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Vision de la politique etrangére selon sarkozy
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6 octobre 2006 12:03
PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy remet en cause le domaine traditionnellement "réservé" en France au président de la République que constitue la politique étrangère, dans une longue interview publiée par la revue "Le Meilleur des mondes".

Le président de l'UMP, qui brigue la succession de Jacques Chirac à la faveur de l'élection présidentielle de 2007, joint le geste à la parole en abordant tous les sujets de l'actualité internationale.

L'idée d'un domaine réservé "me paraît contraire à la démocratie", déclare-t-il. "A mes yeux, il n'y a pas de domaine réservé (...) Je demande que les tabous soient levés en matière de politique étrangère, je demande que le Parlement puisse en débattre et je conteste l'idée qu'un homme, quelle que soit sa fonction, demeure 'propriétaire' de cette question."

Il étend son propos à la politique de défense et brise le tabou de la dissuasion nucléaire, apanage jusqu'ici exclusif du chef de l'Etat, chef des armées :

"Est-ce qu'il faut revoir notre stratégie nucléaire ? La réponse est sans doute oui, pour partie, dans le cadre de l'actualisation nécessaire de notre politique de défense."

"Aujourd'hui l'adversaire, ce n'est plus l'empire soviétique qui n'existe plus, c'est le terrorisme et la prolifération", ajoute le président de l'UMP, qui estime que la France doit rester une puissance nucléaire et y consacrer les moyens financiers "nécessaires".

Il juge également qu'une politique de défense "crédible" ne peut se construire que sur une alliance "non exclusive d'autres partenaires" avec la Grande-Bretagne.

Nicolas Sarkozy réaffirme qu'il ne veut pas d'une France "arrogante et pas assez présente", même s'il estime qu'elle doit "porter des valeurs universelles".

"Trop arrogante" parce qu'"on se veut un exemple alors que sur bien des points on ne l'est plus. Et pas assez présente dans la mesure où on semble parfois prêts à échanger des principes contre la realpolitik", précise-t-il.

"TOURNER LA PAGE" DE L'INTERVENTION US EN IRAK

Il estime ainsi qu'il faudrait demander des comptes à la Russie sur la Tchétchénie, la Georgie ou l'Ukraine et à la Chine sur ses prisonniers politiques.

"Pour le reste, je soutiens sans ambiguïté nombre des initiatives de Jacques Chirac à l'international", ajoute le ministre de l'Intérieur, qui juge "exemplaire" la position du chef de l'Etat français sur le Liban.

Il estime que l'isolement de la France "serait une erreur" et que l'axe franco-allemand, "aussi indispensable soit-il, n'est pas suffisant pour relancer l'Europe". Il se dit également "partisan d'une France amie des Etats-Unis".

Il affirme notamment que la France ne doit pas laisser les Etats-Unis seuls face aux tentatives de l'Iran et de la Corée du Nord de se doter de l'arme nucléaire.

"Il est clair que la crise iranienne est sans doute la crise internationale la plus grave actuellement", souligne-t-il.

Il regrette que l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon n'ait pas été assez soutenu, dénonce les extrémistes islamistes qui "utilisent la religion comme vecteur de leur haine de la démocratie, de la liberté, de la modernité et de l'égalité entre les hommes et les femmes".

Il estime que la France "doit s'impliquer dans la recherche" d'une solution à la crise irakienne et "tourner la page sur les conditions dans lesquelles Américains et Britanniques sont intervenus en 2003" dans ce pays.

Il réaffirme son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. "Pour moi, l'européanité de l'Ukraine se pose beaucoup moins que celle de la Turquie. Pareil pour les Balkans", souligne-t-il.

Il se prononce enfin pour un "projet démocratique d'alliance" entre l'Europe et la Russie et pour une politique énergétique européenne commune.
 
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