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Da Vinci Code", faux mystères, vrai succès
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9 septembre 2004 16:44
Da Vinci Code", faux mystères, vrai succès
LE MONDE | 09.09.04 | 14h30


Dans un roman qui est devenu un énorme succès éditorial, l'Américain Dan Brown raconte que Jésus était l'époux de Marie-Madeleine et l'ancêtre des Mérovingiens. Crimes et complots, jeux et énigmes jalonnent l'intrigue.
Le sourire de la Joconde, les larmes de Marie-Madeleine et la quête du Saint-Graal sont trois ingrédients dont le mélange peut donner un cocktail inattendu : c'est Da Vinci Code, le roman de Dan Brown qui, depuis sa parution aux Etats-Unis, en mars 2003, est devenu un phénomène éditorial. Dès sa sortie, le livre s'est retrouvé en première position sur la liste des meilleures ventes du New York Times, du Wall Street Journal, de Publishers Weekly et du San Francisco Chronicle.

Vendu à plus de 10 millions d'exemplaires, le roman suscite à la fois un engouement spectaculaire, des polémiques variées et la publication de nombreux ouvrages destinés à l'expliciter ou à analyser son extraordinaire succès. Les droits d'adaptation cinématographiques ont été acquis par Columbia, qui a confié le projet à Ron Howard, avec Russel Crowe. Traduit dans une quarantaine de langues, il s'est vendu en France, depuis le mois d'avril, à plus de 500 000 exemplaires.

Da Vinci Code commence comme un roman policier. Le conservateur du Louvre est retrouvé assassiné au beau milieu de son musée dans une position singulière. Entièrement nu, bras et jambes écartés et entourés de pictogrammes étranges, le cadavre évoque L'Homme de Vitruve, le célèbre dessin de Léonard de Vinci. L'enquête révèle rapidement que cette mise en scène n'est pas le fait de l'assassin mais qu'elle a été voulue dans un dernier sursaut par la victime elle-même, qui cherche par ce moyen à transmettre un message.

Il ne s'agit pas de lancer les enquêteurs sur la piste du meurtrier, ce qui serait banal, mais de leur faire deviner un secret d'une importance capitale dont la victime était le dernier dépositaire. Robert Langdon, spécialiste de symbologie de l'université Harvard, qui se trouvait à Paris pour une conférence, est appelé en renfort. Assisté de la jeune Sophie Neveu, la petite-fille du conservateur assassiné, il va s'appliquer à décrypter le mystère.

Sans totalement déflorer l'intrigue, on peut dire que l'Eglise catholique aurait singulièrement travesti la vérité historique concernant le Christ. Jésus aurait eu pour épouse Marie-Madeleine, et leurs enfants, après bien des péripéties, se seraient retrouvés en Gaule et auraient fondé la dynastie des rois mérovingiens. Leurs descendants vivraient toujours en France et, parmi eux, figurerait le conservateur du Musée du Louvre.

Une société secrète, le Prieuré de Sion, serait dépositaire de ce lourd secret qui constitue une arme puissante dont l'Eglise catholique, et plus particulièrement son aile la plus dure, l'Opus Dei, veut absolument empêcher la divulgation. Au cours des siècles, un certain nombre de membres de cette secte auraient laissé filtré des indices, dont Léonard de Vinci, qui aurait parsemé ses toiles de signes éloquents concernant le rôle éminent de Marie-Madeleine dans la religion catholique.

PUISSANCES OCCULTES

Dès lors, le roman s'éloigne du genre policier pour se transformer en un jeu de société qui consiste à décrypter des codes enchâssés les uns dans les autres. Ainsi l'inscription retrouvée auprès du cadavre- "O Draconian Devil ! Oh Lame Saint" - est l'anagramme parfait de "Leonardo da Vinci ! The Mona Lisa !" comme "Sa croix grave l'heure" devient "La vierge aux rochers". On a parfois comparé Da Vinci Code au Pendule de Foucault, si ce n'est qu'Umberto Eco, en bon sémiologue, s'applique dans son roman à tourner en ridicule la folie interprétative qui consiste à voir des signes partout en s'enfermant dans ce syllogisme inattaquable : "Moi, je dis qu'il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu'il existe un complot universel."

Le succès de Da Vinci Code peut s'expliquer par l'aspect ludique du roman, qui invite constamment le lecteur à déchiffrer anagrammes et palindromes en tout genre, tout en le promenant dans Paris du Louvre à Saint-Sulpice ou au Royaume-Uni, de Westminster Abbey à un village écossais ; ou par l'aspect féministe de la thèse qui le sous-tend, selon laquelle le principe féminin aurait été gommé de l'histoire des religions ; mais aussi et surtout par la hantise d'être manipulé ou étroitement surveillé par des puissances occultes. Cette hantise est même la source de la vocation de romancier de Dan Brown.

Né en 1964 à Exeter, dans le New Hampshire, celui-ci était professeur d'anglais à l'université Phillips Exeter, en 1995, lorsque les services secrets américains sont venus sur le campus arrêter un étudiant qui avait parlé, dans un courriel adressé à un de ses copains, d'assassiner le président Clinton. C'était bien sûr une boutade, et l'affaire n'eut pas de suite, mais Dan Brown fut impressionné par la capacité des agences de renseignement à surveiller les faits et gestes des individus. Il renonça à son hobby de compositeur de chansons (l'une d'entre elles a été interprétée à Atlanta lors des Jeux olympiques) pour écrire son premier roman, Digital Fortress (1996), qui mettait en scène la National Security Agency et le danger qu'elle fait courir pour les libertés individu-elles.

Angel & Demons, qui mettait pour la première fois en scène le personnage de Robert Langdon, paraît un galop d'essai avant Da Vinci Code. On y retrouve une secte, les Illuminati, un conflit avec l'Eglise, une enquête qui remonte à la Renaissance et à Galilée et l'assassinat d'un savant qui aurait mis au point l'antimatière, dont un échantillon explosif se retrouve dans les caves du Vatican, en plein conclave pour l'élection d'un nouveau pape.

Fort de son succès, Dan Brown a déjà l'idée d'une douzaine de romans mettant Robert Langdon aux prises avec les grands mystères de l'humanité. La suite de Da Vinci Code, qui doit se passer sur le territoire des Etats-Unis, est actuellement en chantier. L'idée d'un détective capable, non seulement de résoudre des enquêtes criminelles, mais de rendre déchiffrable un univers rempli de mystères et d'étranges coïncidences, a fatalement de l'avenir.

Gérard Meudal

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10 septembre 2004 06:56
L'article est peut etre un bon resume du livre mais a mon avis le point fondamental de Da Vinci Code c'est que Jesus ASWS etait un prophet et non pas un Dieu ou fils de Dieu. Un prophet qui s'est marrie et a eu meme des enfants. Je ne sais pas si l'auteur a insiste sur ce point intentionnelement ou pas mais en faisant ca il confirme une verite revelee par le message Coranique il ya 14 siecles.
 
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