Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La tragédie de la veuve Damir
L
LIN
3 septembre 2003 16:20
Salam,

Il était une fois une mère, veuve et cancéreuse, dont les trois
enfants ont été emportés par l’intégrisme aveugle
La tragédie de la veuve Damir

Safia Damir vit un cauchemar. Atteinte d’un cancer du sein, elle a perdu trois de ses enfants. Mehdi, son benjamin, a trouvé la mort dans les camps des Moujahidine en Afghanistan. Mohamed, son cadet, est condamné à la peine de mort, dans le cadre du procès de la «Salafiya Jihadia». Rachid, son aîné, a disparu sans laisser de traces, au lendemain des attentats du 16 mai.



• Safia Damir. Je voyais mon fils se métamorphoser sans que je puisse y faire quoique ce soit...



La vie de Safia Damir n’est plus qu’une série d’événements tragiques et elle n’est pas près de voir le bout du tunnel. Frappée de plein fouet par le destin, sa famille est dispersée à jamais. Cette femme d’une cinquantaine d’années, aux traits usés par tant de souffrance, a travaillé durement pour subvenir aux besoins des siens. Veuve à 32 ans, elle a eu la lourde responsabilité d’éduquer seule ses enfants.
Son mari, Abdelkader, chauffeur de taxi, est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 37 ans. Son aîné, Rachid, n’avait que 10 ans, alors que son cadet, Mohamed, était âgé de 8 ans et son benjamin, Mehdi, n’était encore qu’un bébé de 2 mois.

Rêve

À cette époque-là, Safia ignorait ce que le destin lui réservait. Elle était remplie d’espoir et croquait la vie à pleines dents. Sa progéniture était sa raison de vivre. «J’étais une mère-poule, comme toutes les mamans. Je les voyais grandir en caressant le rêve que l’un de mes enfants prendrait la relève de son père. Je comptais les années. À chaque fête d’anniversaire, je me disais dans mon for intérieur: «patience Safia, tu t’approches de l’aboutissement», raconte cette mère courage.

• Mohamed Damir, condamné à la peine de mort.


Leur maison de location, à l’ancienne médina de Casablanca, était bien aménagée pour que chacun de ses enfants ait un espace d’intimité.
Rachid et Mohamed poursuivaient leurs scolarités dans des écoles publiques, mais Safia tenait à ce qu’ils aillent loin dans leurs études. Elle leur payait des cours particuliers pour compléter leur savoir.
Cette employée de banque a travaillé pendant trente-trois ans à l’agence BCM de Driss El Hrizi, à Casablanca, où elle est connue pour sa droiture, son honnêteté et sa bonne humeur. Elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. Élégante et souriante, elle ne ratait pas l’occasion d’éclater de rire à la moindre plaisanterie. Dans son lieu de travail, son dévouement pour sa descendance est devenu légendaire.
Entre deux sanglots, Safia se rappelle, avec une pointe de fierté, les paroles de ses collègues: «Tu ne vis que pour tes gosses. Pense à toi, tu es encore jeune». Il est vrai que Rachid, Mohamed et Mehdi représentent tout pour elle. «Tout ce qu’ils demandaient, ils l’obtenaient. Je les couvrais de cadeaux. Pour les fêtes religieuses, je refusais qu’ils remettent leurs anciens habits. Pour les vacances d’été, je leur achetais des tickets de la piscine que le département des Ressources humaines de la banque propose à ses employés. En somme, je veillais à ce qu’ils ne manquent de rien.»
Au fil des années, Rachid, Mohamed et Mehdi grandissaient.

Sacrifice

Rachid a réussi son baccalauréat. Il a décidé de faire une école de stylisme et modélisme. «Je l’ai inscrit à l’école Esmode où il a préparé un diplôme d’ingénieur textile. Je payais mensuellement 1800 dhs.

• Mehdi Damir, le benjamin, mort en Afghanistan.


