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viande hallal : pouvez-vous m'expliquer svp ?
o
6 février 2007 23:26
Salam,


Converti depuis quelques mois, je suis en train de lire le coran, et il y a une chose que je ne comprends pas : pourquoi ne pourriat-on pas consommer de viande non égorgée au nom d'Allah (sauf la viande de porc bien entendu) ?

Je pose cette question parce que je viens de lire la Sourate 16 (Les Abeilles), et dedans, Dieu n'interdit pas la viande non égorgée en son nom. Du coup j'ai relu les versets qui traitent des interdits alimentaires et je n'ai pas trouvé non plus cette interdiction. Voici les versets :


Sourate 2/173 : "Certes, Il vous est interdit la chair d'une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux."


Ici,Dieu interdit de consommer un aliment sur lequel on a invoqué un autre que Lui, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas manger un aliment sur lequel on a invoqué personne. Là, je comprends que la viande du boucher non-musulman, je peux la consommer sans problème.




Sourate 5/3-5 : "Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.
4. Ils t'interrogent sur ce qui leur permis. Dis : "Vous sont permises les bonnes nourritures, ainsi que ce que capturent les carnassiers que vous avez dressés, en leur apprenant ce que Dieu vous a appris. Mangez donc de ce qu'elles capturent pour vous et prononcez dessus le nom de Dieu. Et craignez Dieu. Car Dieu est, certes, prompt dans les comptes.
5. "Vous sont permises, aujourd'hui, les bonnes nourritures. Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. (Vous sont permises) les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes. Et quiconque abjure la foi, alors vaine devient son action, et il sera dans l'au-delà, du nombre des perdants."


Même remarque que pour le passage précédent. Au verset 5, le coran dit même que la nourriture des gens du livre nous est permise. Or les gens du livre n'égorgent pas les animaux au nom d'Allah.



Sourate 6/145 : "Dis : "Dans ce qui m'a été révélé, je ne trouve d'interdit, à aucun mangeur d'en manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu'on a fait couler, ou la chair de porc - car c'est une souillure - ou ce qui, par perversité, a été sacrifié à autre que Dieu." Quiconque est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes Pardonneur et Miséricordieux."


Pareil, aucun interdit sur la viande d'une bête tuée sans être égorgée au nom de Dieu, tant qu'elle n'a pas été tuée au nom d'un autre que Lui.




Soit il me manque une info, un verset que j'ai loupé ou autre chose ; soit je m'interdis sans raison une chose que Dieu n'a pas prohibée, ce qui est un péché : "Et ne dites pas, au gré de vos caprices : "Ceci est licite, et cela est illicite", en attribuant ainsi à Dieu des mensonges" (Sourate 16/116).


Je pense qu'il doit me manquer une info parce que apparemment tous les musulmans sont unanimes sur le sujet, ça serait trop gros.... Pouvez-vous m'éclairer avec sources à l'appui svp ?
"Change is good. If what you learn doesn't change yourself, then ... why are you learning what you're learning ?"
s
7 février 2007 13:11
Salam,

.....la bête étouffée, la bête assommée .... Sourate 5/3-5

Comment crois tu que la viande du boucher non musulman a été tuée ou est morte ????

wa salam
o
7 février 2007 22:44
Salam Soufiane,


Bonne question.

Je me suis rendu sur le site [www.encyclopedie-universelle.com]


On y explique que dans les abattoirs, les animaux sont saignés, ils meurent en se vidant de leur sang. Je cite "Pour êtres rendus propres à la consommation humaine, les animaux doivent être vidés d'une bonne partie de leur sang (à l'exception du gibier, qui se prépare de façon particulière). Or, un animal mort ne perd que très peu de sang. Les animaux sont donc tous saignés vivants, et décèdent de la perte de leur sang. Comme il est cruel de trancher la gorge à un animal vivant, et d'attendre qu'il meure en se vidant de son sang, on pratique depuis longtemps, comme on le verra, l'étourdissement des animaux."


