation
rifino nino a écrit:
Faqir, change de lecture c'est un conseil, Hamdoulillah les savants ont démontré la fausseté de la voie soufis, tu n'a qu'a voir les dégâts qu'il provoque ne serais ce qu'au Maroc mais aussi ailleurs dans le monde avec leurs mouvement qui n'appellent pas a l'Unicité d'Allah qui est la base de la croyances du musulmans!

Si on prend une balence et on met de coté les savants de l'égarement (les littéralistes)
et de l'autre les savants de la lumière (ceux qui aiment la spiritualité)
celui qui le plus de poid sont ahl dhikr wel fikr, ahl el ma3rifa wel mahibba, ahl el hakika
Les autres sont comme des satans jaloux
b
21 octobre 2013 15:33
Citation
rifino nino a écrit:


Le soufisme dans la balance du coran et de la sounnah
Cheikh Muhammad Ibn Jamil Zinou

Tu ne peux pas résumer l'unicité de l'existance à cette phrase superficielle
Donc nous une seule phrase dans la quelle ibn arabi dit ce que tu dis qu'il a dit

Donnes arreter de détourner le sens des explications, ne les résumer pas à ce que vous avez mal compris
Arretez de semer la division et si vous n'arrivez pas à acceder à la spiritualité et la comprendre, il y'a d'autres qui arrivent, ne soyez donc pas jaloux



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/10/13 22:52 par balagh.
f
21 octobre 2013 22:48
Assalam alaikoum

Il y a aussi cette question, dont il a été fait allusion auparavant (le divin comme Tout-Autre), de mainmise, exercée sous une forme ou une autre, alors que l'être est amené, comme il est expliqué (Dieu est absolu liberté) à retrouver sa liberté originelle, au-delà de tout conditionnement, de toute limitation, et c'est en ce sens, de non limitation, de transcendance, c'est en le sens de l'immuable, et non du contingent, de al-Haqq, et non de al-khalq, que va le Connaissant (al-'ârif), alors que pour celui restant dans la limitation s'y oppose.










Dieu est absolu liberté



Si le Vivant est immuable et subsistant en toute chose, comment pouvons-nous nous en détourner ? La raison en est que nous vivons dans l'oubli, mais pas n'importe lequel, il s'agit de celui de Dieu !
« Nous avions autrefois confié une mission à Adam, mais il l'oublia, Nous n'avons trouvé en lui aucune résolution. » (Coran, XX, 115)

Lorsque nous sommes dans cet état, nous avons l'impression de créer librement notre existence mais, en réalité, nous créons notre propre prison. Nous nous limitons sur tous les plans alors que Dieu est pure liberté. Ce n'est pas en s'imposant toutes sortes de limitations mentales que nous nous rendrons plus proches de Lui. C'est ignorer qu'Il est doué d'une liberté absolue, qu'Il est au-delà de toute limite et forme. Pour comprendre ce que cela signifie véritablement, nous devons apprendre et désapprendre ! Le problème est que nous remplaçons le Vivant infini et intemporel en nous par une volonté individuelle limitée et capricieuse prenant sa source dans notre imaginaire, dans nos fantasmes et dans nos croyances. Rûmî dit dans le livre du dedans :
« Je suis là où se trouvent les pensées de Mon Serviteur. Chaque créature se fait une autre image de Moi. Ce qu'il imagine de Moi, c'est là que Je me trouve. »
« Purifiez, ô Mes créatures votre imagination qui est Ma demeure et Ma résidence. »


D'où la nécessité de nourrir notre quête intérieure de pratiques spirituelles (prières, chants, méditations, etc) et de purifier notre imaginaire de toute forme ou de toute image impropre à représenter la réalité divine dans son acte créateur. Réduire l'origine de notre existence à notre petite vie éphémère alors qu'elle émane d'une source remontant au temps primordial donne une idée fausse de ce que nous sommes. L'homme se prend en quelque sorte pour le Créateur alors qu'il n'est qu'une créature dont la destinée est liée à une volonté divine qui le dépasse.
L'ignorance et l'oubli de notre véritable essence nous rendent semblables à des prisonniers qui auraient troqué leur liberté contre des chaînes invisibles par peur d'avoir à assumer pleinement leur existence. Cette condition que nous partageons pour la plupart d'entre nous ne procure aucune satisfaction ; elle est, au contraire, la source de nos souffrances. Pourtant, nous préférons le plus souvent nous complaire dans nos limitations mentales et culturelles que de devoir affronter que de devoir affronter la perte de nos illusions. Le pire est que nous imposons cette souffrance à l'autre ! Nous aimerions qu'il fasse exactement comme nous, qu'il partage notre prison que nous jugeons parfaite alors qu'elle est exiguë et obscure ! Nous nous demandons alors pourquoi il ne devient pas, comme nous, musulman, juif, chrétien ou bouddhiste ? Pourquoi ne se convertit-il pas à notre foi ou à notre croyance puisque, à nos yeux, elle est le garant de notre salut et du paradis dans l'au-delà ? Une telle attitude se révèle être insensée pour celui qui a su se libérer de toutes ses chaînes.