Pour Mohamed, je n’ai pas non plus lésiné sur les moyens. Il poursuivait ses études en Design, à ArtCom, où il a obtenu son diplôme d’infographiste. Quant à Mehdi, il n’avait pas de bonnes moyennes. Il piétinait. Il était le plus jeune et le plus vulnérable. Il suffisait qu’il me dise «Maman, c’est difficile pour moi» et je lui pardonnais. Il avait un visage d’ange et son sourire était désarmant. Je ne pouvais rien lui refuser.
En plus, je me disais, ce n’est pas grave. Je vais lui ouvrir un petit commerce. Comme j’avais acheté un petit immeuble de trois étages dans lequel nous avons emménagé à El Oulfa, à Casablanca, avec des garages au rez de chaussée, je me suis dit: l’affaire est réglée», confie Safia Damir, avant d’éclater en sanglots.
Safia qui rit, Safia qui pleure. Assise sur une chaise, en djellaba noire et coiffée d’un foulard gris, Safia n’arrive plus à ouvrir ses yeux enflés. Par politesse, elle a ôté ses lunettes noires qu’elle ne quitte plus. Tout en parlant, une écume blanche se trace aux coins de ses lèvres. Sa poitrine est saccadée par des soupirs profonds qui en disaient long sur sa souffrance. Par moments, elle porte la main sur son cœur comme pour arrêter ses battements. Elle respire en prenant des bouffées d’air chaud de ce mois de juillet caniculaire.

Effondrement

Elle me demande un verre d’eau en me faisant un signe. Safia est au bout de l’effondrement. Je lui demande de reprendre son souffle. Je savais que la suite des événements qu’elle s’apprête à me raconter est extrêmement douloureuse.
Dans un état second, elle lève des mains gercées par tant de labeur et regarde le ciel en gémissant: «Oh mon Dieu, aie pitié de moi! Je souffre tellement.» Ce que cette femme allait me conter sera pour moi un moment pénible que je ne suis pas près d’oublier de sitôt. Dans un français impeccable, Mme Damir entame son récit, digne d’un film dramatique.

• Rachid Damir, l’aîné disparu.


Après l’installation de la famille Damir au quartier El Oulfa dans leur nouvelle maison, Safia a su qu’elle était atteinte du cancer du sein. Une nouvelle qui l’a abattue. Commence alors le calvaire de la chimiothérapie avec ses nombreux effets secondaires. «J’étais détruite. Je perdais mes cheveux, je vomissais à longueur de journée avec de fortes diarrhées. Je ne voulais voir personne. Mon état de santé ne me permettait plus de travailler. J’étais mise en invalidité. Rachid, qui avait ouvert une société de prêt-à-porter en bas de notre maison, prenait en charge les dépenses quotidiennes du foyer familial, ainsi que mon traitement médical qui m’obligeait à faire la navette entre Casa et Paris.
Mohamed, lui, avait pris un autre chemin. Il s’est laissé pousser la barbe ; il devenait de plus en plus distant. Sa passion pour les arts martiaux l’absorbait. Il était quatrième dan en Kung-fu et s’entraînait dans une salle de sport du quartier. Ses fréquentations changeaient. Il invitait à la maison des hommes barbus que je n’avais pas le droit de saluer. Il a subitement troqué son jean et ses baskets pour une tenue afghane et des sandales artisanales en cuir. Je voyais mon fils se métamorphoser sans que je puisse y faire quoi que ce soit.
Il me répétait à chaque fois qu’il fallait que je m’accroche à ma religion et que je respecte les cinq piliers de l’Islam. J’avais déjà fait un pèlerinage. Mais quand je suis rentrée de La Mecque, je n’ai pas pris la décision de porter le voile. Il me le reprochait gentiment. C’était un garçon aimable et bien éduqué.

Dépression

À chaque sujet abordé, il avait son mot à dire. Tout notre entourage l’appréciait et me félicitait pour l’éducation que je lui ai donnée. Un jour, il est venu me voir et m’a annoncé qu’il voulait se marier. Il avait 25 ans. Son choix était déjà fait. Sa femme poursuivait des études islamiques à la Faculté des Lettres de Mohammédia. Nous avons organisé une petite fête religieuse pour célébrer leur union.
Ils se sont installés avec moi au premier étage à El Oulfa. J’étais très contente. Cet événement m’a fait oublier ma maladie, pour un moment.
Dès la première année du mariage, la femme de Mohamed est tombée enceinte. Elle a accouché d’un magnifique garçon. Deux ans après, elle donne naissance à une fille. Au fil des jours, le cancer me rongeait, je devais aller en France pour suivre un nouveau traitement. J’étais exténuée. À mon retour, j’étais constamment sous calmants, et régulièrement dépressive.
Un matin, Mohamed et Mehdi sont entrés dans ma chambre. Ils avaient l’air sérieux. Mohamed m’a parlé d’une manière irrévocable. «Mehdi part en Angleterre après-demain». Mohamed a toujours pris son frère benjamin sous sa protection. Il voulait qu’il réussisse dans la vie. Je n’y voyais pas d’inconvénient. J’ai donné ma bénédiction à son voyage sans demander plus de détails. D’ailleurs, je n’étais pas en mesure de le faire. J’étais malade. Les mois passèrent, j’avais des nouvelles de Mehdi. De temps en temps, il me téléphonait. Mohamed a quitté la maison familiale pour vivre ailleurs. Je ne savais pas pourquoi il a pris cette décision. Il ne m’informait pas. Peut-être ne voulait-il pas ajouter à mes malheurs?