Il y a 3 méthodes d'étourdissement :
1/ frappe à la tête ou à la nuque : soit avec un pistolet (projectile en plein cerveau pour rendre insensible à la douleur), soit avec un appareil mécanique qui donne un coup à la bête -->la bête est assomée avant d'être égorgée
2/ életcrocution
3/ gaz carbonique


Ensuite on saigne la bête.



Donc effectivement, on ne sait pas si la viande qu'on achète chez un boucher ne vient pas d'une bête qui aurait été assomée avant d'être saignée. Mais la cause de la mort, c'est la perte de sang, pas l'assomement.

Je ne suis pas sûr que le verset coranique s'applique à cette situation : "la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte"
Quand une bête meurt par étouffement, d'un coup qui ,l'assome , d'une chute etc... il reste beaucoup de sang à l'intérieur, or Dieu nous interdit le sang (d'ailleurs ça cadre bien avec le site qui nous dit qu'une bête contenant trop de sang est impropre à la consommation). Donc il nous interdit cette bête-là. Mais à l'abattoir, la cause de la mort n'est pas "l'assomement", c'est bien la perte de sang. On est clairement dans le cas de "sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte", non ?



C'est un peu technique et répugnant comme sujet mais je trouve ça important de ne pas s'imposer des obligations dans otre pratique de tous les jours si Dieu ne les exige pas. Où en tout cas d'être sûr de nous quand on dit "ceci est haram, cela est hallal".


Quelqu'un en sait un peu plus sur le sujet ?
s
8 février 2007 10:36
Salam Ouistiti,

Tu poses une bonne question j'y avais jamais pensé mais je n'ai malheureusement pas la réponse.

Pour être sûr d'avoir bien compris, la question est de savoir qu'en est il de la viande provenant d'une personne qui ne dit rien au moment de l'égorger. Est ce qu'elle a le même statut qu'une viande vouée à une idole ou est elle propre à la consommation?
Puis l'autre partie, considère t'on les techniques actuelles comme l'égorgement?
'
8 février 2007 18:20
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...


Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Citation
ouistiti a écrit:
(...)
Soit il me manque une info, un verset que j'ai loupé ou autre chose (...)




C'est peut-être le verset suivant qu'il te manque frère ouistiti :


6.121. Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d'Allah n'a pas été prononcé, car ce serait (assurément) une perversité.(...)


A ma connaissance, les opinions des savants musulmans ne divergent pas concernant le fait qu'il n'est pas permis au musulman de consommer la viande égorgée par une personne qui ne soit pas musulmane, ni faisant partie des Gens du Livre. Certains savants ont ainsi précisé que la viande égorgée par un athé, par exemple, est illicite à la consommation pour le musulman, et ce, même si la personne athée aurait prononcé le Nom d'Allâh au moment d'égorger.




Je te conseille un peu de lecture si tu le permets :


- Comment abat-on un animal pour qu'il soit halal ?

- Quels non-musulmans appartiennent à la catégorie "Gens du Livre" ?


- La viande des Gens du Livre





Wallâhou A'lam.


Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
[color=#330066][b]- Quel avis faut-il choisir lorsque nous sommes confrontés à des divergences d'opinions chez nos savants ? :[/b][/color]
s
8 février 2007 19:55
Salam haleikoum,

BarakaAllah o fik Adel, ça fait plaisir de te revoir mashaAllah

Comme le lien n'a pas l'air de marcher toujours, je poste un des articles de maison-islam ci-dessous (attention, c'est long) :

Comment abat-on un animal pour qu'il soit halal ?


Questions :

Est-il vrai qu'en islam l'animal doit être abattu d'une façon spécifique pour que sa chair puisse être consommée ?
Est-il vrai qu'un musulman peut consommer la viande d'un animal abattu par un juif ou un chrétien ?
Est-il vrai que le fait de prononcer le Nom de Dieu au moment d'abattre l'animal est purement facultatif ? Est-il vrai qu'on peut donc prononcer le Nom de Dieu à table, au moment de consommer la chair de cet animal, si ce Nom n'a pas été prononcé au moment de l'abattage de l'animal ?


