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Vers une exclusion des MRE du parlement en 2007
a
13 novembre 2006 15:00
Dans son dernier communiqué de presse (1), le CONGRESS avait rappelé son attachement à l’initiative Royale du 6 novembre 2005 qui a restauré sans équivoque la citoyenneté pleine et entière des marocaines et marocains résidant à l’étranger (CME). Cette initiative a été réaffirmée dans le discours du Trône du 30 juillet 2006, dans lequel S.M. appelait de ses vœux les propositions allant dans le sens d’un débat sur les modalités pratiques de la mise en œuvre de ladite citoyenneté. Trois mois après, force est de constater que rien ou presque n’a été effectivement engagé dans le sens de ce projet ambitieux et légitime au regard des CME. Au jour d’aujourd’hui, l’attente des CME qui a trouvé le relais dans l’initiative Royale a été réduite à une « mesurette » qui vise à modifier à minima l’un des articles du code électoral (2).

1 - Au commencement, l’initiative Royale tendant à redonner son sens à la citoyenneté marocaine telle qu’elle était inscrite dans la constitution de 1958 !

Resté sans écho pendant près de 50 ans, la citoyenneté marocaine telle qu’elle était clairement inscrite dans la constitution de 1958 a été « ressuscitée » par le discours Royal du 6 novembre 2005. Cette initiative a été de loin, la plus importante et la plus significative, qu’ait connue la communauté marocaine de l’étranger. Ce signe inattendu, d’une résurgence des pratiques démocratiques du pays d’origine, a trouvé un relais favorable auprès des marocaines et des marocains de l’étranger, qui se sont pris à rêver à l’exercice de leur citoyenneté dans leur mère patrie, égale à celle qu’ils exercent dans leur pays d’adoption.

L’enthousiasme ainsi soulevé par cette initiative s’est traduit par des propositions émanant de tous les acteurs de la vie associative des CME. Le CONGRESS a participé activement à ce mouvement et a été le premier à avoir produit une « plateforme » de propositions, qui a été largement débattue dans le cadre de la table ronde organisée à Rabat, avec les représentants des partis politiques et de la société civile (3), en présence de la presse écrite et audiovisuelle.

Entre autres propositions fortes du CONGRESS, figurait dès le mois de février 2005, la création d’une instance représentative des marocaines et marocains de l’étranger (Conseil Supérieur de l’Emigration). La finalité de ce conseil était de définir les modalités effectives de la participation des citoyennes et citoyens marocains de l’étranger aux consultations politiques à venir, à commencer par celle de 2007 (4). Cela impliquait de facto la mise en place et l’activation de ce conseil avant lesdites élections.

Le discours Royal du 6 novembre 2005 a plus que répondu aux aspirations exprimées ainsi. En effet, il a non seulement appelé à la création de ladite instance, mais aussi, à fait état de la volonté de donner aux citoyens de l’étranger une représentation parlementaire.

Le CONGRESS a été agréablement surpris par le volontarisme de S.M. qui a ainsi voulu promouvoir ce que nous avions envisagé bien avant et en deux temps : la création d’une instance représentative des CME et la proposition par celle-ci des modalités pratiques de l’exercice effectif de la citoyenneté à compter de l’échéance politique de 2007.

Le CONGRESS conscient des difficultés de tous ordres qui pouvaient contrarier la mise en œuvre de la volonté Royale, a produit une nouvelle « plateforme » de propositions3.


2 – Au final, les CME de 2005 redeviennent les « z’magrias » d’avant

Les premiers signes tangibles de la remise en cause de l’initiative Royale sont apparus dès le mois de juin 2006. Un communiqué laconique du Ministère de l’Intérieur décrète la disparition pure et simple du droit des citoyens marocains de l’étranger de participer à la consultation politique de 2007. Il est argué par les voies officielles des difficultés tant légales que matérielles pour justifier ce qui n’est ni plus ni moins qu’un déni de droit, au surcroît conféré par la constitution.

