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Universités. Violences ethniques
c
26 mai 2007 06:50
Les cités universitaires d’Agadir, Marrakech, Casablanca et Errachidia ont connu cette semaine des violences impliquant des étudiants sahraouis et les activistes amazighs. Bilan : un mort et des dizaines de blessés. Le conflit du Sahara se serait-il déplacé jusqu’aux amphithéâtres ?


La cité universitaire de Casablanca a des airs de village-fantôme en ce lundi après-midi. La salle de sports, le centre culturel et autre buvette, d’habitude bondés, sont quasiment déserts. Alors que de nombreux internes sont cloîtrés dans leur chambre ou ont rejoint le domicile
familial, une poignée d’entre eux, “surveillée” de loin par des agents des renseignements généraux, pas très discrets au demeurant, squatte la pelouse centrale de l’enceinte. Dehors, en plus d’une présence policière accrue, ce ne sont pas moins d’une dizaine de véhicules des Forces auxiliaires qui sont postés dans les ruelles avoisinantes. “Juste au cas où l’fouda reprend”, lance cet agent.

Bataille rangée à Casablanca
“L’fouda” en question remonte au vendredi précédent. Cet après-midi, vers quinze heures, une violente altercation opposant des étudiants sahraouis à d’autres étudiants fait un blessé grave parmi les premiers, Omar Sayeh. Alors que de nombreux témoignages font état d’un simple accrochage entre deux étudiants qui aurait dégénéré, côté sahraoui, on avance que “Sayeh a été attaqué à l’arme blanche en revenant de la mosquée par une milice proche de l’administration et composée de cinq individus”. Qui croire ? Dans les heures qui suivent, Sayeh transite par les urgences, avant de se voir transféré, en compagnie de son présumé agresseur, à l’arrondissement de police de Lissasfa Entre-temps, les étudiants sahraouis, largement minoritaires, sont jetés à la porte de la cité universitaire par le clan adverse, sous l’oeil indifférent des forces de l’ordre. Ils décident illico de se rendre à l’arrondissement où est détenu leur camarade, aux portes duquel ils passeront toute la nuit à réclamer sa libération. Auparavant, raconte un résident de la cité universitaire, ils nous ont bombardés de jets de pierre, tout en scandant des slogans séparatistes.

Le lendemain matin, le groupe de Sahraouis est évacué manu militari et conduit sous escorte policière jusqu’aux portes de la cité universitaire. Mais une fois à l’intérieur, ils sont reçus par des étudiants toujours plus nombreux, mais cette fois-ci armés de sabres et de gourdins… La bataille qui s’engage est encore plus violente que celle de la veille : on compte de nombreux blessés parmi les Sahraouis, dont un étudiant blessé à la tête (ce qui lui vaudra une dizaine de points de suture) et un autre brûlé au dos “par un cocktail Molotov”, rapportent des témoins de la scène. Il faudra l’intervention des forces de l’ordre pour que “les Sudistes” puissent récupérer quelques affaires dans leurs chambres et requitter les lieux. “Nous ne reviendrons pas tant que l’on ne nous garantit pas notre sécurité et qu’on n’arrête pas cette milice connue de tous, qui sévit depuis des années dans l’impunité”, annonce Rahma, une étudiante sahraouie.

Comme une traînée de poudre…
Ce qui vient d’arriver à Casablanca est loin d’être un cas isolé. Ces deux dernières semaines, d’autres universités ont connu des évènements similaires. Fin avril, un étudiant sahraoui de l’Université Ibnou Zohr d’Agadir, pris en flagrant délit de fraude, est expulsé par l’administration. En signe de solidarité, les étudiants sahraouis veulent imposer à l’ensemble des étudiants d’interrompre leurs examens. Un étudiant berbère, qui a manifesté son désaccord avec cette décision, se fait violemment malmener. L’altercation met le feu aux poudres, provoquant des affrontements entre étudiants berbères et sahraouis. Ces derniers, peu nombreux, d’après ce témoin, “sont rapidement défaits à coups d’arme blanche et de matraque”.