Réponse :

Parmi les animaux dont la chair est en soi permise à la consommation, les produits de la mer peuvent être consommés dès qu'ils ont été péchés et n'ont bien sûr pas besoin d'être abattus d'une façon rituelle (exception faite, d'après Abû Hanîfa, du poisson mort dans l'eau et flottant à la surface, qui est interdit d'après ce savant).


Trois conditions pour la licité de la chair des animaux à sang chaud :

Il faut, pour qu'un musulman puisse consommer la chair des animaux à sang chaud (qui bien sûr ne sont pas déjà, en soi, interdits à la consommation, à l'instar du chien, du chat, etc.), que ces animaux aient été abattus d'une façon spécifique : il existe trois conditions :
1) que l'abattage ait été pratiqué par un musulman, un juif ou un chrétien ;
2) que l'animal ait été abattu en ayant été saigné ;
3) que le Nom de Dieu ait alors été prononcé.

Comme on vous l'a dit, il est donc tout à fait vrai que la chair de l'animal (bien sûr déjà licite en soi) qui a été abattu par un juif ou un chrétien est permise à la consommation du musulman. Dieu dit : "La nourriture des Gens du livre vous est permise, et votre nourriture leur est permise" (Coran 5/5). Le terme "nourriture" ("ta'âm"winking smiley signifie ici "animal abattu" ("dhabîha"winking smiley, comme l'a dit Ibn Abbâs (cité par al-Bukhârî).

Quant aux points 2 et 3, il faut savoir que certains savants ont émis au sujet de leur conditionnalité certains avis différents, par rapport à certains cas précis. Nous allons les voir ci-après, selon que c'est un musulman ou un juif ou chrétien qui abat l'animal…


A) Quand c'est un musulman qui abat l'animal :

Le point 2 est alors, à l'unanimité, une condition systématique : l'animal doit avoir été saigné.
C'est par une profonde et vigoureuse incision au niveau des carotides que l'animal doit être saigné, conformément à ce que le Prophète (sur lui la paix) a dit ("mâ af'ra-l-awdâj", Ad-dirâya de Ibn Hajar). L'écoulement du sang est alors rapide et on évite à l'animal toute souffrance excessive. Seul fait exception le cas où cette incision au niveau des carotides est impossible, quand par exemple l'animal est accidentellement tombé la tête la première dans un fossé, qu'on doit l'abattre et qu'on ne peut alors pas atteindre ses carotides : la saignée se pratiquera alors où cela est possible. Sinon il faut impérativement que cela soit fait au niveau des carotides (voir Al-Muwâfaqât, ash-Shâtibî, 1/592).

Quant au point 3, l'avis qui est pertinent est qu'il s'agit bel et bien d'une condition et non de quelque chose de facultatif. Car le Prophète a dit à Râfi' : "Tu peux consommer (la chair de l'animal abattu) par tout ce qui provoque l'écoulement du sang de l'animal et quand le Nom de Dieu a été prononcé sur cet animal …" (rapporté par al-Bukhârî, n° 5184). A 'Adî, il a dit la même chose : "Saigne l'animal par ce que tu veux, et prononce le Nom de Dieu" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2824, an-Nassaï, n° 4304). De plus, à 'Adî l'ayant questionné au sujet du fait qu'il partait chasser des animaux sauvages, le Prophète a enseigné qu'il devait prononcer le Nom de Dieu au moment d'envoyer son chien dressé ou sa flèche sur la proie (rapporté par al-Bukhârî, n° 5161). 'Adî l'ayant questionné : "Il arrive que j'envoie mon chien mais que je retrouve un autre chien avec lui et que je ne sache pas qui des deux a tué l'animal. – Tu ne dois alors pas manger de cet animal : car tu as prononcé le Nom de Dieu en envoyant ton chien et non pas pour l'autre chien" (rapporté par al-Bukhârî, n° 5168). Le fait de prononcer le Nom de Dieu semble donc bien être nécessaire au moment d'abattre l'animal.
Délaisser volontairement le fait de prononcer le Nom de Dieu au moment d'abattre l'animal rend donc la viande de l'animal impropre à la consommation.