De façon moins officielle, certains ont fait état de sondages et rapports effectués par des institutions étrangères laissant entendre que la participation des CME profiterait de façon massive aux partis dits « radicaux ». Si telle est la raison réelle de l’exclusion des CME, on ne manquera de noter la constance de certains à user des mêmes artifices pour retarder l’avènement d’une véritable démocratie. Hier, d’aucuns craignaient l’arrivée de la « gauche », ce qui a valu aux CME de voir leur citoyenneté déniée. Aujourd’hui, bis repetita au motif de voir les « partis dits radicaux » en profiter, les CME seront les seuls à payer le prix d’une telle crainte. La gauche est arrivée au pouvoir et les CME n’ont toujours pas recouvrés leur citoyenneté. Les « partis dits radicaux » siègent au parlement et les CME siègent encore sur leurs droits ! Et en 2012, que risque-t-on ? Le manque de réalisme et de préparation des responsables en charge de la question ? Plus sérieusement, il conviendrait de mettre les citoyens marocains de l’intérieur à égalité de droit avec leurs compatriotes vivant à l’étranger en suspendant purement et simplement la consultation politique prévue en 2007, puisqu’il semble que le sondage de l’institution étrangère prévoit une issue politique nouvelle. Ainsi, tous les marocains, de l’intérieur et de l’extérieur, seraient égaux devant la citoyenneté, qu’ils ne peuvent exercer.

Certains acteurs associatifs de la communauté marocaine de l’étranger se sont mobilisés pour rejeter en bloc de telles dispositions et solliciter l’intervention de la Haute autorité royale (5).

Le discours du Trône du 30 juillet 2006 était attendu, comme l’occasion de voir lever toutes les ambiguïtés et contradictions que certains se sont efforcés d’entretenir. Les termes de ce discours ont été clairs quant à la confirmation de la création de l’instance représentative des CME et, concernant la représentation parlementaire de 2007, les propos semblaient s’inscrire dans la continuité de l’initiative ouverte par le discours de novembre 2005.

Le CONGRESS avait alors appelé à l’ouverture immédiate d’un débat, le plus large possible, sur les modalités concrètes de la mise en œuvre de ce projet. Après trois mois de silence radio, apparaît une proposition de modification du code électoral conditionnant l’exercice du droit constitutionnel reconnu à toute marocaine et à tout marocain d’être éligible et d’élire. Non seulement, cette proposition peut apparaître pour certains comme une tentative dilatoire et maladroite de vider de son substra l’initiative Royale. Mais aussi et surtout, elle ne répond ni sur le principe ni dans la pratique, aux attentes des CME.

Plus concrètement, cette « mesurette », en rien nouvelle pour l’écrasante majorité des CME, prétend octroyer les mêmes droits à celles et ceux qui, nés à l’étrangers, ne pouvaient jusqu’à alors exercer sur le territoire national leur citoyenneté au même titre que leurs parents. Elle leurs impose également dans le cas où ils souhaiteraient briguer le suffrage universel, de le faire en un lieu : de naissance, de résidence, d’origine etc., du territoire national.

Désormais, tous les CME nés à l’étranger sont à égalité de droits avec le reste de la communauté à l’étranger, droits qu’ils ne pourront concrètement exercer comme le reste de la communauté. Outre qu’il y a là l’introduction d’une condition de territorialité qui nécessairement limite l’exercice d’un droit constitutionnel, ce projet de loi élude plus qu’il ne résout le problème fondamental posé et l’exercice effectif de ce droit.

Comment peut-on soutenir sérieusement un tel raisonnement, sachant que pour être candidat, il faudra assurément disposer de moyens financiers personnels conséquents, d’un ancrage sur le territoire national, par définition insuffisant lorsque l’on réside à l’étranger. Par ailleurs, un représentant élu a pour vocation, entre autres, de porter les demandes et revendications des électeurs de sa circonscription. Ceci impose, normalement d’y vivre et donc de bien la connaître. Or, ces CME résident en dehors du territoire national et connaissent naturellement mieux les revendications des compatriotes avec lesquels ils ont vécu dans le pays d’adoption depuis longtemps pour certains.

Donc « les candidats nantis et à la recherche d’une circonscription virtuelle sont priés de se faire connaître ». Voilà en substance, le message qui est adressé aux CME au moment où l’on tente de nous faire croire à une moralisation de la vie politique intérieure.

Par ailleurs, il est pour le moins paradoxal que certains acteurs associatifs des CME qui jusqu’à là étaient mobilisés pour la défense du droit à l’exercice de la citoyenneté, brillent depuis le 30 juillet 2006 par leur mutisme, à moins qu’ils soient trop pris par les tractations qu’ils mènent dans les coulisses pour obtenir leur adoubement en tant que membre du CSME. Le CONGRESS, fidèle à sa position, continue de réclamer le respect absolu du droit conféré à tout marocain par voie constitutionnel, sans aucune condition de territorialité, respectant ainsi la volonté exprimée par S.M.

