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Le terrorisme impuni
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13 décembre 2004 23:36
Salam,

Les témoins de l’offensive contre Falloujah décrivent la cruauté des massacres perpétrés par les « Marines » contre les populations civiles.

Des bombes s’abattent sur les mosquées, les hôpitaux, les maisons d’habitation ; des civils sont pris pour cibles, y compris des femmes et des enfants. On parle de scènes d’horreur, des corps carbonisés, des bébés déchiquetés, des blessés abandonnés à leurs souffrances ou froidement exécutés, bref, la terreur est à son comble.

Ils tirent sur tout ce qui bouge, affirme un témoin, « sur les animaux se déplaçant dans les rues, sur les arbres ondulant leurs feuilles, ils ont tout détruit, ils ont bombardé l’hôpital, les cliniques, nos maisons, l’infrastructure... » [1]

Aucune morale ni discipline ne semblent empêcher ce déchaînement de violence contre ce peuple tragiquement coincé entre le marteau de la guerre et l’enclume de la dictature.

Reprenant le témoignage d’un médecin ayant survécu à l’offensive, Amnesty International précise que 20 membres des services médicaux irakiens et des dizaines de civils ont été tués lorsqu’un missile a touché une clinique le 9 novembre.

Par ailleurs, malgré les difficultés d’accès des journalistes aux zones du combat et le caractère sélectif des reportages diffusés en public, les images de la télévision corroborent la réalité de cette violence contre les civils. A titre d’exemple, les médias ont diffusé des images où l’on voit un soldat américain achever un homme blessé dans une mosquée. Mais d’après les images de la chaîne Al-jazeera, les soldats américains ont achevé plusieurs blessés. Ladite chaîne a présenté des images d’une mosquée où l’on peut voir plusieurs personnes blessées dont un vieillard adossé contre le mur.

Les mêmes images ont été retransmises juste après la sortie des soldats américains de la mosquée. On y voit les mêmes blessés achevés, le vieillard saignait des yeux et autour de lui les impacts de balles et d’obus sur le mur. Ce qui prouve qu’ils n’ont pas achevé un seul blessé mais plusieurs blessés.

Rappelons que la ville de Falloujah n’en est pas à sa première tragédie : le 29 avril 2003, des soldats américains avaient ouvert le feu sur des manifestants qui exigeaient la réouverture d’une école, faisant 17 morts et de nombreux blessés. C’était le début de l’escalade. Sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, les forces américaines lancent des raids, fouillent des maisons, tirent sur les fidèles dans les mosquées [2]. Partout se répètent les mêmes scènes de violence : à Bagdad, Ramadi, Samarra, Koufa, Karbala, Latifiya, Nadjaf [3].

On est bien loin de la guerre chirurgicale dont se targue Georges W. Bush qui n’a de cesse de promettre au peuple irakien que toutes les mesures seront prises pour épargner la vie des innocents.

Dans un message télévisé le 10 avril 2003, il affirme : « Les États-Unis et leurs partenaires de la coalition respectent le peuple irakien. Nous sommes en train de prendre des mesures sans précédent pour épargner la vie des citoyens irakiens innocents ».

Depuis le début de la guerre en Irak, on évalue à plus de cent mille le nombre de morts.

D’après le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité nationale, Kassem Daoud, plus de 2 085 personnes sont mortes lors des opérations militaires à Fallouja et plus de 1 600 autres sont en détention. Ce dernier déclare être dans l’impossibilité d’identifier les morts. "Nous avons un problème quant à l’identification des morts dont la plupart ne portent aucune pièce d’identité. Et, en fait nous n’arriverons pas à les identifier". Il n’a pas précisé combien d’insurgés ni combien de civils se trouvaient parmi les victimes [4]. Cette déclaration contredit celle des soldats américains qui prétendent que les morts sont des insurgés. Mais les témoins oculaires affirment que les victimes sont des civils composés en majorité de femmes, d’enfants et de vieillards.

De la sorte, les soldats américains et irakiens violent les Conventions de Genève et les règles de la guerre. Des crimes sont perpétrés au vu et au su du monde entier. Plusieurs chaînes de télévision ont montré des faits éminemment caractéristiques de violations du droit international. On peut citer entre autres la torture, l’exécution délibérée des blessés, la destruction des biens culturels et des lieux de culte, tels que les mosquées, les églises, les temples babyloniens, les attaques contre les hôpitaux et les cliniques, ainsi que les engins de transport civils, le massacre des populations civiles, la non protection des femmes et des enfants, le bombardement et le dynamitage des maisons d’habitation, les attaques contre les médias.