Par contre, la question se pose de savoir ce qu'il advient si on savait qu'il faut prononcer le Nom de Dieu au moment d'abattre l'animal mais qu'on a oublié de le faire au moment précis : Ibn Omar et après lui Mâlik sont d'avis que l'animal ainsi abattu est impropre à la consommation, tandis que 'Alî, Ibn Abbâs et après eux Abû Hanîfa pensent que cet animal est halal, le cas de l'oubli faisant souvent l'objet d'une dispense dans le droit musulman (comme par exemple pour le fait d'avoir mangé par oubli en état de jeûne).


Cool Quand c'est quelqu'un des Gens du Livre qui abat l'animal :

Quand c'est un juif ou un chrétien qui abat l'animal, qu'en est-il des conditions 2 et 3 citées plus haut ?

B.2) Saigner l'animal :
# Certains savants ont émis l'avis que lorsque celui qui abat l'animal est un chrétien, le second point – saigner l'animal – n'est pas une condition : même si l'homme a abattu l'animal d'une autre façon, l'animal est permis à la consommation. Ibn ul-Arabî a, à ce sujet, écrit dans un même ouvrage deux passages qui semblent dire deux choses différentes : dans l'un il semble être d'avis que le musulman peut consommer la chair d'un animal abattu de la sorte (Ahkâm ul-qur'ân 2/45), dans le second il semble être d'avis que non (Ahkâm ul-qur'ân 2/43). Al-Qardhâwî est d'avis que le musulman peut consommer la chair de l'animal que le chrétien a abattu sans le saigner (Al-Halâl wal-harâm, p. 59).
# La majorité des savants est cependant d'avis que la chair d'un animal abattu de cette façon n'est pas licite, puisqu'il s'agit d'une bête morte sans avoir été saignée, ce que des versets du Coran ont interdit explicitement (mayta). Dire que dans le cas du chrétien il y aurait exception paraît assez difficile. C'est cet avis rendant nécessaire le fait que le chrétien ait saigné l'animal qui est donc pertinent.

B.3) Prononcer le nom de Dieu en saignant l'animal :

B.3.1) L'animal est-il licite à la consommation du musulman si le juif ou le chrétien s'est abstenu (sans que ce soit un oubli) de prononcer le nom de Dieu au moment de l'abattre, et n'a alors prononcé le nom d'aucune entité ?
# Khâlid Saïfullâh relate de l'école mâlikite l'avis disant que le fait de ne pas négliger volontairement le nom de Dieu en saignant l'animal est une condition si celui qui abat l'animal est un musulman, mais ne l'est pas s'il est un juif ou un chrétien : si celui-ci n'a pas prononcé le nom de Dieu (ni bien sûr le nom d'une autre entité que Dieu) au moment de saigner l'animal, ce dernier est halal (cf. Jadîd fiq'hî massâ'il, p. 270) ;
# Par contre, pour d'autres savants, et notamment ceux de l'école hanafite, seule sera permis à la consommation du musulman la chair de l'animal sur lequel on aura prononcé le nom de Dieu au moment de l'abattre, que celui qui abat l'animal est musulman, juif ou chrétien (Ibid.).

B.3.2) L'animal est-il licite à la consommation du musulman si le chrétien a prononcé le nom d'une autre entité que Dieu au moment de l'abattre ?
a) S'il a abattu l'animal en prenant le nom de Jésus :
# Ibn ul-Arabî semble être d'avis qu'un tel animal est permis à la consommation du musulman, car pour le chrétien, prononcer le nom de Jésus c'est en tant que personne en qui Dieu l'Unique s'est fait chair, et cela revient dans son esprit à prononcer le Nom de Dieu (Ahkâm ul-qur'ân 2/43) ;
# Les savants hanafites disent qu'un tel animal sera interdit à la consommation du musulman : il s'agit de prononcer le Nom de Dieu et de Lui Seul (cf. Al-Hidâya 2/418, note de bas de page n° 13). C'est cet avis qui semble être pertinent.

