Le maire de Londres Ken Livingstone a qualifié le Premier ministre israélien Ariel Sharon de "criminel de guerre" dans une virulente critique de la politique israélienne publiée vendredi par le quotidien britannique The Guardian.
M. Livingstone a également rejeté les accusations d'antisémitisme et refusé une nouvelle fois de s'excuser pour les propos qu'il avait tenus le mois dernier, comparant un journaliste juif à un gardien de camp de concentration.
Ariel Sharon "est un criminel de guerre qui devrait être en prison, et pas en poste", écrit le maire de Londres soulignant sa responsabilité dans des massacres commis dans des camps de réfugiés palestiniens au Liban.
Il dénonce également le "nettoyage ethnique" des Palestiniens durant l'expansion de l'Etat israélien, les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens et le rejet du droit au retour des Palestiniens.
"Sharon continue à organiser la terreur", affirme-t-il, insistant sur le nombre disproportionné de morts palestiniens et israéliens durant l'intifada.
Selon M. Livingstone, il faut distinguer les critiques de la politique israélienne de l'antisémitisme alors que le gouvernement israélien cherche à confondre les deux.
Depuis vingt ans, le gouvernement israélien "a tenté de présenter quiconque critiquant la politique d'Israël comme un antisémite. La vérité est à l'opposé: les mêmes valeurs humaines universelles qui reconnaissent l'Holocauste comme le plus grand crime raciste du 20e siècle exigent la condamnation des politiques des gouvernements israéliens successifs", estime Ken Livingstone.
M. Livingstone, 59 ans, un travailliste peu conformiste, contrarié d'être abordé par le journaliste après une soirée à l'hôtel de ville le 8 février, lui avait d'abord demandé s'il était un criminel de guerre allemand. Le journaliste répondant qu'il était juif, le maire avait alors poursuivi: "Vous êtes juste comme un gardien de camp de concentration, vous faites juste cela parce qu'on vous paye, non?
L'Evening Standard en avait fait sa une deux jours plus tard, et depuis, de nombreuses personnalités politiques, dont le Premier ministre Tony Blair et la ministre de la Culture Tessa Jowell ont insisté pour qu'il présente des excuses. Des organisations juives, des survivants de l'Holocauste ont fait de même.
M. Livingstone fait désormais l'objet d'une enquête officielle pour déterminer si ses propos du 8 février étaient en violation du Code de bonne conduite du conseil municipal de Londres. Cela pourrait lui valoir d'être suspendu de ses fonctions pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans.
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