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Tunisie: un camp d’entraînement de femmes en niqab à Korba
F
10 septembre 2012 12:54
Reportage dans un camp d’entraînement de femmes en niqab à Korba.

La police des mœurs Al amrou bil Maârouf, existe déjà, elle opère en plein jour,agit en ville, en régions et dans les milieux défavorisés, distribuant des tracts et prêchant la bonne parole. On l’a vue à l’œuvre dans différentes manifestations à Tunis ou ailleurs.
Sa direction enrôle à tour de bras, des jeunes idéologiquement structurés, des chômeurs embrigadés à qui on promet monts et merveilles, des délinquants désireux de reprendre place dans la société ou encore des repris de justice qui veulent se refaire une vertu. La greffe saoudienne bourgeonne.

A maintes reprises, Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha déclare que son parti regroupe des modérés, des libéraux et des militants proches du salafisme. Jusqu’à nos jours, on ignore l’influence réelle de ceux-ci sur le mouvement. Mais chacun mesure le degré de nuisance que provoque ce courant sur la paix sociale.

Les ultras du mouvement agissent dans l’impunité alors que les preuves ne manquent pas. Les événements du 9 avril sont encore en mémoire, personne n’a oublié la profanation du drapeau, les agressions contre des militants politiques et intellectuels et les plaintes sont restées sans suite, le cheikh Houcine Laâbidi, imam de la Zitouna, et ses disciples, appelle à la mort de ses concitoyens artistes et intellectuels... des cas isolés, répondent leurs soutiens.
Et derrière cette phalange active et visible, y a-t-il des milices qui se préparent à une nouvelle étape de la révolution ? Depuis des mois, dans des cercles avertis, on entend parler, par-ci, par-là, de l’existence de sections proches des partis islamistes qui s’entraînent dans des endroits à l’abri de la police et des regards indiscrets.

Des rumeurs, affirment les uns, de l’intox surenchérissent les autres. Tel proche rapporte, selon une source vague, le récit d’une équipe d’arts martiaux dans une forêt, les faits se déroulent, selon la météo et la saison, dans la forêt de Gammarth, à Borj Cedria ou à Aïn Draham, tel autre proche cite le cousin qui a vu un camp avec des hommes en armes blanches du côté de Soliman et de Bou Kornine. Vraisemblablement, la rumeur a favorisé les interprétations les plus inquiétantes.
Comme la marée, les récits avancent et reculent au gré du baromètre politique, jusque-là, jamais source sûre n’a été fournie. D’où une réserve justifiée. L’affaire amuse les uns et inquiète les autres, il y a comme un procès malsain fait à une « milice de l’ombre ». On évoque une police parallèle,à tendance religieuse. Qui joue à l’Arlésienne.

Tempête en mer

La semaine passée, dans la coquette ville de Korba, nous avons assisté à un spectacle cauchemardesque qui ne nous a pas quittés depuis. Ce n’est donc plus ni de simples ragots, ni de rumeurs, encore moins de l’intox. C’est du réel et du concret. Des faits vus et vécus…
Régulièrement, à la tombée du jour,en solitaire, on s’abandonne à une marche sur la longue plage avant de nous allonger à regarder les mouvements lents de la mer. Mardi 24 juillet, il est 18h30, journée torride, flux et reflux de l’eau, le moral à marée basse, plongé dans une fiction de Borgès, le silence, le léger clapotis des vagues mourantes, soudain,des cris ahurissants déchirent le calme du ciel Allahou Akbar, Allahou Akbar.
Des femmes groupées, toutes habillées en noir, courent en notre direction. Rêve, réalité ou l’entre-deux ? Elles s’arrêtent à quelques mètres, se forment en deux cercles, on s’approche pour voir, dans l’équipe, quelques-unes sont très jeunes, parmi elles six portent le niqab, une instructrice plus âgée donne des ordres, un sifflet en bouche, des gestes brutaux, des mouvements d’arts martiaux.
Bouche bée, interdit, on avance de quelques pas risquant une question, on est vite rabroué.
Les guerrières se mettent en rang, simulent des attaques, elles se rassemblent, se séparent, se placent par deux, l’une face à l’autre, de leur robe-uniforme noire, elles sortent un long bâton, un genou par terre, l’une attaque, l’autre se défend. Avec son bras, l’œil vigilant, la responsable orchestre les manœuvres des duos. Hallucinant ! Pas d’appareil photo pour fixer l’instant.

Quelques jours plus tard, au petit matin, alors que la ville dormait, les habitants de bord de mer furent réveillés par des « Allahou Akbar, Ennahdha Ennahdha », propres termes prononcés et criés par les futures guerrières qui sont de retour, même habit noir, des exercices, puis elles se jettent à l’eau, sous le regard de la maîtresse et trois jeunes hommes sur la plage qui surveillent. Cette fois, l’appareil photo est disponible.
Les résidents côté mer sont effrayés par l’ampleur des cris guerriers, les uns se regardent sans réagir, les autres grognent ou murmurent en affichant leur indignation.
Une demi-heure plus tard, les guerrières repartent, escortées par une voiture blanche.

Un camp d’entraînement à Korba, en existe-il d’autres ? Combien sont-ils, où se trouvent-ils, qui sont les encadreurs, les financeurs, les autorités sont-elles au courant ? Sujet trop glissant !

Suite à un article sur le même sujet publié dans le quotidien La Presse du vendredi 3 août, une source nous fournit quelques indices. Des filles d’un cheikh de Korba sont parmi les combattantes. Le mouvement, indique t-il, est en pleine croissance, encouragé par des bailleurs de fonds.
Le but de la manœuvre est d’enrôler des dizaines de milliers de membres. Quant aux futures guerrières, elles sont entraînées, nous apprend-on, par une mercenaire vietnamienne. Ne nous inquiétons pas, elles préparent notre bonheur…par la force. Le bourgeon saoudien fleurit.


Hamma HANACHI (Collaboration spéciale)
F
10 septembre 2012 12:57
la question qu il faut se poser
contre qui vont elles se battre? contre leur soeurs qui refusent la burka?
 
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