b) Et s'il a abattu l'animal en prenant le nom d'une autre entité encore (par exemple celui qu'il considère comme un saint) :
# Certains savants parmi les Tâbi'ûn (cf. Jawâhir ul-fiqh 2/399) ont émis l'avis que si un chrétien abat l'animal en prononçant le nom d'une entité autre que Dieu, le musulman ne peut approuver le fait de prononcer ainsi le nom d'un autre que Dieu sur l'animal qu'on abat, mais il peut consommer la chair de cet animal. 'Atâ (cf. Ahkâm ul-qurân 2/43) et Mak'hûl (cf. Tafsîr Ibn Kathîr 2/20) semblent être de cet avis. Selon ces savants, Dieu a déclaré permis l'animal que les chrétiens abattent alors qu'Il sait quel nom ils prononcent alors ; l'animal est donc permis, et cela constitue une exception par rapport à la règle de l'interdiction de l'animal abattu pour se rapprocher d'un autre que Dieu ("wa mâ uhilla li ghayr-illâhi bih" : Coran 5/3) ;
# Cependant, les autres savants sont d'avis que pareil animal est interdit à la consommation du musulman : le verset interdisant l'animal abattu pour se rapprocher d'un autre que Dieu s'applique à tous les cas. Il est donc nécessaire que le nom d'une entité autre que Dieu n'ait pas été prononcé sur l'animal au moment de le saigner. Et en fait, la sagesse de l'autorisation, faite par Dieu au musulman, de consommer l'animal abattu par un juif ou un chrétien, est que les Ecritures dont ceux-ci disposent disent toujours explicitement que l'animal doit être saigné et qu'il est interdit de consommer la chair d'un animal abattu au nom d'un autre que Dieu (voir Tafsîr Ibn Kathîr 2/20) ; ce serait donc une inversion des choses que de dire que l'animal qu'ils ont abattu au nom d'une autre entité que Dieu est autorisé à la consommation. C'est ce second avis qui semble donc pertinent.

Dans tous les cas où un animal – relevant de la catégorie licite en soi – n'a pas été abattu de façon à remplir les conditions exigées, il est impropre à la consommation du musulman (sauf bien sûr cas de nécessité absolue comme un cas de famine ou une situation où on risque de mourir de faim).


Notes complémentaires :

Pourquoi l'islam a-t-il enseigné ces trois conditions ?

1) Quelle est la sagesse que recèle le fait de devoir saigner les animaux à sang chaud avant de pouvoir en consommer la chair ? Elle est évidente : on débarrasse ainsi la viande du maximum de sang, dans un évident objectif d'hygiène alimentaire. La méthode par laquelle les musulmans saignent l'animal est certes spectaculaire, mais, contrairement à tout ce qu'on dit sur le sujet, c'est celle qui fait le moins souffrir l'animal. Cliquez sur les liens suivants pour lire le compte-rendu d'une expérience scientifique menée en Allemagne à ce sujet : Our food, emuslim, The Muslim Woman.
Certes, il n'est pas interdit d'avoir recours à l'assommage de l'animal avant de le saigner. Cependant, plusieurs méthodes d'assommage existent actuellement, et certaines d'entre elles laissent planer un sérieux doute sur la question de savoir si l'animal est encore en vie au moment où il est saigné. En effet, de sérieuses présomptions de mort cérébrale sont alors présentes. Or il est évident que la saignée pratiquée sur un animal déjà mort ne rend aucunement sa chair licite à la consommation. Il faut donc s'assurer que la méthode d'assommage pratiquée ne soit pas une de celles qui entraînent la mort cérébrale de l'animal avant même qu'il ait été saigné, auquel cas l'animal ne pourra pas être considéré halal.

2) Quant à la nécessité d'invoquer le Nom de Dieu au moment d'abattre l'animal, elle s'explique comme suit : on exprime ainsi le fait qu'on ne met pas à mort cet animal gratuitement ou par cruauté, mais parce qu'on a besoin de se nourrir. On exprime alors qu'on a, pour ce faire, la permission de Celui qui nous a tous – humains et animaux – créés et donné place sur la planète bleue ; c'est pourquoi on prend Son Nom.

