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Versets abrogeants, versets abrogés
T
11 décembre 2004 13:27
Ceci a pour objectif de tenter d'éclairer le sujet des versets abrogeant (nâsikh) et versets abrogés (mansûkh) : "Quand Nous remplaçons un verset par un autre verset - Dieu sait ce qu'Il révèle - ils se récrient : "Tu n'es qu'un inventeur". Hélas ! La plupart d'entre eux ne savent pas" (Coran 16, 101). Je me suis inspiré de divers écrits et de réflexions personnelles, en prenant pour base initiale [www.maison-islam.com] et bien sûr le verset :

"Chaque fois que Nous abrogeons ("nansakh"winking smiley un verset ou que Nous le faisons oublier ("nunsihâ"winking smiley, Nous en apportons un meilleur ("minha"winking smiley ou un semblable("mithliha"winking smiley" (Coran 2, 106).

Les versets qui précèdent et qui suivent celui-ci montrent que sa révélation est intervenue dans un contexte précis, celui d'une controverse avec certains juifs qui contestaient que Dieu puisse abroger ou amendé les lois de la Torah, qu'ils considéraient comme immuables. Dieu fit alors descendre ce verset.


1 - "Que Nous le faisons oublier ("nunsihâ"winking smiley" implique l'abrogation de la règle et de la récitation d'un verset. Dieu fait complètement oublier au Prophète et à ceux de ses Compagnons qui les avaient mémorisés et le verset et son application : "Nous te ferons réciter et tu n'oublieras que ce que Dieu voudra" (Coran 87, 6).

Le texte coranique a été révélé au Prophète sur une étendue de 23 années. Cette révélation graduelle du texte ("Nous avons fragmenté le Coran afin que tu le récites au fur et à masure aux hommes. Nous l'avons fait descendre graduellement" - Coran 17, 106) a permis, dans un contexte initial de polythéisme, la promulgation progressive de règles, qui couvrent à la fois la vie religieuse mais aussi la vie en société, par des obligations, des interdictions et des recommandations, par l'affirmation de devoirs et de droits.

Abolir ou modifier des règles anciennes de plusieurs siècles n'était pas aisé. Tous les prophètes avant Mohammed ont apporté un message neuf qui fut d'abord rejeté par ceux auquel il s'adressait. Ainsi d'Isâ (Jésus), ce qui explique que les chrétiens parlent d'un "nouveau testament" et d'une "nouvelle alliance" entre Dieu et les hommes. Ou auparavant avec Musa (Moïse) et le décalogue, qui abroge les anciennes traditions. Et bien sûr avec le père des religions monothéistes, Ibrahim (Abraham), qui abroge le polythéisme.

Probablement Dieu a-t-il dans un premier temps édicté des versets qui permettaient à la petite communauté islamique de vivre dans un environnement qui lui était peu favorable. Peut être s'agit-il aussi, au delà de versets abrogés du Coran, d' "oublier" des prescriptions des précédentes révélations : l'Islam s'est aussi adressé aux communautés juives et arabes de la péninsule arabique et l'abrogation concernerait alors les convertis.


2 - "Que Nous abrogeons un verset ("nansakh"winking smiley" suppose :

- soit l'abrogation de la règle d'un verset mais non de sa récitation. Le verset est cependant conservé dans la récitation soit pour favoriser la compréhension du verset abrogeant, soit parce que Dieu entend ainsi rappeler qu'Il a voulu faciliter les choses : "Nous te ferons réciter et tu n'oublieras que ce que Dieu voudra (…) Nous rendrons ta tâche facile" (Coran 87, 6 et 8). "Nous apportons [un verset] meilleur ("minha"winking smiley" (Coran 2, 106). Ce que commentait ainsi Ibn Abbas : "Dieu n'abroge ou ne change la loi d'un verset sans que le deuxième verset ne soit plus profitable et plus commode" ;

3 - soit l'abrogation de la récitation mais non de la règle d'un verset. Ce cas est difficilement compréhensible. Pourquoi, Dieu, Al Hakîm (le Sage), abrogerait-il la récitation d'un verset dont la règle, elle, ne serait pas abrogée, et alors qu'il a maintenu d'autres peines ? En réalité, ce cas n'a probablement jamais existé. Faute de mieux, certains y ont pourtant recours pour justifier la lapidation. Cette dernière est une peine citée dans la Bible (Lv. 20, 2 et 27 et Dt. 22, 20-24), condamnée par Isâ (Jésus) (Jean 8 : 1-11), et semble-t-il abandonnée par les Juifs après la deuxième destruction du Temple. Les tenants de la lapidation s'inspirent donc d'une peine abandonnée depuis longtemps et que le Coran n'évoque pas. En contradiction avec le Coran et ils ont inventé des dits qu'ils ont attribués au Prophète pour justifier la lapidation.


4 - "Nous en apportons un semblable (mithliha)" induit que l'application de la règle d'un verset auparavant révélé se restreint à la seule circonstance prévalant lors de sa révélation. La révélation d'un nouveau verset intervient pour une nouvelle circonstance, semblable mais différente de par le contexte. Chacune des règles ainsi dictées demeure valable, mais dans un contexte donné. C'est une richesse particulière au Coran : au fur et à mesure de l'évolution de la communauté musulmane au cours de la révélation et de son intégration à son environnement, Dieu prend en compte ces évolutions qui touchent la communauté.

Inch' Allah, nous en verrons l'application dans les prochaines semaines au sujet particulier de l'obligation d'apporter la Paix, et des quelques situations pouvant exceptionnellement, et en dernier recours, justifier une guerre (légitime défense, droit d'ingérence…), tout en préparant la Paix : "Et s'ils penchent pour la paix, tends également vers elle" (Coran 8, 61), verset révélé après la bataille de Badr.


Conclusion

Et puis il est des versets dont Dieu n'a jamais communiqué une abrogation ni une modification de leur portée. Ils sont les plus nombreux. Parmi eux, bien sûr, ceux qui concernent le dogme : "Il n'est de Dieu que Dieu" (Coran 3, 2).

Dieu sait mieux. "Il connaît le révélé et le caché" (Coran 87, 7).




Modifié 2 fois. Dernière modification le 12/12/04 00:04 par TOUNE.
z
12 décembre 2004 09:45
Salaam TOUNE,

Baraka Allahou fik.
smiling smiley
t
2 décembre 2006 15:15
salam

ha voila l'article

barak Allah o fik Toune

salam
 
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