Nous sommes conscients que l’élection des représentants des CME ne peut être une fin en soi. Néanmoins, elle constitue une condition substantielle de leur représentation. Nous sommes également conscients des difficultés pratiques auxquelles se heurte un tel défi. Néanmoins, l’histoire de notre pays a montré à maintes reprises, que nous avons été capables d’en relever des biens plus difficiles, dès lors qu’ils constituaient un aspect majeur de notre identité, à l’instar de la « marche verte ».

3 – les CME seront-ils les prochaines victimes de la « grippe électorale » ?

A ce stade, la création du CSCME est acquise. Nombre de responsables semblent témoigner d’un refus formel ou créer les conditions d’une impossibilité d’une représentation des CME au parlement. Le CONGRESS persiste à croire qu’en l’état, il est encore possible de concrétiser l’esprit à l’origine de l’initiative Royale, si l’on se fonde sur les propositions faites en mai 20063. En effet, le CSCME peut être doté d’un corpus constitué d’élus CME et, à son tour, élire en son sein, les personnes appelées à représenter les CME au moins dans l’une des 2 chambres. Cette démocratie « indirecte », qui nécessite un aménagement « transitoire » de la constitution, serait moins contestable que l’exclusion pure et simple de près de 3,2 millions de CME de toute voie au chapitre, même si cela est fait au moyen d’une modification « indirecte » et « indolore » des dispositions constitutionnelles.

Une coalition de 16 partis s’est vigoureusement opposée la fameuse disposition qui oblige le candidat de tout parti qui n’a pas réussi à avoir un minimum de 3% des voix lors des élections législatives de 2002 à recueillir un total de 1000 signatures dans huit régions du Royaume au moins, car Cette mesure exclut d’office 70% des partis marocains de la participation aux législatives de 2007. S’il est heureux qu’il se soit trouvé suffisamment de défenseurs de la démocratie pour permettre à ces partis de briguer les suffrages, il n’y aura assurément aucun représentant des CME pour défendre au parlement l’intérêt de la représentation de leurs compatriotes de l’étranger et ne pas accepter une « mesurette » que l’on tente de faire passer en l’absence des principaux intéressés au lieu et place du projet ambitieux dessiné par les discours Royaux successifs. Seule la représentation partisane a, actuellement, les moyens de conduire les actions opportunes afin de réorienter l’action et les débats dans le sens d’une représentation parlementaire légale et juste des CME. Nous les appelons à assumer leurs responsabilités au regard de leurs compatriotes tant de l’intérieur que de l’extérieur ainsi qu’au regard de l’histoire de notre pays, dans sa marche vers une démocratie pleine, entière et juste.

En l’état actuel des choses, il semblerait que la seule voie qu’il reste de façon effective aux CME de représenter ou de se voir représentés au parlement, soit d’en appeler à l’organisation la mobilisation des autorités pour l’organisation « d’un pèlerinage électoral exceptionnel » semblable à « un méga-moussem » ou alors à espérer gagner au loto d’ici là ou, en dernier ressort à attendre 2012 et encore ? Sauf, si une découverte médicale de dernière minute permette enfin de se vacciner contre « la grippe électorale ».


A Paris le 3 novembre 2006
-Mohamed MOUSSAOUI : Président du CONGRESS (Congrès mondial des citoyens d’origine marocaine)
-Rachid Zouhad
-Driss Ahedda

Contact: [email protected]

1) Communiqué de presse Aout 2006
[www.congressmondial.org]

2) Projet de loi n° 23-06 modifiant et complétant la loi n° 9-97 formant code électoral.

3) Projet du CONGRESS à propos de la représentativité politique des CME
[www.congressmondial.org]

4) Participation politique des MRE : vers un Conseil Supérieur de l'Emigration(CSE)
[www.congressmondial.org]

5) Citoyens Marocains de l’Etranger, Appel à mobilisation pour la défense de notre Citoyenneté.
[www.congressmondial.org]

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web : [www.congressmondial.org]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/11/06 15:01 par amazigh.
a
17 novembre 2006 22:21
Le projet de Code électoral est-il antidémocratique ? Le gouvernement persiste à imposer un seuil de représentativité pour participer aux élections, les petits partis ruent dans les brancards.
Le seuil d’entrée au Parlement pourrait faire l’objet d’un compromis.
Le PJD agite le spectre de la corruption qui pourrait intervenir lors du recueil des signatures des grands électeurs.