3) Relèvent à l'unanimité des Gens du Livre ("ahl al-kitâb"winking smiley les juifs et les chrétiens. Les adeptes d'autres religions en relèvent-ils eux aussi ? Cliquez ici pour lire à ce sujet mon article Qui sont les Gens du Livre ?
Les Gens du Livre ne forment qu'une partie de l'ensemble de ceux qui ne sont pas musulmans ("kâfirûn"winking smiley, mais à cause du fait qu'ils sont monothéistes (même si les chrétiens trinitaires ont certaines conceptions du monothéisme que les musulmans ne partagent pas), qu'ils se réfèrent à un ou plusieurs authentiques messagers de Dieu ayant précédé Muhammad, enfin qu'ils possèdent des Ecritures (c'est le sens de "kitâb"winking smiley qui sont issues de ces messagers et qui renferment toujours certains enseignements authentiques (notamment les règles relatives au mariage et à l'abattage), le Coran enseigne qu'il est permis au musulman de consommer l'animal qu'ils ont abattu, de même qu'il est en soi permis au musulman de se marier avec une femme faisant partie de leur communauté (avec des nuances que je vous invite à découvrir en cliquant ici pour lire mon article : Est-il vrai que le Coran dit qu'un musulman peut épouser une non musulmane ?).

Que signifie : "... et votre nourriture leur est permise" (Coran 5/5) ?

"La nourriture des Gens du livre vous est permise, et votre nourriture leur est permise" (Coran 5/5). Certaines personnes posent ici une question. Il est évident, disent-elles, que le verset ait eu besoin de souligner que l'animal abattu par un juif ou un chrétien est permis à la consommation du musulman, mais pourquoi donc le verset a-t-il également précisé que l'animal abattu par un musulman est permis à la consommation du juif ou du chrétien ?
La raison en est très simple : le verset entend souligner la différence existant entre le cas de la consommation de l'animal abattu et le mariage. En effet, le Coran enseigne que le musulman peut se marier avec une juive ou une chrétienne, mais que la musulmane ne doit pas se marier avec un juif ou un chrétien. Au contraire de ce qui concerne la consommation de l'animal : ici, le Coran enseigne que le musulman peut faire consommer à un juif ou un chrétien la chair de l'animal qu'il a abattu, exactement comme l'animal abattu par un juif ou un chrétien peut être consommé par le musulman (voir Jawâhir ul-fiqh 2/392).

Peut-on prononcer le Nom de Dieu à table, au moment de consommer la chair de cet animal, si ce Nom n'a pas été prononcé au moment de l'abattage de l'animal ?

Un Hadîth existe où il est relaté qu'on vint dire au Prophète : "Des gens viennent de quitter l'idolâtrie, et ils nous apportent de la viande. Nous ne savons pas s'ils ont prononcé le nom de Dieu sur l'animal ou non. – Vous, prononcez le nom de Dieu et mangez" répondit le Prophète (rapporté par Al-Bukhârî, n° 1952, 6963).
# Certains savants, dont al-Qardhâwî, ont trouvé là un argument entraînant que lorsque le musulman se retrouve face à la viande d'un animal n'ayant pas été abattu de la façon voulue pour que sa chair soit halal, il lui suffit de réciter le Nom de Dieu sur cette viande pour pouvoir la consommer.
# Cependant, l'avis qui est pertinent à ce sujet est que ce Hadîth ne parle pas de cela mais seulement du cas où on a, à propos de la viande qui est présentée par un musulman, des doutes infondés quant au fait qu'il l'a égorgée de la façon voulue. C'est al-Bukhârî lui-même qui a écrit ce commentaire pour ce Hadîth. En effet, il titre ceci sur ce Hadîth n° 1952 : "Celui qui ne considère pas les pensées non-fondées comme étant des doutes valables". Dans ce Hadîth, le Prophète conseille donc au musulman qui est l'objet de doutes qui lui tiraillent le cœur sans être fondés sur des preuves valables, de tranquilliser son cœur en prononçant le nom de Dieu. Car ce genre de doutes non fondés ne doit pas nous amener à nous faire des idées et considérer interdit ce qui est apparemment permis. On ne peut donc pas se suffire de prononcer le Nom de Dieu sur le plat de viande qui nous est présenté si ce Nom n'a pas été prononcé au moment d'abattre l'animal. Les savants qui sont de l'avis contraire semblent avoir fait une erreur d'interprétation sur ce point. Le Hadîth concerne le moment où on a des doutes non fondés à propos d'une viande que nous présente un musulman.