Visite

Le 6 août 2002, j’apprends que Mohamed a été arrêté par la police. Il était en cavale depuis six mois. Et c’est pour cette raison qu’il avait quitté la maison. Il s’est installé à Sidi Moumen, chez l’une de ses connaissances. Sa femme et ses enfants étaient avec lui. Ce jour-là, selon la femme de Mohamed, une soixantaine de policiers armés jusqu’aux dents ont fait irruption dans la petite baraque de Douar Thomas.
Des coups de feu ont retenti, Mohamed avait enjambé la fenêtre pour protéger son garçon, qu’il portait dans ses bras. Il a été touché à la jambe. Les policiers se sont rués sur lui et l’ont immobilisé. Trois mois après son arrestation, je n’ai eu aucune nouvelle. Son frère Rachid et moi, nous l’avons cherché partout. Aucun signe, aucune marque de l’existence de Mohamed, comme si la terre l’avait englouti. Son arrestation était un coup dur pour moi. Je devais lutter contre ma maladie et le malheur qui s’est abattu sur ma famille. Pourtant, je n’étais pas encore au bout de mes déboires.
Le sort continuait à s’acharner sur moi. J’apprends par la presse que mon petit Mehdi était mort dans les camps de Moujahidines en Afghanistan. Moi qui le croyais quelque part en Grande Bretagne. Cette dernière nouvelle a fini par m’achever. Je n’avais plus aucune certitude. Il fallait me rendre à l’évidence. Je savais que des Marocains étaient embrigadés par les Talibans de Ben Laden. Mais j’étais loin de penser que mon Mehdi se trouverait parmi eux.
Il était si fragile et si pacifique, incapable de violence. Et voilà qu’on me dit qu’il était dans les confins d’Afghanistan. J’étais sûre d’une chose, je ne verrais jamais sa dépouille. Et il n’aura jamais de sépulture dans son pays.
Pourquoi Mohamed a-t-il embarqué son jeune frère dans cette galère? D’ailleurs Mohamed lui-même, le sait-il, là où il est, dans le couloir de la mort?
Un jour, l’avocat de Mohamed Damir me contacte pour me dire que le procès allait avoir lieu le lendemain, à la cour d’appel de Casablanca, et que je pouvais voir mon fils. Au tribunal, quand je l’ai aperçu, je ne l’ai pas reconnu du premier coup. Ce grand gaillard qui pesait un quintal avait beaucoup perdu de sa corpulence.

