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Temoignage d'azouz begag sur sarkozy
b
11 avril 2007 18:34
Azouz Begag : " Je suis devenu un homme infréquentable dans le Sarko-système"
Interview exclusivAl pour le Bondy Blog
Azouz Begag a démissionné le 5 avril du poste de ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances. Il est l'auteur d'un livre* qui raconte son épopée au gouvernement et ses rapports, exécrables, avec l'ancien ministre de l'Intérieur, candidat de l'UMP à la présidentielle. Il explique les raisons de son départ.

Est-ce vous qui avez choisi de démissionner du gouvernement ou y avez-vous été contraint ?
C'est ma décision, et j'y avais réfléchi longtemps à l'avance. Dans la mesure où je voulais faire un geste politique avec la sortie de mon livre "Un mouton dans la baignoire", avec les critiques qu'il comporte envers le monde politique, je ne pouvais pas rester au gouvernement.

Quand avez-vous commencé la rédaction du "Mouton dans la baignoire"?
Peu de temps après les violences urbaines de 2005. Tout d'un coup, après ma critique publique des propos de Nicolas Sarkozy, la "racaille" et le "Kärcher", je suis devenu un homme infréquentable dans le Sarko-système. J'ai été placé sous l'étouffoir pendant dix-huit mois.

Pourquoi avez-vous précipité votre départ du gouvernement alors que sa fin est toute proche ?
Chacun des ministres a sa responsabilité. Je considère pour ma part que François Bayrou est l'homme de la rencontre d'un peuple et de son président. Avant de dire mon choix, j'ai laissé le premier ministre se prononcer après le président de la République. Tout deux ont décidé d'apporter leur soutien à Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas mon cas.

La sortie du "Mouton dans la baignoire" est-il un pied de nez à Nicolas Sarkozy à quelques jours du premier tour de la présidentielle ?
Non, pas du tout. Vous savez, quand on est un ministre d'origine arabe, c'est dur. Ce livre, je voulais aussi le présenter comme une histoire personnelle qui servirait à d'autres qui viendraient derrière moi et qui occuperaient des fonctions pareillement difficiles. C'est une carte des récifs et des balises à connaître quand on rentre dans ce métier. Ça sert aussi à informer les Françaises et les Français de ce que j'ai vu du candidat Sarkozy, de ce que j'ai ressenti de lui, l'être humain, en tous les cas de ce qu'il en reste. Je n'ai pas de revanche à prendre, ni contre Sarkozy, ni contre la vie.

Quelles sont les paroles les plus dures que vous ait dites l’entourage de Nicolas Sarkozy ?
Ce sont des mots de Brice Hortefeux, le bras droit de Nicolas Sarkozy. "Allez, fissa, sors de là, dégage d’ici ! Je te te dis dégage !". Il me les a dits le 11 octobre 2006 à l'Assemblée nationale. Nous étions assis à trois rangs l'un de l'autre. Mais auparavant, tout au long de l'année précédente, Nicolas Sarkozy me disait à chaque fois qu'on se retrouvait au conseil des ministres: "Ah! Tu es encore là, toi!", sous forme de boutade. Au bout de la dixième semaine, ça commençait à faire beaucoup.

Une autre fois, au moment du projet de loi sur l'immigration, il menace de vous "casser la gueule".
Oui, c'était le lendemain d'un jour où j'avais déclaré à Marseille que je ne m'appelais pas Azouz Sarkozy, et que si des gens avaient des questions à propos de ce projet de loi il fallait qu'ils s'adressent à Nicolas Sarkozy.

Avez-vous rendu compte de ces agressions verbales à quelqu'un ?
J'en ai informé directement l'Elysée et Matignon. Je ne dirai pas de noms.

Que vous ont répondu l'Elysée et Matignon ?
Qu'il ne fallait pas tenir compte de ces agressions. Qu'il fallait laisser couler. Moi, j'ai laissé couler l'encre de mon stylo.

A vous entendre, on a l'impression que Nicolas Sarkozy représente un danger pour la France.
Quand un individu, ministre de l'Intérieur, affirme devant un parterre de ministres, que moi, Azouz Begag, j'ai des antécédents psychiatriques, quand il déclare qu'il faut associer immigration et identité nationale dans un même ministère, alors oui, je dis que cet individu est dangereux. Quand un homme comme lui a la maîtrise et le soutien de tant de pouvoirs médiatiques et économiques, et qu'il peut, avec cela, marquer son emprise totale sur la société française, sans supporter la moindre contestation, alors oui, je dis que cet homme est dangereux. C'est un devoir personnel et politique majeur que d'informer les électeurs avant l'élection. Si je laisse faire, je pourrais être accusé de non assistance à pays en danger.