Khâlid Saïfullâh écrit que, sauf preuve du contraire, on peut, en étant invité à manger chez un musulman, lui faire confiance à propos de la nourriture qu'il nous présente, et considérer qu'elle est halal (Halâl wa harâm, pp. 116-118). Dans un restaurant musulman, par contre, et compte tenu de la réalité de nombre d'entre eux, rien ne nous interdit de nous assurer avec discrétion, diplomatie, tact et courtoisie que la viande est bien halal : ce n'est hélas pas toujours le cas, et certains restaurateurs le reconnaissent de bonne foi une fois questionnés en aparté.

Les musulmans ne peuvent pas consommer la viande abattue par des chrétiens en se disant ici aussi que n'ayant pas la preuve du contraire, la viande qu'ils présentent a apparemment été abattue selon la façon voulue. La preuve du contraire est ici bel et bien présente : en effet, aujourd'hui l'écrasante majorité des chrétiens n'abat pas les animaux de boucherie de la façon demandée par les Ecritures. Aussi, lorsqu'il est invité par des amis chrétiens : – soit le musulman se contentera d'un repas végétarien ; – soit (s'il s'agit de proches amis qu'il connaît très bien et qui vont jusqu'à lui demander quels mets sont halal pour lui) le musulman fera ce que fait un musulman que je connais : il demandera au préalable à ses hôtes d'abattre la volaille en la saignant et – ce pour le musulman qui se réfère à l'avis reproduit plus haut en B.3.1 et exigeant également cela – en prononçant alors le Nom de Dieu.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
o
8 février 2007 21:13
Oui mais quand même .....



Naann ! Je plaisante !



Merci à vous de m'avoir apporté la réponse et que Dieu vous récompense ! C'est fou, ce verset je l'ai lu, en le relisant je viens de me rappeler que la 1ère fois où je l'ai lu je me suis dit "donc c'est pour ça", et j'avais déjà oublié.


As salamu aleykum et portez-vous bien!

Ouistiti
'
9 février 2007 11:31
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...


Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Citation
srnit a écrit:
Salam haleikoum,

BarakaAllah o fik Adel, ça fait plaisir de te revoir mashaAllah
(...)



Wa fîka bârakallâhou frère srnit. Je suis également très content de te relire, ainsi que mes frères et soeurs en Islâm... : )

Puisse Allâh nous inscrire parmi ceux qui s'aiment pour Lui. Allâhoumma âmîne.



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
[color=#330066][b]- Quel avis faut-il choisir lorsque nous sommes confrontés à des divergences d'opinions chez nos savants ? :[/b][/color]
f
9 février 2007 11:47
[quote 'Adel][i][center]Bismillâhir Rahmânir Rahîm...


Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...[/center][/i]


Citation
srnit a écrit:
Salam haleikoum,

BarakaAllah o fik Adel, ça fait plaisir de te revoir mashaAllah
(...)



Wa fîka bârakallâhou frère srnit. Je suis également très content de te relire, ainsi que mes frères et soeurs en Islâm... : )

Puisse Allâh nous inscrire parmi ceux qui s'aiment pour Lui. Allâhoumma âmîne.



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
[/quote]

Salam alikoum

Quelle plaisir de te revoir cher frére Adel,malheuresement tu ne met plus de post sur Yabiladi;Tes postes était trés intéressant est mon appris plein de choses.

Allah y aounek

Wa salam alikoum
 
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