Disparition

Son regard pétillant s’est éteint. Il traînait sa jambe blessée. J’ai assisté à ce procès sans vraiment le suivre. Mon cœur était serré et j’avais du mal à respirer. Par la suite, l’avocat m’a aidée à avoir une permission de visite hebdomadaire à la prison de Oukacha. J’allais voir Mohamed toutes les semaines. Rachid, mon dernier fils à mes côtés -pour combien de temps encore?-, m’accompagnait en prison quand il en avait l’occasion. Nous lui ramenions des vivres, des livres et des produits d’entretien. Mohamed adorait la lecture. Il dévorait un livre par soirée.
C’était son passe-temps favori après le sport. «Le panier du prisonnier» me coûtait entre 700 et 800 dhs. Une dépense de plus que je n’étais pas capable d’assumer, mais je tenais le coup. Rachid m’aidait beaucoup. Lors de l’une de mes visites, j’ai abordé avec Mohamed le sort de Mehdi. Il m’a confirmé sa mort sans autres précisions. J’ai été prise d’un malaise. Ce soir-là, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je ne voulais pas y croire et je n’arrive pas à y croire jusqu’à maintenant. Tant que je n’ai pas vu le corps inerte de Mehdi, je m'agripperai à l’idée qu’il fera son entrée d’un moment à l’autre.
Il était écrit que le malheur ne me donnerait pas de répit, Rachid, mon aîné, ne sera pas épargné. Pendant un moment, il se sentait surveillé. Deux voitures, tantôt une Fiat Siena tantôt une Peugeot 405, le suivaient. Il se plaignait à chaque fois et me disait «Maman, ça me gêne et ça bloque mes mouvements». Je lui répondais: «Mon fils, laisse les faire. Tu n’as rien à te reprocher». Je ne me suis pas doutée un seul instant que cette filature allait être fatale pour lui. Le lendemain du 16 mai, nous nous sommes réveillés tranquillement.
Nous ignorions tout des attentats sanglants qui ont frappé Casablanca. Nous prenions le petit-déjeuner, Rachid a allumé la télévision. Comme à son habitude, avant d’aller au travail, il regarde les informations. Il nous apprend alors la mauvaise nouvelle. L’après-midi, nous sommes partis à Derb Ghallef pour faire des courses. Après nos achats, Rachid m’a laissé sa voiture et il est parti avec un copain. Il n’est rentré à la maison qu’à 20h. Nous l’attendions pour dîner ensemble. Dès qu’il est entré, il m’a demandé les clés de la voiture, il voulait la mettre au garage. Une demi-heure après, il n’était pas encore revenu.
La voisine d’en face sonna à la porte. Elle nous informa qu’une Peugeot 405 de couleur sombre s’est arrêtée en face de la maison, cinq hommes, à la carrure impressionnante, sont descendus et ont emmené Rachid.
Depuis, mon fils a disparu. J’ai frappé à toutes les portes. Aucune réponse. Je n’ai aucune nouvelle depuis deux mois. Je ne sais pas s’il est vivant ou mort. Cette attente me tue à petit feu. Je n’en peux plus.
Des fois, je me dis que la mort est une délivrance. Je préfère me donner la mort plutôt que de voir mes enfants partir l’un après l’autre. Rachid est innocent. Il n’a rien à voir avec ces histoires de Salfiya Jihadia», lance Safia Damir de toute sa sensibilité maternelle.

Détresse

Jusqu’à sa disparition mystérieuse, Rachid Damir était propriétaire d’une société de prêt–à-porter, qu’il menait de main de maître. Sa voiture, il l’a achetée au crédit leasing. Il s’est marié une année auparavant avec une jeune femme instruite de 22 ans. Selon son entourage, Rachid est un jeune homme qui aime les belles choses. Il est agréable et travailleur. Son seul souci était de venir en aide à sa famille, qui ne peut se consoler de son absence.
Son épouse et sa mère le pleurent et attendant son retour.
En définitive, Safia Damir aura perdu trois de ses enfants. La condamnation à la peine de mort de Mohamed lors du Procès de la Salafiya Al Jihadiya l’a complètement anéantie.
Sa détresse était à son comble lorsqu’elle a rendu visite à Mohamed à la prison de Kénitra. «Il jeûne tous les jours. Il n’arrive pas à manger la nourriture de la prison. Il ne peut pas conserver les plats cuisinés que je lui apporte et qui pourrissent avec cette chaleur étouffante de l’été. A chaque fois, il me demande des habits. Il n’arrive pas à porter les uniformes qui lui sont remis par la direction de la prison. Même pour le voir, nous sommes séparés par un couloir et deux grillages de chaque côté. Nous parlons à voix haute pour qu’on puisse s’entendre. Il m’a raconté qu’après le procès, ils ont été transportés par hélicoptère, les yeux bandés, pieds et poings liés, de la prison d’Oukacha à la prison de Kénitra. En entendant le bruit des hélices, il a cru que l’heure de son exécution était arrivée. Il priait et implorait Dieu. Après le récit de cette scène, il s’est effondré en larmes et m’a demandé pardon. À cet instant–là, j’ai revu Mohamed, le petit enfant discipliné, qui, après avoir fait une bêtise, venait m’embrasser et me demandait de l’excuser. Cette fois-ci, je ne pouvais pas passer l’éponge pour que tout soit oublié. Ses erreurs lui ont valu la peine de mort. Un dur jugement pour quelqu’un qui n’a jamais reconnu son crime. Mais j’ai confiance en la justice. D’ailleurs, je ne peux rien faire à part supplier Dieu, le Tout-Puissant, pour qu’il lui vienne en aide. Tout ce que j’espère actuellement, c’est de revoir mon fils Rachid. J’aimerais juste avoir de ses nouvelles», confie la mère des frères Damir, en essuyant ses larmes.