D'après vous, Nicolas Sarkozy, qui ne cache pas ses origines hongroises, se sent-il plus français que les Français originaires du Maghreb et d'Afrique noire ?
Il oublie une chose majeure, c'est que tous ces Arabes et tous ces Noirs qui sont en France ont des grands-parents qui ont donné leur sang en 14-18 et en 39-45 pour la libération de la France. Au titre du sang versé pour la patrie, il devrait avoir plus de respect vis-à-vis de ces "racailles" et de ces gens qu'il veut nettoyer au "Kärcher". Je remarque qu'il n'a aucun scrupule pendant ces élections à jeter en pâture
B
11 avril 2007 19:57
A chaque fois qu'un rénégat se fait karcheriser par ses anciens commanditaires, ca me fait hurler de rire !

C'est bien ! ca vous apprendra à prost*t*er certaines de vos valeurs pour être "intégré" evil

Voilà ce qui guette tous les intégrationnistes, toutes les serpilleères, les buvards et autres peau de chamois (tm)
f
17 avril 2007 19:27
Objet : Begag et sa naïveté au gouvernement ou la discrimination jusqu'au sommet de l'Etat.




Salut

Voici un article intéressant sur ce que les politicien-nes français-es de droite (UMP et UDF) comme de gauche ( je parle, pour l'instant,du PS social-libéral) réserve aux citoyen-nes de seconde catégorie. On a beau crié au loup des discriminations, de promouvoir la diversité (terme ambigu) à des fins électoralistes. Je ne veux surtout pas défendre Begag en tant que politicien qui aurait pu anticiper son destin politique mais constater le sort de l'homme Begag. Affligeant de voir la marchandisation politique de l'immigration. Nous connaissons toutes et tous les raisons profondes de ce mal et qui, l'orchestre, ce n'est pas une surprise. Combien encore vont-ils (ou elles) se faire berner par les grosses machines politiques qui ont besoin de couleur, d'alibi électorale?
Pourquoi ne tirons nous pas les leçons de cette sombre histoire entre la politique française et l'immigration post-coloniale?

Beaucoup d'entre nous (femmes et hommes, héritiers de l'immigration) vont encore être aveuglé-e-s par la belle "réalité" politique. Les dominants politiques l'ont très bien compris et nous laissent nous promener à notre guise dans cette jolie grotte où les carcans (capital culturel, politique, symbolique) et les chaînes (économiques, sociales) nous protègent de l'issue fatale, du soleil de la liberté, tant destructeur (nous a t-on dit). Il y a un gros problème dans ce pays! On est soit le fils d'un Sarrasin mangeant le pain du peuple "françois", soit le fils caché, non désiré de Marianne qui doit être le plus invisible, le plus silencieux pour ne pas rappeler à sa mère, ses liaisons "dangereuses" passées...

Ne nous inscrivons pas dans cette schyzophrénie politicarde. Notre destin politique est entre nos mains. La dignité n'a pas de prix, elle ne se vend pas.

Le combat continue pour un Autre monde
f
17 avril 2007 19:28
[www.liberation.fr]
Livre. Begag et sa naïveté au gouvernement ou la discrimination jusqu'au sommet de l'Etat.

Ministère de l'humiliation


Par Alain AUFFRAY


QUOTIDIEN : mardi 17 avril 2007


Azouz Begag, Un mouton dans la baignoire. Fayard, 377 p., 20 €.


