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tunisie, Le suicide, summum de la contestation désespérée
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6 janvier 2011 22:50
Emeutes à Bab El Oued , Triolé , Staouéli , ça commence à Salombier et ça reprend à Oued Chaiah. Du coté de Diar Djma3a et Sidi Mebrouk ça chauffe , Le Kilo de sucre à 120 D et pas de longements !

Internet est en train de bouleverser les méthodes de contestation et surtout de saper bien des régimes autoritaires, comme on l'a vu en Iran, en Chine où les dissidents sautent le « mur » numérique que les autorités ont essayé de mettre en place. On l'a vu ces derniers jours en Tunisie où les internautes jouent un rôle majeur dans le mouvement de protestation sociale qui se propage en Tunisie, à tel point que plusieurs sites officiels et gouvernementaux ont été bloqués ces derniers jours par des cyber-attaques. Ces attaques répondent à un mot d'ordre répandu sur internet par les "Anonymes" (Anonymous) qui se présentent comme un groupe d'internautes attachés à la liberté d'expression et reprochent aux grands médias internationaux de ne pas évoquer suffisamment la situation en Tunisie. Beaucoup de communications passent par Facebook ou par Twitter. Grâce à internet, "on découvre une société civile vivante, en marge des partis politiques", note Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), ONG basée à Paris. "Internet a servi d'instrument de mobilisation de la société civile. C'est un moyen de communication qui a une vitesse qui dépasse celle des autorités", a ajouté Mme Belhassen, elle-même tunisienne, établissant un parallèle avec la Birmanie ou l'Iran après l'élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. Les méthodes archaïques des censeurs de Ben Ali sont vite dépassées.

Le suicide, summum de la contestation désespérée

Après la mort mardi du jeune home de Sidi Bouzid qui s'était immolé par le feu, la contestation ne cesse de s'étendre. Au lendemain de ses obsèques plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Sidi Bouzid. Une femme et ses trois enfants ont grimpé sur un pylône électrique menaçant de se donner la mort pour obtenir un emploi et un logement. La foule a défilé dans les rues de la ville, "Adieu Mohamed nous te vengerons!", "ton sang n'aura pas coulé pour rien", "Nous te pleurons ce jour, nous ferons pleurer ceux qui ont causé ta perte", ont scandé les habitants, a ajouté ce témoin présent dans le cortège. A Regueb, près de Sfax, Hamed Slimi, 26 ans, un chômeur a menacé de se suicider par électrocution du haut d'un pylône électrique pour dénoncer la corruption et l'inégalité face à l'emploi, avant de se faire promettre du travail par les autorités locales. A Metlaoui, zone minière théâtre de troubles sociaux en 2008, un jeune chômeur, Mosbah Al Jawhari, s'est immolé et a été transféré dans l'hôpital de Tunis. Enfin, à Chebba, une localité du centre-est, Mohamed Slimane, 52 ans, un ouvrier du bâtiment, père de quatre enfants dont deux diplômés de l'université sans emploi, a été retrouvé pendu mardi dernier, a indiqué un témoin. Selon Nizar Belhassine, l'homme atteint d'insuffisance rénale avait désespéré de recevoir une aide pour se soigner et nourrir sa famille.


Hier l'Algérie était le théâtre de véritables émeutes contre la hausse des prix, notamment dans le quartier populaire de Bab El Oued





Mais cette contestation touche d'autres couches de la société tunisienne. Des milliers d'avocats ont observé jeudi une grève très suivie dans tous les tribunaux tunisiens pour dénoncer la répression le 31 décembre d'une manifestation de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, principal foyer de protestations contre le chômage et la précarité dans le pays. Une grève suivie par 95% des avocats dans l'ensemble des tribunaux, à l'appel du Conseil de l'Ordre des avocats. Alors que la veille à Sidi Bouzid la foule avait crié sa colère contre la cherté de la vie "qui a conduit Mohamed au suicide", hier c'était l'Algérie qui était le théâtre de véritables émeutes contre la hausse des prix, notamment dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger où des dizaines de jeunes ont manifesté contre la flambée des prix et affronté les forces de l'ordre à coups de pierres. Les prix de certains produits de base, comme le sucre et l'huile, ont récemment enregistré une hausse considérable en Algérie. Les émeutes de Bab el Oued s'inscrivent dans une contestation sociale sporadique qui touche régulièrement plusieurs villes du pays et se sont étendues à Oran et Blida.



L'attribution de logements sociaux provoque régulièrement des protestations en Algérie



Fin décembre, des incidents dans plusieurs quartiers périphériques d'Alger ont opposé durant trois jours les forces de l'ordre à des manifestants réclamant de meilleurs logements. L'attribution de logements sociaux provoque régulièrement des protestations en Algérie. La population a triplé depuis l'indépendance en 1962 et atteint quelque 36 millions d'habitants actuellement, mais la construction n'a pas suivi. Actuellement, 75% des Algériens ont moins de 30 ans et plus de 20% des jeunes sont chômeurs, selon le FMI. Cette situation les fait fuir vers l'Europe. Faute de visas, ils partent à bord d'embarcations de fortune au risque de leur vie. Tous les mois, les tentatives de dizaines d'entre eux échouent ou meurent en méditerranée mais il n'existe pas de statistiques fiables sur cette émigration. Même si ce genre d'émeutes sont devenues une sorte de sport national en Algérie, certains craignent un embrasement de la situation avec le possible effet de contagion tunisien, bien que l'on ne puisse guère comparer les deux régimes, même si Bouteflika finit son troisième mandat, appuyé sur l'armée.
 
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