L'approche thérapeutique dans le soufisme se propose d'éduquer l'être afin qu'il retrouve sa liberté originelle. Il s'agit de l'aider à éveiller en lui cette intuition de l'inné. Elle est présente en nous mais nous n'avons pas appris à la guider. Cela explique nos difficultés à savoir vraiment ce que nous sommes et ce que nous désirons au plus profond de notre être. Nous savons, certes, que nous sommes vivants, nous en faisons l'expérience immédiate, mais sans être conscients que nous n'existons que par le Vivant. C'est tellement évident que personne ne s'en préoccupe ! Un thérapeute doit rappeler le patient à l'essentiel et à l'immédiateté de cette réalité s'il veut l'aider à guérir ! Mais il ne peut parvenir à un diagnostic que dans la mesure où le malade est capable de décrire ses maux, alors le remède à lui prescrire sera en mesure de la maladie. Si nous demeurons dans l'ignorance des troubles qui agitent notre âme aucun médecin n'est capable de nous guérir. L'idéal serait de pouvoir arriver par soi-même à diagnostiquer son mal et à trouver en nous le moyen d'y remédier, ce qui nous obligerait, fondamentalement, à revenir au principe de l'unité de l'être qui est la source de notre équilibre.

Commençons donc par nous éveiller à la présence du Vivant en nous et hors de nous. Montrons-nous plus vigilants à l'égard de cette attribut divin essentiel pour ne pas nous laisser aller et sombrer dans une vie inconsciente. À ce propos, le Cheikh al-'Alâwî nous met en garde contre l'emprise des sens :
« le monde sensible est une ivresse. »

Nous sommes tellement immergés dans le monde sensible et séduits par ses formes changeantes et variées que nous vivons dans un état permanent d'ivresse et d'oubli. Notre conscience, complètement engluée dans les réalités sensibles, perd le contact avec ce qui est essentiel pour la nourrir. La plupart du temps nous sommes complètement absorbés dans nos soucis et dans nos activités quotidiennes pour gagner notre vie. En nous détournant ainsi du Vivant, nous négligeons et scarifions l'aspect le plus essentiel de notre être.
f
22 octobre 2013 22:46
Assalam alaikoum



La lecture par le Vivant



Quand l'Ange Gabriel a serré le Prophète contre lui au point de presque l'étouffer, Il lui a donné un ordre (Coran, VIC, 1) :
« Lis ! Dit Gabriel.
Et le Prophète a répondu :
Je ne sais pas lire.
L'ange a répété :
Lis !
Pour la deuxième fois le Prophète a dit :
Je ne sais pas lire.
Et à la troisième injonction, Gabriel lui dit :
Lis au nom de ton Seigneur ! »


C'est alors que le Prophète a lu. Celui qui ne commence pas la lecture de sa propre vie « au nom de son Seigneur » fait le choix de se laisser guider uniquement par ses sens et sa raison malgré leur insuffisance. Cette notion de lecture par le Seigneur est très exigeante. Lire notre vie par Lui est d'une difficulté incroyable car c'est accepter de reconnaître ses défauts, ses faiblesses et ses limites.

Dès lors que nous prenons conscience que nous n'existons que par Lui, savoir si nous aurions pu être ou ne pas être ne se pose plus car seul l'Être et le Vivant sont ! Le Coran (XXII, 66) dit :
« C'est Lui qui vous donne la vie puis vous donne la mort, puis vous fait revivre. »

La mort n'est jamais qu'une métamorphose de l'être ou une phase transitoire nous amenant à une nouvelle forme de vie plus authentique. Dans l'univers tout entier, seul le Vivant est. Quelle que soit la direction que nous prendrons, nous ne rencontrerons que l'Éternel Vivant :
« À Dieu seul appartiennent l'Orient et l'Occident. Où que vous vous tourniez, la Face de Dieu est là, car Dieu a la grâce immense ; Il est l'Omniscient. » (Coran, II, 115)

Une fois que cette lecture se fait par le Vivant, nous pouvons déchiffrer aussi bien le langage de la création que celui des différentes traditions spirituelles de l'humanité. Une nouvelle perspective s'ouvre pour l'être humain. Il devient comme un récepteur auquel parvient l'information émanant des créatures animées comme inanimées : la pierre, l'arbre, l'oiseau, l'homme ainsi que les entités spirituelles se manifestent à lui et lui révèlent leur essence, renforçant sa connaissance et l'acuité de sa vision intérieure du secret qui relie l'ensemble des formes et des réalités en un mouvement continuel et créatif. Il comprend l'agitation que soulèvent les vagues qui troublent la surface de l'océan et le besoin impérieux qu'elles ont à se manifester pour que la vie se perpétue, se transforme et se complète pour attester qu'il n'y a de lui que Lui. Tout le ramène à cette réalité constante et éternelle. Les événements passés comme ceux de l'avenir se nouent à la manière de fils qui s'entrelacent pour composer la trame d'une œuvre insoupçonnée qui dépasse et défie toute perception et imagination. Seul l'acteur principal connaît son commencement et son aboutissement. Perplexe, l'homme qui a vu revient à lui-même comme le témoin de cette réalité qui embrasse toute chose.
La louange et l'action de grâce s'emparent de lui pour remercier Dieu de vivre dans un tel état de plénitude. Sa prière n'est rien d'autre que de rendre grâce à Dieu. Celui qui prend conscience qu'il est le Vivant vit en paix. Cette présence devient alors constante. Une relation d'amour et un dialogue permanent s'instaurent entre l'homme, la création et son Créateur. L'erreur serait de réserver cette expérience unitive uniquement à des êtres extraordinaires alors que le Vivant dialogue en permanence avec tous ceux qui s'efforcent d'éveiller, un tant soi peu, leur conscience.
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