«Ceux qui veulent voter pour le PSU ne sont-ils plus des Marocains ? Peut-on dire que le parti de Abderrahim Lahjouji n’a pas de projet de société ? Son projet a beau être différent du nôtre, il a le droit de s’exprimer, de le présenter et d’être élu au Parlement. On prétend lutter contre des partis qui ont vendu des accréditations. Le Parti travailliste, le PSU en ont-ils vendues ? N’existe-t-il pas un arsenal législatif pour lutter contre les partis coupables ?» Mohamed Sassi, secrétaire général adjoint du Parti socialiste unifié diatribe à tout va quand on lui pose la question des seuils de représentativité que devrait vraisemblablement contenir le futur Code électoral. Il n’est pas le seul, plusieurs partis ne décolèrent pas contre ce qu’ils considèrent comme un hold-up du gouvernement sur leur droit à se présenter aux législatives de 2007. La grogne était latente depuis quelques mois. Elle s’est amplifiée ce mercredi 1er novembre, quand Chakib Benmoussa, ministre de l’intérieur, a présenté à la commission de l’intérieur de la Chambre des représentants le projet de loi sur le code électoral.

Un sit-in devant le Parlement prévu le 17 novembre
Laissé en stand-by depuis l’été dernier, le texte a été ressorti tel quel malgré des dispositions considérées par certains partis comme «antidémocratiques». Il s’agit d’abord de l’obligation faite aux partis qui n’avaient pas obtenu 3% au moins des voix aux élections de 2002 de réunir des signatures pour chacun de leurs candidats. La deuxième obligation étant un seuil de 7% des voix imposé aux partis pour pouvoir être représentés au Parlement lors des élections de 2007.

La réaction des concernés ne s’est pas fait attendre et a été virulente. Les partis touchés ont annoncé la création d’une «Coalition nationale contre les dispositions électorales d’exclusion». Le groupe, composé à la fois de partis et d’associations des droits de l’homme, regroupe entre autres le PSU, le Parti travailliste, Forces citoyennes, Al Badil Al Hadari, Annahj Addimocrati, l’AMDH et le Centre marocain des droits de l’homme, et, à l’heure où nous mettions sous presse, d’autres étaient invités à l’intégrer. On notera au passage la présence de membres du bureau politique du PPS pour la création de la coalition, même si l’ancien parti communiste s’est abstenu de l’intégrer (solidarité envers la Koutla oblige !).

Le premier passage à l’action est prévu le 17 novembre courant, avec un sit-in devant le Parlement. Toutefois, si la loi venait à être votée, certains n’excluent pas de recourir au Conseil constitutionnel. La question majeure est : la loi peut-elle interdire à un parti, ou du moins conditionner sa participation aux élections ? En attendant, beaucoup se posent la question de savoir si la majorité est prête à aller jusqu’au bout de sa décision.

Mohamed Moatassim, secrétaire général d’Al Badil, reproche aux grandes formations d’éluder le sujet et d’abandonner le débat aux médias. Il faut dire que, jusque-là, les partis au gouvernement ont soutenu le projet avec une sorte de mauvaise grâce, n’hésitant pas à en attribuer systématiquement la paternité à l’USFP. Au début du mois d’octobre, deux alliés traditionnels de ce dernier, en l’occurrence l’Istiqlal et le PPS, enfonçaient le clou en déclarant, de manière commune, qu’il était préférable de ramener le seuil d’entrée au Parlement de 7% à 5%. Il faut reconnaître que le parti d’Ismaïl Alaoui se trouve désormais dans une situation difficile dans la mesure où il est écartelé entre son appartenance au gouvernement et le fait qu’il est lui-même menacé par le projet. «Notre point de vue était connu, il ne va pas dans le sens de ce que la majorité de la majorité (sic !) a préconisé, nous l’avons exprimé en commission, au niveau du ministère de l’intérieur, nous le répéterons certainement au Parlement», souligne son secrétaire général, Ismaïl Alaoui, qui affirme tout de même avoir bon espoir que les choses évoluent dans le bon sens. Les députés du parti iront-ils jusqu’à s’abstenir de participer au vote du texte ?

