C’EST PLUS une superstition qu’un rituel sportif, une façon de reproduire ce qui avait porté chance en 1998 et en en 2006, années des quatrième et cinquième titres del’Égypte. Vendredi, la qualification pour les quarts de finale en poche,les Égyptiens ont retrouvé le chemin de leur stade d’entraînement à Kumasi. Attachée à un arbre par une corde, une vache les attendaitpatiemment. Les joueurs ont commencé leur séance par des tours de terrain avant quelques exercices de ballon. Puis ils se sont interrompus. Tous se sont dirigés vers le bovin que deux paysans ghanéens avaient plaqué sur la terre battue. Les joueurs et les dirigeants entourèrent la vache quand Ahmed Hassan, attaquant de la sélection et boss du vestiaire, couteau de boucher en main, s’est penché vers la bête avant de l’égorger d’un geste rapide sous quelques rires timides et applaudissements timorés de ses coéquipiers. Le sang gicla à volonté. Il coulait le long du cou de la vache et formait une mare pourpre et gluante où chaque joueur égyptien trempa ses chaussures comme si ce liquide était sacré. Tous reprirent alors l’entraînement avec sérénité. « On avait déjà fait ça entre 1998 et 2006, explique Hamada Shady, membre du staff égyptien. Lors de la dernière CAN, on le faisait avec un mouton après chaque match. Comme on n’avait pas de mouton lors des trois premières rencontres, on a demandé à un policier qui nous escorte depuis le début de la compétition de trouver une vache qu’on a achetée à des paysans du coin. Comme ça, une vache vaut trois moutons. » Convaincus que ce sacrifice animal aidera les champions en titre à conserver leur trophée, il est prévu de le renouveler en cas de succès sur l’Angola en quarts de finale. La vache, elle, a été gracieusement offerte aux familles de Kumasi les plus démunies. – D. D.