Le mercredi 9 mai, à Marrakech, des étudiants sahraouis de l’Université Cadi Ayad improvisent une marche pacifique entre la Faculté de droit et la cité universitaire, en signe de solidarité avec leurs camarades d’Agadir. “Dès qu’ils se sont mis à scander des slogans séparatistes et à insulter des sacralités, rapporte cette étudiante, les forces de l’ordre les ont dispersés violemment”. Résultat : plus d’une dizaine de blessés plus ou mois graves, parmi lesquels Soultana Khaya, une étudiante sahraouie qui a perdu un œil durant l’assaut.
c
26 mai 2007 06:51
Le week-end suivant, alors que Casablanca est rattrapée par la violence, la Faculté des sciences et techniques d’Errachidia est au bord de l’explosion. Ici, les affrontements ont lieu entre les étudiants basistes d’Annahj Addimocrati et des étudiants amazighs. Alors que les premiers voient dans ce conflit “une nouvelle tentative du régime de mettre à terre le mouvement estudiantin”, cet activiste amazigh se veut plus clair : “Les basistes ont été ciblés parce qu’ils voulaient importer chez nous les idées des séparatistes dont ils sont d’ailleurs très proches”. Le bilan est cette fois très lourd : un mort, Abderrahim Hasnaoui, étudiant affilié au parti de Abdellah El Harif et une dizaine de blessés graves, dont deux, transportés à l’hôpital de Meknès, sont dans le coma. Aux dernières nouvelles, l’un des deux serait décédé.

La date qui fâche
Chaque année, à la même époque - le 20 mai étant la date anniversaire du Polisaio - les manifestations de violence impliquant des Sahraouis se répètent. “Les universités sont considérées par le Polisario comme une zone de guerre en territoire occupé”, explique ce connaisseur du dossier du Sahara. La règle étant de profiter de chaque occasion qui se présente pour faire de la provocation. “C’est d’ailleurs ce qui s’est passé à Agadir : l’expulsion de l’étudiant était une occasion inespérée”, explique Réda Taoujni, président de l’Association le Sahara marocain, qui poursuit : “Il y a une cellule chargée spécialement de coordonner toutes ces actions à partir de Laâyoune. Le but des manifestants est de se faire prendre en photo en train de se faire violenter par les forces de l’ordre. Des photos qui serviront à influencer la communauté internationale, très sensible au volet des droits humains”. Est-ce pour cette raison que les services de sécurité se sont abstenus, sauf peut-être à Marrakech, de réagir ? “Il est clair, explique ce militant associatif, qu’ils ont reçu l’ordre de rester sur leurs positions et de ne pas intervenir. Du coup, le Polisario ne peut prétendre que c’est le Pouvoir marocain qui a réprimé des Sahraouis”. Du côté sahraoui, on balaie ces arguments d’un revers de la main : “il n’y a rien de prémédité dans ce qui s’est passé. Et nous ne faisons que rendre compte au monde entier des exactions que l’on nous fait subir tous les jours”.



Privilèges. Les Sahraouis VIP

“Les Sahraouis se croient supérieurs et ont droit à beaucoup de choses que les autres étudiants ne peuvent se permettre”. Les paroles de cette étudiante en droit à la Faculté de Casablanca ressemblent à celles de nombreux camarades. Aux Sahraouis, on reproche, en vrac, de ne pas faire la queue comme tout le monde au restaurant universitaire (“certains ne payent même pas leurs repas”) de prononcer souvent des propos racistes, de harceler les filles… Et puis il y a les avantages dont ils sont les seuls à bénéficier. Ils ont la priorité sur les chambres, se voient offrir des postes de télévision, ont le droit de ramener des filles dans les pavillons réservés aux hommes et, à l’occasion des vacances ou des fêtes, des cars sont réquisitionnés pour les accompagner gratuitement dans leur région d’origine. Mais ce qui fait véritablement enrager l’ensemble des étudiants, c’est l’impunité dont ils bénéficient. “Un Sahraoui n’est jamais coupable par ici, rapporte cette étudiante dépitée. Et on comprend pourquoi : l’administration ne veut pas prendre le risque de voir une simple altercation se transformer en manifestation séparatiste”.

[www.telquel-online.com]
o
26 mai 2007 09:06
pour une fois telquel epargne les islmaistes de ce qui arrive.
S
26 mai 2007 13:19
enfin la "realité" des choses qui transparait on en apprend bcp !thumbs up
o
26 mai 2007 17:20
en tout cas, un seul sort gagnant de tout ça...c' est le makhzen qui n' aura pas affaire à un front commun des etudiants....
T
26 mai 2007 17:58
a savoir ,si ce n est pas lui méme <<le makhzen>>qui a crée ce probléme,mais il joue avec le Feu cette fois-ci ,en comparant les revendications Amazighs avec celle des agents du Polisario.
o
26 mai 2007 18:03
Citation
TALFIT a écrit:
a savoir ,si ce n est pas lui méme <<le makhzen>>qui a crée ce probléme,mais il joue avec le Feu cette fois-ci ,en comparant les revendications Amazighs avec celle des agents du Polisario.

et apparement ça marche bien...le MCA a changé d' image aupès de certains...alors que c' est un mouvement culturel qui est contre la violence...il est présenté dans les jouranaux marocains comme un groupe d' activistes racistes....le makhzen a vraiment fait fort sur ce coup là...
 
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