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Des vacances en Cisjordanie
s
26 août 2007 14:31
Protégées du soleil de plomb dans leur car climatisé, une vingtaine de personnes photographient la ville plusieurs fois millénaire d'Hébron, où les vieilles pierres côtoient les barrages routiers improvisés traversés par des Palestiniens sans âge.



Dans l'autocar, des jeunes de 20 à 30 ans venus d'Europe ou d'Amérique du Nord participent à une excursion organisée par l'association israélienne Breaking the Silence.

L'histoire de ce lieu biblique ne les intéresse pas. Ils sont venus constater l'occupation israélienne dans cette ville de Cisjordanie où quelques centaines de colons juifs vivent dans un état de tension permanente avec la population palestinienne.

Dans le centre-ville, des gamins palestiniens se pressent autour d'une fenêtre, grillagée pour arrêter les pierres lancées par les colons. Un peu plus loin, une banderole clame que la vieille ville «a été volée par les Arabes». Une voiture s'arrête. Un colon israélien engueule Yehuda, notre guide, un juif orthodoxe de 24 ans. «C'est tout le temps comme ça», explique-t-il.

À 18 ans, comme tous les Israéliens à cet âge, Yehuda a dû donner trois ans de sa vie à l'armée israélienne. À Hébron, il a servi pendant un an et demi. «Une fois sortis de notre devoir de réserve, certains d'entre nous avons décidé de parler, de raconter.»

Aujourd'hui, une dizaine d'organisations comme celle de Yehuda proposent à des Israéliens, mais aussi à des étrangers, de mieux comprendre le conflit. Ils les emmènent à différents endroits en lien direct avec l'Intifada ou avec la politique israélienne dans les territoires palestiniens.

Le plus gros de la seconde Intifada étant passé, «il règne dans les territoires une ambiance de demi-sécurité, dit Jérôme Bourdon, responsable du département de communication à l'université de Tel-Aviv. Ce conflit est devenu accessible, ce n'est pas la Tchétchénie! Quelques minutes de voiture à partir de Jérusalem et on y est! Le mur est là».

Pourquoi ces touristes se rendent-ils en Cisjordanie alors qu'ils pourraient, quelques kilomètres plus loin, se faire dorer sur une plage de Tel-Aviv? Voyeurisme? Quête de frissons? Réel besoin de comprendre?

Il y a sans doute un peu de tout ça. «En fait, les Israéliens ne veulent pas voir, affirme Jérôme Bourdon. De l'extérieur, les non-Israéliens, eux, veulent pouvoir constater eux-mêmes l'ampleur de l'occupation. Des amis en visite m'ont même dit vouloir voir le mur. Cette barrière est devenue une curiosité politique que beaucoup veulent approcher!»

Dans l'autobus, Vincent, un Allemand de 20 ans, confie: «Je voulais voir tout ça de mes propres yeux. Aujourd'hui, les médias donnent une image faussée de la réalité en Israël et dans les territoires.» Alex, juif américain de 21 ans, pense quant à lui que «la population juive des États-Unis soutient trop George W. Bush et ne serait pas prête à voir ça».

Selon l'organisation israélienne Ir Amim, en deux ans, 6000 personnes ont fait cette excursion. «Le succès de ces tours est indéniable, reconnaît Sarah Kreimer, employée de l'ONG. Les visiteurs viennent par vagues, un peu suivant la situation du moment. Le gros des visites concerne le mur en périphérie de Jérusalem.»

Le mur, justement. Pour bien comprendre ses effets sur la vie quotidienne des Palestiniens, B'Tselem, une autre ONG israélienne, organise elle aussi des visites. À Abu-Dis, dans les faubourgs arabes de Jérusalem, Eliezer accompagne deux touristes allemandes. «Oui, malgré tout, le mur a engendré une nouvelle forme d'économie», concède-t-il. D'un geste de la main, l'employé de l'ONG montre un car qui vient de s'arrêter et déverse son flot de touristes, appareil photo en bandoulière. Leur guide lâche quelques bribes d'information sur la situation locale et les difficultés des Palestiniens.

À quelques mètres du mur, Hassan, gérant d'une petite épicerie, ne «bénéficie» que trop peu des retombées financières de ce tourisme d'un nouveau genre: «Ceux qui n'ont jamais vu le mur de Berlin viennent ici constater par eux-mêmes l'étendue des dégâts Mais soyons réalistes, touristes ou pas, il y a peu ou plus du tout de rentrées d'argent.»

Maintenant, séance photo. Certains posent devant le mur. D'autres photographient les graffitis. En quelques minutes, toute la petite troupe remonte dans le car, qui repart dans un nuage de poussière et de gaz d'échappement.

Dans son épicerie, Hassan tire nonchalamment sur son narguilé et ne leur jette même pas un regard. «De toute façon, quand je leur parle, ils écoutent avec beaucoup d'attention, mais trois minutes après ils ont déjà tout oublié.»


[www.cyberpresse.ca]
s
26 août 2007 14:32
Je n'ai aucun commentaire à faire.
t
26 août 2007 14:35
Merci pour l'article
Plusieurs personnes qui étaient plutot du coté Israelien à la base ont changé d'avis en se rendant en Palestine et en constatant l'étendue de l'oppresion sioniste
Le plus illustre de ces personnes est Jacques Chirac mdr
bn Abbâs- qu'Allah soit satisfait de lui - rapporte que : " L'Envoyé d'Allah SAW a dit : Celui qui encourt la colère d'Allah en donnant satisfaction aux gens, Allah abat sur lui Son courroux et rend irrité contre lui ceux même auxquels il a donné satisfaction en encourant la colère divine. Et celui qui satisfait Allah en s'exposant à la colère des gens, Allah l'agrée et rend satisfaits de lui ceux qu'il a irrités, en recherchant l'agrément divin en embellissant ses actes et ses paroles à leurs yeux"[ Rapporté par At- Tabarânî].
S
26 août 2007 14:43
La souffrance devient touristique...cé bien tout ca!sad smiley
s
26 août 2007 15:26
Citation
janoub_style a écrit:
La souffrance devient touristique...cé bien tout ca!sad smiley

Oui c'est bien ça .C'est triste et déprimant.
 
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