Ces actes sont légalement qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Les « rebelles » sont également coupables de crimes commis à l’encontre d’innocents, notamment parmi les journalistes et le personnel des Nations Unies et des organisations humanitaires. Cependant, on ne peut mettre des hors-la-loi sur un même pied d’égalité avec des éléments d’une armée gouvernementale censés représenter la loi et l’ordre et disposant de tous les moyens de répression et de contrainte légales.

Bien que les « rebelles » invoquent le prétexte de résistance légitime à une occupation illégitime, rien ne peut justifier les actes criminels perpétrés à l’encontre d’innocents, qu’il s’agisse d’étrangers ou de nationaux. Il n’est pas exclu que de tels actes, en particulier les prises d’otages et les assassinats d’innocents, soient le fait d’individus incontrôlés mus par un diabolique désir de semer le chaos et de nuire à l’Islam. Dans tous les cas, on ne peut pas dire, que les rebelles, insurgés, terroristes ou résistants légitimes, opèrent dans l’impunité. Ils sont confrontés au risque de répondre de leurs actes devant la justice partout où ils seraient appréhendés. Ils sont la cible de toutes les polices du monde, et ne sont pas à l’abri de la justice pénale internationale, contrairement aux soldats américains qui ne peuvent être jugés que par les juridictions de leur pays, échappant totalement à la compétence de la Cour pénale internationale. Pourtant, les uns et les autres commettent les mêmes crimes (viols, torture, massacres) relevant de la compétence de cette Cour. Eu égard au principe de l’égalité devant la loi, il n’y a aucune raison de juger les uns et d’exempter les autres.

Les États-Unis ont tout fait pour soustraire leurs ressortissants à la justice internationale :

1 - Le 12 juillet 2002, ils ont obtenu le vote par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 1422, qui soustrait à la compétence de la CPI, les soldats d’Etats n’appartenant pas à la CPI. Dès lors, celle-ci ne pourra plus juger les soldats américains qui se rendraient coupables, au cours de leur participation à une opération de maintien de la paix dans le cadre de l’ONU, de crime de guerre, de crime de génocide et de crimes contre l’humanité.

Cette résolution a été reconduite pour un an le 12 juin 2003 (résolution 1487 du conseil de sécurité) et ce, malgré l’opposition de nombreux Etats, appuyés par les ONG. Dans le même temps, le Conseil de Sécurité a exprimé son intention de reconduire le 1er juillet de chaque année pour une période de douze mois la même résolution.

2- Les États-Unis s’emploient également à conclure avec les Etats des accords d’immunité tendant à faire échapper les Américains à la compétence de la CPI. Au terme de ces accords, les Etats devraient s’engager à ne pas livrer à la CPI les citoyens américains. En dépit des pressions exercées par Washington, un grand nombre d’Etats ont refusé de conclure pareils accords. Fort heureusement, la plupart des accords qui ont été conclus, n’ont pas été ratifiés et ne sont donc pas applicables. Les Etats de l’union européenne ont motivé leur refus par le fait qu’ils ne veulent pas affaiblir la CPI ni légitimer l’impunité, ni favoriser une justice à deux vitesses.

Ces accords sont de nature à entraver le bon fonctionnement de la Cour Pénale Internationale. En réduisant le champ de compétence de cette juridiction, ils favorisent non seulement la marginalisation de celle-ci, mais encore l’impunité et, partant la recrudescence des crimes de droit international les plus graves.

C’est la raison pour laquelle, plus de 1000 ONG du monde entier, regroupées au sein d’une formation appelée : coalition pour la Cour Pénale internationale [5], mènent une lutte acharnée pour empêcher la conclusion des accords en question, contrecarrer les manœuvres tendant à fragiliser la Cour, promouvoir l’acceptation et la ratification du statut de Rome , et enfin pour renforcer le réseau mondial des organisations qui soutiennent ladite juridiction.

Par Maître Simozrag

La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
A
14 décembre 2004 23:44
Asalamo 3alaikom,

"ina lilahi wa ina ilayhi raji3oun".

Ce que je ne comprend pas c'est comment tout ca se fait en Iraq sans que aucun etat Arabe ne condame ces artocites???.

Mais plus curieux encore les dictateurs arabes leur ouvrent les portes pour faire tout ce qu'ils veulent dans nos pays.

Allahoma Ina hada lamonkar.