Une solidarité qui se lézarde dans la majorité ?
Pendant ce temps, du côté de l’Istiqlal, on se dit «ouvert à toutes les solutions». Certes, au parti d’Abbas El Fassi, l’on insiste sur le fait que, si le parti s’est prononcé pour une baisse du seuil d’entrée au Parlement, c’est avant tout parce que l’USFP avait donné des signes en ce sens, mais l’on indique aussi que des précautions s’imposent. «Nous ne cherchons pas le succès à n’importe quel prix. Il faut prendre en considération les intérêts du pays: si 16 partis décidaient de boycotter les élections, par exemple, ce serait grave», explique-t-on...

Il faut dire que ce projet de loi n’en n’est pas à sa première levée de boucliers. L’été dernier, il avait déjà déclenché une première tempête avant même son passage en conseil des ministres, suscitant l’apparition de deux coalitions, l’une résolument à gauche, à Rabat, l’autre, plus panachée, à Casablanca, avec, entre autres, Forces citoyennes, Alliance des libertés, Al Badil Al Hadari ou le Parti de la réforme et du développement. A l’époque, Mohamed Moatassim était allé jusqu’à menacer d’appeler ses électeurs à voter PJD, une menace non réitérée, du moins pour l’instant. Désormais, la nouvelle coalition regroupe des membres des deux groupes dont la plupart sont déterminés à aller jusqu’au bout. Une question de survie ? En effet, les points d’achoppement du projet de loi se situent au niveau des deux barrières placées à l’entrée de la Chambre des représentants, destinées officiellement à limiter la balkanisation de la scène politique. La première, et la plus menaçante, concerne les signatures de grands électeurs nécessaires à tout candidat dont le parti n’a pas obtenu plus de 3% des voix aux législatives de 2002, ou qui a été créé après cette date. Une condition jugée impossible à satisfaire pour les vingt partis concernés, étant donné, d’une part, leur grand nombre et, d’autre part, le fait que les grands électeurs en question appartiennent déjà à des partis par définition concurrents. «Logiquement, il ne devrait pas y avoir de barrières du tout», insiste M. Alaoui. «Qui nous dit qu’un de ces partis n’a pas la majorité de la population avec lui ?», s’interroge-t-il.

Un tel système empêcherait les partis même de faire connaître leur programme
Pour Lahcen Daoudi, porte-parole du PJD, l’instauration d’un tel système entraînerait un vent de corruption semblable à celui qui a soufflé sur les élections du 8 septembre pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers, vu la tentation d’achat des grands électeurs qui pourrait (re) surgir. Par ailleurs, une telle barrière serait injuste car elle empêcherait les partis concernés de faire connaître leur programme même si, récemment créés, ils ne visent pas forcément de sièges dans l’immédiat. «Et si ces partis ne voulaient pas entrer au Parlement, mais tout simplement faire connaître leurs programmes, va-t-on les priver de le faire ?», proteste-t-il en expliquant que son parti est favorable à ce que les petites formations puissent présenter leur programme, sans que l’entrée au Parlement leur soit facilitée pour autant.

Autre objet de protestation, le seuil de 7% imposé pour intégrer le Parlement. «En principe, il faut 7% pour être représenté au niveau de chaque circonscription, c’est-à-dire que dans toutes les circonscriptions où le parti n’a pas obtenu 7%, les voix de ceux qui ont voté pour lui seront considérées comme nulles, ce qui est aussi antidémocratique», commente Ismaïl Alaoui. Par ailleurs, si ce seuil venait à être imposé, prévient-on, la représentation des femmes au niveau de la liste nationale en pâtirait indirectement. «On peut accepter ce chiffre, mais il peut être très dangereux pour ce qui est de la représentation au niveau de la liste nationale, celle des femmes, car si le pourcentage est maintenu, seuls trois ou quatre partis auront la possibilité d’avoir des élus femmes», ajoute le patron du PPS.

Toutefois, certains, comme le PJD, verraient bien ce seuil rehaussé davantage, les 7% concernant non pas la représentation au niveau de la seule circonscription mais au niveau national. Là encore, un tel chiffre au niveau national signifierait qu’un parti qui remporterait une majorité écrasante dans une ville perdrait ses sièges s’il n’obtenait pas au moins 7% des voix au niveau national, font remarquer certains. Ce point semble toutefois plus susceptible de faire l’objet d’un compromis entre petites et grandes formations politiques. «Pour ce qui est du niveau du seuil d’entrée au Parlement, nous sommes prêts à en débattre, indique Ali Belhaj, président d’Alliance des libertés (ADL). Mais pas sur la base du passé car cela revient à créer des baronnies».