Espoir

Safia Damir est accablée. Son rêve de voir ses enfants grandir à ses côtés s’est brisé. Mère courage et grand–mère digne, Safia a pris les enfants de Mohamed sous son aile. Le garçon aura bientôt cinq ans et la fille trois ans. Ils vont grandir sans jamais voir leur père.
Mohamed et Mehdi ont été les victimes de sombres idéologies qui ont conduit à l’éclatement d’une famille. Par leurs actes insensés et immatures, ils ont détruit la vie de leur mère qui avait beaucoup misé sur eux et ont entraîné leur frère, Rachid, dans leur sillage, injustement.
Safia Damir ne comprend toujours pas pourquoi ses enfants ont choisi ce chemin-là qui les a menés à leur propre perte.
Harassée par la maladie, envers et contre tout, Safia Damir s’accroche à l’espoir de voir un jour son fils aîné, Rachid, franchir le seuil de la maison.



Loubna Bernichi

La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.
b
3 septembre 2003 16:55
salam Lin,

j'ai lu cette histoire il y a peu de temps.
incroyable. une tragedie.
on ne cessera jamais d'avertir contre les dangers de l'extremisme et du fondamentalisme.

amicalement
a
4 septembre 2003 11:43
NO COMMENT
m
7 septembre 2003 01:00
Why no comment?
Should be at least one or two or some
There is one thing I do not understand
Why those guys had done that if they actually did cause no body is real sure that they did it. And if we just try to understand we will be surprise by the timing and circumstance of those attacks and there is some how some thing missing, the puzzle is incomplete, those who did that forgot some thing, or it was done in a hurry so every open mind will say holding some thing is wrong, unfortunately all of us are following the logic of those who try by any means to convince every body even our selves that we are only some kind of barbarians who kill any one for any reason including his own family or friends or neighbor and I can see that they pretty much succeed in this duty.
Who we are that the only question we should ask our self, not who did it, not why, not how
Once we find the answer we will be able to understand every single thing that happen and will happen.
I will say only one thing to you lin I can write almost 30 millions tragic story of each Moroccan for the simple fact that all of them live in a miserable situation and only god knows it, not me not you not any body else.
If your only reason to relate that story is to try to find some relation between what is called now days "fundamentalism" or " Islamism" or any word ending by the "ism" and the so called "terrorism" let me tell you that you are pathetic and we don't need you for that, don’t waist your time unless you are not what you pretend you are in this case I will easily be able to understand, otherwise you will be as I already said in one of my post a monkey who want to be a king in a land of kings.
Any comment?
7 septembre 2003 11:54
Bien venue au Maroc, vous êtes ici chez vous.

Procès expéditifs et enlèvement en tout genre.
b
7 septembre 2003 22:23
mahboul,

i can't follow you very much.
may be you should blame those ones who have beards, look always angry, throw bombs around and kill people in the name of islam and islamism. think also fo those others who look the same, don't throw boms but think the same. they are so many and they live even in the free world, which they hate.
a
8 septembre 2003 13:07
bien dit caliente.
pour mahboul qui n'a rien compris je pense, il ne faut pas s'arreter sur les details.
tu comprendr mieux
it's my comment
m
9 septembre 2003 20:35
inak moukhtiaton ya malak a"ange" ini fahimto al ma3na kolaho wa ana lam a9if abadan 3ala al 9ochori awi al fotati bal kolo ma 9oltoho howa lobo al al mochkili ida konti 9ad fahimti ma 9oltoho
9 septembre 2003 22:22
??????????
a
10 septembre 2003 15:28
?????????????????????????????????
g
10 septembre 2003 16:52
wa mahboul, iss eur tassinde ithaarabth am khoul aythmache
m
10 septembre 2003 17:26
dear giga our snir ta chalhit real good I apologize.only arabic english and a lot of french but I don't want to use the last one cause that let me feel like begging the frenchies and they don't deserve that,if you can see what I m talking about,if not don't worry it's simply a choice ok
g
10 septembre 2003 17:40
Ok no pb, I see that you speak also a little berbere: are you a berber man?
m
11 septembre 2003 13:35
why you ask me that
you want to marry me or what?
the answer is yes but I consider my self more than a part of any giving ethnicity,anyway you want an answer you've got it so keep going and let me know if you want some thing else i'll be glade to tell you a lot ok .
a
11 septembre 2003 15:24
et le français ça ne marche pas pour communiquer M MAHBOUL
g
11 septembre 2003 15:27
Je suis un homme mahboul!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
a
11 septembre 2003 16:51
courage ça se soigne
m
11 septembre 2003 21:32
You will be surprise if I do speak French but I will not that's my choice
So either Arabic, which I prefer, or English, which has no importance to me it's just a mean of communication.
Ok ange
It's a jock giga I will not marry you anyhow except if you are a sweet sexy lady you know what I m saying.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook