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l'européen a écrit:
Les thoniers de Marseille nient la surpêche dénoncée par Greenpeace
une vingtaine de thoniers du port de Marseille encerclaient, dans la matinée du mercredi 23 août, le Rainbow-Warrior-II de Greenpeace, déterminés à lui empêcher l'accès au port, où le navire souhaitait faire une escale technique.
"Nous ne cherchons pas l'affrontement avec les pêcheurs", avait affirmé mardi soir Stephan Beaucher, chargé de la campagne Océans de l'organisation écologiste. Le bateau avait prévu de mettre ensuite le cap sur Carthagène (Espagne), pour y continuer sa campagne de sensibilisation à la dégradation de l'environnement en Méditerranée, notamment pour ce qui est de la diminution des stocks de thon rouge.
Depuis l'annonce de l'arrivée du navire dans la cité phocéenne, le syndicat des thoniers de Méditerranée a multiplié les menaces, obligeant les autorités municipales à retirer l'autorisation d'accès au port, où le Rainbow-Warrior-II devrait rester deux jours.
Les thoniers ont également bloqué l'entrée du Port autonome de Marseille.
Les pêcheurs dénoncent ce qu'ils appellent la "désinformation" de Greenpeace. Selon eux, le thon rouge, dont la consommation sous forme de sushis est très prisée - pas seulement au Japon -, n'est pas en danger.
Pour l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), l'espèce est au contraire "fortement surexploitée" et gravement menacée.
Les captures atteignent 53 000 tonnes par an, bien qu'il ne faudrait pas en prélever plus de 25 000/an pour préserver la capacité de reproduction de l'espèce.
"Le thon rouge est poursuivi partout, il n'a plus de zones de refuge", indique Philippe Gros, directeur de la recherche à l'Ifremer.
Le quota de prises autorisé est aujourd'hui fixé à 32 000 t/an. En novembre, une réunion de la Commission internationale pour les thonidés de l'Atlantique (Cicta) doit fixer un nouveau quota.
Une tâche compliquée par l'opacité des chiffres de captures. "Tout le monde se réfugie derrière le fait que les chiffres ne sont pas fiables pour ne pas agir, affirme M. Beaucher. Mais le principe de précaution commande d'instaurer un moratoire."
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) est également favorable à l'arrêt de cette pêche (Le Monde du 8 juillet).