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Qui a dit que les Turcs n'étaient pas attachés à l'Islam ?
A
28 août 2007 21:04
Le Parlement turc a élu, sans surprise, à la présidence de la République Abdullah Gül, l'actuel ministre des affaires étrangères du gouvernement Erdogan et candidat du Parti de la justice et du développement (AKP). M. Gül doit sa victoire à son parti qui détient 340 des 550 sièges au Parlement. Alors que 276 voix (la majorité absolue) lui suffisaient lors de ce troisième tour de scrutin pour être élu, il a recueilli 339 bulletins favorables. Il devient ainsi le premier chef d'Etat de la Turquie laïque à être issu de la mouvance islamiste.

Les Turcs et le voile islamique de la première dame du pays
Une majorité de Turcs, 72,6 % des personnes interrogées, n'a aucune objection à ce que la première dame de leur pays porte le voile islamique, selon un sondage publié mardi 28 août, dans le journal Milliyet. En revanche, 19,8 % des sondés seraient "irrités" par le fait d'avoir une première dame portant le voile, tandis que 7,6 % ne se prononcent pas.
Concernant les valeurs essentielles que doit incarner le président de la République, près de 53 % des sondés placent l'impartialité au premier plan. Enfin, 28,4 % des personnes, qui se sont soumises au questionnaire, affirment que le chef de l'Etat doit respecter les valeurs de la République dont la laïcité.
L'enquête a été réalisée par l'institut Konda et menée auprès de 2 734 personnes les 18 et 19 août 2007.

Les deux autres candidats, Sabahattin Cakmakoglu du Parti de l'action nationaliste (MHP) et Hüseyin Tayfun Içli du Parti de la gauche démocratique (DSP, centre gauche), ont obtenu respectivement 70 et 13 voix.

PRÉSIDENT IMPARTIAL DE TOUS LES TURCS

Soutenus par l'armée, les défenseurs de laïcité de la République, qui avait bloqué au printemps une première candidature du nouveau président, perçoivent l'élection de cet islamiste, même modéré, comme une menace.

Les détracteurs de l'AKP affirment qu'Abdullah Gül a pour ambition secrète d'islamiser le pays, en neutralisant plusieurs institutions de contrôle de l'action gouvernementale. Face au dessein politique que lui attribuent ses adversaires, l'AKP se défend de vouloir démanteler le système laïque. Le président Gül a, pour sa part, régulièrement affirmé, quand il était candidat à la magistrature suprême, son engagement à protéger la séparation entre l'Etat et la religion promettant qu'il serait le président impartial de tous les Turcs.

"L'élection de Gül constituera un tournant dans notre histoire politique, qui devrait nous rapprocher encore un peu plus de la maturité démocratique", commentait mardi le quotidien libéral Milliyet. Plusieurs journaux soulignaient toutefois que le nouveau président aurait fort à faire pour prouver sa bonne foi aux milieux attachés à la laïcité.

"Les débuts de M. Gül ne seront pas faciles. Chacun de ses pas (...) sera scruté à la loupe par les institutions et certaines franges de la société sensibles à la laïcité, estimait le quotidien populaire Vatan. Gül devra faire attention et faire des efforts pour les calmer."

Pour sa part, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé qu'un "nouvel élan" aux négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne pourrait être impulsé.

lemonde.fr
 
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