Quand il réalisa que son aventure gouvernementale tournait au désastre, Azouz Begag décida d'en faire un livre. «Je suis parfaitement invisible», note-t-il lucidement à l'automne 2005, moins de cinq mois après sa nomination comme ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances. A défaut d'égaliser les chances , «l'enfant des bidonvilles» a tenu la chronique de ses humiliations et frustrations, de ses émotions patriotiques et amoureuses. Il se livre avec une stupéfiante impudeur. Ne cachant rien de son ignorance et de sa naïveté. Sur la photo de couverture du livre, il a le sourire trop large, le regard trop confiant de celui qui va être broyé par un monde cruel. Ce qu'il donne à lire, c'est Candide au pays des ministres. Sarkozy lui a soufflé un autre titre : Un mouton dans la baignoire, référence explicite au dérapage islamophobe de l'ex-ministre de l'Intérieur.
Présenté comme un brûlot anti-Sarkozy, le livre est en librairie depuis mercredi. Il se vend bien «et même très bien», assure-t-on chez l'éditeur Fayard. Mais, contrairement à ce que laisse entendre l'auteur, le candidat de l'UMP n'est pas le sujet du livre. Certes, Begag rapporte quelques scènes édifiantes : Sarkozy éructant au téléphone qu'il va lui «casser la gueule» à lui, ce «connard», Sarkozy proposant cyniquement une parodie de réconciliation devant les caméras de télévision... Mais l'essentiel n'est pas là. Ce que révèle ce récit baroque aux qualités littéraires contestables, c'est surtout l'incroyable légèreté d'un Premier ministre jetant dans la jungle, sans boussole ni repères, ce sociologue croisé deux ans plus tôt dans une foire du livre. En nommant Begag, fils d'ouvrier algérien, Villepin estime avoir démontré qu'il croit au mérite et à la diversité : «Azouz, je t'apporte des ennuis : j'ai décidé de te nommer ministre», tels furent ses mots. Bouleversé, le promu sort de chez lui pour courir, «en pleurant comme un nouveau-né», dans le jardin du Luxembourg. Il pleurera pendant deux ans.
Begag raconte tout : sa fascination pour «l'élégance raffinée» de Villepin, ses belles chaussures de ministres à 300 euros la paire, les notables qui le prennent pour le garde du corps arabe du Premier ministre, les contrôleurs de toutes sortes qui lui demandent ses papiers dans les aéroports, dans le TGV et même à l'entrée du Sénat, les collègues ministres qui lui posent des lapins, Borloo qui le «dépossède» de ses dossiers, Jean-Pierre Elkabbach qui le piège sur la polygamie. Begag devient parano, il en est sûr, les médias le boycottent : «Je suis grillé, Sarko fait des interventions directes auprès des rédactions.» Le voilà chez Villepin , «tremblant comme un étudiant à l'oral de rattrapage» et demandant sans succès « des moyens» pour se défendre «contre les lions et les loups».
Il se décrit en état de «clochardisation mentale», bégayant lamentablement devant l'Assemblée nationale. Alzheimer le guette : le voilà incapable de mettre un nom sur le Premier ministre espagnol, Zapatero, qui assiste à ses côtés à la finale Barcelone-Arsenal. Chaque soir, il se jure de démissionner le lendemain. Le sous-ministre déprime. Il se bourre de calmants et se console en dénichant, dans la lecture de Zola, «de belles scènes d'amour fou comme [il] en rêve». Côté coeur, ça ne va pas fort non plus. Un soir de printemps, une «très belle isabelle dans sa robe légère» lui fait des avances affolantes. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Le ministre dit tout de la délicieuse attente... et de sa terrible déception quand tombe le SMS qui met fin à l'histoire.
Dans ce désastre général, les satisfactions sont rares. Il y a ce voyage à Sétif : l'immense fierté de se présenter, sous escorte, dans son costume de ministre français, devant la tombe de son père. Ou encore cette nuit dans une rue de Lyon où deux jeunes Arabes l'abordent pour se plaindre d'une discothèque qui les a refoulés. Begag les accompagne devant la boîte et arrange le coup avec les videurs...
Begag ministre, ce devait être plus que cela : la démonstration que la République assume sa diversité. C'est exactement le contraire qui nous est raconté. Avec un mélange de paranoïa et de lucidité, l'ex-ministre porte témoignage d'une discrimination au sommet de l'Etat. On objectera que cette discrimination-là tient peut-être moins aux origines algériennes qu'à la fragilité d'un homme qu'il ne fallait surtout pas faire ministre. Sans doute. Mais le mal est fait.


[www.liberation.fr]
© Libération
17 avril 2007 23:10
salam

je vous conseille son livre alors, y a des passages très intéressants
La vie est dure mais ..."Alhamdoulillah 3ala kouli hal":)[color=#330066]Un humain, un homme, un frére[/color] :)
 
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