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Ne3Ne3 La Jolie a écrit:
Salam,
[...] On les amène au pied de l'affreux mur.
C'est bien.
Ils ont été battus du vent contraire.
L'homme dit au soldat qui l'ajuste : Adieu, frère.
La femme dit : - Mon homme est tué. C'est assez.
Je ne sais s'il eut tort ou raison, mais je sais
Que nous avons traîné le malheur côte à côte ;
Il fut mon compagnon de chaîne ; si l'on m'ôte
Cet homme, je n'ai plus besoin de vivre. Ainsi
Puisqu'il est mort, il faut que je meure. Merci. -
Et dans les carrefours les cadavres s'entassent.
Dans un noir peloton vingt jeunes filles passent ;
Elles chantent ; leur grâce et leur calme innocent
Inquiètent la foule effarée ; un passant
Tremble. - Où donc allez-vous ? dit-il à la plus belle.
Parlez.
- Je crois qu'on va nous fusiller, dit-elle.
Un bruit lugubre emplit la caserne Lobau ;
C'est le tonnerre ouvrant et fermant le tombeau.
Là des tas d'hommes sont mitraillés ; nul ne pleure ;
Il semble que leur mort à peine les effleure,
Qu'ils ont hâte de fuir un monde âpre, incomplet,
Triste, et que cette mise en liberté leur plaît.
Nul ne bronche. On adosse à la même muraille
Le petit-fils avec l'aïeul, et l'aïeul raille,
Et l'enfant blond et frais s'écrie en riant : Feu !
Victor Hugo, L’Année terrible.
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Magneto* a écrit:
"Je suis Katabolonga et je ne réponds pas à tes questions. Je parle quand je le veux. Je suis venu pour te voir. Et te dire, devant tous les tiens réunis, ce qui doit être dit. Tu as rasé ma maison. Et tué mes femmes. Tu as piétiné mes terres sous les sabots de ton cheval. Tes hommes ont respiré mon air et ont fait des miens des bêtes en fuite qui disputent leur nourriture aux singes. Tu es venu de loin. Pour brûler ce que j'avais. Je suis Katabolonga et personne ne brûle ce que je possède sans perdre la vie. Je suis là. Devant toi. Je suis là. Au milieu de tous tes hommes réunis. Je veux te dire cela. Je suis Katabolonga et je te tuerai. Car par ma hutte piétinée, par mes femmes tuées, par mon pays brûlé, ta mort m'appartient."
La mort du roi Tsongor - Laurent Gaudé
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Pom'pom a écrit:
Requiem pour toutes les âmes
De ces enfants, ces femmes, ces hommes
Tombés des deux côtés du drame
Assez de sang coulés
la paix doit régner
Salam,
Shalom
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√L’Élu a écrit:
Salam
Dans un paysage marqué par les tempêtes passées,
Les ombres des combats s’dessinent à l’horizon,
Les débris d’une guerre, entre désordre et ruines,
Reposent sous un ciel où l’éternité s’dérobe.
Les soldats tombés, ensevelis sous la poussière,
Laissent derrière eux des rêves brisés et éteints,
Les tranchées abandonnées, chargées d’solitude,
Gardent les traces d’une époque de mélancolie et de nostalgie.
Les champs jadis verdoyants sont désormais stériles,
Leurs racines mêlées à la boue et aux vestiges de guerre,
Les fleurs fanées murmurent les récits d’antan,
Et le vent fredonne les airs d’une ère disparue.
Les voix des guerriers se dissipent dans l’air glacé,
Chaque écho porte le poids des années écoulées,
Et la paix, toujours éloignée, semble un rêve fragile,
Dans l’ombre persistante des souvenirs évanouis.
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Magneto* a écrit:
"Je suis Katabolonga et je ne réponds pas à tes questions. Je parle quand je le veux. Je suis venu pour te voir. Et te dire, devant tous les tiens réunis, ce qui doit être dit. Tu as rasé ma maison. Et tué mes femmes. Tu as piétiné mes terres sous les sabots de ton cheval. Tes hommes ont respiré mon air et ont fait des miens des bêtes en fuite qui disputent leur nourriture aux singes. Tu es venu de loin. Pour brûler ce que j'avais. Je suis Katabolonga et personne ne brûle ce que je possède sans perdre la vie. Je suis là. Devant toi. Je suis là. Au milieu de tous tes hommes réunis. Je veux te dire cela. Je suis Katabolonga et je te tuerai. Car par ma hutte piétinée, par mes femmes tuées, par mon pays brûlé, ta mort m'appartient."
La mort du roi Tsongor - Laurent Gaudé
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Citron pavot7 a écrit:
C'est de toi?
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Ne3Ne3 La Jolie a écrit:
Salam,
J'avais lu ce livre y'a quelques années (d'ailleurs je l'ai encore), et purée on réalise à quel point nul n'échappe à son Destin, qui lui est fatal.
Il n'a jamais versé une seule larme, malgré le poids du regret.
Devrait-on peut-être prendre exemple, et n'pas nous rembrunir à la moindre épreuve?
"Tu ne pleures pas, Tsongor?"
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Magneto* a écrit:
🙌🏻 super
Les livres des écrivains contemporains ne sont pas très connus comparés aux grands classiques… j’ai entendu je ne sais plus où des références à ce livre dans un débat. Le contexte imaginaire m’a bien plus, avec ses codes d’honneur africains lointains. J’en ai lu des extraits en me disant qu’il me plairait bien.
Du coup il fait la queue devant tous autres que je me suis promis de lire 😁
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Ne3Ne3 La Jolie a écrit:
De même, laisse tomber une étagère encore inexplorée... 😌
Pour ma part, j'ai bientôt fini (ça fait quelques mois qu'j'ai commencé, quand même 🤔) Les Piliers de la Terre, mais comment t'dire qu'j'ai la haine contre l'protagoniste principal? Je me force un peu, et puis bon, c'n’est pas extraordinaire. Puis, il m'reste aussi Les Démons de Dostoïevski à finir, mais j'pense commencer d'abord un "p'tit" livre arabe.
Et je crois qu'il m'reste un Flaubert et un Balzac, enfin bref, j'ai d'quoi m'amuser un peu. ^^
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Citron pavot7 a écrit:
Arthur RIMBAUD
1854 - 1891
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
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Vittoria a écrit:
Je l'aime d'amour ce poème, j'étais très jeune quand je l'ai découvert et c'était ma première claque littéraire 🥺🥰.
Merci
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Citron pavot7 a écrit:
Les colons arrivèrent en masse, aléas de l'histoire
De velléités guerrières en projets génocidaires
Meurtres, vols et destruction, l'œuvre de ces coeurs noirs
Inattendu déferlement d'horreurs qui m'est donné de voir
On vous a qualifié d'animaux humains !
Vous valeureux peuple qui subissait et subissez encore
Nul doute que la victoire approche et sera belle demain
Et que chaque orphelin qui souffre et il y'en a pléthore
Fera de cette terre votre futur tombeau
Car si une armée peut détruire
Un bras, une jambe ou une maison
Jamais elle n'effacera l'honneur et la raison.