3alaikom asalam

J
JD
15 décembre 2004 10:33
bonjour

c'est très triste mais malheureusement, celà n'est pas nouveau. A chaque fois qu'une armée régulière combat des ennemis qui se cachent parmi la population civile, les mêmes horreurs se reproduisent : Palestine, guerre d'Algérie, Viet Nam, Nazis...
Mais coment peut t il en être autrement ? Quand des soldats essuient des tirs provenant d'une maison d'habitation, d'une mosquée, d'un hopital, n'est t il pas inévitable que tot où tard ils ripostent avec une roquette ou un obus de char?
Quand à chaque fois qu'ils passent une porte ils ne savent pas s'ils seront reçus par de paisibles civil ou par un tir de kalachnikov n'est t il pas compréhensible que certains finissent pas disjoncter et se livrent des massacres ?
Les civils sont toujours les premières victimes de la guerre et ceux qui l'entretiennent et empechent la reconstrucion de l'Irak prenent d'une certaine façon le peuple Irakien en otage.

juste une remarque à méditer : En 1945 le Japon et l'Allemagne étaient occupés par les Américains. Cependant ils n'ont pas "résisté" mais au contraire ont tiré tout ce qu'ils ont pu de leurs "occupants" : capitaux, technologie... et actuellement l'Allemagne et le Japon sont les premières puissances économiques de leurs zones géographiques respectives et ils vivent en paix.



h
15 décembre 2004 13:16
Salam,
JD, s'il y a des conventions internationales (signées par les USA et d'autres) c'est justement pour éviter un tel derapage! une guerre ne nous donne pas tous les droits sous pretexte qu'on se défend! les américains et les israeliens se moquent en fait de toutes ces conventions! ils appliquent la tactique de la punition collective! dans une maison il y a un activiste, on rase la maison! c'est la politique d'israël depuis quelques temps! on détruit, on tue sans être trop regardants! combien de fois les israeliens dans leurs attaques ciblées ont-ils tué femmes, vieillards et enfants et après ils s'excusent!! leurs excuses c'est seulement pour la forme car en fait ils s'en foutent royalement!
les américains font pareil en irak!! sait-on combien de civils sont morts jusqu'à maintenant? les américains ne donnent pas de chiffres. Bien-sûr on le saura après, quand tout sera fini! ils ont bien appris la leçon du Viet-Nam!
Quand tu dis un soldat sur qui on tire, il est normal qu'il se défende! je veux bien, mais que penses-tu de ce soldat qu'on a vu à la télé en train d'achever un bléssé? était-il en légitime défense? avait-il peur pour sa vie?
Et puis que fait-il ce soldat en irak? l'irak avait-il attaqué les USA et lui ne fait que défendre sa chère patrie? ce soldat est un OCCUPANT!!!! et toutes les conventions internationales donnent le droit à un pays occupé de se défendre contre son occupant!!

Ton exemple de l'allemagne et du japan n'est pas probant pour plusieurs raisons:
- l'allemagne et le japon ont mené une guerre contre les alliés et donc qu'ils soient occupés après leurs défaites, on peut estimer que c'est normal, peut-être même (je ne suis pas sûr sur point) avec l'aval de l'ONU. Ces deux pays présentaient un danger réel (même si l'utilité de lâcher la bombe atomique est plus que discutable).
-L'irak n'est pas dans le même stade de développement que l'allemagne ou le japon avant ou après la 2eme guerre mondiale, que ça soit sur le plan économique, politique ou scientifique (et même culturel). tu sembles oublier qu'hitler par exemple a été élu...démocratiquement!!! on peut supposer qu'avant même hitler l'allemagne possédait une classe politique qui a derrière elle des années d'expérience de la pratique démocratique! sur le plan scientifique, tout le monde sait que les savants allemands ont fini dans les laboratoires américains donc un réservoir de connaissances existait déjà dans ce pays, ce qui a permis la reprise spectaculaire de ces pays.
En irak qu'est-ce qu'on a? un pays en exsangue depuis plus de 20 ans à cause de la folie d'un homme sanguinaire! si l'irak était l'un des pays les plus prometteurs de la région, il n'en est plus rien maintenant!

