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tony avait promis de faire du probleme palestinien une affaire personnelle...
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11 novembre 2004 15:49
A Washington, Tony Blair demande à George Bush de faire du Proche-Orient une priorité
LE MONDE | 11.11.04 | 14h33
Londres de notre correspondant

Tony Blair reviendra-t-il de Washington avec, en poche, quelques promesses de George Bush sur le conflit israélo-palestinien ? Telle était, vue de Londres, la principale inconnue avant les entretiens que le premier ministre britannique devait avoir à la Maison Blanche avec le président américain, jeudi 11 et vendredi 12 novembre.

Pour le chef du New Labour, ce voyage aux Etats-Unis, le premier d'un dirigeant étranger depuis la réélection de M. Bush, représente un enjeu important de politique intérieure à six mois d'un probable scrutin législatif en Grande-Bretagne. Car devant le congrès de son parti, fin septembre, le chef travailliste avait rappelé "la profondeur de son engagement" et avoué sa "frustration" devant "le manque de progrès du processus de paix" au Proche-Orient.

Il avait aussi solennellement promis qu'il ferait de cette question "une priorité personnelle"après l'élection présidentielle américaine, ajoutant : "Deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans une paix durable feront plus pour vaincre le terrorisme" que toutes les armes du monde. Cette semaine, il a déjà répété à deux reprises devant le Parlement que le conflit israélo-palestinien était le "problème numéro un du moment" et que le processus de paix au Proche-Orient était "une partie importante de la bataille contre le terrorisme".

George Bush réélu, l'heure est venue pour Tony Blair de passer à l'acte en pressant son hôte de reprendre l'initiative sur un dossier qu'il a délaissé depuis deux ans. Il lui faut obtenir un gage visible de la volonté des Etats-Unis de se réinvestir dans la recherche d'une solution négociée, sauf à donner raison à tous ceux qui, notamment au sein du groupe parlementaire travailliste, critiquent son alignement, selon eux trop servile, sur la politique de George Bush en Irak.

M. Blair estime sans doute avoir droit à cette "récompense" américaine, en retour de sa participation à la guerre en Irak et du soutien apporté à l'administration Bush dans sa lutte contre le terrorisme islamiste. Il veut croire qu'il obtiendra satisfaction. "Nous attendons un signal clair, une déclaration d'intention", assure son porte-parole.

Londres s'est réjoui des paroles optimistes prononcées dimanche à la BBC par l'ancien président George Bush, père de l'actuel : "Tony Blair a été entendu cinq sur cinq. Blair a raison à cent pour cent. Il trouvera dans le président un partenaire capable et de bonne volonté, particulièrement s'il y a un changement dans la direction de l'OLP qui nous permettrait de traiter avec elle de manière plus ouverte et plus confiante."

M. Blair devrait faire valoir à M. Bush qu'une remise à l'ordre du jour de la "feuille de route", outre son impact sur la négociation israélo-palestinienne, aurait deux avantages : elle contribuerait à renforcer la stabilité de l'ensemble de la région et elle aiderait à apaiser le conflit, né de la guerre en Irak, entre les Etats-Unis et la plupart des pays européens. Washington, estime-t-on à Londres, pourrait jouer un rôle décisif sur deux fronts.

Côté palestinien, il s'agirait d'aider les successeurs de Yasser Arafat à consolider leur autorité en renforçant leur appareil sécuritaire, en améliorant le fonctionnement de l'administration et en étayant leur légitimité politique lors des futures élections. Tout cela vise à éviter un vide propice à tous les extrémismes. Côté israélien, M. Blair souhaite que M. Bush s'assure auprès d'Ariel Sharon que l'évacuation de Gaza ne sera que la première étape vers un retrait ultérieur de Cisjordanie et l'avènement d'un Etat palestinien viable.

L'ennui pour M. Blair est que l'écart est grand entre ses désirs et les gestes auxquels M. Bush pourrait consentir, compte tenu de la traditionnelle politique pro-israélienne des Etats-Unis. Il n'empêche : le premier ministre aura besoin de rentrer à Londres avec une preuve que l'alliance nouée avec M. Bush ne joue pas à sens unique.

Jean-Pierre Langellier

 
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