On n’écarte pas l’idée de recourir aux tribunaux
Le Code électoral n’a-t-il pas été présenté trop tard pour être perçu autrement que comme une manœuvre de la majorité pour sauvegarder ses sièges ? Selon Ali Belhaj, «cette loi est antidémocratique car elle place une barrière fondée sur des résultats passés. Si, aux prochaines élections, on vous dit que celui qui a eu moins de 5% ne peut pas entrer au Parlement, on peut critiquer, discuter, mais cela peut être accepté du point de vue démocratique». En revanche, menace-t-il, «si vous vous fondez sur le passé et que vous établissez une barrière en disant que celui qui, en 2002, a obtenu moins de 3% ne peut pas participer en 2007, cela, selon nous, ne relève même plus du débat politique opposition-majorité, mais contredit l’essence même de la démocratie. Et si, effectivement, cette loi passe, nous irons devant les tribunaux».

En attendant, interrogés sur le sujet, politologues et responsables associatifs s’accordent sur une suppression de la première barrière de 3%, jugée antidémocratique, quitte à ce que le seuil d’entrée au Parlement soit relevé à 10%. Là encore, si la première partie de la proposition remporte l’accord des partis menacés, la deuxième est prise avec précaution, chez les uns et les autres. «Le seuil de 7% est pour nous un niveau médian à même de préserver une certaine diversité, explique Lahcen Daoudi. Car avec un seuil de 10%, il y aurait moins de cinq partis au Parlement».
Bref, tout laisse penser que les jours à venir seront mouvementés...

Coooptation

Une coalition plutôt select !


Pas fous les membres de la «Coalition nationale pour la lutte contre les dispositions électorales d’exclusion»! S’ils ont bien l’intention de défendre leur raison d’être, ils restent conscients des enjeux du nouveau code. Ainsi, l’entrée dans la coalition se fait sur invitation. Seuls sont invités à rejoindre les rangs les partis considérés comme étant réellement actifs et crédibles. Quant à ceux qui ont la vilaine habitude de «n’apparaître qu’au moment des élections», ou ceux qualifiés de «partis de l’administration», les membres de la coalition ont «oublié» de les associer, même si l’on ajoute, par courtoisie, qu’ils seront les bienvenus à la manifestation du 17 novembre à Rabat. Côté orientations politiques, même si la majorité des partis concernés sont de gauche, les libéraux sont acceptés ainsi que les islamistes tant que ces derniers «n’admettent pas de réserves concernant la démocratie». Ainsi, si Al Badil Al Hadari et Al Haraka min ajl al oumma sont les bienvenus, le PJD et, surtout, Al Adl wal ihssane ne le sont pas.


Houda Filali-Ansary
Publié le : 10/11/2006
e
17 novembre 2006 22:30
personnellement je ne veux ni me presenter et ni être representé car je ne fais pas confiance à tous ces blablas qui menent à rien.
je ne vote pas et ça ne m'interesse pas du tout.
bon courage dans votre demarche.
a
20 novembre 2006 15:03
Citation
elmatwi a écrit:
personnellement je ne veux ni me presenter et ni être representé car je ne fais pas confiance à tous ces blablas qui menent à rien.
je ne vote pas et ça ne m'interesse pas du tout.
bon courage dans votre demarche.

Effectivement vous êtes libre de participer ou pas à, ce vote, seulement il se trouve que le droit de vote est un droit fondamental de chaque citoyen marocain, réclamons d'abord que ce droit soit garantit indépendement du fait que les gens voteront ou pas....

Ensuite, le roi avait accordé ce droit aux MRE le 6 novembre 2005, il avait même évoqué des circonscriptions à l'étranger, un an plus tard il s'est rétracté, quelles sont les vraies raisons derrière ce revirement ?
20 novembre 2006 17:02
Citation
amazigh a écrit:
Citation
elmatwi a écrit:
personnellement je ne veux ni me presenter et ni être representé car je ne fais pas confiance à tous ces blablas qui menent à rien.
je ne vote pas et ça ne m'interesse pas du tout.
bon courage dans votre demarche.

Effectivement vous êtes libre de participer ou pas à, ce vote, seulement il se trouve que le droit de vote est un droit fondamental de chaque citoyen marocain, réclamons d'abord que ce droit soit garantit indépendement du fait que les gens voteront ou pas....

Ensuite, le roi avait accordé ce droit aux MRE le 6 novembre 2005, il avait même évoqué des circonscriptions à l'étranger, un an plus tard il s'est rétracté, quelles sont les vraies raisons derrière ce revirement ?

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