Au mieux, ce que peuvent faire les américains c'est de laisser le pouvoir à un gouvernement fantoche à leurs services et qui n'aura aucune légétimité, et là tu conviendras qu'on est loins de la démocratie! je n'ai jamais vu une démocratie se restaurer à coups de canons et de massacres. A ma connaissance, on est jamais arrivés à l'imposer non plus. Le scénario catastrophe, je ne le souhaite pas mais n'y glisse-t-on pas? l'irak est en train de se diviser en communautés qui chacune d'elles cherche à défendre ses propres intérêts et si ça continue la guerre civile est inéluctable.
s
15 décembre 2004 20:55


Falloudja : guerre totale contre l’Islam




L’image d’un soldat américain tirant à bout portant sur un blessé irakien, accompagnée du discours méprisant de l’assassin : « ce salopard fait semblant d’être mort », nous renvoie aux souvenirs odieux du scandale de la prison d’Abou Ghraïb. Les faits montrent hélas qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, et cela confirme l’information largement diffusée dans les chaînes et les médias arabes : après avoir bombardé sans pitié Falloudja, il fallait nettoyer la ville pour effacer les témoignages accablants sur les méthodes employées. Le scandale se poursuit donc au vu et au su de tous. Et là encore, ce qui nous est caché est plus horrible que tout ce que nous pouvons voir.




Peut-on ainsi agresser un pays de façon totalement illégitime au niveau du droit international, puis prétendre que ses résistants sont des rebelles, et être largement relayé par la presse et les médias dans ces allégations mensongères ? Peut-on torturer, tuer et piller le bien d’une population martyrisée dont la seule erreur est de posséder en grande quantité des réserves de pétrole ? Peut-on être réélu, et désigner à nouveau un faucon à la tête de la diplomatie américaine responsable de tant de crimes ? Oui, cela est tout à fait possible aujourd’hui, malgré notre prétention à plus de justice. A condition que la population agressée soit musulmane.

Peut-on détruire des villes et des villages en Tchétchénie, et massacrer en l’espace d’une décennie un quart de la population vivant dans cette région, et continuer à considérer que ceux qui prennent les armes pour se défendre sont des bandits ? Peut-on estimer que le chef d’Etat qui ordonne de telles atrocités demeure cependant une personne respectable et respectée, reçue dans le monde dit civilisé comme un haut représentant de la nouvelle Russie ? Oui, à condition que la population agressée soit musulmane.

Peut-on mépriser le plus ouvertement du monde les résolutions de l’ONU, refuser toute idée concrète de partition en Palestine, imposer une politique de colonisation progressive, nier le droit de millions de réfugiés, exclure du destin de Jérusalem les voix du christianisme et de l’islam, porter au pouvoir un homme dont le passé est fait de crimes de guerre, et poursuivre une politique de domination visant à humilier un peuple ? Oui, à condition que ce peuple soit composé en majorité de musulmans.

Tout se passe comme si le sang des musulmans n’avait aucune espèce de valeur, et comme si les soldats qui ont mission de tuer devaient exécrer une race inférieure.

S’agit-il dès lors d’une guerre totale qui est menée contre l’islam sur plusieurs fronts ? La question se pose d’autant plus que le prétexte avancé du terrorisme est de moins en moins crédible, et que les visées messianiques de Bush, teintées d’un manichéisme hollywoodien qui autorise toutes les manipulations médiatiques, se révèlent au grand jour.

Hani Ramadan
Tribune de Genève, 24 novembre 2004

siryne
J
JD
15 décembre 2004 21:43
bonsoir hux02

Je suis assez d'accord avec toi sur le fond mais je voulais souligner que ceux qui entretiennent le chaos en Irak n'agissent pas forcément dans l'intérêt du peuple Irakien. Dailleurs cette "résistance" n'est pas composée que d'Irakiens, on y a même trouvé des Français ! Il s'agit aussi d'une guerre idéologique dont le peuple Irakien fait encore une fois les frais.
Comme toi je vois mal comment celà peut finir.

cordialement
A
15 décembre 2004 22:53
Asalamo 3alaikom,

Cher JD tu as écris:

>>>"Il s'agit aussi d'une guerre idéologique dont le peuple Irakien fait encore une fois les frais."

C'est a cause de qui a ton avis? Ce sont les Américains qui ont envahis l'Iraq les combattants des autres pays ne font que les aider a ce débarrasser de ces criminels?

Cher JD,
Si on applique le même raisonnement aux Canadiens, Marocains et Anglais qui ont débarque en France pour combattre les nazisme, ton raisonnement nous poussera a dire qu'ils n'ont fait qu'entretenir le chaos en France, que peuple Français en a fait les frais et qu'ils auraient mieux laisser la France devenir Nazi ???


Pour finir je dirais qu'Il vaut mieux mourir en martyr que de vivre comme un chien.

3alaikom asalam
 
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